Le vent souffle doucement entre les arbres, délicate mélodie aux oreilles de Sofiane qui, poussant le fauteuil de sa meilleure amie, attend de rencontrer Théodore. Elles sont attendues toutes les deux au bord du lac par la petite bande.

Dès qu'elles sont en vue du banc de rendez-vous, Zoé se lève et court vers elles. Myriam la suit de près et accueillent Sofiane comme l'une d'entre elles. Le groupe est terriblement sociable, songe Alice en les voyant.

Les garçons sont sur le banc, assis sur un banc, les pieds vers le lac, le visage tourné vers elles. Ils sourient le regard posé sur une des filles. Théodore n'a d'yeux que pour Zoé, mais quand il s'en aperçoit, il tourne la tête vers Alice que son meilleur ami observe également.

Alice glisse sa main dans celle de Théodore, discrètement, mais cela n'échappe à personne. La main captive ne met pas longtemps à se libérer car elle se soustrait à l'emprise d'Alice pour piocher quelque chose dans son sac. Un paquet de gâteaux au chocolat apparaît et fait le tour des mains, s'allégeant de plus en plus.

Le soleil poursuivait sa course dans le ciel, les mots roulaient sur les langues, franchissaient les lèvres avec une joie, une légèreté incroyable, incomparable. Les sourires fleurissaient plus vite qu'on ne peut le dire, les blagues fusaient.

C'était la plus belle bande d'amis qu'Alice ait jamais eue. Composée de gens tous plus merveilleux les uns que les autres, le temps s'écoulait toujours trop vite.

Mais cette après-midi était spéciale, Alice le sentait.

C'était une des plus belles après-midi qu'elle pourrait passer en leur compagnie. Alors elle fit tout pour graver ces instants dans sa mémoire. La caresse du soleil, les dents blanches de Loïc, les blagues de Sofiane, les fossettes de Zoé, les bêtises de Myriam, le sourire tellement craquant de Théodore...

Alice sourit.

Elle est bien, là, maintenant, en vie.

Oui, en vie.

 Et elle doit avouer savourer ce sentiment.