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CHAPITRE 21













— Alors que faisons-nous ?

Antonio la regarda un instant.

— On joue.

Ses sourcils parfaitement dessinés se tordirent d’interrogation, et il voulut tant les aplanir de son doigt.

— Et a quoi joue-t-on ?

— À être des amis jusqu’à ce que ce qui se passe entre nous se tasse afin que chacun retrouve sa sérénité.
Lorsqu’il lui avait sorti ses mots, il y’a quelques jours maintenant, Antonio y avait vraiment cru, ou du moins, il avait tout fait pour cela. Combien de femmes avait-il simplement observées sans que cela ne vire à autre chose ? Énormément.

Cependant, cette fois-ci les choses n’avaient pas tournées comme il l’avait voulu. Ce n’était apparemment pas facile d’oublier une femme avec qui on n’avait même pas partagé ne serait-ce qu’un baiser. Il rêvait constamment d’elle, au moins quatre fois par semaine, et le plus fou, c’est qu’il n’était pas question de rêves érotiques. Dans ses rêves il lui courait après, elle se retournait alors vers lui, lui souriait, elle lui effleurait le visage, ou le bras, et c’était lorsqu’il lui retournait son sourire qu’elle partait dans un doux éclat de rire avant de se retourner pour le fuir, alors il ouvrait paisiblement les yeux. Il n’y avait plus de cauchemars comme avant, rien que des spéculations de son esprit.

— Où es-tu encore passé Tony ? L’interpella Kyle en déposant son grand verre de bière froide sur la table du bar à la douce musique rock en fond sonore. 

Antonio regarda Kyle prendre une cacahuète qu’il décortiqua avant de la glisser dans sa bouche. Sur leur haute table ronde autour de laquelle se trouvaient leurs tabourets de bar, se trouvaient également sa boisson non entamée, et des cacahuètes dans un petit panier en osier. Toujours muet, Antonio observa la buée froide glisser sur le verre avant de se perdre sur la table.

— Mais qu’est-ce qui t’arrive à la fin ?

Il ne répondit pas, ni à son ami et encore moins à la jeune femme en culotte faite en jeans qui lui avait lancé un sourire aguicheur.

— Tu as des nouvelles de Georges ? demanda à la place Antonio.

— C’est plutôt à toi que je dois poser cette question, Kyle reporta son verre pour en prendre une longue gorgée rafraichissante. Depuis bientôt trois semaines il est fourré dans tes locaux avec ton ancienne assistante. Même Paulina sa sœur ne le reconnait plus, elle trouve qu’il est comme qui dirait : métamorphosé. Il se réveille avant neuf heures trente, et cela pour aller travailler, en plus il n’est même pas payé. Cette jeune femme est vraiment forte, je ne sais pas ce qu’elle lui fait, mais Paulina Lancaster, la femme jamais satisfaite par son frère, l’est à présent.

Antonio serra les dents en faisant tournoyer son verre, rependant un peu plus la buée qui avait coulée sur le bois. Pour être présent, Georges l’était. Plusieurs fois il l’avait croisé dans ses locaux, et chaque nouvelle fois était bien pire que la précédente. Mais n’était-ce pas lui qui avait proposé l’amitié alors qu’à demi-mots elle lui avait dit qu’il pouvait avoir bien plus ?

— Un véritable ange, poursuivit Kyle. En plus il fait du bon boulot ce petit con, tout le monde ne parle que de la fête que l’association va donner dans une semaine pour annoncer sa naissance. Une véritable folie dont nulle ne connait l’organisation, et tout ce mystère participe à la croissance de toute cette fièvre. Mais toi, tu dois n’est-ce pas savoir ce qui se passe.
Silence.

— Antonio, je te parle.

L’interpellé releva alors la tête, ses cheveux sombres non coiffés à la mèche rebelle lui tombant sur le front, et le regard perdu car n’ayant écouté aucun traitre mot avec attention.

— Non, dit-il au hasard.

— Tu vas me dire ce qui se passe à la fin ? Je te trouve bien étrange depuis quelque temps.

— Un problème au boulot.

Kyle nia de la tête.

— Non, pas de ça entre nous Tonio. Toutes les fois que l’on se voit, tu refuses qu’on aille dans un night-club que tu trouves dorénavant bien bruyant, chose qui nous réduit à ces bars où les rares beautés sont les serveuses, et même une fois-là, la seule chose qui t’intéresses c’est de savoir ce que Georgie fait, un peu comme le jour où tu m’as demandé de le dégager de je ne sais quoi. C’est quoi le souci, pourquoi le petit Georgie t’intéresse tant ? De quoi tu t’inquiètes ?

— Que ce que j’ai demandé devienne vrai, marmonna Antonio en portant enfin son verre à ses lèvres soigneusement dessinées.

Kyle le fixa désarçonné, puis fronça les sourcils.

— Que quoi de vienne vrai ?

Que l’arc-en-ciel qui avait fui le ciel où elle se trouvait jadis, décide d’habiter d’autres cieux. Notamment le sien.

Toutes les fois où il la voyait, il n’y avait plus de malaise entre eux, elle le saluait d’un léger hochement de tête, quelquefois il avait droit au même sourire banal qu’elle accordait à la masse de ses collaborateurs. Cependant, lorsque dans ses magnifiques yeux bleus il ne lisait aucune chaleur particulière à son égard, Antonio se surprenait à en souffrir. Son cœur se serrait tant, qu’il se retenait toujours d’y poser à main comme pour le calmer. L’avait-elle réellement oublié ?

Mais n’était-ce pas ce qu’il voulait ?
Incapable de partager cela avec son ami, Antonio changea de sujet.

— Dis-moi, pourquoi tu n’as jamais fait la cour à Paulina ?

Pris de court, Kyle resta figé une seconde, puis doucement ses traits neutres devinrent sérieux. Il déposa la cacahuète qu’il tenait avant de s’essuyer les mains d’un mouvement faussement désinvolte.

— Pourquoi tu me parles d’elle ?

— Vous êtes très proches, portant tu ne l’as jamais mise dans ton lit, et les rares fois où je vous ai vu ensemble, j’ai remarqué la manière dont tu l’as regarde. Alors, pourquoi n’avoir jamais sauté le pas. Tu es plutôt bel homme et tu n’as pas à craindre qu’elle soit avec toi pour ton argent, vu qu’elle est à la tête de sa propre société qui brasse des milliards. Alors pourquoi ? Est-ce parce qu’elle est la sœur ainée de Georges ?

Antonio connaissait suffisamment son ami pour savoir que ce paramètre n’influençait pas Kyle. C’était d’ailleurs la première fois qu’ils parlaient de cela, et comme lui, Kyle se contenta de terminer sa boisson sans un mot.

L’italien sourit tristement en buvant sa bière le regard vague.

— Tu vois que comme moi certaines réponses à certaines questions sont assez compliquées.

Il y eut un silence.

Kyle leva les yeux pour le fixer.

— C’est donc de cela qu’il s’agit dans ton cas ? D’une femme.

— Il est toujours question d’une femme Kyle, toujours. N’oublie pas, c’est la partie manquante à l’homme et qui une fois trouver le complète.

Kyle le dévisagea, comme s’il le voyait pour la première fois, et pour la première fois, Antonio eut honte de ses propres mots. Il baissa les yeux.

— Enfin, c’est qu’affirme un certain Livre Saint, se rattrapa-t-il sans que cela n’ôte toute l’attention dont son meilleur ami le couvait.

— Oh non, tu ne me l’as fait pas. Qui c’est cette femme ? Je la connais ?
Antonio ne répondit pas, mais il vit les traits de son ami s’illuminer.

— C’est l’arc-en-ciel. Rainbow, devina Kyle.

Antonio se contenta de boire pour toute réponse.

— Je l’ai remarqué le jour où l’on s’est vu à ton bureau. Le regard que tu as porté à Georges quand tu l’as vu à ses côtés, c’est donc pour cela toutes ces questions. Mais si elle te plait, pourquoi tu ne te lances pas ? Après tout, elle n’est plus ton assistante, et tu n’as jamais été peureux.

Peureux… ce fut la seule chose qui capta toute l’attention d’Antonio.

De la peur ? Non. Il voulait plutôt la protéger.

Rien qu’en la regardant Antonio pouvait voir que Rainbow n’était pas le genre de fille qui se contenterait de sexe, elle voudrait beaucoup plus, et lui, il ne se voyait pas lui refuser quelque chose, pas en l’état du moins. Aussi, il était évident que quelque chose de plus durable s’installerait, mais là était le souci, il n’avait plus le temps. Alors où la peur pouvait-elle trouver sa place en ce raisonnement ? Il était plutôt le gentil de l’histoire. De ça il en était certain. Toutefois, allonger le lendemain à vingt une heure moins un samedi soir, dans sa maison, les yeux rivés au plafond, et les mains jointes derrière la nuque, ce mot ne le quittait toujours pas.
Dans un soupire, il roula sur le côté le regard perdu dans l’obscurité. Toutes ces questions et réflexions ils ne les avaient jamais connues, jamais. Il quitta finalement sa chambre, torse nu, il se dirigea vers la cuisine, là il se servit un grand verre d’eau. De la cuisine, il alla devant le mur de verre en face duquel Rainbow se tenait il y’a plus d’un mois. Il se souvenait encore de sa terreur, de ses larmes, de son air contrit lorsqu’elle avait compris qu’elle lui avait refilé la varicelle. Il sourit à ce souvenir, et sans qu’il ne le voie vraiment venir, ses pas silencieux sur le marbre chauffé le menèrent au sous-sol, là, Antonio regarda le lit qui ne portait plus sa protection en plastique.

Il l’avait amené là pour la calmer, pour qu’elle n’ait plus peur, toute la nuit durant il l’avait veillée, pour une fois dans sa vie il avait pris soin de quelqu’un et il avait aimé cela, adoré même. Chacune des minutes passées avec elle avait été intéressante, la douceur qui émanait d’elle, sa voix, ses yeux semblables à deux portions du ciel le plus clair, ses cheveux pareils au blé arrivé à maturation, et son odeur. Il était appelé vers elle il le sentait, il voulait partager quelque chose avec elle, ça aussi il le sentait, pourtant il était là, tout seul.

Et oui, Kyle avait trouvé le bon mot, il avait définitivement peur.

Dans un sourire triste ponctué d’un hochement de tête incrédule, Antonio glissa les doigts dans ses cheveux sombres et se leva. Oh que oui il avait peur, peur que ce soit lui qui souffre lorsqu’il remarquerait le paradis qu’il devrait alors quitter, peur de ne plus vouloir partir une fois dans ses bras, alors il la fuyait, mais cela n’empêchait pas qu’elle l’intriguait. Alors il était là, seul dans une maison bien trop grande pour lui, se refusant d’aller la rejoindre parce qu’il avait peur. Avec une soudaine colère, il éteignit et quitta l’abri de sécurité, remonta les marches en béton renforcé à vive allure pour rejoindre sa chambre.

Cette jeune femme allait foutre un bazar sans précédent dans sa vie. Il avait pourtant tout prévu, depuis la nouvelle répartition de ses biens jusqu’à la gestion de son empire. Bien évidemment peu savait cela, mais tout avait été réglé comme du papier à musique, puis il a fallu qu’il aille voir son notaire pour se retrouver avec cette imprévue sur les bras, littéralement d’ailleurs, songea-t-il en se rappela de la manière dont ils c’étaient rencontrés. Pour la énième fois, Antonio quitta encore le lit de sa chambre à coucher, et alla se tenir maintenant sur le balcon. Il ne souffrait jamais d’une telle variante de l’insomnie. Les yeux levés vers un ciel obscure paré de ses plus belles étoiles, il poussa un profond soupire alors que le doux courant d’air l’enlaçait en lui susurrant de se laisser aller à cette envie qu’il n’avait pas prévue.

Il fit de nouveau demi-tour, son bas de pyjama noir lui tombant sur les hanches, il alla regarder son téléphone vibrer sur le lit : Sissi. Il ne décrocha pas. Il y’a quelques mois il aurait bondi sur cette occasion pour remplir sa nuit, et aujourd’hui… aujourd’hui…

Au bout de la dizaine vibration, le téléphone se tut, en affichant l’appel manqué d’une femme qu’il ne risquait pas de rappeler. Et il resta là, debout près du lit jusqu’à ce que le téléphone s’éteigne et que l’obscurité de la chambre redevienne totale. Mais il ne bougea pas. Le cœur prit entre deux feux et son esprit tout aussi chamboulé. Il lui restait encore trois mois, pourrait-il vivre ainsi ? Passant la journée a souffrir parce qu’elle ne le regardait plus comme avant et la nuit à continuer à souffrir parce qu’il se retenait cette fois-ci d’aller la rejoindre ? Vivre en se retenant presque de respirer, pourrait-il vivre ainsi ? Cherchant tout en fuyant sa présence, avant de revenir chaque nuit endurer cette lutte entre son esprit et son cœur ? Une chose était certaine, ce n’était pas perdu dans des débats philosophiques qu’il prévoyait tirer sa révérence.

D’un geste incertain, il empoigna le téléphone, ouvrit sa messagerie, mais il abandonna, et dans un dernier sursaut de bravoure il alla finalement voir la liste de ses contacts, et à vingt et une heures quarante-neuf il lança la communication, le cœur battant il écouta.

— Allô ? murmura tout en douceur la jeune femme.

Sa gorge s’assécha.

Il ne sut quoi dire.

Retirant l’appareille de l’oreille, Antonio fixa l’écran qui faisait défiler les secondes que durait cet appel, et de tout son être il hésitait plus que jamais. Il pouvait après tout simplement raccrocher et feindre demain s’être trompé.

— Antonio ? Tu es là ?

Sa voix se propagea dans le silence de sa chambre à coucher. L’écran s’éteignit, et la pièce redevint toute sombre. Il s’écoula une bonne dizaine de secondes avant qu’il ne trouve la force de parler, la force d’entrouvrir cette porte qui le mènerait à un endroit qu’il voulait et qu’il redoutait à la fois.

— Antonio ? réitéra-t-elle avec cette douceur nourrit par une chaleur qui trouva écho en lui.

Il poussa un soupire quasi inaudible.

— Oui, je suis là, murmura-t-il en se dirigeant de nouveau vers le balcon.
Là, sur la balustrade, il déposa l’appareil en mettant le hautparleur.

— Tu vas bien ? s’inquiéta-t-elle. De l’autre côté, il entendait des petits bruits indistincts, et sa voix semblait en partie occupée. C’était la première fois qu’il l’appelait depuis… depuis toujours constata-t-il. Depuis cette entrevus dans son bureau il y’a trois semaines ils avaient décidés de se tutoyer, c’était ce qui devait être fait pour rendre plus paisible ce qu’il avait voulu pour eux, après tout, c’était ce que faisaient les amis. N’est-ce pas ?

— Oui, tout va bien. Pardon de te déranger tu sembles occupée.

— Non, tu ne me déranges pas. Je cherche ma boucle d’oreille tombée entre les coussins du canapé.

— Tes boucles d’oreille ?
Il y eut un silence, comme si elle hésitait à lui répondre, avant de finalement se décider.

— Oui, Georges a réussi à me convaincre d’aller le retrouver au Ruby’s dans une demi-heure. Pour fêter le bon déroulement de notre collaboration a-t-il dit.

Antonio serra les dents. Et le silence qui s’en suivit fut plus lourd, empreint de non-dit et de quelques traces de gêne. Durant une seconde il fut tenté d’être en colère contre elle, chose qu’il fit d’ailleurs lorsqu’il ne parvint pas à masquer son ton cassant.

— Je te laisse dans ce cas, passe une bonne soirée.

— Attends, tu voulais quelque chose ? s’empressa-t-elle de demander, suspendant ainsi le doigt d’Antonio au-dessus de l’icône raccrocher.

Antonio réfléchit un instant, et mentit.

— Simplement parler à mon amie.

Un ange passa.

— Bonne soirée alors, consentit-elle calmement et dans sa voix il perçut une étrange vibration.

De nouveau le silence l’enveloppa, et cette fois-ci ce fut pire, son cœur hurlait, et c’était douloureux. Dans cette douleur il reconnut aisément une émotion qui ne l’habitait que très rarement lorsqu’il était question d’une femme : la jalousie. Et ce n’était pas n’importe laquelle, non c’était la plus pure d’entre elles.

Le téléphone coincé au creux de sa main, les narines frémissantes, il ne put retenir le chapelet de juron en Italiens qui franchirent ses dents serrées. 











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