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Chapitre 4 (2/5)

Nathanaël se racla la gorge et se replongea dans la feuille d'exercice sans demander son reste.

— « Combien de clous de girofle faut-il mettre dans un sort de protection ? » On vient de le dire... « Avec quoi marier la sauge pour repousser les poltergeists ? »

— Ça existe vraiment ? grimaça Fanny.

— C'est très rare. La plupart du temps, ils sont inoffensifs et se contentent de tapoter sur l'épaule des passants ou de leur souffler dans les cheveux.

Mais en ce moment, vu l'instabilité spirituelle, je n'aimerais pas en croiser un... songea-t-il. Il garda néanmoins sa réflexion pour lui-même en apercevant le frisson d'horreur qui avait parcouru Fanny.

— J'ai peur des fantômes... marmonna-t-elle.

— Pourquoi ? Ils ne font rien de mal, en général... Ils se baladent chez eux et possèdent des objets à l'occasion... Le seul danger que pose celui que je connais, c'est pour les personnes un peu cardiaques...

Les yeux de sa camarade s'écarquillèrent franchement d'effroi et il regretta aussitôt ses paroles. Il pensait la rassurer, mais visiblement, ce n'était pas la bonne approche.

Désireux de redonner un peu de couleur à son visage blanc comme un linge, il se replongea dans le cahier.

— Je vois que tu as déjà répondu à la question sur la sauge... « Achille » ? C'est quoi, ça ?

Il fallut encore quelques secondes à Fanny pour se reprendre. Quand son esprit fut à nouveau concentré sur l'exercice, elle se mordilla la lèvre.

— Euh... Je crois que c'est ça que disait le prof...

— Il ne parlait pas plutôt de l'achillée musquée ?

— Ah...

Elle attrapa un stylo dans sa trousse et s'empressa de corriger.

— Mais si tu veux mon avis, il est tout aussi simple de...

Fanny l'interrompit en levant la main.

— Non, non, non... Le cours est déjà assez compliqué comme ça, ne m'embrouille pas !

Nathanaël ravala sa méthode, un brin déçu, et acquiesça poliment.

Ils lurent et répondirent aux questions une à une et, lorsque Fanny eut enfin noirci la dernière ligne, elle referma son cahier avec soulagement.

— Merci infiniment ! Franchement, je ne sais pas comment j'aurais fait sans toi...

L'adolescent secoua la tête, embarrassé. Finalement, discuter de ses connaissances avec sa camarade s'était avéré plus amusant qu'il ne le pensait... Il avait même trouvé frustrant qu'elle ne soit pas plus avancée dans ses études pour y glisser ses propres découvertes en la matière.

— Les cours à l'Institut te plaisent ? demanda-t-il, curieux.

L'hésitation qui apparut sur les traits de Fanny ne lui échappa pas. Elle déglutit, afficha un sourire factice sur son visage et détourna légèrement le regard de sorte à éviter ses yeux.

— Oui... J'aime beaucoup apprendre tout ça, c'est passionnant ! C'est juste que... c'est compliqué. Les autres élèves de ma classe sont beaucoup plus avancés que moi et j'ai un peu de mal à... à aller leur parler.

— Ils ont la grosse tête ? hasarda Nathanaël.

Elle acquiesça franchement. Il retint un rire jaune. À l'époque de son père, déjà, les autres médiums le traitaient avec un mépris ou une indifférence non dissimulés du fait de sa faible puissance spirituelle. Le comportement de leurs rejetons envers une adolescente née dans une famille normale ne le surprenait pas plus que cela.

— Alors... Euh... poursuivit Fanny. Tu es au courant qu'il y a une soirée à l'Institut jeudi ? Tous les jeunes de l'Institut sont invités, donc... Si tu veux...

— Non.

Nathanaël ne se rendit compte de la sécheresse de sa réponse qu'en voyant le visage de sa camarade se décomposer. Elle glissa une main dans ses cheveux, les remit machinalement en place et se leva sans oser croiser son regard.

— Tant pis... J'hésite un peu à y aller, moi aussi. Ma mère aura peut-être besoin d'aide à la maison... Et puis si c'est pour me retrouver toute seule là-bas...

À son ton, l'adolescent comprit que la véritable explication à son appréhension était la dernière. Il se sentit un peu coupable de l'abandonner ainsi, mais ne laissa pas sa pitié guider sa raison : il n'allait pas faire le plaisir à l'IFSS de revenir de lui-même en son sein.

— Dis... Pourquoi tu fuis l'Institut à ce point ? Ils sont vraiment si terribles que ça ? À part des gamins aux chevilles démesurées, je n'y ai rencontré personne de foncièrement méchant...

Ce fut au tour de Nathanael d'éviter son regard.

— C'est... à cause de ce qui est arrivé à ton père ? Ils ne l'ont pas tué, quand même ?

Face à l'air soudain horrifié de Fanny, l'adolescent secoua négativement la tête. La mort de son père était un malheureux accident provoqué par un système de détection obsolète. Il aurait pu pardonner à l'Institut si ses déboires en leur compagnie avaient pris fin ce jour-là.

— Tu n'as pas rencontré tout le monde... grommela-t-il. Pour les chefs, tu n'es qu'un pion comme un autre.

— Ce n'est pas un peu partout pareil ? fit remarquer Fanny.

— Peut-être... Mais les autres n'agissent comme ça qu'avec les adultes, pas avec les enfants.

La lycéenne fronça les sourcils, perplexe. Il ne chercha pas à répondre à ses interrogations silencieuses et se leva à son tour pour retourner en classe.

— Je changerai ça !

Nathanaël se tourna vers sa camarade, surpris par son ton soudain franc et motivé.

— Je monterai les échelons, j'arriverai au plus haut niveau et je ne laisserai plus jamais quoi que ce soit arriver aux enfants ! poursuivit-elle.

Il la dévisagea un instant. Son regard le fixait, brûlant d'une fougue dont il ne la savait pas capable. Elle était sérieuse.

L'étonnement et la stupéfaction tirèrent un éclat de rire à Nathanaël.

— Je ne plaisante pas ! Je vais vraiment le faire ! protesta Fanny.

— Ça fait à peine une semaine que tu connais l'existence des médiums, attends un peu d'être intégrée au milieu avant d'annoncer de grands objectifs pareils...

Elle fit la moue, vexée, et croisa les bras sur sa poitrine.

— Aide-moi, dans ce cas. Première étape : cette soirée, jeudi. Accompagne-moi, ce sera l'occasion de montrer à l'Institut que tu es toujours là et que ce qu'ils ont bien pu te faire n'a pas suffi à te détruire !

Nathanaël porta par réflexe son attention sur son genou droit. « Pas suffi à le détruire » ? Elle avait tout faux...

Avant qu'il n'ait pu ouvrir la bouche pour refuser une bonne fois pour toutes, l'adolescente secoua fermement la tête et s'éloigna en lui lançant par-dessus son épaule :

— Super ! Je t'attendrai à dix-neuf heures devant l'Institut !

L'adolescent demeura immobile, coi. La sonnerie annonçant la fin de la récréation le tira de son ébahissement. Il hésita encore quelques secondes, puis se pressa vers son cours de mathématiques, le coeur chargé d'amertume que la trigonométrie à venir n'aiderait pas à soulager.

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