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CHAPITRE 36

















Le seul souvenir que Rainbow avait de l’Italie c’était la chaleur, la dernière fois qu’elle avait été ici c’était avec son père, ils avaient fait une escale de dernière minute avant de continuer pour Paris, et aujourd’hui, elle était là pour s’y marier.

— Ça va ? murmura Antonio en lui prenant la main.

Elle hocha la tête sans un mot, et lui non plus ne bougea pas du tarmac là où se trouvait toujours le jet privé qui venait de la déposer.

— C’est juste que la dernière fois où je suis venu ici mon père était avec moi.

Comprenant la raison de sa tristesse, il embrassa leurs doigts emmêlés, puis l’attira contre lui pour poser les lèvres sur sa tête.

L’air était chaud, et les couleurs plus vives, même l’air conditionné de la voiture n’y aidait pas. Heureusement qu’elle avait mis une robe d’été, un tailleur ici ne serait qu’un véritable enfer.

— La voiture nous amènera dans l’une de mes propriétés en bord de mer pour que tu puisses t’y reposer, et de là nous irons voir l’endroit où nous nous marierons.

— Non, je préfère qu’on parte voir l’endroit, puis nous irons voir celui qui doit officier la cérémonie, ensuite nous rentrerons nous reposer.

— Tu es certaine ?

— Oui, en plus j’ai hâte de rencontrer l’homme qui t’a convaincu de me demander en mariage.

— Giovanni ne m’a convaincu de rien.

— Ce n’est pas l’impression que j’ai eue.

— Eh bien ton impression était mauvaise. Il m’a certes remis les idées en place en me disant…

Antonio se tut un instant, puis s’avoua vaincu.

— Tu vois qu’il t’a convaincu.

— Non, j’avais déjà l’idée de ne pas renoncer à nous.

— Mais si mon amour je te crois.
La chapelle se nichait aux beaux milieux d’un champ de violettes tout en fleur, et le blanc de l’architecture s’en trouvait relever dans tout ce violet, un coin perdu où on avait l’impression que le temps avait disparu ici.

Retirant ses lunettes de soleil, Rainbow descendit en tenant la main qu’Antonio lui tendait. C’était simple, simple, mais si beau qu’on aurait dit une photo de carte postale sous ce soleil naissant.

— Comment tu as connu cet endroit ?

Antonio hésita

— C’est ma mère, c’était là qu’elle venait souvent se recueillir, et elle a toujours dit qu’elle voulait que son unique fils se marie là où tous les membres de sa famille se sont mariés. C’est ici qu’elle a été baptisée ici qu’elle s’est mariée, ici qu’on a dit la messe d’absoute a sa mort.

— Je suis désolée, je ne voulais pas raviver de mauvais souvenirs.

— Ce n’est pas de ta faute. Mon seul regret c’est qu’elle ne t’ait pas connu de son vivant. Elle t’aurait sans aucun doute adoré.

Avant qu’elle ne puisse placer le moindre mot, il l’entraina vers la construction d’où Giovanni se tenait. Vêtu de sa longue robe noire, il ouvrit grandement les bras avec un petit sourire aux lèvres.

— À ce que je vois, tu as décidé d’être un homme, s’exclama-t-il en portant un regard affectueux sur les doigts entrelacés du couple.

Rainbow se retourna pour le regarder, et Antonio fit mine de ne pas comprendre l’assertion.
Une paume au creux des reins de la jeune femme, avec un sourire fier, il poussa à la place Rainbow à un pas devant lui.

— Giovanni, je vous présente Rainy. Je veux dire Rainbow.

Padre, répondit Rainbow intimidée.

— Non, pas de ça avec moi, tu peux m’appeler Giovanni, presque tout le monde le fait, sauf les enfants qui je ne sais pas pourquoi, adorent m’appeler par mon titre.
Tout sourire, il lui tendit la main, et elle s’en saisit.

— Je suis ravi de vous rencontrer. J’ai énormément entendu parler de toi ces dernières semaines.

Elle rosit plus encore. Le regard de Giovanni se posa un instant sur le pendentif qu’il reconnut, puis sur Antonio, et ils échangèrent quelques mots en cette langue de l’amour, et elle n’y comprit rien si ce n’est le fait qu’ils parlaient d’elle.

— Il dit entre autres choses qu’il voudrait échanger quelques mots en privé avec toi, expliqua Antonio, et d’un léger hochement de tête, Rainbow approuva. Antonio posa alors un rapide baisé sur sa tempe, et s’éloignant d’un pas. Dès que cela fut fait, une étrange intimité s’installa entre eux, il y’avait autour de cet homme une étrange aura, elle était emplie de paix, mais aussi d’autre chose. Lorsque Giovanni la regardait, et il ne s’en privait pas, Rainbow avait la vive sensation qu’il pouvait lire en elle. Qu’il voyait tous ses secrets. D’un mouvement raide, elle repoussa une mèche de cheveux derrière l’oreille.

— Vous venez à l’intérieur un instant ? Il y fait plus frais qu’ici, et pour une non-initiée la température estivale peut être assez chaude.
D’un mouvement leste, il s’écarta en lui indiquant l’entrée de la chapelle. L’intérieur était charmant, entre les poutres apparentes, les rangées de sièges en bois, et le parquet de la même matière, sans oublier les vitraux, il régnait dans ce lieu une paix que seul possédait ce genre d’endroit. L’odeur du verni était encore légèrement présente dans l’air, et le tapi rouge sombre qui décorait l’allée principale jusqu’à l’autel était neuf. Tout était neuf. Antonio probablement se dit-il, alors qu’à ses côtés le prêtre marchait sans rien dire, les mains jointes dans le dos.
Distraitement, Rainbow leva les yeux vers la grande Croix qui se trouvait suspendue au-dessus du sol à l’avant, et immédiatement elle serra les pendentifs autour de son cou. Entrer dans une chapelle où une église lui donnait toujours la sensation d’être observé par des yeux qui n’étaient pas de ce monde.

Giovanni s’assit à la première rangée, et elle en fit de même.

— C’est l’heure de la confession, je suppose, murmura Rainbow en triturant son pendentif.
Giovanni eut un doux sourire.

— Toutes les conversations avec un prêtre ne sont pas toutes des confessions Rainbow. Mais oui, vous avez raison, je suis celui qui doit célébrer votre union dans quelque jour, alors je dois d’abord vous recevoir en confession chacun son tour.

Rainbow hocha la tête en se triturant les doigts.

— J’ai parlé avec mon confrère Andrews Peters, c’est votre confesseur et directeur de conscience depuis plusieurs années maintenant.

— Oui.

— Et dans quelques jours il sera aussi votre témoin de mariage.

— Oui.

— Il est assez rare qu’une femme choisisse un homme comme témoin.

— Oui, mais depuis le temps je n’ai plus rien à cacher au père Andrew. Je dirais même qu’il me connait mieux que moi-même.

— Et que sais-tu d’Antonio ?

— Si vous voulez savoir si je suis au courant de… de ce qui doit arriver dans trois mois, oui, il me l’a dit.

— Qu’est-ce qui doit arriver dans trois mois.

La gorge de Rainbow se serra, et par réflexe, elle sera tout aussi fort les pendentifs à son cou. Elle ouvrit la bouche, mais buta sur le mot.

— Vous devez le dire à voix haute Rainbow, je dois m’assurer que vous comprenez bien la situation, et qu’en dépit de cette vérité, vous voulez réellement vous engager, car une union devant Dieu n’est pas une promesse à prendre à la légère. Raison pour laquelle en dépit du fait que les hommes crient partout qu’ils ne croient pas en Dieu, ils refusent tout de même de se marier à l’Église, car même si consciemment on nie le Créateur, inconsciemment l’âme sait qu’il existe et mieux encore, elle sait qu’on ne revient plus sur une promesse faite à mon Patron.

— Je sais.

— Alors comprenez-vous ce qui se passe ?

Les yeux de Rainbow s’emplir de larme quand elle revit la manière dont Antonio lui souriait et la traitait. Tout ceci prendrait fin dans à peine douze semaines. Et elle se mariait avec, s’enchaînant à être veuve si jeune, tant de souffrance alors qu’elle pourrait l’éviter en fuyant tout engagement. Une larme coula.

— Oui je comprends que dans trois mois il mourra, faisant de moi une veuve avant mes trente ans. Ce n’est pas ainsi que je voyais ma vie, mais cela fait bien longtemps que j’ai compris que nul ne détient les clés de sa vie ici-bas. Et comme le dirait le père Andrews, je ne dois pas m’attrister des détours que Dieu permet dans ma vie.

— C’est un sage conseil en effet même s’il n’est pas aisé de le suivre.
Elle laissa échapper un léger rire teinté de contraste.

— Je lui ai dit la même chose.
Giovanni sortit une pochette blanche qu’il lui tendit. Elle s’en empara d’une main tremblante, et essuyant une autre larme avant qu’elle ne coule comme les précédentes.

— Tu le connais depuis moins de trois mois.

Rainbow eut un sourire triste.

— Comme moi vous savez que le temps n’est pas ce qu’il est Padre. En une minute on peut détruire une vie qu’on a pris vingt ans à bâtir, comme en une minute on peut vivre comme on ne vivra jamais en vingt ans. Il a fallu vingt heures de travail à ma mère en salle d’accouchement, mais tout ceci n’équivalait pas cet instant où je suis venu au monde. Vingt heures pour une seule seconde précise, une seule Padre, une seconde durant laquelle tout le temps passé ne comptait pas, et encore moins le temps à venir. Plus rien n’a compté ni les douleurs de l’enfantement ni les neuf mois d’inconfort ni son corps qui avait changé absolument rien ne comptait comme cet instant précis. Une seconde si sacrée qu’elle a suffi pour que ma mère m’aime pour le restant de ses jours. Et avec Antonio, nous nous connaissons depuis trois mois. Trois mois durant lesquels il a appris ma plus grande peur, peur qu’il m’a aidé à traverser, au point où pour lui je n’ai pas hésité à sortir un soir d’orage moi qui en aie une si grande phobie. Trois mois durant lesquels je lui ai refilé la varicelle, seulement trois mois pour qu’il sache que j’ai été violée, que je n’ai pas le passé aussi pur que peut laisser paraitre mon allure, seulement trois mois pour qu’il sache que je suis en partie responsable de la mort de mon père adoptif, seulement trois mois pour que devant moi il pleure comme un enfant, me montrant dans ses yeux la soif qu’il avait de moi tant il souffrait. Seulement trois mois pour qu’un homme habitué à changer de femme comme de chemise décide de pratiquer l’abstinence sans que je ne le lui demande quand bien même il saurait qu’il pourrait tout avoir de moi. Seulement trois mois pour qu’un homme habitué à être égoïste pense à me protéger de lui-même plutôt que de me blesser. Il pourrait tout avoir, et céder à toutes ces pulsions serait compréhensible vu qu’il mourra dans trois mois, mais il a décidé que j’étais la seule chose qui lui suffisait, que j’étais plus importante que les autres femmes, plus importante que tout ce qu’il pourrait faire d’autre. Chaque soir il vient dans mon appartement, me fait à manger, et nous regardons la télévision blotti l’un contre l’autre, ou nous discutons, rions, jouons à des jeux de société, et à aucun moment il ne semble s’impatienter ou vouloir plus. Pour quelqu’un qui n’a plus de temps à perdre, il prend son temps pour être avec moi de toutes les façons possibles, et à chaque seconde, il me traite comme s’il voulait que cela dure des années.

Doucement la jeune femme renifla avant d’ancrer son regard dans le vide, triturant machinalement un petit fil de la pochette blanche qui lui avait été prêté.

— Vous savez, Antonio est le premier homme à m’attirer de la sorte. La première fois que je l’ai vu, je lui ai renversé du café brulant dessus, et pendant que je m’excusais comme une folle, lui n’a fait qu’une seule chose, me voir. Ne pas me regarder, mais me voir. Immédiatement j’ai ressenti ce je ne sais quoi qui m’attirait vers lui, pas parce qu’il était le plus bel homme que j’ai jamais vu, et qu’avec ses vêtements il était évident qu’il était également très riche, non c’était autre chose de plus profond. Dans ses yeux sombres, j’y ai vu tant de tristesse et de solitude que j’en ai souffert pendant des jours après notre rencontre. Je voulais l’aider, être là pour l’apaiser, pour le soutenir, je voulais effacer toutes ces choses pour lui redonner de la joie, la vie. Je voulais lui donner des choses que je n’avais pas, soigner ses blessures et je crois qu’inconsciemment j’ai décidé de l’aimer. C’est un homme bon, et qui comme moi se cache. Je ne sais pas de quoi, mais je sais qu’il se cache. Il ne me dit pas tout je le sais, mais je sais qu’il ne me ment pas pour me faire souffrir, mais parce qu’il a peur de ce que je pourrais voir chez lui. Comme moi il porte le poids d’une culpabilité, et il croit que je pourrais le repousser en sachant la vérité. Alors oui je l’aime et d’un amour qui s’est construit en trois mois et qui se construit à chaque seconde qui passe, trois mois pour que je veuille de lui, qu’importe si cela ne dure pas, qu’importe si je dois affronter la douleur d’un déchirement émotionnel. Je sais que ce n’est pas rationnel, mais je décide que c’est lui, c’est avec lui que je veux partager toutes les pastèques du monde, avec lui que je veux partager tous les trois prochains mois de nos vies comme s’il était question de décennies, et cela, jusqu’à ce que la mort nous sépare. Telle est la promesse que je veux faire dans trois jours. 

Giovanni la fixa, et les yeux humides, elle soutint son regard. La conversation dorénavant muette continua entre leurs yeux durant une longue minute, puis Giovanni ancra son regard dans le vide devant lui, il se leva, les mains dans le dos, marchant de long en large dans un air de profonde réflexion. Il s’enferma ainsi durant une poignée de minutes, avant de lâcher un profond soupire, et de se retourner vers Rainbow qui attendait. Il se comportait comme Andrews durant ses colloques avec l’Ami invisible, songea Rainbow.

— La première fois que j’ai rencontré Antonio, je l’ai trouvé étrange, étrange d’une manière que je ne comprenais pas, et jusqu’à présent je ne comprends pas tout, et c’est bien la première fois. Puis je me suis dit qu’en te rencontrant je comprendrais mieux le tableau, mais maintenant que je te vois, je comprends encore moins ce qui se passe et une fois encore c’est bien la première fois. Il y a comme un voile sur tout ça.
Rainbow fronça les sourcils.

— Que voulez-vous dire ?

— Exactement ce que je suis en train de dire. Votre union, je ne l’explique pas, et quand je demande des réponses sur vous je n’en reçois jamais et cela est assez surprenant de la part du Patron parce qu’il me dit toujours tout, mais sur vous, rien. Et depuis que je porte le col, autrement dit depuis vingt-cinq ans, je n’ai célébré que cent soixante-seize mariages car je n’accepte jamais tant que je n’ai pas reçu l’autorisation de mon Maitre, et pour le vôtre, certes il ne dit rien, mais il ne s’y oppose pas non plus, et s’il ne me l’interdit pas, je ne vois pas de raison pour énoncer un quelconque refus d’être le célébrant.
Les lèvres légèrement entrouvertes, Rainbow le fixa d’un air perdu, les sourcils légèrement froncés.

— Viens, nous allons rejoindre Antonio avant qu’il ne pense que je veux te convaincre de ne pas te marier.

Giovanni tourna le talon, mais Rainbow d’un bond l’arrêta.

— Attendez, que signifient toutes ces choses que vous venez de me dire ?
Le prêtre se retourna, hésita une brève seconde avant de lui répondre.

— Tu dois comprendre ma fille que lorsque Dieu se tait il n’y a que deux possibilités pouvant expliquer son silence. Soit pour une raison capitale il estime ne pas être concerné par la situation, cela sous-entendant que vous pouvez faire ce que vous voulez avec indéniablement toutes les conséquences à la clé et sans secours de sa part vu qu’il a été mis de côté par le libre arbitre de l’homme, soit, c’est parce qu’il…

Au même moment Giovanni se tut, inclina légèrement la tête sur le côté, regardant vaguement le sol sans vraiment le voir, dorénavant plus concentré par autre chose que la jeune femme ne voyait ni n’entendait, et il resta comme absent durant une poignée de seconde avant de relever les yeux vers Rainbow qui attendait, nerveuse.

— Soit ? 

Le regard du prêtre sembla la traverser de part en part.

— Soit rien du tout Mademoiselle Banks.

Sa voix, quoique posée et douce, affirmait toutefois une fermeté qui criait qu’il ne dirait rien d’autre. Le cœur battant la chamade, elle insista.

— Mais vous vous apprêtiez à dire que…

— Vous avez fini ? demanda la voix d’Antonio en interrompant Rainbow.
Giovanni leva les yeux vers Antonio qui s’arrêtait près de sa fiancée.

— Oui, nous avons fini, approuva le prêtre sans plus rien ajouter.





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