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Le Maître du Château - partie 7

Pendant ce temps, Yena a de plus en plus de mal à avancer dans la rivière. Se jugeant assez loin, elle elle décide de remonter sur la berge près d'un arbre, afin que personne ne puisse distinguer sa silhouette depuis le château. C'est une précaution sans doute inutile, mais penser à laisser le moins de traces possibles l'empêche de penser à messire Godoire, au froid sur ses vêtements trempés et aux mystères planant sur cette forteresse.

Elle arrive rapidement en vu d'une ferme, ou plutôt d'une maison d'éleveurs : elle ne voit là aucune trace de culture. Elle réfléchit à ce qu'il faudrait dire à ces gens pour qu'ils lui ouvrent leur porte et surtout qu'ils l'installent près d'un bon feu. En pleine nuit, alors que tout est éteint chez eux, ça paraît très compromis. Mais il doit faire bon dans la bergerie...

Elle repère la bonne porte à l'odeur et l'ouvre – personne n'a jugé bon de mettre une barre et encore moins un verrou. Elle se glisse à l'intérieur sans réveiller les bêtes et cherche à tâtons une poignée de foin dans les râteliers... en vain : même si il commence à faire frais, c'est encore la belle saison, et les moutons mangent au pâturage. Mais les réserves de foin ne doivent pas être loin, au-dessus d'eux même, si cette bergerie ressemble à toutes les bergeries...

Yena commence à éternuer et à grelotter, et ça c'est mauvais. Mais elle trouve sans trop de mal l'échelle qui mène à l'étage, enlève ses vêtements trempés et se sèche avec le foin. Puis elle enfile le pantalon sec qui était dans le sac, se fait un petit nid douillet dans l'herbe sèche et s'endors profondément. En bas, aucun mouton ne s'est réveillé.


Le jour se lève. Attachée à un arbre, l'ânesse se fait un devoir de braire assez fort pour remplacer un coq, histoire de rappeler à son maître l'importance de faire des repas régulièrement. En grimaçant, messire Godoire se lève. Évidemment, l'animal ne risque pas de trouver le moindre brin d'herbe ici.

Il pensait que le lieu était horrible à la lueur de la torche. En fait, à la lumière du soleil, le spectacle est encore bien pire : maintenant il voit les détails. L'endroit maudit est un gigantesque charnier où finissent de sécher des milliers d'os empilés. La viande des victimes a été partiellement dévorée : par endroit, il en reste encore des lambeaux accrochés aux os, qui ont pourri.

Le site existe depuis assez longtemps pour que les débris jaunâtre aient totalement recouvert le sol, dans ce petit recoin entre deux collines. Seuls deux arbres émergent, apparemment aussi morts et secs que tout ce qui se trouve dans le coin.

Au moins, ce ne sont pas des restes d'humains. On trouve à peu près toutes les espèces animales qui dépassent les cinq kilos, dont une très grande majorité de moutons. Mais il y a tout de même assez de chevaux pour mettre les bêtes du chevalier très mal à l'aise. En tant que chevalier, l'idée même qu'on dévore un cheval donne à messire Godoire des envies de meurtres. Quel que soit le monstre qui a fait ça, il le regrettera amèrement !

Mais pour le moment, il doit s'occuper en priorité de sa propre situation.

Il est évident que l'autonomat est hanté par une créature abominable, qui terrorise suffisamment la région pour que les gens réclament l'aide du Royaume sans passer par le prêtre des Sept-Esprits. Ils ont sans doute compris que Paccariet n'était pas fiable, pas plus que le maître du château. On a dû faire taire ceux qui avaient eut le malheur d'en parler autour d'eux...

Sur le trajet menant au Château, messire Godoire et Yena n'ont vu les gens que de loin, apparemment occupés à des activités rurales ordinaires. Est-ce que tout le monde est aussi misérable et désespéré que les trois hommes qu'il a croisé hier ? Ou est-ce que les habitants des riches plaines ont été achetés et sont soumis à l'influence du Château ? Les serviteurs que Yena a croisé au Château étaient gentils et accueillants, et ce n'était sans doute pas destiné à un écuyer maigrichon et aussi aimable qu'une porte fermée. Eux sont sans doute gagnants dans cette situation.

Une créature alliée du pouvoir, capable d'apporter richesse et puissance à ceux qui la servent, et de punir sévèrement ceux qui l'offensent... Messire Godoire serait tenté de suspecter un prince de la maison du Dragon, mais la tentative d'assassinat prouve bien que la chose craint les chevaliers. Ce qui laisse un certain nombre de suspects sur la liste. Démons, dragons, ogres, géants, griffons, pour ne citer que les plus célèbres monstres au solide appétit capable de manipuler les humains. Sans oublier les vampires et tous ceux ayant un rapport avec la magie, mais ils n'auraient pas laissé un tel charnier derrière eux. Ce qui est déjà un soulagement : ce sont des ennemis plutôt redoutables, et le chevalier se dit qu'il a déjà assez de problèmes sur les bras.

L'urgence, c'est d'échapper à ses poursuivants. Hélas, il ne voit pas de moyen sûr de se faire passer pour mort, une astuce aussi vieille qu'efficace qui lui a sauvé la vie plus d'une fois. Il pourrait rester ici, le temps de découvrir la créature qui dévore autant de bêtes. Ou il pourrait partir discrètement - en plein jour, il pense pouvoir brouiller suffisamment sa piste, même pour Sairin le veneur - mener son enquête, et si besoin est récupérer Yena et aller chercher du renfort. Mais ça serait une fuite à ses yeux, et il rejette cette solution en prétextant que sans doute personne ne se donnerait la peine de venir à son appel.

Pour le moment, il décide d'explorer ces collines, d'interroger tous ceux qui paraissent souffrir de la bête, et d'espionner les autres. Il lui manque encore bien trop d'informations pour agir.


Le bruit des moutons qui sortent réveille Yena qui préfère rester cachée, le temps de pouvoir sortir discrètement. Son expérience lui a appris que certaines personnes détestent qu'on s'introduise chez elles sans permission, même si ce n'est que pour profiter d'un peu de chaleur sans déranger personne.

Une fois les lieux redevenus silencieux, elle enfile sa chemise – encore humide, mais c'est supportable – et descend discrètement. Personne en vue, elle s'apprête à sortir de la bergerie quand une femme arrive, trop brusquement pour qu'elle ait le temps de se cacher. De toutes façons, mieux vaut ne pas agir de manière suspecte maintenant.

« Bonjour madame, dit Yena.

– Oh ! Tu m'as fait peur ! Mais qu'est-ce que tu fais ici toi ?

– Veuillez m'excuser. Je cherchais l'hôtesse de ces lieux, est-ce vous ?

– Ma foi non, c'est ma maîtresse. Je suis juste une servante ici.

La femme a environ vingt-cinq ans, elle a l'air forte mais n'est pas habillée en paysanne. En fait, si il y avait une ville dans les environs, elle ne dépareillerai pas parmi les hôtesses d'auberge les plus riches. Sa robe est en lin et elle porte plusieurs bijoux en or.

– Que lui veux-tu ?

– Je suis de passage dans le coin, et je cherche de l'ouvrage et un toit pour la nuit.

– Tiens donc ? Tu as quel âge ?

C'est un début prometteur de ne pas être traité de mendiant, et Yena espère bien pouvoir s'incruster assez discrètement pour trouver enfin ce qui ne va pas dans cet étrange autonomat.

– J'ai treize ans.

– Tu parles, tu en fais à peine huit !

– Je suis petit parce que je mange peu. J'ai beaucoup marché ces derniers temps.

– D'où viens-tu ?

– De Bricoud, j'y ai cueilli les pommes. A présent la saison est passée et je me cherche une place pour passer l'hiver au chaud.

– Peut-être que tu ne trouveras pas ça ici. Les gens ont plus de serviteurs que d'ouvrage, je le crains.

– Dans ce cas, je vais redescendre au sud et je passerai l'hiver en ville, à Méliard ou à Souffle, dans un orphelinat du Royaume.

– Tu es orphelin ? Mon pauvre chéri !

Yena se demande si il passe souvent des enfants seuls cherchant du travail alors qu'ils ont des parents pour s'occuper d'eux. Heureusement, dans le Royaume, aucun enfant ne meurt de faim... ce qui n'empêche pas certains de se mettre à l'ouvrage très tôt pour cela.

Normalement, il est interdit de leur faire faire quoi que ce soit qui leur fasse du mal. Concrètement, lorsqu'un parent dit qu'une certaine tâche est bonne pour son enfant, peu de monde dit le contraire, quelle que soit la vérité. Ce qui explique que la grande majorité des enfants vagabonds aient des parents bien vivants, et bien décidés à les retrouver.

– S'il vous plaît, insiste doucement Yena, pourriez-vous m'aider à trouver du travail pour quelques jours ? J'ai besoin de me nourrir.

– Suis-moi, je vais te donner du bon lait de brebis tout frais. Et une tranche de pain. Et du fromage, tu verras tu n'en as jamais mangé de meilleur ! »

Soulagée, Yena suit la servante, Isorra, jusqu'à la maison principale, où elle se fait servir un monstrueux petit déjeuner. Voilà des gens riches et accueillants ! Et tueurs de chevaliers... Mais Yena ne peut pas croire que les gueux comme Isorra, le garçon d'écurie et le personnel du Château aient quoi que soit à voir avec la tentative d'assassinat. Ils avaient tous l'air si sincèrement ravis de recevoir un véritable chevalier !



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