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Nérina atterrit violement sur le pont, projetée par la force des vagues et la corde qu'elle cramponnait. Mais ce qu'elle sentit fut la brulure à sa main plutôt que la planche de bois à laquelle elle cogna son dos. Elle grimaça. Rapidement, une poignée de main l'aidèrent à se relever.
- Vous allez bien ? Leur posa Gibbs.
Automatiquement, la jeune femme chercha du regard Thomas et Lowen. Elle fut soulagée de les trouver tous deux à bord, en compagnie du capitaine Jack Sparrow. Ce dernier marmonnait quelque chose entre ses dents mais elle ne s'en préoccupa pas. Elle se retourna et observa rapidement le pont. Là, elle le trouva, toujours allongé par terre. Elle s'avança vers lui. À peine fut-elle à quelques mètres, qu'elle reçut un sourire de sa part.
- Je vais bien...la rassura-t-il d'une faible voix.
Le visage d'Henri était pâle, ses vêtements inondés de son sang mais il respirait. C'était le principal.
- J'en suis ravie ! Je n'aurai pas aimé l'expliquer à votre père.
- C'est plus sa mère qu'il faut craindre ! Précisa Jack en arrivant derrière elle.
Henri roula des yeux tandis qu'il serra la main de son bon vieux capitaine. Ce dernier l'aida à se relever avant de demander à l'équipage ce qu'il s'était passé en leur absence. Absence qui n'avait durée qu'une dizaine de minutes apparemment.
- Le temps s'est suspendu ! Commença Ragetti. C'était étrange, c'était comme si on avait conscience d'être bloqués. Puis certains d'entre nous ont comme...repris vie.
- Le pauvre Turner était comme figé alors qu'on revivait. On s'est occupé de sa blessure avant qu'il ne reprenne connaissance.
Le sourire de Nérina s'élargit. Elle enlaça tour à tour les deux pirates en les félicitant. Ce qu'elle ne remarqua pas, ce fut leur air benêt, et fier. Jack ordonna de se remettre au travail et de quitter l'endroit. Le navire de Losax, dépourvu de capitaine et d'ordres, semblait se préparer lui aussi à faire voile. Profitant d'une certaine « normalité » sur le navire, chacun reprit les taches qu'il connaissait et pratiquait. Lowen reprit sa place sur la grand-voile, Jack aux commandes et Thomas commença le long et fastidieux, mais nécessaire, travail d'inventaire. Ils n'avaient pas encore parlé de destination, mais qu'importait. Avant de trouver une terre, il leur faudrait rationner. Nérina, quant à elle, aida Henri à gagner la cabine afin de se reposer et soigner sa blessure. Une fois allongé, ce dernier la questionna sur ce qu'il s'était passé en bas.
- Courageux Lowen, sourit Henri. J'aurai agi pareil si je ne connaissais Jack que depuis le temps qu'il le connait. Quant à Thomas...c'est normal qu'il ait voulu donner le sablier, ajouta-t-il en appuyant son regard.
- Je sais, avoua-t-elle, non sans se sentir rougir.
- Ton père aurait été fier de toi, Nérina.
Ces paroles touchèrent la jeune femme qui ne put que sourire et acquiescer. Il était vrai qu'elle n'avait pas encore eu le temps de songer à son père. Qu'aurait-il penser d'elle ? Lui en aurait-il voulu d'avoir laissé filer le sablier pour lequel il était mort ? Elle avait beau essayer de voir le négatif, tout ce qu'elle ressentit c'était une fierté et un sentiment d'accomplissement qui lui était agréable de ressentir.
⁂
La nuit était rapidement tombée. Tous étaient épuisés par ces derniers jours et n'aspiraient qu'à dormir. Jack avait rejoint ses hommes dans la soute, ce qui faisait que Nérina avait, pour la première fois, de l'intimité sur le navire. Cette dernière tressait ses longs cheveux roux lorsqu'on toqua. La porte s'ouvrit alors sur Thomas.
- Je ne te dérange pas ?
- Non, entre.
Le brun ferma la porte derrière lui et se massa la nuque, ne sachant visiblement pas quoi dire. Nérina le regarda, à la fois amusée et impatiente de connaître la raison de sa venue lorsqu'ils avaient de dîner ensemble.
- Je voulais juste...m'excuser pour le sablier. Je...j'aurai du...
- J'aurai fait pareil à ta place, l'interrompit-elle.
- Vraiment ? Tu lui aurais donné ?
Nérina se leva et se plaça devant lui. Elle le regarda dans les yeux et le sentit s'adoucir. Ses doigts frôlèrent les siens.
- Sans hésiter.
Le jeune Lear se sentit soulagé. Un sourire idiot se dessina sur son visage. Il se racla la gorge, reprenant un peu de dignité et d'assurance. Il acquiesça mais ne put résister à la tentation. Il posa sa main sur sa joue qu'il caressa de son pouce avant de se pencher vers elle pour l'embrasser. Seulement, et alors que leurs lèvres allaient se rencontrer, la porte de la cabine s'ouvrit sur un Lowen terriblement gêné de les interrompre. Il s'excusa et voulut sortir mais Thomas le devança. Une fois sorti, Lowen se tourna vers sa cousine, un air entendu.
- Quoi ? Posa-t-elle innocemment.
- Oh mais rien. C'est un brave homme, j'approuve !
Nérina leva les yeux au ciel et se rassit sur le bord du lit. Elle remarqua alors le sac que son cousin tenait en main. Ce dernier suivit son regard et s'assit sur la chaise en face d'elle. Il sortit alors le Sablier de Chronos. Les yeux de sa cousine s'arrondirent.
- Tu l'as pris ?
- Je... m'y suis accroché, répondit Lowen qui n'avait toujours pas résolu ce mystère.
- Qu'est-ce-qu'on en fait ? Posa-t-elle immédiatement.
Posté sur les genoux du jeune Gilbert, il avait l'air d'être objet banal, sans grand intérêt. Totalement différent de lorsqu'il fut posé avec la statue.
- On ne peut pas le laisser entre les mains de quiconque. Ni les nôtres... tu as vu ce que cela à fait à Losax ?
- Il s'est trompé de sens.
- Je ne pense pas, Nérina...
Lowen avait raison. Ce n'était pas possible que cela fut pour ça. Elle ne se l'expliquait pas mais elle avait eu le temps d'y réfléchir et d'y songer. Losax connaissait le sablier, il savait comment l'employer. Il n'aurait pas pu se tromper bêtement de sens. Ou peut-être que si ? Elle frissonna d'imaginer une fin si stupide.
- Rentrons juste à la maison...finit par dire Lowen.
- On aura fait tout ça pour rien ?
- Pas pour rien.
Lowen fit un signe de tête en direction de la chaine de Thomas posée sur la table en bois à côté du lit.
- Et puis, ça nous a bien prouvé qu'on avait aucune emprise sur le temps. Quoiqu'on fasse, le temps passera toujours. Avec ou sans le sablier.
- Depuis quand es-tu devenu si sage ? Lui posa-t-elle en lui ébouriffant les cheveux.
- Il en faut bien un dans la famille au moins !
Sur ce, son cousin se leva, en même temps qu'elle et l'étreignit dans ses bras. Tous deux sortirent alors de la cabine et se dirigèrent vers le pont supérieur qui était désert. Nérina échangea un dernier regard avec Lowen avant de tendre le sablier vers l'eau. Là, elle le jeta. L'océan le reçu et une faible lumière rougeâtre se jeta vers le ciel avant de disparaitre. Le Sablier de Chronos avait retrouvé sa place.
☽│☾
Le Sablier a retrouvé sa place.
On approche de la fin, le sentez-vous? Après tant d'aventures et de chapitre, ça me fait quelque chose tout de même!
Ps: bon courage pour le confinement/pas confinement en France. Je vous avoue que j'ai pas tout suivis, déjà que dans mon pays, c'est pas clair ^^
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