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Chapitre 17

Publié le 04/07/2021

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*

Depuis les fenêtres de la bibliothèque, je pouvais voir un groupe de louveteaux s'ébattre dans la neige. Les deux loups adultes qui les accompagnaient semblaient s'amuser autant qu'eux en se roulant avec entrain dans la poudreuse. Les chutes de la nuit dernières n'avaient pas fait mine de fondre au petit matin, et nous allions au-devant de plusieurs semaines glaciales.

J'étais bien la seule à déplorer les changements de météo, mais tant que personne ne me forçait à sortir, je pouvais m'accommoder du frimas. Je me tournai avec délice vers les rayonnages anciens. La maison de la meute possédait une belle collection d'ouvrages, tous réunis dans une grande pièce lambrissée que j'adorais. La plupart des loups n'y venaient que pour emprunter un ouvrage avant de repartir, mais j'y passais de plus en plus de temps.

J'avais tout de suite aimé ses gros fauteuils de velours vert et les fenêtres hautes qui donnaient sur le jardin – c'était l'endroit le plus confortable qui soit pour lire. Et en plus de ça, quand je venais ici, j'étais sûre de passer de longues heures parfaitement seule.

J'avais beau apprécier de plus en plus la vie au sein de ma nouvelle meute, j'avais toujours besoin de mes moments de solitude. Ils étaient de toute façon devenus de plus en plus rares : j'avais cessé de fuir les repas en commun, même si je mangeais toujours très souvent avec Héloïse au cabinet. Nous étions devenues de plus en plus proches, au point que je pouvais maintenant assurer qu'elle était la première amie que je m'étais faite ici. Et puis j'avais appris à connaître ses propres amis, qui avaient le même genre de personnalité qu'elle – joyeuse et anticonformiste, facile d'accès. Je me sentais à l'aise avec eux. Ainsi, mes absences aux repas collectifs n'étaient pas motivés par la crainte des autres, mais bien par le fait que je recherchais leur compagnie. Ce n'était juste pas au sein des rassemblements bruyants de la meute.

Je me levai pour parcourir les rayonnages, toujours prise par mes pensées, quand je repérai le livre que je cherchais : les œuvres complètes de Conan Doyle étaient soigneusement rangée sur la plus haute étagère du meuble. Bien trop hautes pour que je puisse les attraper en étendant le bras. Je réprimai un soupir ennuyé, avant de me mettre en quête de la petite échelle en bois que j'avais repéré la dernière fois.

Bien sûr, même ici, tout ne pouvait pas être parfait.

Ma plus grosse source de contrariété concernait d'ailleurs le traitement réservé à Seth. Malgré tout le mal que je pouvais penser de lui, je trouvais que certains avaient été absolument ignobles avec le jeune loup.

Cela faisait maintenant une quinzaine de jours qu'il dormait dans la forêt, frappé d'ostracisme. La plupart des loups refusaient de lui adresser la parole, et j'avais entendu plusieurs d'entre eux suggérer à Flavien de prolonger indéfiniment son bannissement. L'arrogance de Seth avait déplu, tout comme la facilité avec laquelle il faisait couler le sang : il était maintenant jugé trop dangereux pour s'intégrer sainement à la meute.

Notre combat, le soir même de notre arrivée, était d'ailleurs revenu dans les mémoires. Des loups avec qui je n'avais jamais échangé le moindre mot allèrent même jusqu'à m'assurer de leur soutien. J'avais fini par comprendre que cet épisode était devenu, pour beaucoup, la preuve ultime de la nature perverse de Seth – m'attribuant au passage le dérangeant statut de victime sans défense. Certains semblaient même avoir oublié que je m'étais férocement défendue contre Seth, et leur rappeler n'avait fait qu'accroître mon embarras.

En plus de ça, j'avais appris par Milo (qui travaillait aux cuisines) que Seth avait volé des restes dans les poubelles de la maison. Il avait manifestement eu du mal à chasser pour se nourrir, ce qui n'était pas vraiment surprenant – nous avions coutume de chasser en meute, et rien n'avait préparé Seth à se débrouiller seul.

Mon ami n'avait rien dit, mais la façon dont Seth se nourrissait avait fini par se savoir, et depuis, le contenu des poubelles ménagères était soigneusement mélangé aux ordures. Seth ne pourrait plus rien y prendre.

J'avais été choquée par tout ça, mais le hasard ayant bien fait les choses, j'avais été affectée aux cuisines peu de temps après. Mes journées avaient beau être éprouvantes – j'étais toujours une épouvantable cuisinière – il y avait aussi des avantages inattendus.

Pour une fois que j'avais prise sur quelque chose, je n'aurais pas du rester passive, me répétais-je en positionnant fermement l'échelle contre les rayonnages. Je commençai prudemment à gravir ses barreaux, mais en dépit du grincement avec lequel ils accueillirent mon poids, l'objet ne bougea pas. Cette vieillerie tiendrait bien une journée de plus.

J'avais été vraiment heurtée par la situation de Seth. Heurtée au point d'y penser continuellement, jusqu'à ce que, la semaine dernière, je me décide à lui rendre visite.

*

Je n'avais pas eu de mal à repérer son campement, l'odeur de son feu de camp m'avait directement attirée jusqu'à son abri. L'installation était rudimentaire : des braises recouvertes de cendres tièdes, à côtés desquelles gisait la carcasse d'un lapin presque intégralement rognée ; quelques fruit ; un abri de fortune, fait de branches entremêlées, qui cachait vraisemblablement l'endroit où Seth dormait. Je m'étais approchée silencieusement pour y glisser un regard, mais il n'était pas là.

En observant les lieux, j'avais remarqué qu'il restait des provisions près du feu, ce qui signifiait que Seth reviendrait : il était sans doute parti chasser. Je pouvais me dépêcher et repartir avant qu'il ne revienne.

« Qu'est-ce que tu fais là ? »

Je me relevai aussi vivement que possible.

Seth venait d'émerger de la forêt, et il m'adressait un regard mauvais, les bras croisés. De grosses cernes bordaient ses yeux, il avait plusieurs épines de pin dans les cheveux, et une trace de sang sur la joue. Il n'avait vraiment pas l'air en forme.

Sans un mot, je lui tendis mon sac.

Il posa les yeux dessus sans un mot, les bras toujours croisés.

J'avais tellement hâte de repartir que je pris sur moi pour briser le silence gênant qui venait de s'installer.

« Il y a des provisions pour une semaine, dans le sac.

– Qui t'a dit d'apporter à manger ? Dit-il en fronçant les sourcils. L'alpha avait interdit que...

– L'alpha n'est pas là, coupai-je. Tu peux tout prendre, c'est à toi. »

Je voyais bien qu'il hésitait, mais son regard de convoitise ne laissait aucun doute – il avait trop faim pour refuser. Il franchit la distance entre nous avant de s'emparer du sac pour en inspecter le contenu.

« C'est quoi le piège ? Demanda-t-il d'un air revêche. T'as mis un truc dans le pain ?

– Un truc ?

– Pour me donner des hallucinations ? Ou la chiasse, je sais pas. Quelque chose d'un peu humiliant, j'imagine. »

Je fronçai les sourcils.

« C'est comme ça que tu me vois ? »

Il haussa les épaules, comme pour dire que ça n'avait pas beaucoup d'importance à ses yeux, de savoir quel genre de personne j'étais. Mais ça en avait pour moi.

« Personne ne sait que je suis venue t'apporter à manger, Seth, parce que j'ai volé des provisions en cuisine. T'es vraiment le dernier des cons, mais ça ne me donne pas envie pour autant de participer à t'enfoncer. Ce genre de truc, là, désigner un bouc émissaire, l'exclure, puis l'humilier, encore et encore, en espérant qu'il craque... »

Ma voix trembla, mais cette fois-ci, j'étais trop en colère pour pleurer.

« Tout ça, ça me dégoûte ! Et ça me dégoûtera toujours – mais ça ne m'étonne pas que tu ne comprennes pas une chose pareille. »

Sur ces mots, j'avais tourné les talons, et j'étais partie. Seth n'avait rien fait pour me retenir, et c'était tant mieux.

*

J'attrapai le livre d'un geste colérique. Malgré moi, je repensais souvent à cet échange, mais ma détermination n'avait pas fléchi d'un iota. Je ne comptais toujours pas laisser Seth crever de faim sous la neige, même s'il m'avait énervée. Seulement, même si je n'avais pas de problème à voler à nouveau des provisions, il faudrait bien retourner lui donner – et je n'avais aucune envie de le croiser une seconde fois.

Je regardai le fond du rayonnage tout en réfléchissant. L'idéal serait de déposer les provisions quand je serais sûre de son absence. Ou que quelqu'un d'autre les apporte à ma place. Je doutais que Lina accepte de transgresser les règles, et je savais bien que Valentine et Marin détestaient prendre des risques, peu importe la raison. Je pourrais peut-être demander à Héloïse ? Elle non plus n'aimait pas la façon dont Seth était traité. Elle avait même fait partie des loups qui avaient reproché à Flavien d'avoir agi sans consulter l'assemblée de la meute.

À bien y réfléchir, c'était la première fois que je voyais une meute aussi impliquée pour réprimer la violence en son sein, d'où qu'elle vienne, et je me demandais toujours pourquoi. J'avais senti à plusieurs moments qu'il s'était passé quelque chose dont personne n'aimait parler – mais quoi ?

Je fus brusquement arrachée à mes ruminations : le barreau d'échelle venait de céder sous mon pied. Il y eut un craquement sonore, et je me sentis basculer en arrière, tentant en vain de me raccrocher au meuble.

Je fermai les yeux, prête à encaisser l'impact – qui n'arriva pas.

Au lieu de percuter durement le plancher, mon dos se plaqua contre une surface chaude et plutôt agréable. La surprise me fit rouvrir les yeux : j'avais immédiatement reconnu l'odeur qui m'enveloppait.

« C'était une échelle décorative, fit Flavien, une vieillerie que Paul a insisté pour garder, mais qui ne supporte plus le poids d'un adulte. »

Je repris mon souffle, en me tournant lentement vers Flavien.

« En fait, il y a un escabeau dans le placard de la bibliothèque, pour atteindre les livres en hauteur, continua l'alpha d'un ton badin. Tu ne le savais pas ?

– Non, fis-je en me retournant. Sinon je n'aurais pas... »

Ma voix était morte en prenant conscience de notre proximité. Le visage de Flavien était si proche que je distinguais chaque détail de ses iris.

Je déglutis. Plus le temps passait, et plus la présence de l'alpha me troublait. Ces dernières semaines, nous passions de plus en plus de temps ensemble, et j'avais pris un plaisir coupable à le suivre partout où il m'emmenait. Et pourtant, je savais qu'il faudrait bientôt que je retrouve le sens des réalités.

Je tentai de me reprendre.

« Sinon, je n'aurais pas...

– Oui ? »

Le regard de Flavien pétillait, mais il ne semblait pas vouloir m'aider. C'était tout le contraire, en fait : il empirait les choses en glissant ses mains le long de mon dos. Le geste, protecteur, tenait un peu trop de l'étreinte pour que je regagne mon calme.

Qu'est-ce qui me prenait ? J'étais quand même capable de finir une phrase !

Fermant les yeux, je pris une profonde inspiration, avant de répéter d'une traite.

« Je n'aurais pas utilisé cette foutue échelle si j'avais su qu'il y en avait une autre ailleurs ! »

Flavien éclata de rire.

« 'Cette foutue échelle' ? Répéta-t-il. C'est la première fois que je t'entends parler comme ça !

– Ça m'arrive plus souvent que tu ne le penses... Est-ce que tu cherchais un livre, toi aussi ? »

Ce changement de sujet n'était pas subtil, mais je ne tenais pas à ce qu'on s'appesantisse sur mes problèmes d'élocution.

Flavien secoua légèrement la tête.

« J'étais surtout venu voir si tu étais là – et je ne me suis pas trompé, on dirait. »

Je réprimai un sourire, flattée qu'il me connaisse aussi bien, mais je ne répondis rien. Et pourtant, ces derniers temps, j'avais amélioré ma répartie.

L'alpha lança un regard distrait en direction de la fenêtre : dehors, les chutes de neige avaient repris, augmentant l'épaisseur qui recouvrait le sol.

« Je me disais que tu ne serais pas sortie profiter de la neige avec les autres, et je ne voulais pas que tu restes seule à te morfondre. »

J'aimais être seule quand la maison était aussi calme, ça me donnait l'impression d'être la maîtresse des lieux. Et j'étais vraiment loin de me morfondre – mais ce n'est pas ce que je répondis.

« C'est gentil d'avoir pensé à moi, murmurai-je.

– Je ne fais pas exprès, tu sais. C'est plus fort que moi. »

Il déglutit, avant de préciser sa pensée.

« Je pense souvent à toi, Mariposa. Très très souvent.

– Oh, je... Non je ne... »

La proximité de Flavien était en train de me rendre folle : des idées absolument inappropriées flottaient dans mon esprit sans que je n'arrive à les chasser Ni à formuler une réponse cohérente, d'ailleurs.. Il était si proche. Si je le voulais, je n'aurais qu'à monter sur la pointe des pieds, pour...

***

Et c'est déjà la fin du chapitre ! Ne vous en faites pas, la suite arrive mercredi, comme d'habitude !

Merci à toustes pour votre lecture et votre soutien !

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