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Chapitre 1 : La mort d'une idole

Abriel quitta le train avec regret et ce fut presque à reculons qu'il sortit de la gare. Il marcha la tête renfrognée dans son manteau, essayant d'échapper au vent puissant et glacial de l'automne. Il déambulait dans les rues étroites aux immeubles si grands qu'ils empêchaient le soleil matinal de les éclairer, se remémorant le chemin le plus rapide pour regagner l'université.

Dans quelques heures, il donnerait une conférence, une des dernières qu'il ferait. Depuis la disparition des Pokémons, les gens n'étaient plus intéressés de savoir comment ils vivaient, comment ils se nourrissaient ou comprendre leurs habitudes. Tout ce qu'ils voulaient, tout ce que tout le monde voulait, c'était les retrouver. Ils désiraient de nouveau les capturer et amasser le plus de badges possible. Abriel avait encore les siens, épinglés comme le dictait la tradition à l'intérieur de son manteau. Il les observait parfois avec nostalgie, repensant à cette époque presque harmonieuse où les Pokémons y occupaient une position centrale. Le bon temps, disaient les plus âgés avec regret ; l'ancien temps, disaient les plus jeunes avec envie, presque jalousie.

Abriel s'enfonça dans les ruelles, découvrant les déchets de plus en plus nombreux qui s'étalaient dans les caniveaux. La pollution devenait de pire en pire, le dérèglement climatique de plus en plus préoccupant. Même s'il avait passé sa thèse sur l'impact de l'environnement sur les Pokémons et l'influence des Pokémons sur celui-ci, le professeur se demandait si le changement climatique était réellement à l'origine de leur disparition. Il n'oserait jamais le dire à voix haute, mais quelque chose de bien plus grave avait dû entraîner leur déclin. Les tadmorves auraient adoré la crasse de la ville, les smogos auraient apprécié son air irrespirable. Pourtant, pas un seul miaouss errant ne traînait dans les rues.

Le jeune homme poursuivit son chemin dans cette ville qu'il connaissait mal. Il hésita plusieurs fois, doutant sur les immeubles qu'ils ne reconnaissaient pas. Il s'aventura dans un quartier qu'il n'avait jamais visité, et l'atmosphère fut plus pesante, comme si l'endroit était malfamé. Peu de passants osaient affronter le temps, et la plupart avançaient vite, ne s'occupant pas des autres, redoutant la pénombre de certaines ruelles. Abriel accéléra le pas, peu désireux de rester plus longtemps dans ce quartier.

Pourtant, sur le coin d'un croisement, il se figea de stupeur. L'ancien pokécentre était toujours présent, mais il devait être abandonné depuis quelques mois, quelques années peut-être. Abriel eut un pincement au cœur en découvrant les vitres brisées et en sachant que les néons ne brilleraient plus. En face du pokécentre, un autre bâtiment raviva ses souvenirs nostalgiques. L'arène de la ville était elle aussi à l'abandon, ses fenêtres étaient obstruées par des brisques et la double porte scellée par une chaîne qui prenait la poussière.

Quand la nouvelle génération n'avait pu avoir son premier Pokémon, faute d'en trouver, et quand la nouvelle se répandit que les Pokémons à l'état sauvage se faisaient de plus en plus rares, des vagues de vol de Pokémons s'ensuivirent. Les dresseurs se firent attaquer de plus en plus souvent, principalement les jeunes et les inexpérimentés. Puis, quand les Pokémons devinrent introuvables, les dresseurs confirmés, les soigneurs et les champions d'arènes furent eux aussi visés. Devant l'absence de nouveaux dresseurs et de nouveaux challengers, beaucoup de champions prirent retraites et s'exilèrent dans des endroits reculés pour se protéger. Les arènes fermèrent une à une et les quelques-unes à rester ouvertes furent attaquées par la team Rocket, une organisation de malfaiteurs de plus en plus puissante et influente, récupérant tous les jeunes frustrés de ne pouvoir avoir de Pokémon, les volant dès qu'ils en avaient la possibilité.

Abriel s'avança vers la porte de l'arène, s'enfermant dans ses pensées, retrouvant des souvenirs qu'il voulait enfouir. Ses yeux se remplirent de larmes et l'une d'elles coula sur sa joue.

Un cri résonna dans le silence.

Le professeur sursauta et, sans réfléchir, courut vers l'endroit du son. Alors que les quelques passants s'éloignaient pour ne pas être la prochaine victime, Abriel s'approcha jusqu'à l'entrée d'une impasse. Scène trop souvent vue à la télévision pour que le jeune homme ignore ce qu'il se passait, un garçon était acculé dans le fond par deux membres de la team Rocket. Leurs visages étaient cagoulés et leurs corps protégés d'une combinaison noire ornée d'un R rouge.

— Non, pitié ! s'écria le scout.

— Tu sais très bien comment ça va se régler. Soit tu me le donnes gentiment, soit ce sera un combat et ton aspicot ne pourra rien faire contre nous.

— C'est... C'est mon dernier, murmura le garçon.

Les deux acolytes s'esclaffèrent et Abriel sentit la colère l'envahir. Mais le jeune professeur n'osa pas s'avancer. Il se retint de tendre la main vers la sphère rouge cachée dans son manteau, il ne voulait pas risquer de la perdre. Pas encore une. Il resta, immobile et silencieux, à observer la scène.

Le scout eut le courage de sortir sa pokéball. Il libéra l'aspicot qui reprit forme du rayon rouge et le rire de la team rocket s'amplifia. L'un d'eux attrapa sa propre pokéball accrochée à sa ceinture et la jeta par terre. Un mackogneur apparut.

Abriel nota la détermination du scout à vouloir se défendre, mais la chétive créature au dard blanc et au gros nez rose paraissait bien insignifiante et trop adorable face au terrible Pokémon de combat à la peau bleuté et aux quatre bras puissants et musclés.

— Dard-venin ! s'écria le garçon.

Un simple coup de la part du mackogneur lui permit d'éviter l'attaque poison, et le pauvre aspicot fut assommé et mit KO. Les membres de la team rocket hurlèrent de rire, à la manière de hyènes, et Abriel serra le poing. La rage lui fit perdre la raison.

Le scout se jeta à genoux, pleurant comme un enfant, suppliant pour qu'ils ne lui volent pas son Pokémon. La scène rappela au professeur l'atroce perte qu'il avait subie, et il ne put se résoudre à demeurer spectateur.

Il attrapa sa pokéball et libéra son précieux Pokémon. Son cœur se brisa en contemplant le Pokémon plante si heureux de voir enfin l'air libre, mais Abriel ne pensait qu'à une chose, son vol par la team rocket. Il ne pouvait pas se permettre de le perdre ou de le mettre en danger. À l'intérieur de sa pokéball, il était en sûreté.

Son mystherbe était son premier Pokémon.

Mais la situation était exceptionnelle. Le professeur lui fit un grand sourire, mais lui intima par un doigt sur sa bouche de ne pas faire de bruit. Il montra du doigt la scène, et les yeux du Pokémon se plissèrent de colère.

— Poudre dodo... murmura le jeune homme.

Le mystherbe hocha la tête et remua les feuilles qui trônaient au sommet de son corps, une boule violacée. Un nuage de poussière s'en échappa et le peu qu'Abriel respira lui donna le tournis, comme si son esprit s'ankylosait. Mais le nuage se dirigea vers la team Rocket et son Mackogneur et, en seulement quelques secondes, ils sombrèrent tous trois dans un sommeil profond.

— Je suis désolé, marmonna Abriel en rappelant son Pokémon.

Et avant que le scout ne comprenne ce qu'il s'était passé, le professeur s'était déjà éclipsé.

Abriel retint ses larmes et courut loin de la scène qui lui remémorait la sienne. La tristesse de laisser ses Pokémons enfermés lui brisait le cœur, mais il n'osait prendre le risque de les libérer.

Il ne réfléchissait plus où il devait aller, mais inconsciemment, ses pas le rapprochèrent du quartier universitaire. Presque surpris, il accueillit la vue du bâtiment avec plaisir. Le campus était encore un endroit paisible, verdoyant et épuré, et les trois grands immeubles faits de verres et d'aciers rendaient l'ensemble moderne et magnifique.

Il regarda l'heure de sa montre. Il avait le temps pour un petit-déjeuner. Il entra dans un petit restaurant, commanda un café et des viennoiseries, puis se recula sur sa chaise, profitant du répit pour recouvrer ses esprits et chasser sa peine au loin.

La télévision était allumée, et Abriel la regarda sans grand intérêt. Jusqu'au moment où la présentatrice fit une annonce étonnante.

— Nous venons d'apprendre que Sacha Ketchum s'est éteint cette nuit. Le célèbre dresseur est mort d'un infarctus dans sa ville natale, Bourg-palette. Il était âgé de quatre-vingt-neuf ans et avait été rendu populaire grâce à sa télé-réalité « Attrapez-les tous ».

Abriel accusa la nouvelle. Sacha Ketchum était l'une des idoles qui avaient bercé son enfance. Le garçon avait été le héros d'une télé-réalité qui l'avait filmé dans ses premiers pas de dresseur et dans sa quête des badges et des arènes.

L'émission le suivait tous les jours, sept-jours sur sept, et retranscrivait son aventure à la télévision. Dès les premiers épisodes, le succès avait été au rendez-vous et la télé-réalité était devenue un phénomène planétaire. Quand Abriel était né, Sacha était déjà bien vieux, mais l'émission continuait de suivre le vieil homme dans sa quête. Abriel avait même cherché sur internet tous les anciens épisodes et il avait enchaîné les saisons avec un rythme à la limite de l'overdose.

Pourtant, l'émission n'avait pas été sans accro. Un immense scandale avait eu lieu, ce qui avait failli la conduire à s'arrêter précocement. La télé-réalité était devenue populaire, car elle décrivait le quotidien d'un dresseur auquel les gens pouvaient s'attacher, mais une enquête avait montré que la plupart des épisodes étaient truqués et scénarisés. Si par la suite, les audiences avaient été moins importantes et les intrigues moins spectaculaires, la popularité était restée forte. L'émission de télé-réalité était même devenue la plus longue jamais connue. Quand elle s'acheva plusieurs années plus tard, Abriel s'était scotché devant sa télévision pour suivre l'ultime épisode. Et il n'avait pas été le seul. L'épisode avait réalisé la meilleure audience mondiale.

Avec la mort de Sacha, c'était une nouvelle page qui se fermait dans l'époque Pokémon. Qu'importe ce qu'on pensait du dresseur, c'était une idole pour plusieurs générations et il avait permis de démocratiser les combats et les arènes.

Le professeur termina son petit-déjeuner, mélancolique de l'annonce du décès, puis il se dépêcha de rejoindre l'université et d'entrer dans le bâtiment principal. Il ne fit pas attention aux quelques élèves devenus trop rares qui s'intéressaient à la théorie sans pouvoir la mettre en pratique.

La dame de l'accueil l'invita à le suivre, elle lui montra la salle qui lui était dédiée, et Abriel se prépara. Le directeur de l'université vint le saluer, ils échangèrent quelques banalités. Quelques anciens collègues présents en profitèrent pour lui dire bonjour et prendre de ses nouvelles, mais les conversations n'étaient que superficielles.

Cela eut l'avantage de faire passer le temps, et sans qu'il s'en rende compte, les étudiants entraient dans l'amphithéâtre ainsi que d'anciens dresseurs ou adultes. Abriel reconnut un champion avec qui il avait combattu, et le vieux monsieur au visage fermé lui adressa un sourire surprenant.

— Bien. Je vois qu'il est l'heure et que l'amphi est presque complet, annonça Abriel au micro, surpris de voir autant de monde. Nous attendrons encore cinq minutes pour les quelques retardataires et nous débuterons.

Le professeur n'aimait pas parler en tête à tête, mais il n'avait aucun problème à animer une conférence. Il était réputé dans son domaine, connaissait ses informations par cœur, et aucune question ne pouvait le faire douter. C'était un passionné, et une fois qu'il était lancé, rien ne pouvait l'arrêter.

— Bien. Allez, entrez, fermez la porte derrière vous. Je commence. Je suis le professeur Abriel Tac. Aujourd'hui, nous parlerons des Pokémons plantes et insectes, leurs habitats, leurs habitudes et leurs cycles de vie. Nous allons commencer par un exemple que j'affectionne particulièrement. La famille du mystherbe et ses évolutions.

Pendant presque deux heures, Abriel présenta avec fougue son sujet, accompagnant ses dires par des diapositives de photos qu'il avait prises lors de sa période en tant que dresseur puis professeur. Il dériva sur les Pokémons insectes et termina sa conférence presque trente minutes en avance.

— Bon, et bien... j'ai été un peu rapide par rapport au temps imparti. Si cela vous convient, je peux parler d'un sujet qui mériterait à lui tout seul deux heures de notre temps, mais je peux essayer de faire court. La disparition des Pokémons plante et insecte.

Aussitôt, l'assemblé sembla plus attentive, comme si d'un bloc elle s'était redressée sur son siège.

— Comme vous le savez tous, depuis quelques années les Pokémons à l'état sauvage sont devenus introuvables. Les plus jeunes d'entre vous ne connaissent pas l'importance de ceux-ci sur l'environnement. Sans les papillusions pour butiner les fleurs, sans les bulbizares pour replanter les graines, sans les rafflesias pour protéger les forêts, qu'adviendra-t-il des plantes ? Sans parler des Pokémons eau qui sauvegardent les lacs et les océans. Je vais donc vous présenter mes théories, peut-être un peu sombre, mais la disparition des Pokémons peut-elle entraîner la fin du monde ?

Un silence pesant accompagna la question du professeur, et ce fut à ce moment qu'une personne décida d'entrer dans l'amphithéâtre. La jeune fille s'avança prudemment, s'excusa dans un murmure, et le visage d'Abriel se renferma. Il la connaissait. Elle était grande, brune à la peau très claire, et ses yeux verts ronds se posèrent sur Abriel tandis qu'elle s'asseyait au fond.

Mal à l'aise, le jeune homme reprit son discours, montrant des exemples concrets. Il finit par oublier la jeune fille, répondit à plusieurs questions à dix minutes de la fin, et termina sa conférence avec seulement un quart d'heure de retard.

— Merci à tous.

Il voulut s'éclipser le plus rapidement possible, mais comme il s'en doutait, la jeune fille vint le trouver.

— Bonjour professeur, je suis Nicole...

— Je ne suis pas intéressé, la coupa Abriel.

— Ne voulez-vous pas au moins m'écouter ? Vous ne savez pas ce que je veux.

— Je sais qui vous êtes. Vous êtes Nicole Ketchum, la petite-fille de Sacha Ketchum, le célèbre dresseur. Vous n'avez pas perdu de temps en tout cas, j'ai appris la nouvelle aujourd'hui, mais ça ne m'intéresse pas de poursuivre ses travaux et sa nouvelle émission-télé.

— Sa mort n'a rien à voir avec ma venue. C'est même lui qui vous avait choisi. Ce devait être lui, normalement, qui aurait dû vous rendre visite.

— Je ne veux pas avoir affaire avec la télé et ses travaux.

Nicole croisa les bras, mécontente de la tournure de la conversation, et continua :

— Vous ne pouvez pas être en mesure de connaître ses travaux. C'était un secret jalousement gardé. Si vous vous fiez aux racontars des journalistes, alors votre opinion est forcément faussée... Et la télévision n'est pas du tout impliquée ! Laissez-moi vous montrer. Accordez-moi une journée, et si vous refusez, alors je ne viendrais plus vous importuner. Comme vous, la protection des Pokémons est ce qui me préoccupe. Je ne veux pas de cette fin du monde comme vous l'avez dit. Juste une journée.

Abriel fut en proie aux doutes. Sacha Ketchum était un milliardaire aux moyens immenses, et le professeur était curieux. Si la télévision n'était pas derrière ce projet, alors il pouvait bien l'écouter.

— Bien, annonça-t-il sur la réserve. Je veux bien entendre ce que vous avez à dire.

— Je préfère vous montrer. Suivez-moi qu'on convienne d'un rendez-vous.  

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