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Chapitre 1

Publié le 16/O5/2021
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Quand je me suis réveillée, ce matin-là, il faisait encore nuit.

Au bout d'une heure à fixer le plafond, je compris que je ne me rendormirai pas. D'un pas lent, je me glissai hors de mon lit pour ouvrir les volets et contempler l'extérieur : depuis ma chambre, la vue se restreignait à un mur de conifères, si hauts que je n'en distinguais pas la cime. Mais en m'agenouillant sur le rebord de la fenêtre, je parvenais à distinguer un pan de ciel en train de s'éclaircir.

En temps normal, j'aimais le calme des bois quand le soleil se levait. La paix environnante n'était ponctuée que par des battements d'ailes lointains et le souffle du vent qui transportait les senteurs des épicéas.

Mais cette fois-ci, je ressentais un inconfort inhabituel en observant les nuages : c'était sans doute la dernière fois que j'admirerais cette parcelle de ciel. Même le petit matin avait des parfums d'adieu – troublée par cette idée, je fermai brusquement ma fenêtre et filai dans la salle de bain.

Je pris une douche brûlante, tout en réfléchissant à la journée qui m'attendait. Elle allait être vraiment très longue. Longue et pénible – c'était une certitude.

En sortant de la douche, j'avais démêlé mes longs cheveux bruns, et les avais réunis en une grosse tresse qui descendait jusqu'au bas de mon dos. Et puis, parfaitement prête, je réunis mes affaires de toilette dans une petite trousse que je glissai dans mon sac de voyage.

C'était mon unique bagage, parce que je savais que nous n'étions pas censé apporter beaucoup de choses avec nous, mais mes parents y avaient soigneusement empaqueté les objets auxquels j'étais la plus attachée. Mon roman préféré. Le collier de Grand-Mère. Mes chaussures de randonnée. Et puis d'autres choses encore, d'un valeur essentiellement affective.

J'avais bien dit à ma mère que je pouvais préparer moi-même mes affaires, mais elle et mon père avaient lourdement insisté pour s'en occuper.

« C'est important que l'on puisse faire ça, à défaut de pouvoir t'accompagner. C'est notre dernière occasion de prendre soin de toi, ne nous la refuse pas. »

Elle avait dit ça en battant des paupières pour refouler ses larmes, et je n'avais rien trouvé à objecter. J'avais déjà eu assez de mal comme ça pour contenir ma propre émotion.

La séparation serait dure pour nous tous, même si le couple alpha avait promis un droit de visite aux exilés. Ce qui n'était qu'une maigre consolation.

J'ai fermé mon sac, et j'ai rejoint mes parents qui commençaient à petit déjeuner.

« Bonjour ma chérie, fit ma mère en me voyant rentrer dans cuisine. Comment as-tu dormi ?

– Mal. Je me suis réveillée tôt. »

Mon père me servit un bol de café, l'air préoccupé.

« Déjeune bien, me conseilla-t-il, ça t'aidera à tenir la matinée. »

Je hochai la tête, sans oser répondre. Mon estomac faisait des nœuds, et plus je voyais l'heure du départ approcher, plus mon cœur battait vite. Je doutais que manger m'aiderait en quoi que ce soit, mais ça ne servait à rien d'insister sur ce point.

« J'ai fait des pancakes. » insista-t-il en me tendant une assiette encore chaude.

C'était mon petit déjeuner préféré : l'attention me fit plaisir – et en même temps, j'eus encore plus envie de pleurer.

« Merci, ça sent bon. » murmurai-je d'une voix étranglée.

Incapable de prononcer un mot de plus, je bus une gorgée de café. J'aimais bien ça d'habitude, mais ce matin-là le breuvage était si amer qu'il me brûla la gorge.

Les pancakes aussi me semblaient étrangement lourds – une seule bouché suffit à couper ma faim.

La suivante fut difficile à avaler, et, écœurée, je commençai à chipoter face à mon assiette. Ce manège n'échappa à mes parents, qui me regardaient tous les deux avec la même expression inquiète.

« Ce n'est peut-être pas une bonne idée, tu sais, Mariposa... commença ma mère. »

Je savais ce qu'elle allait dire, on avait déjà eu cette conversation plusieurs fois.

« L'Alpha a donné des ordres, rappelai-je.

– Il a aussi dit qu'il ne forçait personne, et compte tenu de ton état... »

À l'entendre, on croirait que j'étais atteinte d'une maladie grave. Mes parents étaient aimants, mais ils étaient aussi devenus très protecteurs. C'était pesant à la longue, comme s'ils considéraient que ma différence venaient d'une sorte de dérèglement psychique incurable.

« Je suis en très bon état, objectai-je. J'ai juste du mal à me réveiller. »

Pour appuyer mes propos, j'avalai goulûment le reste de mon assiette. Le sirop d'érable me laissa une sensation gluante dans la bouche, que le café ne parvint pas à chasser. Je réprimai un haut-le-corps.

« Tu es sûre de toi, ma chérie ?

– Oui, tout va bien. Tout va très bien. »

Mes propos n'étaient déjà pas convaincants, mais mon corps décida d'enfoncer le clou et de me trahir au moment où j'achevai cette phrase. Je me levai brusquement, renversant à moitié ma chaise, pour courir jusqu'aux toilettes où je rendis l'intégralité de mon petit-déjeuner.

Décidément, la journée commençait mal.

Quelque instants plus tard, mon père m'avait rejoint, et il me tendit une serviette avec un air désolé.

« Est-ce que mes pancakes étaient si ratés que ça ?

– C'est pas ta cuisine, tu le sais bien, répondis-je tristement. C'est... Enfin, comme d'habitude, quoi.

– Le stress qui te joue des tours... »

J'allais répondre, quand la sonnette de notre porte d'entrée retentit. J'entendis ma mère ouvrir en espérant une erreur.

« Bonjour Luna, fit ma mère d'un ton déférent. Est-ce que tout va bien ? Nous n'attendions pas votre visite ce matin.

– Je viens juste prendre des nouvelles de votre fille avant son départ. Je pensais que nous pourrions rejoindre le point de rendez-vous ensemble.

– C'est un grand honneur que vous nous faites. »

Je sentais la nervosité de ma mère percer à travers la politesse, et j'étais sûre que ça n'avait pas non plus échappé à la louve alpha.

« Est-ce que Mariposa est prête à partir ?

– Et bien, elle... »

J'aurais aimé rejoindre l'entrée pour confirmer que je me souvenais de quel jour on était, mais une fois encore, mon estomac en décida autrement. Mon corps fut pris d'un spasme, et je me mis à cracher de la bile pendant que ma mère tentait d'expliquer la situation de façon élégante.

Je fermai les yeux, mortifiée.

J'avais ruiné ses efforts sans l'ombre d'un doute : nous étions tous des loup-garous, ce qui signifiait que notre ouïe était suffisamment fine pour entendre tout ce qui se passait dans la maison. Mes borborygmes n'avaient échappé à personne, et je sentis des larmes de rage couler le long de mes joues.

Sans un regard pour mon père, je me levai et partis me laver les dents. Il était habitué à ce que je réagisse comme ça, mais je ne pouvais me pardonner la honte que je leur infligeais, à lui et ma mère. C'était la raison principale de mon départ : je supporterais mieux d'être une ratée loin de leurs regards.

Ma mère ne partageait pas mon point de vue, et je me rendis compte qu'elle essayait d'en convaincre la Luna.

« Je ne pense pas que Mariposa soit prête pour tout ça. Elle est très sensible, vous le savez, et j'ai peur que tout ça soit trop dur à supporter pour elle. Avec tout le respect que nous avons pour la décision du couple alpha, son père et moi préférerions la garder avec nous.

– Votre fille est assez grande pour prendre ses propres décisions, Carole. »

La Luna avait répondu avec douceur, tout en signifiant clairement qu'elle ne donnerait pas satisfaction à ma mère.

« Nous ne la forcerons jamais à partir, mais il n'y a plus rien ici pour Mariposa. Vous le savez, elle le sait, et je doute que qui que ce soit dans la meute s'illusionne à ce sujet.

– Luna...

– Je ne dis pas ça pour vous blesser, Carole, mais pour que vous voyiez les choses comme elles sont. Ce départ va offrir de nouvelles opportunités à votre fille, et elle pourra faire ses preuves dans un environnement différent. »

Il y eut un silence épais, après ces paroles. Ma mère semblait accuser le coup.

Je sortis lentement de la salle de bain pour rejoindre mon père. Tout comme moi, il restait immobile, l'oreille tendue vers la discussion.

« Et puis je pense que vous ne devriez pas trop vous inquiéter pour votre fille. Mariposa n'est pas aussi fragile que vous le croyez, elle a d'immenses qualités. Ses instincts sont très développés, je ne doute pas qu'elle saura faire ses preuves.

– Elle n'a pas tort, souffla mon père. Tu es une incroyable chasseuse. »

Je haussai les épaules. Depuis que la Luna avait découvert mes talents, elle avait exigé que je l'accompagne à chaque fois qu'elle partait chasser.

Elle n'avait jamais caché que c'était moi qui repérais les meilleures proies, mais il n'y avait jamais eu que mes parents pour la croire. Je pouvais comprendre que ce soit dur de m'imaginer douée pour quoi que ce soit : ce n'est pas quand on lutte contre la frayeur qu'on déploie le mieux ses capacités. Et moi, la plupart du temps, j'étais trop préoccupée par la proximité des autres loups pour me concentrer sur autre chose.

La Luna pouvait vanter mes instincts, mais j'avais complètement perdu celui qui comptait le plus : je ne supportait plus la vie en meute.

Je récupérai mon sac avant de rejoindre le salon, la gorge sèche. La Luna m'adressa un sourire encourageant, et je la saluai d'une brève inclination de la tête, comme l'exigeait la tradition.

« Je suis prête à partir, Luna, fis-je nerveusement. »

J'avais peur que ma mère essaie de me retenir une dernière fois, mais les paroles de notre Luna semblaient l'en avoir dissuadée. La Louve alpha était une grande femme, d'une quarantaine d'année, aux yeux perçants. Elle inspirait le respect au premier regard, et à côté d'elle, ma mère avait l'air minuscule. D'apparence aussi frêle que moi, elle ne m'avait transmis ni sa chevelure blonde ni ses yeux bleus – j'avais hérité de la tignasse brune de mon père, qui me donnait l'air bien plus revêche. Et pourtant, je savais que notre ressemblance sautait aux yeux.

Mes parents s'approchèrent de moi sans un mot, et nous échangeâmes une longue étreinte, le cœur serré. Je leur avais demandé de ne pas venir avec moi jusqu'au point de rendez-vous, certaine que de tels adieux dépasseraient ce que j'étais capable d'affronter. Je ne voulais pas fondre en larmes devant le reste de la meute. Pas aujourd'hui.

« Tu vas nous manquer, murmura ma mère en caressant mes cheveux.

– Notre porte te sera toujours ouverte, ajouta mon père. Quoi qu'il arrive.

– Merci, fis-je d'une voix rauque. Je vous aime. »

Ma mère enfouit son visage dans ses mains, tandis que mon père plaquait un dernier baiser sur le sommet de mon crâne.

« Nous aussi, nous t'aimons, Mariposa. Très fort. »

Après ça, sentant qu'il ne serait bon pour personne de prolonger les au revoir, je me dirigeai vers la Luna. Elle m'attendait à côté de la porte, un air approbateur sur le visage.

« Tu prends la bonne décision, Mariposa, murmura-t-elle. »

Je ne trouvai rien à répondre, aussi ces paroles furent-elles les dernières que j'entendis dans la maison de mon enfance. Après cela, je sortis, refermant la porte d'un claquement douloureux.

***
On commence avec du glamour et des paillettes, n'est-ce pas ?

J'espère que ce premier chapitre vous aura intrigué, même si ce n'est peut-être pas le texte le plus joyeux que j'ai jamais écrit. Ça change de ma dernière histoire, non ?

En tout cas je vous remercie de donner une chance à Mariposa, et j'espère vous retrouver mercredi pour le chapitre deux. D'ici là, vous pouvez ajouter cette histoire dans votre bibliothèque pour ne manquer aucune notification, ou me suivre pour être averti.e de chacune de mes publications. Et si le cœur vous en dit, vous pouvez même me retrouver sur insta, sous l'élégant pseudo ophelie_de_chez_wattpad.

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