Estragon finit son récit et le silence s'installe entre les trois compagnons.

L'ambiance est assez lourde, et personne ne sait quoi dire.

Jusqu'à ce que Connor prenne la parole.

-Alors... ce n'est qu'une légende ?

-On ne sait pas vraiment, admet Estragon. Mais de ce que j'ai entendu dire, les avis sont mitigés. Les anciens tendent à dire que oui ce peuple à exister, mais les autres disent que ce ne sont que des histoires.

-Mais... et le rapport avec l'hailur ? Demande Connor, perturbé.

-Les aspectrans sont liés à un autre peuple... les colubras...

Estragon pousse un soupire de déséspoir, comprenant qu'on attend de lui une nouvelle histoire.

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Dans une cité entourée de grands murs, les lumières des lampes éclaires le début de soirée.

La nuit est tombée, et chacun est chez soi avec sa famille.

Dans une maison, d'étranges humains aux cornes de démons et aux pupilles de reptiles rigolent en cœur, rassemblés autour d'une table et d'un plat principalement composé de viande.

Leur maison est étrange. Il y a des serpents qui glissent sur le sol en toute impunité, et les tons sont assez froids. Personne ne semble s'en formaliser.

Personne ne se doute de ce qu'il va se passer.

Dehors, un grand bruit fait sursauter les habitants de la maison.

Les parents crient à leurs enfants d'aller se cacher.

La mère tient contre son cœur un enfant de trois ans, qui pleure.

À ses côtés, un enfant de six ans avec de petites cornes noires, demande ce qu'il se passe d'une petite voix paniquée.

Sa mère ne répond pas, et les entraîne tout deux à l'étage.

Le père des enfants sort de la maison en trombe.

Ses os craquent et sa peau se transforme en écaille.

Sa silhouette s'allonge, grandie, et se fait menaçante.

Deux grandes ailes sortent de son dos.

L'homme prend forme animale, celle d'une créature au corps filiforme, couvert d'écailles noires, deux grandes cornes de démons, une queue couverte de piques meurtirer, des ailes de chauve-souris imposante, assez pour pouvoir supporter le poids de la bête immense. Elles sont couvertes d'un fin duvet sur la peau des ailes.

Et la bataille est entamée.

Les griffes cognent les armures, les crocs rencontrent la chaire, les écailles embrassent les armes.

Plusieurs fois, la mort frôle de peu le père, jusqu'à ce qu'une flèche empoisonnée l'atteigne, se plantant dans son dos.

Il s'effondre avec un grognement. Les ennemis les ont vaincus.

Douloureusement, il tente de se redresser, sans succès. Autour de lui, ses camarades tombent les uns après les autres, leur adversaire galvaniser. Ils ont trouvé leur point faible et l'exploite sans relâche, sans répit ou pitié.

À un moment, un adversaire passe à côté de la bête géante, et lorsque leurs regards se croisent, celui de son ennemi s'adoucit, tandis qu'il gronde.

-Je suis désolé...

Mais les mots n'excusent pas les actes...

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La mère à bien évidemment compris. Ils n'y échapperont pas, et faible comme elle, il n'y a aucun espoir pour elle.

Alors elle attrape quelques affaires, et part. Elle prend les enfants avec elle, et fuit par la mer. Sur son petit bateau, ses enfants, dont un bébé, pleurent.

Elle tente de les calmer en leur promettant que tout ira bien, quand les larmes coulent sur ses joues.

Finalement, ils s'amarrent, et partent au plus loin. Arrivé face à la porte d'une grande cité, la mère se résigne. Elle n'a pas le choix.

Laissant ses deux enfants, elle repart vers le bateau, mais le plus âgé court vers elle.

Elle court sans se retourner. Ça lui brise déjà assez le cœur...