Bonjour, bonsoir !

Ça faisait longtemps, je sais ! J'espère que vous allez bien. Je sais que je suis lent, mais comment dire ; c'est un peu compliqué pour moi en ce moment. C'est très dur de me poser tranquillement devant mon ordi et juste d'écrire, et je privilégie ma santé en ce moment. 

Désolé pour l'attente, je vous laisse avec le chapitre ! 

Bonne lecture et à bientôt !

♥︎

— Nano.

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     Ralph avait perdu la notion du temps. Littéralement, et depuis longtemps. Et, à vrai dire, faire des sauts dans l'espace et le temps ne l'aidait pas vraiment à se repérer. Il avait arrêté de compter le nombre de voyages qu'il avait fait avec Ejderha, bien que le premier voyage officiel l'avait profondément marqué. Et il ne savait plus combien de temps il avait passé dans cette maudite tour.

     Le vampire savait qu'il était coincé dans cette temporalité qui n'était pas la sienne, et il s'y était résolu. À quoi bon rester ici, si ce n'était pour rien faire ? Au cours des dernières semaines, il s'était attelé à épauler Ejderha et Altéa à retrouver le Ralph de leur temporalité, en vain.

     Il était insaisissable ; c'était à croire qu'il avait toujours un train d'avance. S'il devait voir le bon côté des choses, c'était que Jack semblait s'être un peu adoucit vis-à-vis de lui. Il ne semblait plus aussi méfiant et distant, mais comment lui en vouloir après que son Ralph ai causé tant de torts ? Au moins, il avait la certitude qu'il n'allait pas le poignarder dans le dos. C'était un début.

     L'un après l'autre, les mondes qu'il visitait se faisaient détruire. Les éléments qui les composaient s'ébranlaient devant eux et les deux vampires n'avaient d'autre choix que de faire marche arrière avant de périr à leur tour dans un monde mourant.

     Un jour, Ralph posa à Ejderha une question qui lui trainait depuis longtemps dans la tête.

« Que se passerait-il si je retournais dans mon monde, mais dans le passé ?

     Ejderha fronça légèrement les sourcils, dissimulant une panique soudaine. Il ouvrit et referma la bouche plusieurs fois avant qu'il ne se décide à lui répondre.

— Rien du tout. »

     C'était certain qu'il se passerait quelque chose. Et si ce n'était pas Ejderha qui répondrait à ses questions, il devrait se débrouiller pour tomber sur une personne apte à le renseigner.

     Dans le doute, Ralph laissa passer quelques semaines supplémentaires, pour que les soupçons d'Ejderha disparaissent de son esprit. Maintenant qu'il était devenu plus autonome, Ejderha le laissait parfois se rendre seul en mission d'exploration ou il le laissait choisir un accompagnant, si vraiment il y en avait besoin.

     Aujourd'hui, il choisit Cléo. Ralph vit Jack se tendre au loin, sa respiration devenir plus forte et son rythme cardiaque s'accélérer d'un coup, mais son visage resta impassible. De toute évidence, cela lui coûtait un effort pharamineux pour rester neutre, comme si Cléo et lui avaient eut de nombreuses discussions au sujet de Ralph et de sa potentielle dangerosité. Cléo, quant à elle, s'approcha de Ralph avec un immense sourire que le vampire ne parvint pas à lui rendre.

     Supervisés par l'ensemble des membres, ils se placèrent tous les deux sur le socle, une de leur main touchant la machine. Altéa fit son compte à rebours, un air triste figé sur son visage, et la seconde d'après, ils avaient disparus.

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     Sans grande surprise pour le vampire, le monde dans lequel ils venaient d'atterrir était sur le point de mourrir. Cléo afficha un air désolé sur son visage, tandis que Ralph s'assit sur un banc en pierre à moitié engloutit par du lierre.

« Je peux te poser une question ? demanda-t-il.

     Cléo se tourna vers lui.

— J'ai l'impression que ce n'est pas au hasard que tu m'as choisie pour aujourd'hui, je me trompe ?

— Il y a peu de chances qu'on tombe sur ton Ralph, répondit le vampire, et j'ai l'impression qu'Ejderha se fait des idées en envoyant des gens au hasard à travers l'espace-temps, même s'il affirme le contraire.

     Cléo ne trouva rien à répondre.

— Et même si on tombait sur ton Ralph, qu'est-ce qu'on ferait ? Qu'est-ce que je ferai ? Vu la peur qu'il vous inspire, je n'ai pas l'impression que cette rencontre se terminerait par une simple salutation amicale.

— Si... C'est hypothétique, si jamais on tombe sur lui, nous devons immédiatement faire notre rapport à Ej, suite à quoi il enverrait d'autres personnes quelques secondes avant qu'il ne s'échappe, et nous pourrons le rattraper.

— Même moi, je trouve ce plan simpliste et facilement déjouable, alors que je n'ai pas autant d'expérience que lui. Tu n'as toujours pas l'impression qu'il cache probablement autre chose ?

— Mais qu'est-ce qu'il aurait à cacher ?

     S'il pouvait soupirer de lassitude, Ralph l'aurait fait. À la place, il balaya l'air de sa main pour passer à quelque chose.

— Qu'est-ce qu'il se passerait si je retournais dans mon monde ?

— Rien du tout, ton monde reprendrait son cours normal, comme si tu n'étais jamais parti, répondit-elle avec un petit sourire.

     Ralph hésita à préciser sa question.

— Et si je ne vais pas à l'endroit où tu m'as récupéré ?

— Pourquoi voudrais-tu aller ailleurs ? demanda Cléo en fronçant les sourcils.

— Tu ne pourrais pas comprendre. Laisse tomber.

     L'humaine ne répondit rien. Elle inspecta rapidement les environs avant de comprendre que Ralph avait précisément choisit un monde relativement sans danger pour qu'ils soient seuls.

— Non, dit-moi. Je peux écouter.

— Qu'est-ce qu'il se passerait si je retournais dans mon passé ? Est-ce qu'il y aurait deux moi ? Est-ce que mon monde serait mangé et est-ce qu'il n'existera plus ? Est-ce qu'il sera détruit ?

— Je... C'est compliqué.

     Son rythme cardiaque s'était accéléré.

— À vrai dire, nous n'avons jamais testé. Nous pouvons juste supposer que cela aurait des répercussions sur le reste de la temporalité, et que ça sera probablement irréparable. Dans tous les cas, c'est dangereux et je te déconseille fortement de tenter quelque chose comme ça.

     Ralph marqua un temps, l'air impassible et des idées traversant son esprit par milliers.

— D'accord, se contenta-t-il de répondre.

     Cléo sembla soulagée.

— Ça ne t'as jamais traversé l'esprit de vouloir retourner dans le passé pour voir des gens auxquels tu tenais encore vivant ? Leur parler, les prendre dans tes bras ? demanda Ralph.

     L'humaine prit un air triste.

— Je... Je pense que les morts devraient rester morts, finit-elle par répondre.

— Ironique de dire ça à un vampire.

     Elle eut un petit rire nerveux.

— Et si nous rentrions ? Je n'ai pas l'impression que Ralph se trouve ici, de toute façon.

— Tu as certainement raison. Je vais finir par croire que le Ralph de ton monde est déjà mort, à ne pas le voir. On en dirait presque une légende, à force d'en parler sans le voir.

— Il est bien réel, je peux te l'affirmer sans aucun doute ! »

     Ralph se releva et se plaça devant Cléo. Ils placèrent leur main de chaque côté de la machine et ils retournèrent dans l'univers où habitait temporairement Ralph.

     Étrangement, Cléo se passa de raconter leur échange à Ejderha. Elle se contenta de lui dire que le monde qu'ils venaient d'explorer était vide et sur le point de se détruire. Ce n'était qu'une fausse piste, comme d'habitude. Ejderha eut l'air sincèrement déçu, mais le regard qui lui accorda n'avait rien de dépité. Il avait l'air suspicieux. Comme s'il se doutait de quelque chose. Ralph fit de son mieux pour paraitre le plus normal possible, si c'était encore réalisable. Il mangea avec eux comme d'habitude, leur souhaita une bonne soirée, comme d'habitude, et retourna dans sa chambre, comme d'habitude.

     À une exception près.

     Il avait la capacité et l'autonomie de se déplacer à travers l'espace et le temps comme il le souhaitait.

     Et actuellement, il ne souhaitait retourner qu'à un seul endroit.

     En 1840.