Les coeurs à la dérive
La fête s'est arrêtée net quand Alice est sortie en trombe de la cuisine. Elle n'a adressé de regard à personne et est partie dans la nuit tombante. Le reste de la bande observe Théodore sortir de la cuisine, sonné. Il a les larmes aux yeux, le regard dans le vide.
" Mec, ne me dis pas que tu l'as fait. Merde ! Mais pas là, pas maintenant ! T'es fou ! Sérieux ? Connard."
Théodore encaisse les mots violents de son meilleur ami sans mot dire. Jamais Loïc ne l'avait insulté, mais là, Théodore l'accepte. Il s'est foiré sur toute la ligne. Il mérite ces insultes.
"Alice ! Alice ! S'te plaît, répond ! Alice !"
Criant à travers les rues de la petite ville, Loïc court à la recherche d'Alice. Il finit par entendre le bruit des roues et découvre celle qu'il cherche, loin devant lui. Il redouble de forces, mais Alice, bien décidée à ne plus jamais recroiser un seul des membres de la bande accélère encore, portée par la colère, le coeur à la dérive. Mais Loïc parvient tout de même à la rattraper et la stoppe.
"Alice ! Attends-moi donc, proteste-t-il, le souffle court.
- Qu'est-ce que tu me veux ?
- Je crois que je...
- De toute manière, tu étais de mèche avec cet... argh ! Je ne devrais même pas t'écouter.
- Il l'a fait pour toi, crois-moi.
- Je ne te crois pas.
- Tu m'as pourtant dit un jour que j'avais toute ta confiance.
- Aucun rapport.
- Il l'a fait pour te protéger.
- Me protéger de quoi ? demande-t-elle d'un ton cassant.
- ... De toi. De tes envies d'en finir.
- C'est clair qu'il m'a aidé, répond-t-elle, la voix pleine de sacarsme. J'en ai encore plus envie maintenant qu'avant.
- Alors je t'accompagnerai dans ta décision.
- Ne dis pas ça, c'est ridicule. Tu prends cette décision à la légère, sur un sentiment. Moi, j'y ai déjà réfléchi.
- Parce que là, ce n'est pas à cause d'un sentiment que tu veux en finir ? demande rhétoriquement Loïc.
- Tu as des gens qui tiennent à toi. Ne les abandonne pas.
- Tu crois que personne ne tient à toi ? Sofiane ? Zoé ? Myriam ? Ne me dis pas que tu n'as pas partagé de super moments avec elles et que tu ne leur briserai pas le coeur si tu renonçais à la vie ? Et moi ? Tu y as pensé ? Vivre avec ton fantôme en tête au lieu de rêver à un espoir ? Un espoir que tu te rendes compte que je t'aime pour de vrai ? Alice... Je te promets que ce n'est pas de la pitié. Je t'aime.
Alice ne sait plus quoi penser. Elle a les neurones en vrac et le coeur à la dérive. Alors elle accepte simplement l'étreinte de Loïc et mouille son T-shirt de larmes sans fin.
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