Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

- 9 : La poupée de Mikasa -


Les bottes de Mikasa produisaient un petit son sec et clair qui marquait chacun de ses pas. Elle avait resserré son écharpe pour se tenir chaud, et marchait d'un bon pas dans les ruelles grises de la ville. Les flocons blancs tourbillonnaient furieusement sous le vent, et les nuages assombrissaient le ciel, lui donnant un aspect sombre, comme une dalle de pierre. Bien que l'on soit dans après-midi, les commerçants avaient déjà allumé les lumières de leurs boutiques pour mieux attirer l'attention. Mikasa pensait qu'elle n'allait pas tarder à rentrer. Elle avait décidé de cette petite excursion sans raison particulière, juste pour pouvoir marcher un peu. Elle passa sans s'arrêter devant la devanture éclairée d'une boutique. Pourtant, un instant plus tard, elle revenait sur ses pas. Quelque chose avait attiré son attention. Elle colla le nez à la vitre, un nuage de buée se dessinant sur le verre. C'était un magasin de jouets. Dans la boutique, on apercevait des chevaux de bois peint, des toupies, toutes sortes de puzzle, des boîtes de jeux de cartes posées sur des tables basses, un grand bocal rond rempli de confiserie qui trônait sur le comptoir. Mais ce n'était pas cela qui avait attiré l'attention de la jolie brune. Juste derrière la vitrine, perchée bien en évidence sur un haut tabouret, était posé une belle poupée de porcelaine. Une peau d'un blanc laiteux, d'immenses yeux peints avec grand soin, une robe rose avec des dentelles, des boucles blondes qui tombaient en anglaises sur ses épaules. C'était un jouet magnifique, et qui devait coûter très cher. Mikasa se souvint qu'elle avait eu une poupée elle aussi, comme toutes les petites filles, il y avait très longtemps. Une simple poupée de chiffon avec un bout de tissu blanc qui lui faisait une robe, que sa mère avait réalisée. Elle l'avait emportée avec elle quand elle était allée vivre chez les Jäger. Mais curieusement, après le drame qui avait causé la mort de ses parents et le commencement de sa nouvelle vie, elle s'en était totalement détournée et n'y avait plus joué du tout, ni même regardée. Cela ne l'intéressait plus.

Une fillette la bouscula presque pour se faufiler juste devant la vitrine, en face de la poupée, et la regarder avec de grands yeux pleins d'envie. Sa mère vint aussitôt l'attraper par la main. « Marine ! Arrête d'embêter les gens !

- Ca ne me... » commença Mikasa en reculant, mais la jeune mère tirait déjà sa fille par le bras pour l'éloigner en s'excusant à elle d'un signe de tête.

« Mais Maman, tu as vu la poupée ? dit la petite fille.

- Tu en as déjà une, et de toutes façons celle-ci coûte trop cher. Allez, viens. »

Mikasa regarda d'un air amusé la mère et sa fille s'éloigner, l'enfant ne cessant de se retourner pour jeter des regards en direction du jouet. Elle espéra pour cette petite fille qu'elle retrouverait tout de même l'objet de sa convoitise au pied du sapin, le matin du 25 décembre. Mikasa remit les mains dans ses poches pour protéger ses doigts du froid -il faudrait qu'elle pense à s'acheter une paire de gants, et qu'elle vérifie qu'Eren en avait bien une aussi-, et reprit sa route.

De retour au QG, elle passa par la pièce commune qui avait été décorée, et où se tenait le sapin. Elle remarqua que quelqu'un -peut-être Hanji- avait pensé à suspendre les petites décorations à l'effigie des explorateurs sur les premières branches du sapin. Elle s'en approcha pour regarder comment elles étaient faites. Après tout, ça n'avait pas l'air si difficile... Mentalement, elle commença à lister ce dont elle aurait besoin. Elle trouverait sans difficulté du fil et une aiguille, on en avait toujours besoin pour repriser les uniformes qui s'usaient vite à cause des câbles de l'équipement tridimensionnel. Un tissu clair et neutre pour faire la peau, un peu de tissu brun et plus rigide pour la veste, et pour finir du vert pour la cape... Le plus compliqué était de réaliser les cheveux, mais avec de la laine colorée, c'était tout aussi faisable.

Sans même trop savoir pourquoi, Mikasa se mit en quête du matériel. Elle débusqua sans peine une aiguille un peu grosse mais qui ferait l'affaire, et du solide fil blanc. Dans une remise où s'élevaient des piles de caisses remplies de matériels usagés, équipements tridimensionnels cassés, bonbonnes vides, lames usées, elle parvint à dénicher un carton d'uniformes en lambeaux. Elle se servit en grands carrés de tissus dans les capes et les vestes, et détacha un écusson du bataillon à la manche d'une d'entre elles. Enfin, elle vida un sac de jute mité de son contenu dans un carton à moitié plein, et l'emporta avec le reste.

Elle remonta à l'étage du QG, et, au lieu d'aller au dortoir, elle s'isola dans une petite pièce avec un canapé. Par la fenêtre, on avait l'impression de voir la nuit, même si l'on n'était encore qu'en fin d'après-midi. Elle alluma une bougie sur la table, et se mit patiemment à découper des formes dans la toile de jute. Elle enfila avec dextérité le fil dans le chat de l'aiguille, et commença à coudre. La bougie à côté d'elle se consumait lentement. Absorbée par sa tâche, elle ne voyait pas le temps passer. Piquer l'aiguille, la reprendre de l'autre côté, tirer le fil, s'assurer du point, recommencer...

Le temps passait lentement, et Mikasa continuait de coudre sans trop se rendre compte que ses paupières s'alourdissaient petit à petit. La lumière avait décliné, la bougie grésillait en se noyant dans sa propre cire fondue. A une heure avancée de la nuit, Mikasa finit enfin de coudre la poupée, encore sans visage, revêtue d'un veste militaire miniature et d'une cape assortie. A peine la peluche achevée, elle laissa glisser sa main sur le canapé et s'endormit, toujours assise contre l'accoudoir. La bougie vacilla encore un peu avant de s'éteindre d'elle-même.

Le lendemain, en se réveillant, elle se frotta les paupières et regarda autour d'elle. Elle ne comprit pas tout de suite pourquoi elle n'était pas dans son lit. Puis elle se souvint de la manière dont elle s'était endormie sur son travail la veille. Elle ramassa la peluche qui était tombée à ses pieds. C'était sa mère qui lui avait appris à coudre quand elle était enfant. Elle n'avait pas perdu la main depuis, se rendit-elle compte avec satisfaction. Mais il manquait encore un quelques petites choses pour que la poupée soit terminée. Elle se leva en frissonnant un peu -elle aurait au moins dû prendre de quoi se couvrir pour la nuit-, descendit silencieusement chercher son manteau. Elle remit en place les pans de son écharpe et sortit pour se rendre à Trost. Elle marcha d'un pas vif dans le froid matinal. Arrivée en ville, elle ne mit pas longtemps à trouver une petite mercerie où elle acheta une pelote de laine marron et une boîte de boutons. Elle flâna un peu dans les rues, pour le plaisir de la marche, mais rentra sans trop s'attarder. A nouveau, elle s'enferma, et reprit sa tâche, en commençant par les cheveux. Quand elle eut fini, elle passa aux yeux. Enfin, le dernier bouton cousu, elle regarda son travail avec une certaine satisfaction face au travail proprement effectué. Elle ne savait plus trop pourquoi elle avait eu envie de se lancer dans cette réalisation, mais elle se sentait heureuse de l'avoir fait. Bien sûr, il ne faudra surtout pas que quiconque tombe dessus. Que diraient ses amis en découvrant que la redoutable tueuse de titans confectionnait des petites peluches ? La honte... Eren en rirait sans nul doute.

Elle sortit de la petite pièce où elle avait passé des heures à coudre. Dans les couloirs, elle croisa Eren et Armin et mit les mains dans son dos pour cacher la peluche.

« Mikasa ? On ne t'a pas vu hier soir, tout va bien ? demanda Eren.

- Oui, j'avais juste une petite chose à faire.

- Tu as l'air... enjouée, ce matin, fit remarquer Armin.

- Je suis parfaitement normale, pourtant. Ca vous inquiète tant que ça, que j'aie l'air d'aller bien ? » répondit-elle avec un petit sourire.

Et elle s'éloigna d'une démarche alerte, un petit fredonnement sur les lèvres, en serrant contre elle une petite poupée de chiffon aux cheveux bruns, avec deux grands boutons vert-vif en guise d'yeux.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro