2 - La chambre
Bonjour, bonsoir !
Merci pour vos messages de soutien. Vous n'imaginez pas à quel point ça me touche !
♥︎
— Nano.
———————
Ejderha lui donna une poche de sang et l'observa longuement sans qu'aucune émotion ne traverse son visage.
« Y'a autre chose que je dois savoir ? demanda Ralph en le regardant.
— Il y a plein d'autre chose que tu dois savoir. Je ne veux pas te dire tout d'un coup. Mais en voici une autre ; quand bien même tu souhaiterais sortir, tu ne pourrais pas le faire sans un masque. L'air est irrespirable.
— Pourquoi ça ?
— La date à laquelle Cléo est venue te chercher pour te ramener ici a été décisive pour notre monde. La vampire qui a fabriqué la bombe cachée dans Big Ben a explosé. Dans ton monde, Edward, Aldaric et toi avaient réussi à faire un sorte qu'elle n'explose pas. Ici, cela n'a pas été la cas. La bombe a explosé, et elle a détruit Londres et ses alentours. Cela aurait pu s'arrêter là, mais les détritus d'alchimie sont devenus toxiques et cela a entrainé la mort de nombreuses personnes. Celles encore en vie ne sont que des survivantes d'une lourde tragédie.
Ralph marqua un temps. Il jeta la poche de sang vide négligemment dans une poubelle avant de reporter son attention vers Ejderha.
— Alors... Edward et Aldaric sont... sont morts à ce moment-là ? demanda Ralph avec tout le sang-froid qu'il était possible.
— Non.
Un poids s'ôta de l'estomac de Ralph.
— Dans mon univers, tu t'es enfuit avec eux et tu les as sauvés. Cela ne les a pas empêché de trouver la mort quelques années plus tard, lorsque les résidus alchimiques sont entrés dans leurs poumons et ont contaminé leur sang.
Un nouveau poids, bien plus lourd que l'autre, se posa dans son ventre.
— Le monde entier pense que tu es seul responsable ; tu aurais pu sauver le monde et tu as sauvé seulement deux humains.
— Pourquoi le monde ? Je croyais que seulement Londres et ses alentours avaient été touché.
— Ce n'est pas le cas. Les vents ont fait bouger les résidus, et a contaminé bien des humains et des lycans. Et même maintenant, ces résidus sont encore présents partout dans le monde. Personne ne sort sans porter de protection. L'air est contaminé, l'eau est contaminée, le sol n'est plus aussi fertile qu'avant, mais... L'alchimie nous permet encore de vivre, même si elle nous tue de temps en temps.
Ejderha plongea ses yeux dans ceux de Ralph.
— Nous sommes privilégiés en temps que vampires. Nous ne craignons pas l'air, et nous ne nous nourrissons pas des mêmes aliments que les humains ou que les lycans. Mais nous avons besoin d'eux pour survivre. C'est pour cela que je te demande de ne pas être égoïste et de faire un sorte que nous puissions nous aider les uns et les autres.
Ralph ouvrit la bouche, mais Ejderha enchaina :
— Je sais à quel point la situation peut paraître déroutante pour toi, mais nous avons pour but de soigner notre monde.
— Qu'en est-il du mien ? Est-ce que je pourrai au moins y retourner un jour ?
— Bien entendu, répondait Ejderha avec un sourire, tu as ma parole.
Les deux vampires se fixèrent.
— Souhaites-tu que je te montre ta chambre ? Cela te ferait du bien te reposer. Plus tôt nous commencerons ta formation, plus rapidement tu pourras retourner dans ton monde.
— Avec plaisir, se contenta de répondre Ralph. »
Ejderha fut ravit d'entendre cette réponse. Il lui indiqua d'un geste de la main la sortie et ils marchèrent côte-à-côte. Ils ne croisèrent pas grand monde dans les longs couloirs qui les amenèrent devant une porte semblable aux autres.
Ralph regarda Ejderha, attendant une quelconque indication.
« Oh, désolé, c'est force d'habitude. Il s'agit de ta chambre. Seul toi peut y avoir accès. Le verrou se fait avec la paume de ta main, il suffit que tu la poses sur l'écran situé à droite. Je te laisse te reposer, tu pourras me rejoindre dans la pièce principale, celle où nous contrôlons tout ce qu'il se passe dans l'univers.
— Super, se contenta de répondre Ralph. »
Sans donner une autre réponse, il posa la paume de sa main sur le petit écran noir et la porte coulissante s'ouvrit immédiatement. Il entra dans la pièce sans se poser plus de question sentit la déception cachée d'Ejderha lorsque la porte se referma sans autre force de procès.
Une fois à l'intérieur, Ralph tendis l'oreille jusqu'à entendre le bruit des pas aériens de Ejderha s'éloigner. Une fois qu'il fut sûr d'être seul, il se permit de souffler longuement, même s'il n'avait pas d'air dans ses poumons, et il se laissa lentement glisser le long du mur.
Il enfouit son visage entre ses mains et étouffa un cri de rage. Ses pieds frappèrent le sol et il sentit les larmes lui monter aux yeux. Ses doigts agrippèrent le collier qu'il portait autour du cou et il ouvrit le médaillon qui renfermait la photo de Lewis et Alec pour observer leur visage. C'était donc ça, le futur ? S'éloigner inexorablement de la moindre personne qui comptait pour lui ?
Ralph resta ainsi quelques instants, avant de finir par se relever pour observer la pièce dans laquelle il se trouvait. Même s'il n'y avait pas de lumière, le vampire distingua une fenêtre. Il finit par atteindre la vitre, seulement pour se rendre compte qu'elle était scellée. Le vampire fit rouler ses yeux dans ses orbites, puis il tâtonna l'encadrement de la fenêtre dans l'espoir de tomber sur un mécanisme qui lui permettrait d'y voir mieux. Au bout de quelques instants, il perdit patience et frappa le mur.
« Fait chier ! s'exclama-t-il. »
Lorsqu'il prononça ses mots, un éclat de lumière attira son attention. Il s'agissait d'un énième cadre où il se contenta de poser la paume de sa main après avoir fait rouler ses yeux dans ses orbites. Automatiquement, le volet roulant se releva dans un bruit singulier qui fit sursauter Ralph et la chambre, sa chambre, fut enfin éclairé à la lumière du jour.
Sa chambre n'était pas vraiment décorée. Il y avait simplement un lit avec un cadre en métal, un vieux bureau qui avait pas mal vécu, tout comme la chaise qui se trouvait devant, une petite armoire qui ne fermait plus et une autre pièce, plus petite, qui donnait sur une salle de bain. Il n'y avait aucune décoration murale, et seule une ampoule pendait du plafond, retenue par un fil électrique.
Le vampire en fit rapidement le tour avant de remarquer un détail supplémentaire sur le panneau mural. Après quelques secondes d'hésitation, Ralph finit par appuyer délicatement dessus, et une liste de dates s'afficha. Il fronça les yeux avant de remarquer qu'il y en avait beaucoup, et il chercha des yeux une année qui pourrait lui paraître familière.
« 1840 »
Son doigt flotta au-dessus de la date avant qu'il ne se décide à appuyer. Immédiatement, la luminosité de la pièce changea de tout au tout. Elle passa d'un blanc froid à une teinte jaune chaleureuse, les murs blancs se changèrent et prirent une teinte crème. Le lit en métal sembla se changer en bois, la tête de lit fut remplacée par une plus grande et finement sculptée. Le bureau et la chaise ne changèrent pas plus que cela, en revanche l'armoire sembla devenir du bois, et après avoir passé rapidement la tête dans la petite salle de bain, il se redit compte que la baignoire était désormais une baignoire qui se rapprochait plus de ce qu'il avait connu... en 1840.
Ralph observa l'ensemble de la pièce d'un regard éteint, avant d'avoir un fin sourire sur son visage. Il finit par s'allonger sur le lit. Après toutes ces années, il se sentait un peu soulagé de faire face à un décor qui lui était connu.
Il ferma les yeux, pensant s'accorder quelques minutes de sérénité.
Et quelqu'un frappa à la porte. Ralph fronça les sourcils.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro