Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 31

Le voyage de retour fut... curieux. La diligence me paraissait toujours aussi large que lorsque nous n'étions que trois à l'intérieur. Toutefois, ce n'était pas ce qui me perturbait le plus. C'était le changement d'ambiance radical qui me laissait pantoise.

Miléna avait mis un moment avant de parvenir à sortir de chez elle. Pour ne rien arranger, il pleuvait des cordes. Lorsque la pluie se mit à me contourner, je ne pus manquer le regard amusé qu'échangèrent Nahl et Naseok. J'aurais préféré qu'ils ne remarquent pas la présence de Roscoe à côté de la diligence, nous surveillant de près.

Finalement, nous avions fini par trouver refuge dans la vaste voiture et... la conversation s'était lancée d'elle-même. Nahl n'hésita pas à lui parler de notre décision d'élever des murs autour de la Faerie et Miléna rebondit sur le sujet, en entraînant d'autres dans son chemin.

La complicité entre mère et fils était latente. Pourtant, Naseok et moi étions happés dans leur bulle sans difficulté. En observant de plus près la façon qu'avait Miléna de parler à mon ami, il devint clair qu'elle savait. Jusqu'à quel point, je ne pouvais en être sûre mais elle savait qu'il y avait quelque chose entre Naseok et Nahl.

Lorsque la nuit tomba, nous trouvâmes refuge dans une auberge. La pluie tombait plus fort que jamais. Elle claquait sur le sol autour de nous et tous les efforts de Roscoe pour l'éloigner ne changeaient rien. La tempête était telle que le vent tordait les arbres et que le tonnerre roulait furieusement dans le ciel d'un noir d'encre.

Les chambres manquaient aussi nous ne pûmes obtenir que deux chambres. J'aurais préféré partager la mienne avec Naseok plutôt qu'avec Miléna. Ça n'aurait pas été la première fois. Je n'étais pas à l'aise à l'idée de laisser les deux hommes seuls dans une chambre. Cependant, je n'eus pas le choix. La décision n'était pas la mienne malgré que je sois la reine. Et si je faisais connaître mon avis sur le sujet, les deux se ligueraient contre moi de colère et je n'avais aucune envie de voir cela arriver.

Je pris place de mon côté de la chambre. Me retrouver isolée avec Miléna me mettait les nerfs à vif. Le silence était lourd, étouffant, depuis que Nahl et Naseok nous avaient abandonnées. Je n'avais pas particulièrement envie de parler mais je sentais que je devais dire quelque chose. N'importe quoi. Juste... relaxer l'atmosphère de la chambre. Sans quoi, je n'arriverais pas encore à dormir et, cette fois, je ne pourrais pas compter sur l'aide du garde pour résoudre le problème.

- Tu devrais essayer de dormir. Tu as l'air sur le point de t'effondrer.

- C'est à peu près comme ça que je me sens, m'entendis-je avouer.

- Alors allonge-toi et dors.

Je secouai la tête. J'avais trop de choses en tête pour ça. Une fois rentrée à la Cour, il allait falloir que je reprenne les rênes et que je m'occupe de ces murs. Que je me renseigne sur la remplaçante de l'Ancienne. Que je tente d'obtenir des nouvelles sur le départ de Ryker pour m'assurer qu'il avait bien déserté le territoire. Je ne le voulais pas dans la Faerie au moment de la fermer au reste du monde.

Miléna vint s'asseoir sur le bord de mon lit et posa ses mains sur les miennes. Le contact me prit au dépourvu et je ne pus bouger. J'observai les émotions jouer sur son visage. De l'inquiétude, de la douceur, de la chaleur... Tout était très maternel. Patsy avaient exprimé les mêmes émotions en regardant ses enfants, en les soignant lorsqu'ils étaient blessés ou malades. C'était un air que personne n'avait jamais tourné vers moi.

Jusqu'à présent.

- Tu n'as pas été préparée pour ce rôle, Sixtine, continua-t-elle, sans remarquer mon émoi. Tu as le droit de prendre ton temps. Personne ne t'en voudra. Toute la Faerie sait que tu n'as pas été élevée pour être reine. Ils seront patients. Et puis, ils ont vécu durant des siècles, pour la plupart. Sans compter tes conseillers qui ont suivi le Roi Blanc depuis le début de son règne. Tu peux prendre ton temps pour accepter ton rôle. Tu n'as pas à tout prendre en charge d'un coup simplement parce que tu as été couronnée.

Le sujet m'échappa dès qu'elle prononça le nom du Roi Blanc. La réalité de ma parenté avec lui était toujours mise en tête, quelque part dans mon crâne. Je tenais l'occasion rêvée de lui poser la question. Nahl ne pourrait pas intervenir.

- Est-ce que c'est vrai ?

- Quoi donc ?

- À propos du Roi Blanc. Est-il réellement mon père ?

Je patientai, observant la surprise et l'incertitude prendre possession de son visage. Allait-elle être honnête avec moi ? Je ne cherchais pas à la piéger. Pas réellement. Le souvenir que le Roi Blanc m'avait montré était criant. Je ne pouvais pas assurer qu'il soit réel mais quel intérêt aurait-il eu d'inventer une telle chose ? Toutefois, si elle me le confirmait... Si elle me disait de but en blanc que le Roi Blanc était bel et bien mon père...

Il demeurait une part de moi qui doutait. Qui voulait l'entendre de sa bouche à elle. Ma mère. Elle était la seule constante dans toute cette histoire. Et cette histoire de même sang était si tirée par les cheveux que j'avais besoin d'autant de témoignages que possible. Or, elle était celle qui m'avait portée. Elle devait savoir duquel des deux rois je venais.

- J'aurais dû m'attendre à cette question, finit-elle par soupirer. Évidemment qu'il allait te revendiquer.

- Dois-je prendre cela pour un oui ?

Elle hésita avant de hocher la tête.

- C'était une erreur. Il m'a trompée avec sa magie. Je ne suis qu'humaine et j'étais encore naïve, à ce temps-là. Weethe a toujours détesté que son frère soit aussi ouvert quant à ses amantes. Je suppose qu'il a voulu s'en prendre à lui en se servant de moi. Je n'ai jamais réellement compris ses intentions. Tout ce que je savais, c'était que je devais te protéger.

- Je n'étais pas du bon frère alors pourquoi... ?

- Tu demeurais mon enfant. Peu importe que tu viennes de Weethe ou de Kaiser. Tu étais dans mon ventre. Tu étais à moi. Il était hors de question que je laisse quiconque te faire du mal.

Je réalisais soudain une chose. Un détail que personne jusque là n'avait énoncé. Cette duperie du Roi Blanc envers elle... Cela s'apparentait à un...

- Je ne l'ai jamais vu ainsi, dit Miléna, coupant court à mes pensées. J'aurais pu.

- C'en est un, objectai-je. Alors pourquoi refuser de l'admettre ?

- Comment crois-tu que je sois parvenue à tenir toutes ces années ? En refusant de voir cela comme un viol mais gardant l'optique d'une erreur causée par la jeunesse, la magie et la duperie. C'était plus simple pour moi. Surtout lorsqu'il a fallu faire face à Kaiser. Je ne pouvais pas lui dire ce que son frère avait fait sans déclencher une guerre entre eux. Alors j'ai géré à ma manière.

Je gardai le regard fixé sur mes mains, ne sachant pas comment réagir. Je n'avais réalisé. Lorsque le Roi Blanc m'avait révélé ma véritable parenté, je n'avais pas compris ce que ça représentait pour Miléna. Je n'avais pensé qu'à moi.

La main de Miléna vint se poser sur mon épaule et la pressa doucement.

- Ne te tracasse pas pour ça. C'est une blessure qui a cicatrisé depuis de longues années.

- C'est possible, alors ? D'en revenir ?

- Bien sûr. Mais pourquoi... ? As-tu... ?

- Pas moi. Un... ami. Il a... Ils l'ont... J'ai tué ceux qui l'ont fait mais il souffre tellement et je ne peux rien faire... C'est horrible.

- La seule chose que tu peux faire pour lui, c'est ce que tu fais déjà. Être là pour lui, pour le soutenir, pour lui rappeler qu'il peut s'appuyer sur toi.

Elle n'avait même pas sourcillé devant le fait que j'avais tué les agresseurs de Naseok. Et elle se doutait de qui je parlais. Était-ce ça, une mère ? Quelqu'un qui passe par-dessus les détails peu reluisants mais nécessaires et voit au-delà de ce que l'on veut bien dire ? Qui comble les vides et lit entre les lignes ?

- Nahl ne doit pas savoir. Naseok doit le lui dire de lui-même. Et il ne doit pas savoir que vous savez.

- Tu peux me tutoyer.

Elle me sourit et se leva, comme si de rien n'était. Comme si la conversation que nous venions d'avoir avait porté sur la météo. Je me frottai les yeux. J'aurais aimé qu'elle me dise quoi faire pour aider Naseok. Qu'elle me promette de ne pas lui faire savoir ce que j'avais laissé échapper. Qu'elle me jure de ne rien dire à Nahl. J'allais devoir me contenter de cet accord tacite.

De légers coups furent frappés à la porte et Miléna alla ouvrir. Une jeune fille vint déposer deux assiettes fumantes sur la petite table de la coiffeuse. Elle s'inclina face à moi, ses longs cheveux bleus encadrant son visage rond.

- Je suis désolée de ne pouvoir vous offrir mieux, Votre Majesté. Nous avons peu de ressources et...

- C'est parfait, la coupai-je.

Surprise, elle releva la tête. Je lui offris un léger sourire, qu'elle me rendit éclatant. Elle repartit de meilleure humeur qu'elle n'était entrée, un léger sautillement dans ses pas. Je secouai la tête. J'aurais aimé retrouver cette attitude adolescente qui m'aurait rendue capable de relativiser le moindre problème.

Nous dînâmes en silence, les soupçons de conversations ne parvenant jamais à réellement démarrer. Malgré ses aveux sur le Roi Blanc et les miens sur Naseok, rien n'avait changé. Nous n'étions pas à l'aise l'une avec l'autre. Rien n'y faisait. La glace ne se brisait pas. Peu importe les efforts que nous faisions chacune de notre côté, ça ne fonctionnait pas.

Nous finîmes par nous coucher. Je pris soin de lui tourner le dos, tentant d'oublier qu'elle était de l'autre côté de la chambre, à peine à quelques mètres de moi. Mon cerveau refusait de s'arrêter de tourner, d'analyser chaque interaction avec Miléna. Comment était-ce possible qu'il nous soit impossible de nous rapprocher ? Elle m'avait lavé les cheveux, avait été honnête avec moi, avait compris sans que je dise les mots. Peut-être son absence de réaction à mon aveu de plusieurs meurtres de sang froid était-elle le signe d'un fossé infranchissable entre nous. Me voyait-elle comme un monstre ?

Je ne regrettais aucune des vies que j'avais prises. La plupart du temps, ça avait été de la pure défense. Le reste avait été un mal nécessaire. Même si ce qui m'avait menée à assassiner Quinten Madsen avait été un mensonge, je n'avais aucun regret. J'en avais encore moins pour les pirates qui avaient osé toucher au seul ami qu'il me restait.

Je songeai à Gallagher. Depuis qu'il était revenu dans ma vie, je n'avais pas eu le temps de discuter avec lui. Nous n'avions fait que nous croiser. Il restait majoritairement dans ses appartements avec les Démons. J'aurais songé qu'il repartirait avec Ryker et les pirates. Au lieu de ça, il était resté. Pourquoi ? Pensait-il réellement pouvoir renouer notre ancienne amitié ? Parce que je savais que c'était impossible. Nous avions trop vécu et trop changé. Il n'était plus celui que je connaissais par cœur et je n'étais pas Sixtine Marchetta.

J'ignorais comment me comporter avec lui. Je le reconnaissais plus et lui-même était hésitant envers moi. Était-ce mon héritage Fae qui le faisait réagir ainsi ? J'étais incapable de le dire. Et ça me tracassait plus que raison.

La liste des choses que je devais gérer devenait si longue que je ne savais plus par où commencer. En tant que reine, ma priorité était la Faerie et sa protection. En tant que personne, je voulais juste savoir à quoi m'en tenir avec celui qui avait été comme un frère durant toute mon enfance, aider Naseok et apprendre à connaître mon frère et briser la glace avec Miléna. Et j'oubliais encore un millier de problèmes qui demandaient mon attention comme le départ de Ryker, la guerre, ma dette envers l'Ancienne ou le Traître.

Comment pourrais-je me relaxer quand j'avais tant de choses en tête ?

Je roulai sur le dos et soupirai en fixant le plafond. Il fallait que je dorme. Vraiment. Il nous restait encore un bout de chemin à faire avant de retrouver les Cours et, une fois rentrée, je comptais bien m'occuper du sujet de ma dette. Le Roi Blanc était déjà au courant aussi y avait-il peu de chance pour qu'il m'empêche de rencontrer la remplaçante de l'Ancienne. Ou, au moins, de donner des nouvelles de ses progrès.

Je me redressai dans mon lit, faisant attention à ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller Miléna. La pièce était plongée dans le noir total. Même la lune ne parvenait pas à percer les ténèbres. C'était l'ambiance parfaite pour dormir. Et pourtant...

Je détestais mon rôle de reine. S'il y avait bien quelque chose que je n'avais jamais voulu, c'était ça. Je n'étais pas taillée pour m'occuper de tout un peuple. Je n'avais pas été formée pour ça. Peut-être qu'avoir renvoyé Ryker avait été une erreur. Peut-être aurais-je dû attendre avant de le renvoyer chez lui. Au moins, lui avait été éduqué pour cela.

Devoir attendre la pleine lune pour la cérémonie du savoir devenait de plus en plus dur. J'avais besoin des connaissances qui m'échappaient. J'avais besoin de savoir comment gérer autant de problèmes en même temps.

- Allonge-toi, Sixtine, lança Miléna, me faisant tressaillir. Ferme les yeux et compte tes respirations.

- J'ai déjà tenté toutes les méthodes possibles pour m'endormir, répondis-je doucement. Ça ne marchera pas.

- Fais ce que je te dis, entêtée.

Je grimaçai mais finis par obtempérer. Son ton était clairement agacé et je préférais éviter de la contrarier encore plus. Je n'avais pas envie d'une confrontation. Aussi m'allongeai-je dans mon lit et fermai-je les yeux. Je ne savais pas en quoi compter mes respirations allait m'aider.

- Concentre-toi sur tes inspirations et tes expirations. Ralentis-les, approfondis-les. Compte jusqu'à dix, un sur l'inspiration, deux sur l'expiration. Si ton esprit s'éloigne, recommence au début.

Je me forçai à obtempérer. Ses ordres semblaient faciles à suivre mais, en pratique, c'était différent. J'eus un mal terrible à faire ce qu'elle attendait de moi. Mon compte ne cessait de se mélanger. Tout ce qui me tracassait ne cessait de venir me troubler et il me fallut du temps pour réussir à demeurer centrée sur mon souffle.

J'ignorais à quel moment le sommeil m'avala.

__________________________________________

NdlA : Un petit chapitre mère/fille tout simple ^.^ Qu'est-ce que vous en avez pensé ?

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro