Il faut que je te parle
- Alice, il faut que je te parle. Est-ce que tu peux sortir ?
- ...
- On irait au bord du lac.
- ...
- Alors ça te va ?
- ...
- Très bien, j'arrive.
Théodore raccroche. Il est un peu inquiet. Alice va-t-elle accepter qu'il lui ordonne de faire quelque chose ? Bien sûr, ce n'est pas pour lui. C'est pour elle, mais va-t-elle le comprendre ? Elle ne semble pas comprendre l'enjeu.
Théodore soupire. Cette discussion s'annonce compliquée.
Le fauteuil roule doucement sur le macadam. Ils ont le vent de face et discutent un peu de tout et de rien. Il ne fait pas encore frais. Le soleil reste encore un peu haut dans le ciel pour laisser encore un peu de sa chaleur à ces deux jeunes qui se baladent au bord du lac. Ils finissent par s'arrêter, lui sur un banc, la tête fourmillant de questions tandis qu'elle n'en a qu'une, assise dans son fauteuil collé au banc. Elle n'ose pas le brusquer et attend qu'il commence, observant les eaux du lac face à elle.
- Alice ?
La question est hésitante, Théodore peu sûr de lui.
- Oui ?
- ... Est-ce que tu as déjà parlé de Lylia à Sofiane ?
C'est au tour d'Alice de se taire. Elle sait où veut en venir le garçon et n'en a aucune envie.
- Est-ce que cela a réellement une importance ?
- Enfin, Alice... Tu as failli mourir à cause d'elle !
L'interpellée reste silencieuse. A présent elle se pose des questions. Si elle avait mis fin à ses jours, elle n'aurait pas rencontré Théodore comme elle le connaît à présent. Elle n'aurait jamais connu la chance d'être dans une bande d'amis, vrais et sincères qui s'entraident quelle que soit la situation.
- Alice... C'est ta meilleure amie. Est-ce que tu penses qu'elle serait heureuse que tu lui caches quelque chose d'aussi important ? Elle aurait pu te perdre, mais tu ne lui as rien dit ! ALICE !
La voix de Théodore claque dans le vent. Il regarde fixement une Alice tétanisée par ces paroles et la colère qu'elle sent. Jamais encore elle n'avait vu Théodore dans cet état d'esprit et il l'effraye. Il l'hypnotise et elle ne parvient plus à détacher son regard de ces yeux. Elle ne parvient pas à reprendre la parole et briser cette tension entre eux.
- Alice. Réponds-moi.
Cette dernière baisse les yeux, fuit le regard de Théodore.
- Regarde-moi.
Il lui prend le menton entre les mains et le tourne vers lui.
- Parle-lui en samedi. Je sais que tu la vois. Samedi. Pas plus tard.
Alice acquiesce légèrement.
- Samedi.
Un sourire court sur les lèvres de Théodore. Un léger sourire se forme en réponse sur les lèvres d'Alice. Elle le fera.
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