3 - Le premier voyage
Bonjour, bonsoir !
J'espère que ce chapitre vous plaira ! Je tiens à vous remercier pour tous vos petits mots, vos votes et vos lectures ! Je ne m'imaginais pas vraiment que le tome 3 démarrerai aussi vite...
Merci de supporter ma lenteur d'escargot 🐌
Bonne lecture, et passez une bonne journée, une bonne soirée,
♥︎
— Nano.
———————
Ralph avait comprit que la sérénité à laquelle il aspirait depuis le décès de Lewis et d'Alec n'existait pas réellement, et que visiblement, quoi qu'il fasse et où qu'il se trouve, il serait toujours dérangé, tôt ou tard. Le vampire se redressa péniblement du lit dans lequel il s'était allongé, et il fit trois pas en direction de la porte qu'il ouvrit d'un coup.
Altéa, qui se trouvait derrière la porte, sursauta et poussa un petit cri de panique. Ralph la regarda de haut en bas. Il venait de lui flanquer une sacrée trouille, s'il en croyait le battement affolé de son cœur résonner dans ses oreilles.
« Oui ? demanda-t-il simplement à l'humaine.
— Euh, je... C'est Ej qui m'envoie, nous avons comme qui dirait une soudaine urgence temporelle.
— Et ? répondit-il, visiblement peu intéressé par le sujet.
— Ej souhaiterait que tu te joignes à nous, afin que tu mesures l'ampleur des dangers qui menacent les mondes.
Ralph ferma les yeux avant de les rouvrir.
— Je viens à une seule condition.
Altéa sembla hésiter. On lui avait souvent répété que ce n'était pas prudent de passer un marché avec un vampire, alors passer un marché sans preuve écrite avec Ralph Walker... Même si ce n'était pas le Ralph de sa temporalité, et qu'il avait l'air moins effrayant que le sien, il n'en demeurait pas moins impressionnant.
— Laquelle ? finit-elle par demander.
— Laissez-moi mettre un pied dehors lorsque ce sera fini. Si ce n'est réellement pas mon monde, je pense avoir au moins le droit de savoir à quoi il ressemble.
L'humaine sembla hésiter quelques instants supplémentaires. Ses sourcils se froncèrent et elle pinça ses lèvres, avant de relever la tête.
— D'accord, mais il ne faut pas que tu sortes seul. »
Ralph haussa les épaules. Il trouverait bien un moyen de leur fausser compagnie s'il le souhaitait réellement. Altéa eut un petit sourire, qui ressemblait une fois de plus à une grimace, et elle s'écarta prudemment de l'encadrement de la porte pour laisser sortir Ralph. Dès lors qu'il en eut passé le seuil, la porte se referma derrière lui et un bruit de loquet lui indiqua que cette dernière venait de se verrouiller automatiquement. Altéa montra la direction à prendre d'un simple geste de la main et elle et Ralph se mirent en route pour rejoindre le reste du groupe.
Le vampire remarqua qu'Altéa pressait de plus en plus ses pas dans le long couloir. Il pouvait bien entendu la suivre sans peine mais les battements de son cœur effrénés le laissait perplexe. Ils finirent par retourner dans la pièce principale, où tous les humains semblaient s'affairer devant leur ordinateurs. Ralph les observa tous un à un, et Ej finit par apparaître. Il avait changé ses vêtements et portait à présent une sorte de combinaison blanche soulignée par quelques lignes bleues et violettes. Lorsque ses yeux se posèrent sur Ralph, son visage sembla s'illuminer.
« Tu te joins à nous ?
— Ce n'est pas comme si un éventuel refus aurait été accepté. Que se passe-t-il ?
Le visage d'Ejderha redevint soudainement sérieux, et il indiqua d'un geste de la main l'ensemble de la pièce. Altéa était retournée s'assoir à son bureau et ses doigts pianotaient à toute allure le clavier, écrivant des lignes de code à une vitesse surprenante.
— Altéa a du t'en toucher quelques mots, n'est-ce pas ?
— Elle m'a dit qu'il y avait une urgence temporelle.
— Pour être exact, nous avons détecté une mince trace de notre Ralph dans l'univers U12, et nous pensons qu'il serait intéressant que tu te joignes à nous.
— Pour me mettre face-à-face avec la pire version de moi-même ? Non, merci.
— J'aimerai te montrer ce à quoi ressemble un monde après que notre Ralph l'ai détruit.
— Pour quoi faire ?
— Pour te faire comprendre à quel point il est nécessaire de stopper notre Ralph au plus vite, et ce, avant qu'il ne mange ton monde et le mien.
Ralph fronça les sourcils. Manger les mondes ? Il n'eut cependant pas le temps de poser sa question, car Altéa s'était levée de son bureau.
— Une minute avant le transfert ! cria-t-elle en plaçant ses mains en porte-voix.
Ejderha se tourna de nouveau vers Ralph, l'interrogeant du regard. Le vampire baissa les yeux un instant avant de regarder de nouveau le Suprême.
— D'accord, finit-il par dire.
Le Suprême eut un fin sourire et il indiqua d'un mouvement de tête à Ralph de le suivre. Lorsqu'ils passèrent entre certains bureaux, un des humains présent lui tendit un vêtement soigneusement plié. Ralph l'attrapa du bout des doigts. C'était une combinaison blanche, moulante qui sentait le plastique.
— Hors de question.
Il rendit la combinaison à l'humain et pressa le pas pour s'en éloigner le plus rapidement possible. Les deux vampires s'avancèrent un peu plus loin dans la pièce jusqu'à arriver sur un socle. Ejderha monta le premier et offrit sa main à Ralph pour qu'il monte à son tour. Ce dernier déclina son offre et il se plaça en face d'Ejderha. Le socle était si petit que leur torses se touchaient presque. Ralph eut un mouvement de recul et Ejderha le retint par le coude.
— Vingts secondes ! fit la voix d'Altéa.
Jack, toujours avec les sourcils froncés, s'avança vers eux, un cylindre en main. Il le donna à Ejderha (plutôt mourir que de le donner à ce Ralph) et il recula un peu.
— Les coordonnées ont été vérifiées, dit-il, ça devrait vous amené quelques minutes avant son départ. Soyez rapides.
— Merci, Jack. »
L'humain eut un bref mouvement de tête et il regarda Ejderha expliquer à Ralph comment correctement placer ses mains sur la machine à voyager. Ses mains se crispèrent dans son dos lorsqu'il vit le sourire doux d'Ejderha adressé à Ralph. Comment pouvait-il lui faire confiance... Il secoua sa tête avant de se concentrer sur le compte à rebours d'Altéa.
Lorsqu'elle arriva au bout, l'ensemble des Passe-Temps appuyèrent en même temps sur la dernière touche de la procédure, et les deux vampires disparurent sans dire un mot.
———————
La vision de Ralph se brouilla et il ferma ses yeux par réflexe. Lorsqu'il sentit ses pieds toucher la terre ferme, ses jambes semblèrent l'abandonner et le vampire tomba au sol sans qu'Ejderha ne parvienne à le rattraper à temps. Il eut un violent haut-le-cœur et il régurgita le sang qu'il avait ingéré quelques heures plus tôt. Son corps fut prit de tremblements et il dégagea violemment son épaule lorsqu'il sentit la main d'Ejderha se poser dessus.
« Doucement, murmura le Suprême, je voulais seulement t'aider à te relever.
— Je peux... Je peux le faire tout seul !
Ralph parvint à se relever au bout de quelques secondes. Du sang recouvrait son menton, avait coulé dans son cou et avait tâché la chemise couleur crème qu'il portait. Ejderha baissa les yeux avant de sortir un mouchoir d'un blanc immaculé. Il le tendit à Ralph qui s'essuie rapidement. Ce dernier regarda avec un peu trop d'insistance la machine à voyage dans le temps, car Ejderha la rangea rapidement dans la petite sacoche en cuir qu'il portait à sa ceinture.
— Qu'est-ce qu'on fait ici ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
— Nous devons trouver Ralph.
— Qu'est-ce qu'il viendrait faire ici ?
Ralph regarda rapidement autour de lui.
— Et pourquoi est-ce que c'est autant silencieux ?
Ejderha inclina légèrement sa tête sur le côté.
— Je crois que ça a déjà commencé. Suit-moi.
Ralph voulu ajouter quelque chose, mais Ejderha était déjà parti devant. Ils marchèrent côte-à-côté durant plusieurs minutes. Même s'il n'était pas vraiment sensibles au froid, Ralph avait sentit la température chuter drastiquement.
Le lieu où ils venaient d'arriver était une grande ville et Ralph fut incapable de donner la moindre indication quant à une potentielle ville ou ne serait-ce qu'une simple date. L'architecture lui était inconnue, et si on lui avait demandé à quoi cela ressemblait, il aurait probablement répondu quelque chose comme « c'est grand ».
Ejderha s'arrêta soudainement et Ralph en fit de même. Devant eux se trouvait une silhouette humanoïde, un peu plus grande qu'eux, totalement immobile. Les deux vampires échangèrent un regard entendu avant de prudemment s'avancer vers la silhouette. Après avoir avancé de quelques mètres, ils se rendirent compte que la forme était en train de flotter, à quelques centimètres du sol.
Son dos était arqué, de façon à ce que la poitrine soit orientée vers le ciel. Doucement, Ralph et Ejderha se placèrent devant la silhouette. Il s'agissait d'un jeune homme. Ses yeux étaient fermés et malgré le fait qu'il semblait simplement endormi - mais qui s'endormait en lévitation ? -, les deux vampires savaient pertinemment qu'il n'était plus vivant.
Ejderha fronça légèrement les sourcils et il posa un doigt sur la main du jeune homme endormi. Son doigt sembla s'enfoncer dans sa peau avant qu'il ne le retire rapidement, et les deux vampires observèrent un trou dans la main. Le trou s'effrita et la main du jeune homme tomba en poussière. Rapidement, tout son corps se désintégra et il ne resta plus rien, si ce n'est un tas de poussière. Ralph fixa le tas avant de regarder à nouveau Ejderha.
— Nous sommes arrivé trop tard, constata le Suprême.
— Comment ça ?
— Ralph a déjà mangé le monde. C'est ce qui arrive aux personnes qui vivent dans le monde quand ce dernier est mangé.
Il regarda à son tour le tas de poussière.
— Le monde arrête d'exister, et toi avec.
— Je croyais qu'on devait arriver quelques minutes avant qu'il ne parte.
Ejderha regarda Ralph dans les yeux.
— Il est peut-être encore là, tenta Ralph.
— Il a du sentir qu'on arrivait.
La terre trembla sous leur pied. Ralph regarda Ejderha.
— C'est le reste qui part en poussière. Toutes les créatures vivantes ont été effacées, maintenant, c'est au tour de la terre. Nous devrions y aller.
Ejderha ressorti la machine à voyager dans le temps et entra les coordonnées pour rentrer dans le bon endroit.
— Déjà ? répondit Ralph dans l'incompréhension.
— Tu souhaites rester ici ? demanda-t-il en lui tendant la main. »
Ralph attrapa sa main. À quelques mètres de là, une dernière silhouette les fixa quelques secondes.
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