Chapitre 4 : Irruption forestière
Un fois de retour dans le restaurant, mon père me regarda et me demanda :
- Qu'est ce que t'as fait? T'as bien mis dix minutes pour te mettre de l'eau sur le visage.
Et merde. J'avais pas du tout regardé l'heure.
- J'avais super chaud, je suis sorti un moment. Là, ça va mieux.
Nikki me regarda avec un air inquiet.
- T'es sûr? T'as l'air assez pâle, pourtant.
- Oui, oui, je suis sûr. J'ai encore un peu mal à la tête, mais ça va mieux.
Comment j'étais censé leur dire que je me faisais probablement chasser par des mecs en costard-cravate? Je devais faire comme si de rien était.
Je me rassis à table, et les discussions reprirent. Nikki avait l'air très enthousiaste du fait rencontrer ma famille. Elle me regardait souvent en souriant, ce qui me rendait à la fois mal à l'aise et heureux. Au bout d'un moment, mon père me dit :
- D'ailleurs, Johnny, j'ai discuté avec ta copine pendant que t'étais pas là. Apparemment, elle peut prendre une congé pour la semaine et venir avec nous dans quelques trucs qu'on fait. Par exemple, on va faire un tour dans la forêt demain, donc on pourra l'emmener si tu veux.
- Bah, pourquoi pas? Si on peut l'emmener et que ça lui fait plaisir, autant en profiter.
- On vous prendra une barque privée, rétorqua mon frère, ce qui ne manqua pas d'amuser mon père et Annie.
- Comment ça, une barque?
- On passera par la rivière histoire d'éviter les méchantes bébêtes du type araignées et autres insectes, ils sont assez venimeux dans le coin. Après, faut pas être parano non plus, on aura un bon guide.
- Ouais, c'est pas un problème pour moi. Et toi, Nikki? T'as pas trop peur des vilains trucs qui te mordent?
- Non, ça va. Y'en a beaucoup dans mon refuge, et on a appris à vivre avec.
- Et ben, on dirait qu'on aura une sacrée journée demain.
C'était le cas de le dire. Quand tout le monde en avait assez de discuter, nous avons payé, y compris pour Nikki malgré son insistance pour payer elle-même, et nous sommes tous rentrés après avoir salué ma nouvelle amie.
En rentrant à l'hôtel, mon frère se jeta dans la salle de bain, ce dont il avait visiblement besoin. Je me posai calmement sur le lit, en regardant à moitié la vidéo que j'avais lancé. Ou plutôt, à un tiers, étant donné que mon esprit était aussi occupé par l'événement de la ruelle que par Nikki. Surtout par Nikki, à vrai dire. J'avais rarement eu des relations comme ça avec une fille, ce qui fait que je n'arrivais pas à savoir si ça relevait de l'amitié ou de quelque chose de plus... fort. Je n'avais même pas retenu le sujet de la vidéo qui m'avait servi de bruit de fond, tant ces deux élément de ma vie se bloquaient dans ma tête.
Même la nuit, je repensais à ces deux moments, l'un aussi terrifiant que l'autre était agréable. Mais seul un des deux s'invita dans mon rêve.
Le lendemain, mon frère me réveilla, ce qui lui valut une tape sur le front. J'étais complètement crevé, mon sommeil n'avait pas du tout été récupérateur, et je me sentais aussi lourd que si on m'avait greffé Annie sur le ventre. Je restai donc dans mon lit, sans couverture, en attendant que ma famille finisse son petit-déjeuner sans moi. De toute manière, j'étais plus fatigué qu'affamé, donc je pouvais largement me passer d'un repas à mon réveil.
Je regardai l'heure : c'était bientôt l'heure de partir. On allait pas tarder à aller visiter la forêt de Nuevo Casas Grandes, ce qui me rendait assez excité sachant que j'adore les forêts, surtout quand elles sont dangereuses.
Attendez, quoi? Une forêt dangereuse, comme dans... mon rêve. Non, c'est pas possible. À partir du moment où j'ai pensé à ça, mon envie de partir a commencé à décroître assez rapidement. Je me suis rappelé du collier que j'ai trouvé dans la cabane. Une idée me vint soudain ; pourquoi je ne demanderais pas à Damien ce qu'il savait sur lui? Je lui ai donc envoyé un message et une photo, et il me répondit quelques minutes plus tard :
«Bonjour, Jonathan. J'ai entendu parler de cette pièce, au centre. Il s'agirait d'une pièce décorative antique, dont le trou au milieu représente ce qui était décrit comme l'Oeil du Néant, un trou qui s'ouvrirait dans la réalité et qui dévore tout ce qu'il juge mauvais pour la vie, selon la mythologie d'une très ancienne secte latino-américaine. L'existence de cette secte n'a jamais été prouvée et est plus passée au stade de légende, et personne n'en connaissait les intentions. Tu as donc soit trouvé une relique prouvant leur existence, soit un simple objet décoratif qui se trouve ressembler à une relique, et qui est quand même plutôt stylé. Je ferai des recherches approfondies là-dessus, si tu le souhaite.
Bien le bonjour à tout le monde,
D.A.»
Il ne savait donc pas beaucoup plus que moi ce qu'était ce collier. Au moins, il me préviendrait si il trouvait quelque chose. Je devais me préparer, même si je ne voulais plus vraiment. Il faut dire que l'idée de se refaire chasser par des gars comme ça ne m'attirait pas vraiment, bien au contraire. Mais je devais y aller, pour Nikki. Ou plutôt, pour revoir Nikki. Je mis un t-shirt de sport, un survêtement gris et un pantalon pour éviter au maximum de me faire piquer les membres par un quelconque insecte de la forêt, avant d'attendre Axel et de descendre avec lui dans le hall le temps que ma belle-mère et mon père arrivent. Nous sommes ensuite allés chercher Nikki, qui était la seule raison pour laquelle j'avais accepté de supporter mon frère sur la banquette arrière. On avait un peu moins de route à faire que pour aller au lac, puisqu'on n'avait pas besoin de contourner la forêt (logique, on voulait aller dedans). Nous nous sommes arrêtés dans dans un espèce de parking, qui était en fait une grande place en terre sèche et débrousaillée, recouverte d'une cage elle-même recouverte d'une bâche en nylon tressé pour empêcher les insectes de venir à l'intérieur. Notre guide nous attendait dans une petite cabane reliant le parking au cœur la forêt, qui se trouvait au bord d'un ruisseau où étaient accrochés quelques barques assez longues. C'était un homme d'une quarantaine d'années, souriant et avec des cheveux légèrement grisonnants sous un chapeau d'explorateur.
Il nous adressa la parole dans un français aisé, même si il semblait avoir du mal à cacher son accent espagnol.
- Bonjour! Je m'appelle Eduardo Perez. Vous êtes la famille Garcia, c'est bien ça?
- C'est exact. Je m'appelle Elias, et voici mes fils, Jonathan et Axel, ma compagne, Annie, et Nikki, une amie de Jonathan.
L'homme parut ravi :
- Quelle grande famille! Si j'ai bien compris, vous voulez faire un tour en barque?
- Toujours exact, dit mon père en riant. On aimerait aller voir un peu les beaux paysages du coin, si vous voulez bien nous y emmener.
- J'ai l'endroit parfait pour ça. Il y a eu un effondrement du terrain en 2085, à cause du missile qui a créé le lac. Il y aura des superbes cascades et des arbres à l'horizontale, vous allez adorer ça!
Il avait l'air très enthousiaste de nous faire visiter la forêt, malgré sa réputation. Je l'étais beaucoup moins, bizarrement. Cette forêt m'inspirait de moins en moins confiance, surtout à cause de ma «révélation» du matin et des événements de la veille. Nous avons donc embarqué dans un des petits bateaux, qui n'a pas eu l'air d'apprécier l'arrivée d'Annie. La barque était plus longue que les autres, qui pour la plupart n'auraient pas pu contenir autant de passagers.
Cette dernière se déplaçait lentement, notamment parce qu'Eduardo la retenait avec une rame au bout cranté, tout en nous racontant des légendes locales ou des informations sur les éventuelles animaux que nous repérions. Il s'attardait beaucoup sur la description des serpents du coin, qui sont apparemment magnifiques, ce qui me rappelait sans cesse mon rêve et ma soirée de la veille. Seule Nikki arrivait à me sortir de mes réflexions quand elle me regardait ou m'effleurait avec sa main lorsque la barque tanguait.
Un craquement plus fort se fit entendre dans un arbre, quelques mètres devant nous, un peu plus loin dans la forêt.
- Ça, c'est peut-être bien un gros crotale, annonça Eduardo en fixant l'endroit d'où venait le bruit.
Quelques secondes plus tard, un autre bruit plus sec se fit entendre, puis je reçus comme un coup dans le cœur, un coup qui me donna la sentation que ma conscience s'arrachait de mon corps. En moins d'une seconde et sans mon contrôle, mon corps s'est levé, a tendu le bras pour attraper une pointe en métal très fine qui se dirigeait vers mon père, pendant que mon pied en déviait une qui arrivait droit sur Nikki et l'envoya se planter dans un arbre derrière, en manquant sa tête de quelques centimètres. Mon corps sauta et fit une vrille, avant de lancer la pointe avec une force que je ne pensais pas avoir vers l'endroit d'où elles étaient venues, et de retomber parfaitement debout dans la barque. Une seconde plus tard, je me sentis comme aspiré par mon corps, et je tombai comme une chaussette dans la barque, entre Axel et mon père. J'eus juste le temps de voir un objet brillant et un mouvement brusque dans l'arbre, que déjà mon frère me hurlait :
- MAIS COMMENT T'AS FAIT ÇA?!
- Mais j'en sais rien, moi! Je savais même pas que je pouvais faire un salto!
Mon père me regardait, l'air perdu. Nikki, elle, avait vraiment l'air sous le choc.
- Nikki? Ça va?
- On vient d'essayer de m... me tuer... mais... pourquoi? Répondit-elle d'une voix tremblotante.
- Ça va aller... tout va bien. Je suis là et t'es vivante, c'est le plus important, non?
Annie coupa cette scène très émouvante avec un air paniqué :
- Vous êtes mignons, tous les deux, mais qui est-ce qui conduit la barque?
Je regardai l'avant de l'embarcation. Eduardo gisait au bord, une autre pointe lui traversant le cou.
Nikki eu un cri étouffé. Je lui tournai le visage et dis à ma famille :
- Il faut qu'on arrive à la manœuvrer. Où est la rame?
- Regarde derrière le bateau, dit mon frère sur un ton peu assuré.
La rame flottait, à plusieurs mètres derrière nous, trop loin pour que nous la récupérions. Un grondement continu se fit rapidement entendre au loin.
- Et merde... j'avais oublié les cascades.
Nikki, Axel et Annie eurent l'air paniqué. Mon père et moi nous sommes regardés sur le même air sûr ; on savait quoi faire dans ces moments là.
Quand j'avais trois ans, quelques mois avant la naissance de mon frère, nous étions partis en camping avec mon père pendant que ma mère était allée s'occuper d'une amie qui sortait de l'hôpital après une opération très lourde. On a fait du rafting, mais nous avons étés projetés dans le mauvais côté de la rivière par un courant imprévu. Ce courant nous a mené droit vers une cascade, largement assez haute pour nous tuer, mais mon père a décidé de me porter pour faire un bouclier humain pour la chute. On était à l'avant du bateau, ce qui l'a fait tomber à la verticale et traverser l'eau, au lieu de nous écraser. On n'était même pas blessés, on avait juste eu une sacrée peur.
- Tout le monde à l'avant du bateau! Vite!
Mon père me sourit.
- T'es pas mon fils pour rien, toi.
Tout le monde se jeta en boule à l'avant de la barque, en redoutant le moment où la cascade nous avalerait tous. Au moment où elle se montra, le paysage fut aussi beau qu'effrayant.
Un immense trou, probablement d'une cinquantaine de mètres de diamètre, s'ouvrait dans le sol. Des arbres étaient plantés sur les murs, qui étaient certainement présents lors de l'effondrement et ont dû se développer à l'horizontale. Plusieurs ruisseaux se jetaient dans le trou sous forme de cascades, et aboutissaient en un étang très peu rassurant, une cinquantaine de mètres plus bas. D'anciens camps d'expéditions de trouvaient au bord du gouffre, et des échelles de corde pendaient dans le vide, accrochés à des piquets ou à des arbres.
La cascade s'approchait rapidement et dangereusement. Un silence grave pesait de plus en plus dans la barque, venant probablement de la peur qui émanait de chacun. Le bord se rapprochait, de plus en plus. Je sentais une certaine inquiétude monter en moi. Nikki m'attrapa la main, ce qui fut assez bienvenu à cet instant.
Puis la barque tomba.
La chute sembla durer une vie et une seconde à la fois. Je m'accrochai de toute la force de mon bras droit au bord du bateau, et de toute la force de mon bras gauche à Nikki, qui se cramponnait contre moi, au point que je pouvais sentir son cœur battre. Tout le monde se battait contre la chute, faisant de son mieux pour ne pas sortir de l'embarcation. Soudain, à environ vingt mètres de l'eau, Annie glissa et me percuta. Je fus projeté par dessus le bord du bateau et ma main lâcha le bord, pliée dans une position qui ne lui permettait pas de tenir. Je me retrouvai donc en chute libre vers une étendue d'eau de profondeur inconnue... Avec Nikki toujours accrochée à moi, hurlant de terreur. Je n'avais pas le choix. Je l'ai attrapée et l'ai serrée contre moi, en me mettant dos à la surface. Comme mon père l'avait fait quatorze ans plus tôt.
Au moment où l'eau me claqua le dos, je perdis connaissance.
Je me réveillai, plus tard, avec un mal de dos insupportable et des courbatures partout, au milieu d'une étendue de terre au milieu d'un trou béant. Je pouvais entendre des discussions calmes, légèrement couvertes par un bruit de cascade régulier. Je tentais avec peine de me relever, lorsque j'entendis quelqu'un s'écrier dans mon dos :
- Hé! Il vient de se réveiller!
Tout le monde courut vers moi et Nikki se jeta à mon cou, encore trempée de la chute.
- Merci, Johnny. Merci...
- Me remercie pas, t'aurais sûrement fait pareil à ma place.
Deux mains entrèrent dans mon champ de vision avec les doigts en forme de cœur.
- Ouh, ils sont mignons! Dit mon frère sur un ton sarcastique.
- J'étais peut-être mort et c'est tout ce que tu trouve à faire, sale enfoiré? Lui répondis-je sur le même ton.
- Bah, tu veux que je dise quoi?
Annie nous coupa.
- Hé, p'tit gars. C'est un peu ma faute si t'es tombé, alors désolée.
- Attendez, j'ai bien entendu? S'étonna mon frère. Annie vient vraiment de s'excuser?
Je décidai d'ignorer sa remarque.
- T'inquiète pas, on va dire que c'est mon karma d'être aussi chiant avec toi tous les jours.
- Ils ont mis quelle drogue dans les petits pains?
- Tais-toi, un peu, intervint mon père. Tu devrais être fier de ton frère, il vient de sauver la vie de deux personnes. Moi, je suis fier de mon fils.
- Merci, papa, répondis-je en souriant difficilement. Mais le problème, c'est comment on fait pour remonter?
- On a trouvé une échelle qui descend assez bas pour qu'on l'atteigne en faisant la courte échelle, mais faudra quelqu'un qui vienne en dernier et qui se fasse tirer.
Nikki intervint :
- Je peux rester en bas, si vous voulez. Je suis pas très lourde.
- Pas de souci, intervint mon père. Johnny, tu pars en avant-dernier et tu tire ta copine.
- Ça marche. Bon, on se prépare.
Tout le monde se leva. Nous avons rassemblé les affaires que nous avions mises à sécher et je pris le temps d'un peu mieux regarder le paysage. Le trou était bien plus gigantesque et majestueux, vu de l'intérieur. Un peu plus de la moitié du gouffre était exposée au soleil, ce qui lui donnait presque un air de plage secrète, en plus de l'étang, des cascades et des arbres étranges. Les différentes couches superposées de la terre étaient clairement visibles sur les murs, ce qui expliquait sans doute pourquoi des expéditions y ont été menées.
Quand tout le monde était prêt, Annie s'engagea la première sur l'échelle de corde, mais eut besoin de moi et de mon père pour l'atteindre. Une fois qu'elle fut à peu près à la moitié, mon père souleva mon frère, qui atteignit sans peine la corde grâce à son agilité. Le tour de mon père fut un peu plus long, car je devais le porter vers la corde, et il était assez lourd malgré ma force. Il atteint tout de même la corde assez facilement, et monta assez vite. Je regardai Nikki, qui me sourit et me dit :
- Tu sais, on pourrait rester là quelques minutes. Ils peuvent nous attendre en haut.
Elle m'attrapa la main et s'approcha un peu beaucoup de moi, ce qui ne manqua pas de me stresser. Comment je devais réagir à ça? Je n'arrivai pas à savoir ce qu'il se passait, simplement parce que ça ne m'était jamais arrivé. Beaucoup de choses se bousculaient dans ma tête. J'avais l'impression de revivre ma vie en trois secondes, puis je voyais le monde au ralenti. Nikki, les yeux fermés, devant moi. Comment je pouvais avoir peur? Dans un moment pareil?
Je la repoussai, sans violence ni geste brusque.
- Désolé, Nikki. C'est pas parce que je t'aime pas, au contraire. C'est plus... compliqué.
- Pardon? Mais... ça veut dire quoi, «compliqué»?
- J'ai jamais eu de copine. D'une certaine manière, j'ai aucune expérience, je sais pas du tout comment réagir à ce genre de situations. J'avoue qu'après ce que je viens de faire, c'est un peu con de dire ça, mais ça me fait même peur.
- Oh... mais...
Elle ne trouvait pas les mots. Elle semblait vasciller entre l'incompréhension et la peine.
- Mais... tu...
- Oui, je. Mais c'est un peu difficile de décrire ce qui se passe dans ma tête. T'inquiète pas, je serais toujours là pour toi.
- J'aimerais bien que... que tu me le prouve. S'il te plait.
Je fis donc ce que je pouvais faire de mieux. Je l'enlaçai et posai ma bouche sur son front. Elle m'étreint le torse, en tremblant.
Nous sommes restés comme ça une longue minute, puis je l'ai lâchée et lui ai murmuré, en lui mettant une pichenette sur le bout du nez :
- Oui. Je serais toujours là pour toi, peu importe combien d'univers nous séparent.
Elle semblait émue. Il était temps de rendre ce livre un peu moins mignon.
- Bon, c'est pas tout ça, mais on devrait peut-être penser à remonter, un jour. Tu me fais la courte échelle?
- Ça marche, répondit-elle en riant.
Elle mit ses mains devant sa cuisse droite. Je plaçai mon pied dans les paumes de ses mains, puis je me propulsai avec son aide jusqu'au troisième échelon de l'échelle de corde, à presque trois mètres du sol.
- Dis donc, t'as de la force!
- T'as vu ça? On dirait toi!
Je devais maintenant l'aider à monter. J'accrochai donc mes jambes autour des cordes et des échelons pour être bien attaché à l'échelle, avant de me laisser pendre, la tête en bas, ce qui ne manqua pas d'inquiéter Nikki. Je tendis un bras vers elle, et une fois remise de ses émotions, elle prit son élan et sauta, juste assez haut pour que je l'attrape au poignet. Je la tirai, sans trop de difficultés, jusqu'à un échelon où elle pourrait se poser tranquillement. Après avoir détaché mes pieds, nous sommes remontés assez aisément jusqu'au bord du gouffre. Annie et mon frère nous attendaient, pendant que mon père cherchait le Sud avec une carte humide retrouvée dans la poche de notre défunt guide.
Le détail de notre tentative d'assassinat m'avait échappé pendant les dernières minutes. Qui pouvait vraiment vouloir la mort de ma famille? Les gars en costard de hier?
Ou bien encore pire.
Si ça existait.
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