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Chapitre 4 (1/5)

Une semaine plus tard, Nathanaël avait repris avec soulagement le cours habituel de sa vie. Il se tenait à bonne distance des anomalies spirituelles qu'il croisait sur son chemin, évitait Fanny autant qu'il le pouvait et se concentrait pleinement sur le contrôle de français qui s'abattrait d'ici trois jours sur son malheureux cerveau dépourvu du moindre raisonnement littéraire.

Malheureusement, les ennuis se rappelèrent rapidement à lui. Au stress que provoquaient ses fiches de citations s'ajouta celui du SMS qu'il reçut le lundi soir, alors qu'il luttait pour ne pas jeter l'éponge et ouvrir une bonne bande dessinée. Celui d'un numéro inconnu qui lui fit froid dans le dos dès la première phrase :

« Bonsoir, Nathanaël, c'est Baptiste Rambault. On s'est croisés l'autre jour, je ne sais pas si tu te rappelles... Bref. Nous organisons une petite soirée pour tous les jeunes de l'Institut, jeudi soir. Tu es le bienvenu ! Cela ne t'engage à rien, bien sûr ! N'hésite pas à me redire ! »

Nathanaël éteignit l'écran de son portable et fixa le mur devant lui sans le voir.

Il y avait cru. L'espace de quelques jours, il s'était convaincu que le médium n'avait fait que suivre la procédure, avait inscrit ses coordonnées dans son rapport dans le cadre du suivi de l'enquête avant de l'oublier. Il avait eu tort.

L'adolescent se sentit bête. Évidemment qu'il avait eu tort ! L'IFSS n'allait pas manquer une nouvelle occasion de lui pourrir la vie. Après la mobilité de son genou droit, il ne voulait pas imaginer ce qu'il risquait de perdre à cause d'eux.

Dans un soupir, il laissa sa tête tomber sur ses fiches de français. Sa tension se mua peu à peu en colère. De quel droit ce Baptiste Rambault le contactait-il ainsi ? Il ne lui avait pas donné son numéro de téléphone pour que le médium lui envoie des messages quand bon lui semblait, comme s'ils étaient amis ! Nathanaël n'avait pas envie de lire son nom, pas envie de se souvenir de son existence... Il ne voulait plus entendre parler de l'IFSS, c'était aussi simple que cela. Il n'allait pas manquer de le lui faire savoir.

Nathanaël se redressa, ralluma son portable et s'immobilisa, les pouces suspendus au-dessus du clavier tactile. Les mots se pressaient dans son esprit. Les insultes, les protestations... Une part de lui le poussait à se lâcher. Il s'en sentait le droit. Pourtant, ses doigts refusaient de bouger.

Il ignorait tout de ce médium. Pour peu que l'homme connaisse des membres haut-placés de l'organisme et qu'il soit un peu susceptible, l'adolescent risquait gros en donnant libre cours à sa colère. Peut-être même l'Institut débarquerait-il dans l'heure pour le reprendre à Philippine et le placer chez l'un des leurs. Ces gens-là étaient capables de tout...

Nathanaël reposa l'appareil, se leva et se jeta sur son lit, où il enfouit son visage dans son oreiller.

Il ne voulait pas réfléchir. Pas à cela. Pas maintenant. Il devait réviser, penser à son contrôle de français. Pourtant, il ne se voyait pas s'asseoir sur cette chaise, devant son bureau, et apprendre ses fiches dans un tel état.

L'adolescent demeura immobile de longues secondes. Lorsque ses poumons lui réclamèrent plus d'air que l'oreiller ne voulait bien lui donner, il se retourna finalement pour fixer le plafond.

Il lui suffisait d'ignorer le médium. Tout simplement. L'homme lui avait écrit sans son consentement, il ne pouvait pas se plaindre de ne pas obtenir de réponse. Peut-être même s'imaginerait-il qu'il s'agissait d'un mauvais numéro... Il effacerait alors les coordonnées de Nathanaël et le laisserait tranquille.

Satisfait par son plan, le lycéen attrapa une bande dessinée et retourna s'installer sur son lit pour la feuilleter. Les révisions attendraient. Et s'il se ratait lamentablement jeudi prochain, le blâme reviendrait à ce Baptiste Rambault.

***

— Tu aurais deux petites minutes ? J'ai... quelques questions à te poser...

Le lendemain matin, Nathanaël s'acharnait sur un niveau particulièrement difficile d'un jeu vidéo quand Fanny l'obligea à lever les yeux de son téléphone. Elle ne semblait pas particulièrement sûre d'elle et son regard ne faisait que l'effleurer une fois de temps en temps, quand elle ne scrutait pas les autres élèves dans la cour.

— À propos de quoi ? soupira-t-il.

Sa camarade s'empressa d'ouvrir son sac et en sortit un petit cahier vert. Nathanaël s'aperçut qu'il avait été orné de plantes dessinées au stylo noir. Quand elle eut trouvé la page qu'elle cherchait, Fanny s'assit sur le banc à côté de lui.

— Je n'ai... pas vraiment eu le temps de faire mes devoirs de botanique pour ce soir, ma mère était trop fatiguée et mon père n'est plus vraiment capable de... Enfin bon, je me demandais si tu pouvais m'aider... Si ça ne te dérange pas, bien sûr !

Elle semblait atrocement embarrassée. Cela surprit à peine le lycéen : malgré des résultats scolaires inégaux, Fanny n'en demeurait pas moins une élève appliquée et sérieuse. Face à l'éclat suppliant qui brillait dans ses yeux bleus, ses doigts qui remettaient nerveusement une mèche de cheveux frisés derrière son oreille droite et la teinte légèrement rosée de ses joues, Nathanaël sentit son cœur manquer un battement. Il se reprit rapidement, soupira pour ne pas laisser deviner son trouble, puis se pencha sur la page d'exercice collée dans le cahier.

— Fais voir...

Sa camarade se détendit aussitôt. Elle glissa ses notes de botanique entre eux pour montrer les questions l'adolescent.

— « Quelle est la différence entre le basilic et le millepertuis ? » lut-il.

— La quantité ? Il faut trois feuilles de basilic, mais une pincée de millepertuis pour les sorts de protection, c'est ça ?

Nathanaël secoua la tête.

— Tu confonds avec les clous de girofle. Non, le basilic est plus... une plante à tout faire. Tu peux t'en servir pour la protection, pour calmer ton esprit, pour purifier une pièce... Le millepertuis, lui, est plutôt actif contre les mauvais esprits. Il repère assez bien les énergies, aussi, donc c'est un ingrédient-clé de pas mal de sorts de détection, même si je trouve l'association verveine-bois de santal plus puissante.

Fanny acquiesça, concentrée.

— Le sujet du cours, ce sont les plantes de protection, je pense que la question se concentrait là-dessus... Je vais mettre que le basilic repousse un peu tout et le millepertuis, surtout les mauvais esprits...

Elle prit son crayon et entreprit de noircir les deux lignes en pointillés dédiées à accueillir sa réponse. Pendant qu'elle grattait sa feuille, le regard de Nathanaël se porta sur les arbres qui poussaient au milieu de la cour, baignés par le soleil de décembre.

— Si tu veux aller plus loin, poursuivit-il, j'ai même remarqué que le basilic fonctionne bien contre les personnes qui dégagent une énergie négative : ça les incite à s'éloigner ou à s'apaiser. Par contre, ces deux plantes se repoussent l'une l'autre, donc si tu les mélanges, leurs effets s'annulent et ton sort échoue. Si tu as ajouté une herbe de renforcement en plus, il peut même donner le résultat opposé et attirer ce que tu voulais repousser... C'est pour ça qu'il faut toujours manier avec précaution des herbes aux propriétés similaires.

Face au silence de Fanny, l'adolescent se tourna vers elle. Elle le fixait, un air amusé sur le visage. Son sourire creusait une petite fossette sur sa joue gauche. Il se sentit rougir.

— C'est marrant, je pensais que tes yeux étaient marron, mais quand elles se contractent au soleil, tes iris sont grises au milieu...

Nathanaël détourna aussitôt le regard quand il prit conscience qu'il la dévisageait. Si cela ne suffisait pas, la remarque de sa camarade lui fit comprendre qu'il avait un peu trop laissé déborder son enthousiasme et qu'elle n'avait sans doute rien retenu de ce qu'il venait de déblatérer. Il espéra de tout son cœur que de la vapeur ne se dégageait pas de sa peau tant ses pommettes le brûlaient.

Un petit rire gêné émana de Fanny. L'adolescent garda résolument les yeux fixés sur l'arbre le plus proche pour ne pas aggraver son cas.

— Pour quelqu'un qui semblait vouloir éviter le sujet comme la peste la semaine dernière, je te trouve sacrément calé et passionné...

— Je... ne voulais pas éviter le sujet... marmonna-t-il.

— Ah, donc c'est moi que tu fuyais ? pouffa-t-elle.

— Non ! C'est juste que... L'Institut... C'est un peu compliqué...

Les conseils de Pachéry lui revinrent en tête et il se tut. Lorsque l'amusement que dégageait Fanny se tarit, il regretta son honnêteté. Encore une fois, il venait de gâcher l'ambiance...

— Ton père travaillait pour eux ? Est-ce qu'ils ont un rapport avec... ce qui lui est arrivé ?

Nathanaël releva la tête vers elle, surpris par ce qu'elle savait.

— J'ai... entendu des gens dire que tu étais orphelin... avoua-t-elle en triturant son crayon. Mais si tu ne veux pas en parler, pas de problème, hein... Je peux comprendre, je n'aime pas trop m'étaler sur les soucis de ma famille non plus. Alors que c'est loin d'être aussi... grave : ma mère souffre de fatigue chronique depuis son cancer et mon père n'a jamais totalement récupéré de son AVC.

L'adolescent ouvrit la bouche, conscient que c'était à son tour de s'exprimer. Pas forcément sur sa propre histoire, mais au moins sur ce qu'il venait d'apprendre... Fanny ne lui laissa pas le temps de trouver les mots justes. Elle se racla la gorge avant d'abattre son crayon sur son cahier.

— Enfin bref ! La botanique ! Question deux !

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