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Le Maître du Château - partie 9

Le maître d'Isorra est plutôt farouche comparé aux autres habitants que la fillette a rencontré jusque là. Il aurait pourtant un visage aimable sans son attitude étrange, menton dressé fièrement et regard fuyant, comme un noble qui serait mis face à quelque chose de perturbant qu'il refuserait à tout prix de voir. Sauf qu'en face de lui, il n'y a que Yena, plutôt intriguée par son manège.

Faril Imieu n'est pas un méchant homme et il accepte volontiers d'engager "Yenon" le temps qu'elle reprenne des forces. Seulement voilà, il faut bien vite qu'elle reparte, pas question de la garder tout l'hiver. Emmia Imieu, sa femme, est d'accord avec lui. Elle paraît épuisée, fanée avant l'âge, comme quelqu'un qui vivrait en permanence auprès de son pire ennemi et qui relâcherait sa tension dès que celui-ci n'est plus en vue.

Difficile de dire pourquoi cette image vient à l'esprit de Yena. Les deux maîtres des lieux ont une attitude étrange et ne paraissent pas aussi satisfaits de leur vie qu'Isorra la servante ou que les travailleurs du Château. Ils ont un enfant de dix ans, Yaril, une véritable peste pourrie gâtée que personne n'ose mettre au travail, et qui passe ses journées désœuvré. Apparemment, ses parents comptent sur Yenon pour l'occuper le temps qu'on lui trouve une besogne à sa mesure.

L'enfant n'a pas l'air ravi par cette idée, il lui lance un regard hostile avant de lui tirer la langue, l'air de dire : je ne te connais pas et je te déteste. Elle n'est pas douée pour se faire des amis de son âge, surtout quand ils sont d'emblée hostiles, et préfère l'ignorer. Pour le moment, elle se demande surtout si il y a moyen de tirer les vers du nez des maîtres qui ont l'air si peu satisfaits de leur sort. Pourquoi pas ?

C'est au moment où elle va se lancer qu'un berger voisin entre en trombe dans la maison. Faril sort aussitôt avec lui pour tenir une conversation mystérieuse, ce qui intéresse grandement la fillette qui se demande comment se rapprocher d'eux discrètement. Emmia et Isorra partent pour une mystérieuse tâche, tout en rappelant aux enfants qu'ils n'ont qu'à jouer ensembles jusqu'à l'heure du dîner.

Comme si ça tentait le moins du monde l'un des deux. Au moins Yaril trouve un moyen de s'amuser : il lui explique à quel point son père est riche, à quel point lui Yaril est chanceux et couvert de cadeaux, et à quel point Yena est pitoyablement pauvre. Perdue dans ses plans, elle l'ignore toujours, aussi il passe à l'attaque et la traite de tous les noms dans l'espoir d'enfin l'énerver. Il faut qu'elle se débarrasse de ce pot de colle... ou qu'elle l'utilise.

« Hé Yaril, tu sais que j'ai des poux ?

– Beurk ! T'es dégoûtant ! C'est ignoble !

– Tu es sûr que tu ne veux pas voir ? »

Faisant mine d'attraper quelque chose dans ses cheveux, elle le menace ensuite de le toucher avec. Poussant un hurlement, l'autre s'enfuit. Il ne reste plus à la fillette qu'à le poursuivre un peu, puis à le laisser hurler tout seul et à se glisser discrètement près de Faril – en espérant que la discussion ne soit pas encore terminée. Heureusement, elle arrive juste à temps pour lui entendre dire que tous les bergers de la plaine livreront leurs bêtes ce soir au château : une occasion magnifique si elle sait la saisir !

Et quand on lui demande d'aller faire une course parfaitement inutile dans la direction opposée à celle du Château, elle ne peut que bénir les Sept-Esprits décidément bienveillants aux écuyères dans le besoin.



Le chevalier Godoire a réussi à rassembler la plupart des hommes du village des collines. Ils paraissent hébétés ou sourdement hostiles, mais aucun ne montre de violence ni la moindre tentation de le dépouiller, ce qu'il prend pour un signe très encourageant.

Il sait que ce qu'il va dire et la façon dont il va le dire seront déterminants dans les prochaines minutes, et ce n'est pas de la peur qu'il ressent mais une légère pression du poids de ses responsabilités. Il commence d'une voix forte et assurée, laissant parfois transparaître une pointe de colère contre leur ennemi commun :

« Prisonniers ! Écoutez-moi ! Je suis le chevalier Godoire et je suis ici pour délivrer votre autonomat du géant qui s'y engraisse ! Aidez-moi et je vaincrais ce monstre !

En face, les hommes ne réagissent pas... en apparence du moins. L'espoir leur est devenu une torture et ils le refusent autant qu'ils peuvent. Sauf qu'on ne peut jamais totalement renoncer à espérer. Un homme large d'épaule, qui a dû être très costaud avant que le manque de nourriture ne fasse fondre ses muscles, intervient d'une voix grave :

– Vous aider ? En nous faisant dévorer pour que vous puissiez vous enfuir ?

Godoire a du mal à cacher la fureur qu'il ressent. Jamais il n'a été aussi insulté de toute sa vie pourtant riche en humiliations. Et ce n'est pas lui qu'on insulte, c'est toute la chevalerie et ses principes les plus sacrés.

Certains de ses interlocuteurs ne l'ont pas oublié, à voir la façon dont ils regardent les deux hommes, comme s'ils s'attendaient à ce qu'ils en viennent aux mains. Ce qui, pour Godoire, est une perte de temps. Il se défend :

– Mon rôle est de servir et de protéger le peuple du Royaume des Sept-Esprits, dont vous faites partis ! Et vous délivrer est une priorité !

Cette fois, les hommes rient. Un rire sombre et menaçant, un rire de damnés, un rire qui indique qu'ils savent qu'être sauvés, ça ne peut arriver qu'aux autres.

– J'ai besoin de votre aide pour trouver le point faible du géant. Comment le faire sortir du Château, quel genre de piège le tuerai ? J'ai besoin que vous me disiez tout ce que vous savez ! Je... »

Les hommes repartent sans lui faire l'aumône d'un regard supplémentaire. Il n'a pas réussi à faire naître l'espoir. Il a échoué. Jamais il n'aurait dû avouer qu'il ne sait pas encore comment réussir ! Comme si il ne savait pas, depuis tout ce temps, que pour être suivi peu importe d'avoir tort ou raison, l'essentiel c'est d'être catégorique.

Il a besoin de renseignements, et ça au moins il sait comment les trouver. Il est temps d'utiliser les mots magiques : « J'ai un plan. »

L'espoir est une drogue dont personne ne peut se passer bien longtemps. Certains – pas tous, mais même ceux qui s'éloignent se trouvent une tâche à faire à portée d'oreille – s'arrêtent et écoutent.

« Comme vous l'avez remarqué, j'ai besoin de renseignements pour agir. Je vais donc aller en chercher là où ils sont. J'ignore comment tuer le géant mais je suis un chevalier, et les chevaliers savent se battre contre les humains. Faites-moi confiance pour ça.

Un homme voûté, presque rabougris, lui demande :

– Vous voulez aller au Château ? Tout seul ?

– Non, pas sans savoir ce qui m'attends. Mais Sairin et tous ses hommes doivent être à ma poursuite à l'heure qu'il est. Il ne rêve que de me battre définitivement. Ce sera facile de le piéger.

– C'est impossible. »

Autour du chevalier, tout le monde paraît du même avis. Seuls leurs yeux démentent leurs voix calmes et résignées. Ici et là s'est allumée une petite étincelle de folie. Un grain d'espoir. Godoire est soulagé : si il réussit son pari, ils seront tous prêts à se battre à ses cotés. Et il risque d'en avoir besoin.




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