Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 4

Publié le 26/05/2021

TW en commentaire

***

Une heure plus tard, le bêta Karim était venu nous convier au dîner.

« L'alpha ne devrait plus tarder, de toute façon, mais il ne se formalisera pas que le banquet commence sans lui. » dit-il avec un sourire en nous guidant jusqu'à la salle à manger.

Nous aurions pu trouver notre chemin aisément, tant les odeurs de nourriture qui s'en échappaient étaient alléchantes – un véritable festin nous attendait.

« Tu sais ce qui a retenu l'alpha si loin de la meute ? Demanda Seth en avançant à la hauteur du bêta.

– Une incursion de loups solitaires dans un recoin peu surveillé, fit-il d'un ton dégagé. Rien de bien croustillant. »

Seth haussa les épaules, et il s'engouffra le premier dans la salle à manger. Je me demandais d'où il sortait l'assurance pour tutoyer un bêta qu'il ne connaissait que depuis quelques heures. J'avais remarqué que Lina avait roulé des yeux en entendant sa question, tandis que Valentine, son amie, esquissait une grimace embarrassée : je n'étais pas la seule à trouver qu'il manquait de déférence envers la hiérarchie.

J'entrai dans la salle à manger parmi les derniers, vaguement intimidée par la découverte de ce nouvel environnement. Lina et son amie s'étaient déjà attablées alors que je contemplais les lieux avec circonspection.

La salle était assez grande pour accueillir confortablement une grosse centaine de loups. Elle était traversée par de grandes tables collectives, et donnait sur la forêt par une large baie vitrée. Ses portes, restées ouvertes, permettant à l'odeur humide de la forêt automnale de s'infiltrer dans la pièce et de se mêler au fumet du repas. La nourriture était disposée sur un buffet situé à l'écart des tables, et vers lequel chacun se dirigeait, une assiette à la main, quand il voulait se servir de quelque chose.

Le procédé donnait immédiatement à l'assemblée une atmosphère conviviale : il y avait sans cesse des allées et venues dans la salle, et des petits groupes s'assemblaient par intermittence pour discuter autour du buffet. La meute était nombreuse, mais elle comportait aussi énormément d'enfants qui piaillaient continuellement entre eux. Les parents les réprimandaient parfois de loin quand leurs jeux devenaient trop bruyants, mais à part ça, ils semblaient relativement libres. C'était une grosse différence avec ma meute d'origine, dans laquelle les enfants étaient soumis à une discipline très stricte – de manière générale, toute l'atmosphère me semblait plus détendue ici. Je n'avais même pas le souvenir que l'on se soit permis de commencer à manger lors d'un repas de fête avant le discours d'ouverture du couple alpha, mais je ne crois pas que ce traditionalisme allait me manquer.

Sentant que j'étais en train de m'éterniser vers l'entrée, je me repris et m'emparai d'une assiette. Elle fut remplie rapidement, avec le premier plat que je trouvai – une tranche de rôti de porc et de la ratatouille – avant de m'empresser de rejoindre les tables. Je me suis glissée le plus discrètement possible à côté des autres loups du Pin d'Airain, déjà en grande conversation.

« C'est drôle, fit Valentine, j'ai toujours imaginé que la Vallée des Esprits était une meute à l'ancienne, avec des tas de règles. Alors que c'est plutôt relax, finalement.

– Tu n'as pas encore vu leur alpha, objecta Seth. Si ça se trouve, ils se lâchent en son absence, et tout deviendra strict à son retour. »

Sidonie, une louve blonde au visage pointu, se pencha vers lui, intriguée.

« Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Les bêtas n'ont pas l'air trop inquiets en parlant de lui.

– Ouais, mais l'alpha est connu pour être un guerrier sans pitié. Tu savais qu'il avait démembré l'alpha de la meute des Mille Marais ?

– Quoi ? Pas du tout ! Fit Sidonie, le regard brillant.

– Il l'a tué comme ça, en lui enlevant chacun de ses membres les uns après les autres. Et avant, il avait massacré toute sa famille sous ses yeux ! »

Tout le monde se mit à parler en même temps, se prenant de passion pour cette vieille rumeur. Je ne savais pas si j'y croyais, mais la plupart de mes camarades semblaient s'amuser follement à débattre de ses détails sordides. Seth m'avait l'air surexcité par leur évocation, qu'il répétait à chaque fois qu'on lui demandait. Je venais de retrouver l'appétit, mais je n'étais pas sûre que ça dure, si l'on ne changeait pas de sujet rapidement.

« Et c'est pour ça que la meute a un territoire aussi grand, conclut Seth, ils ont absorbé les terres de leurs ennemis après avoir massacré la famille dirigeante. Je suis sûre que l'alpha n'est pas du genre à abolir les « traditions trop violentes », lui.

– Tu crois qu'il tue les louveteaux les plus faibles à la naissance ? Demanda Sidonie d'un air avide.

– Oui, ce genre de chose. Il a accepté beaucoup de femelles de notre meute, c'est sans doute parce qu'il veut en faire un sérail d'oméga. Elles pourront porter les louveteaux des guerriers. Notre ancien alpha n'aurait jamais autorisé ça, bien sûr, mais c'est la meilleure méthode pour augmenter la population. D'ailleurs c'est ce que tous les grands alphas de l'histoire ont mis en place.

– Tu racontes vraiment n'importe quoi, Seth, ricana Lina. »

Seth n'aimait manifestement pas être interrompu, mais Lina semblait absolument indifférente au regard outré qu'il lui adressa.

« Ce sont les prisonnières que les alphas du temps passé réduisaient en omégas porteuses, pas leurs alliées. Est-ce qu'on a perdu une guerre contre la meute de la Vallée des Esprits ?

– Non, mais...

– Tu devrais réfléchir avant de dire une ânerie qui pourrait offenser nos hôtes. »

Il y eut plusieurs ricanement, et Seth rougit. Lina venait de le moucher en quelques mots, mais il ne voulut pas en rester là.

« En attendant, dit-il, j'ai quand même l'impression que le rebut a été éjecté de chez nous. »

Il s'était tourné précisément dans ma direction en disant ça, et il termina sa phrase en me regardant droit dans les yeux. Je me sentis blêmir : comment osait-il me parler ainsi ? Ce ne serait pas plus insultant s'il m'avait giflée en public.

Tous les regards convergèrent vers nous, alternant entre le sourire mauvais de Seth et mon attitude mortifiée.

« Ne le laisse pas faire, me chuchota Lina. Envoie-le balader, Mariposa. »

Je déglutis. C'était facile pour elle, qui n'avait jamais peur de dire quoi que ce soit. Mais moi, à ce moment-là, je n'aurais eu qu'une envie : aller m'ensevelir sous terre.

« Allons, insista Seth, tout le monde sait qu'il y avait des omégas potentiels, ici. J'énonce juste des évidences.

– Et toi, Seth, tu te situes comment ? rétorquais-je d'une voix enrouée. Les alphas avaient plutôt l'air contents que tu partes, non ? »

Il se redressa, comme si un courant électrique venait de le toucher. C'était sans doute un sujet sensible pour lui.

« Qu'est-ce que tu veux dire ?

– Tout le monde sait que les alphas voulaient se débarrasser de toi. Ça ne te place pas bien plus haut que les omégas, quand on y pense. »

Il y eut à nouveau des éclats de rire, et Lina m'administra une tape satisfaite dans le dos. Ce n'était pas une répartie éclatante, mais le fait que je réplique était sans doute comique en soi. Même si, sous la table, mes jambes tremblotaient encore par intermittence, je souris timidement à Lina.

En face de moi, Seth ne semblait pas partager l'hilarité générale. Il était devenu écarlate et me fixait avec animosité.

« Retire ce que tu viens de dire, l'oméga, grinça-t-il entre ses dents. »

Je haussai les épaules, piquée par l'insulte, et fis semblant de ne rien avoir entendu.

« Retire ce que tu as dit ! »

Seth s'était levé pour crier après moi. Il me rappela horriblement les loups qui m'avaient martyrisée il y a des années, même s'il était bien plus jeunes qu'eux – je sentis une bouffée d'adrénaline me gagner.

Je plantai mes yeux dans ceux de Seth, et je répondis de la voix la plus ferme possible :

« Non. »

Je n'aurais sans doute pas dû faire ça, et je le sus à la seconde où j'avais parlé. Le visage de Seth s'était littéralement déformé sous l'effet de la colère. Je n'étais pas devenue lâche sans raison : le courage avait des coûts exorbitants.

Une douleur aiguë me vrilla brusquement le crâne : Seth s'était jeté contre moi, me renversant hors du banc. Ignorant les cris de protestation autour de nous, il m'avait violemment plaquée contre le sol en pierre.

« Excuse-toi ! » gronda-t-il, en avançant ses mains vers ma gorge, prêt à m'étrangler en cas de refus.

Un fourmillement remonta le long de ma colonne vertébrale, et avant qu'il ait eu le temps d'effleurer mon cou, je m'étais métamorphosée. Mon corps prit la forme d'une louve grise, certes petite, mais suffisamment musclée pour repousser vivement Seth en arrière.

Ce dernier, toujours aussi furieux, muta immédiatement pour sauter à ma gorge, tous crocs dehors. Nous luttâmes âprement, tentant tous les deux de planter nos dents dans la chair de notre adversaire, habités par une rage qui compensait notre manque d'habileté. L'instinct de survie avait pris le dessus, dissipant momentanément mes peurs : je n'avais plus qu'une envie, c'était d'écraser ce loup qui me menaçait.

Après plusieurs minutes à essayer chacun de prendre le dessus dans un concert de grondements, je fus la première à distinguer une ouverture. D'un mouvement vif, je parvins à planter mes dents dans le jarret de Seth.

C'était un coup parfaitement dosé : désagréable mais loin d'être mortel ou invalidant, il me permit de déséquilibrer mon adversaire en lui infligeant une douleur cuisante. Je reculai brusquement, signifiant que je considérais avoir gagné – naïve que j'étais.

L'instant d'après, Seth s'était jeté contre moi et me mordait profondément les babines.

J'émis un couinement : c'était un des points les plus sensibles de notre corps de loup. Et puis je vis mon sang goutter de la gueule du loup, et je fus prise d'un élan de panique. Jusqu'où Seth comptait-il aller ?

Tout à coup, une voix retentit si fort qu'elle transperça nos tympans.

« Qu'est-ce qui se passe ici ? »

Seth et moi nous figeâmes immédiatement.

Jusque là, nous étions restés sourds à notre environnement. Nos compagnons, manifestement sidérés par cette explosion soudaine de violence, n'avaient pas osé intervenir physiquement. Mais là, c'était différent.

L'ordre vibrait d'une puissance incomparable, impossible à ignorer. Tournant la tête vers l'entrée, nous vîmes un homme furieux cheminer vers nous. Le nouvel arrivant était grand, brun, et malgré sa jeunesse, il dégageait une aura écrasante – c'était l'alpha.

« Comment osez-vous vous battre ici ? »

Chacun de ses mots se réverbérait douloureusement dans ma tête, jusqu'à faire vibrer mes os. L'alpha utilisait la Voix, celle qui lui garantissait la soumission de la meute, et il avait l'air terriblement en colère. Je sentis mes oreilles se coucher en arrière, tandis que je m'affaissais sur le sol pour signifier ma soumission.

Un silence de mort régnait dans la pièce, seulement troublé par les pas de l'alpha qui se rapprochait. Il nous adressa un regard si menaçant que je préférai détourner la tête. La colère m'avait quittée aussi vite qu'elle était venue, immédiatement remplacée par un frisson de terreur.

Il s'approcha de Seth, qui était le plus proche de lui, pour le surplomber de toute sa hauteur. Le loup, déjà couché au sol, roula pour exposer son ventre : c'était la posture la plus soumise qui soit.

« Je ne veux plus jamais revoir ça, gronda l'alpha. Est-ce que tu te soumettras à ma loi et celle de ma meute, jeune loup ? »

Seth répondit d'un jappement plaintif qui sembla satisfaire l'alpha. Il s'avança alors dans ma direction, toujours aussi menaçant.

Mon cœur battait si fort qu'il allait transpercer ma cage thoracique, j'en étais certaine. Je ne supportais même pas le regard de l'alpha, je ne voulais pas qu'il me parle comme il venait de le faire à Seth – je n'avais ni sa force, ni sa confiance. Mon cerveau allait fondre si j'entendais encore la Voix de l'alpha me vriller le crâne.

Il se planta devant moi, et je me sentis définitivement submergée par la panique. Je n'étais pas capable de soutenir sa colère. C'était trop. Mon corps se redressa d'un coup, comme sous l'effet d'un choc électrique.

Avant même que l'alpha n'ait prononcé un mot, j'avais bondi à travers la porte-fenêtre. Sans un regard en arrière, je m'élançai dans une course désespérée en direction de la forêt.

***

Voilà pour le chapitre 4, est-ce qu'il vous a plu ? J'espère que je vous ai un peu surpris.es avec tout ça !

Merci de votre lecture en tout cas, et encore plus à ceux qui votent et commentent. Si cette histoire vous plaît, n'oubliez pas de l'enregistrer dans votre bibliothèque pour recevoir toutes les notifications, et/ou de me suivre, puisque j'annonce la mise à jour de chacun de mes projets. Et je suis toujours sur Instagram sous le pseudo Ophelie_de_chez_wattpad.

Comme promis, il y aura trois updates cette semaine, alors on se dit à vendredi pour la suite des aventures de Mariposa !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro