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CHAPITRE 23












Antonio savait l’heure à laquelle elle arrivait chaque matin, aussi comme tous les matins depuis quelques semaines, il l’attendit, sauf qu’aujourd’hui les choses étaient différentes, il n’avait pas à l’éviter. Ce simple paramètre lui arracha un léger sourire. Cette nuit il avait dormi plus léger, pourquoi ? Il ne le savait, après tout, rien n’avait encore été dit entre eux, ou du moins rien d’officiel. Penser à elle et il était déchiré par deux sentiments, et celui qui l’emportait était la peur et le désir de rester loin d’elle, que cette sombre émotion induisait. Puis il lui suffisait de la voir, ou de la savoir à côté pour ne vouloir qu’une seule chose : elle.
Le cœur battant, il posa la main sur le poignet de la porte de son bureau, il n’y avait personne à l’étage principal à cette heure, et comme toujours il hésita. Elle méritait mieux, beaucoup mieux que le damné qu’il était, mais en tant que damné, il avait besoin de sa paix à elle. Égoïste. Voilà une autre raison de sa damnation. Frappant tout en faisant irruption dans son bureau, il ne put éteindre le doux sourire qui illumina son visage lorsqu’elle releva les yeux vers lui.

— Bonjour.

Elle sourit à son tour, en abandonnant pour de bon le document qu’elle lisait.

— Bonjour.

Le sourire d’Antonio s’agrandit. Avec naturel, il vint se mettre dans le siège qui la faisait face tout en retirant les boutons de son costume.

— Vas-y, ne te gêne pas, le taquina-t-elle doucement.
Il sourit, puis croisa les jambes.

— Je viens pour des réponses.
Elle se tendit tout en rougissant.

— Je croyais que c’était pour dans une semaine.

— Pas cette réponse-ci Rainy.

Elle s’adossa à son siège, perdue.

— Laquelle alors ?

— Les boules de neige. Que faisais-tu avant tout ceci pour avoir besoin d’un agent ?

Son regard bleu s’éteignit, alors que le stylo lui glissait des doigts, pour s’échouer dans un petit bruit sec sur la table. Et ce fut lui qui perdit son sourire. Il la regarda fermer les yeux, tandis que ses épaules se tendaient.

—Rain…

Elle rouvrit les yeux, et telle une plage envahie par les vagues de l’océan, ses yeux furent noyés par la clarté de ses larmes, et dans l’instant il se leva pour faire le tour du meuble. Il saisit l’accoudoir de sa chaise pour la faire pivoter vers lui, mais elle refusa de lui montrer son visage, le cachant, il ne fallait pas qu’il lise la vérité. Il fallait qu’elle trit ce qu’il pouvait savoir, de ce qu’il ne devait jamais apprendre.

— Laisse-moi seule s’il te plait, murmura-t-elle sans pour autant le regarder dans les yeux, mais il ne partait pas. Au-dessus d’elle il pouvait sentir sa présence.

—Rain…

— S’il te plait… réitéra-t-elle d’une voix de plus en plus cassée, à la limite suppliante, les yeux fermés ? Durant une longue minute, le silence fut si lourd entre eux qu’il aurait pu être découpé, puis finalement elle entendit ses pas, et la porte qui se refermait soudainement.

D’un bond, Rainbow quitta alors sa chaise et alla se réfugier dans sa salle de bain privée, là, les yeux intensément clos afin de ne rien revoir, elle pleura, comme cette nuit fatidique elle pleura, cette nuit durant laquelle elle avait tout perdu, cette nuit qui avait redessiné les contours de son avenir à tout jamais. Maudite elle était, mais ça, c’était entre elle et Lui, nul autre ne devait savoir qu’elle avait l’apparence d’un ange, mais que c’était tout. Le reste était beaucoup trop sombre.

Toute la journée Antonio ne la revit plus, il avait appris par son assistante que cet idiot de Géorgie, comme il l’appelait dorénavant était passé, pis elle avait reçu un groupe d’hommes dans la salle de réunion pendant près de trois heures d’affilé, puis les architectes soient également venus pour parler de la construction du siège de l’association, il n’y avait pas été convié, mais c’était lui qui avait déci de ne pas s’impliquer dans toute cette histoire. Elle était la patronne et lui, ne donnerait que sa fortune. Mais il aurait aimé s’y rendre afin de simplement voir comment elle allait.

Ce qui c’était passé dans la matinée, lui restait en travers de la gorge, et jusqu’à ce que le soleil se couche, il avait cherché l’erreur dans ses propos, qu’avait-il bien pu dire de mal ? Dans une bruyante exhalation, Antonio bascula la nuque sur le dossier de sa chaise en se remémorant de la lueur dans son regard bleu, elle était si intense qu’il en avait perdu les mots. Tant de douleur, de culpabilité, exactement comme le jour où elle avait eu sa crise de phobie pendant l’orage. Les deux événements étaient-ils reliés ? Son père et l’origine de ses crises ? Sa tête s’échauffa en vaines suppositions. Il se leva, il était vingt heures cinquante. Au fond, il ne savait rien de cette jeune femme, réalisa-t-il en cherchant l’interrupteur de la pièce, lorsqu’il la sentit entrer. Quand elle arrivait, c’était comme si l’atmosphère changeait, comme un soleil dans la tempête, il la sentait toujours avant même de l’entendre.

Le cœur battant, il se retourna pour la voir à quelques pas du seuil, les doigts entremêler, mais plus rien sur son visage des plus harmonieux ne trahissait ses larmes. Comme toujours depuis qu’elle avait abandonné ses jupes informes en laine, elle était vêtue d’un ensemble tailleur, vert sombre cette fois-ci, et ses cheveux toujours noués dans un haut chignon. Toutes les couleurs lui allaient à ravir.

Elle ne portait qu’un soupçon de maquillage, presque pas de rouge à lèvres, comme si elle voulait soigneusement éviter de sublimer plus encore sa beauté. Mais comme l’ange ne pouvait dissimuler ses ailes, elle non plus ne pouvait cacher pareille réalité. En silence ils se fixèrent, et il n’y avait plus rien de la jeune femme en pleure. Elle fit un pas en avant.

— Je voulais m’excuser pour ce qui s’est passé ce matin.

— Au vu de ta réaction, je crois que je suis celui qui devrait s’excuser. Je ne savais pas que c’était un sujet si sensible.

— En effet.

De nouveau le silence revint.

— Je peux ? demanda-t-elle en indiquant l’un des sièges vides. À moins que tu ne t’apprêtes à rentrer.

— Non, vas-y.

D’un pas hésitant, elle se glissa dans le confort de l’un des deux sièges qui faisait face au bureau, et lui, se tenait toujours devant elle, ne sachant trop quoi faire.

— Quand tu es parti de mon bureau ce matin, j’ai cherché la manière de répondre à ta question, de telle sorte à me protéger.

— Te protéger ?

— Oui, de mon passé. Il n’est pas vraiment reluisant tu sais, dit-elle dans un petit sourire triste en baissant les yeux sur ses doigts.
Antonio baissa brièvement les yeux, ça, il comprenait.

D’un pas lent, il s’approcha, tira la seconde chaise de telle sorte à lui faire face. Dans le silence de la pièce, il regarda ses épaules légèrement voutées, la manière dont une mèche de cheveux ondulait sur le côté pour caresser le vert du pantalon sur sa cuisse. Il la vit inspirer avant de relever les yeux.

— Ça m’a pris toute la journée en passant. Et j’ai donc décidé de scinder le problème en trois parties, dont je te raconterai la première ce soir. J’ai fait du patinage artistique, et j’étais d’ailleurs la meilleure de ma catégorie. Un véritable génie disait tous les magazines ainsi que tous ceux qui m’avait déjà vu sur la glace. À la fin de mes quatorze ans, j’avais déjà à mon palmarès, le championnat régional, national, mondial, quelques championnats internationaux, et j’étais en lice pour la première place des J.O. Excepté la dernière compétition que je viens de te citer, j’avais remporté toutes les autres, rien ne me résistait donc, aucune coupe ou médaille de première place, depuis toute petite. J’ai voyager partout dans le monde, visité des lieux improbables, gagner de l’argent avec des sponsors qui se battaient tous pour mon image, a l’âge donc où les jeunes filles ne pensaient que maquillage et garçons, moi je ne pensais que compétition, gagner, gagner et toujours gagner. Des heures d’entrainement par jours, pas de vacances, pas de soirée, pas d’alcool, rien qui aurait pu mettre en danger ma volonté de toujours gagner. Mode de vie qui a fonctionné, vu la domination que j’entretenais sur pareils milieux à un si jeune âge.
Elle se tut, comme si elle réfléchissait, et sans crier gare, elle se leva en glissant nerveusement ses doigts dans ses cheveux, dénouant son chignon, lui permettant de voir ses lourde boucle dévaler son dos avec beauté. Ses mouvements étaient sensuels. Il l’avait toujours remarqué, et maintenant il comprenait pourquoi.

Perdu, mais curieux de la suite, Antonio se leva également. Il entrouvrit les lèvres pour lui dire qu’elle n’est pas obligée de lui dire si elle ne le voulait pas, après tout, lui non plus ne lui disait pas tout. Mais avant qu’il ne puisse le faire, elle fit de nouveau volte-face.

— Je ne sais même pas pourquoi je te dis tout ceci. On aurait pu se contenter de parler de ma couleur préférée, que ça aurait été plus simple.

Il la fixa longuement.

— Alors c’est quoi ?

Elle fronça les sourcils.

— Ta couleur préférée, quelle est-elle ? demanda-t-il pince-sans-rire, comme si depuis le début ils ne parlaient que de ça.

Déroutée, Rainbow le toisa, et face à l’incongruité de la situation, elle partit dans un éclat de rire qui lui arracha un petit sourire. Quand elle riait elle était encore plus belle, la beauté de sa peau, ses belles dents blanches, son menton légèrement levée, on aurait dit un tableau. L’atmosphère autour d’eux se dérida, aussi, se permit-il de la rejoindre. Là, sans se hâter il lui prit les deux mains, en regardant la manière dont leurs doigts s’entremêlaient, elle avec sa peau cireuse, et lui avec son teint méditerranéen, ses fins doigts de femme aux ongles vernit de rose claire. Il fit un pas de plus, de telles sortes que leurs genoux s’effleurèrent, et lorsqu’il releva les yeux de leurs mains unies, elle le vit qui le détaillait avec passion. Comme la veille, il porta ses doigts à ses lèvres dans un baiser chaste.

— Si tu ne veux pas, tu n’as pas à le faire.

— Je sais, murmura-t-elle comme pour ne pas briser le charme de l’instant. Mais j’ai envie de le faire. Je ne sais pas ce qui va se passer entre nous, mais cela ne m’empêche étrangement pas de vouloir te parler. Elle prit de nouveau une petite inspiration. — Puis un jour tout a basculé, continua-t-elle, en pleine finale des J.O. j’ai eu un accident. Moins d’une chance sur un million avait dit les experts, voilà à quel point j’étais malchanceuse. En plein mouvement, la lame de mon patin a rencontré un sequin sur la glace. Il devait provenir de l’un des candidates, de la décoration, du personnel, d’un courant d’air, qu’importe, un tout petit objet de rien du tout, si petit que poser sur la glace, il est presque imperceptible, et vois-tu cette erreur ne pardonne pas. Pas au vu de ma vitesse de l’instant. J’ai donc fait une violente chute, qui s’est soldée par une commotion cérébrale, une côte fêlée, une cheville brisée, et un genou aux ligaments rompu. Aussi, tout naturellement, le médecin m’a annoncé au bout de quelque temps, que la glace, et moi c’était fini. Ma cheville passait encore, mais mon genou lui, posait problème.
L’entendre, et il ne put s’empêcher de revoir sa propre histoire, son accident, sa cécité, sa paralysie. Il serra plus fort les mains de la jeune femme, en comprenant parfaitement ce qu’elle avait pu endurer.

— La seconde d’avant, tu es si haut que tu peux toucher les étoiles, et à celle qui suit…

— Tu es si bas que l’enfer te tend les bras, termina Antonio sans s’en apercevoir, s’attirant ainsi un lourd regard de la part de Rainbow. Elle semblait chercher à lire en lui, et contrairement à elle, lui il n’était pas aussi fort, il baissa donc le regard, lui cachant aussi son secret, et choisit de détourner la conversation. Merci, poursuivit-il alors dans un souffle.

— Pourquoi ?

— De me l’avoir dit.

— Ce n’est que le premier tiers de toute l’histoire je te rappelle.

— Et quand aurais-je le reste ?

Elle lui fit une petite moue adorable.

— Le jour où je te parlerai du second tiers, je coucherai probablement avec toi.

Pris de cours, Antonio écarquilla légèrement les yeux, puis recula comme pour mieux la voir. Ses joues rosirent agréablement.

Un sourire plein de sous-entendus illumina ses traits.

— Une discussion que j’attendrai avec impatience alors.

— Oh, je ne crois pas que ce serait le cas, si tu savais ce que je te dirais.
Ils se sourirent mutuellement, avant qu’elles ne récupèrent son sac à main.

— À propos, c’est quoi ta couleur préférée ? demanda-t-il en provoquant un autre rire.

C’était ainsi qu’il voulait toujours la voir rieuse.

— Je suis un arc en ciel, as-tu déjà oublié ? J’ai de ce fait plusieurs couleurs préférées !

















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