Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

La Tour - partie 2

Yena est prisonnière de son propre corps et ses ravisseurs jouent avec elle comme avec une poupée. La jeune fille ne perd pas son temps à maudire sa propre stupidité ni à s'inquiéter de ce qui pourrait arriver. Elle engrange la moindre information et reste sur le qui-vive, prête à saisir la plus minuscule chance de se tirer de ce guêpier.

Quand elle comprend enfin à qui elle a affaire, elle sait qu'au moins tous les espoirs sont permis : ce sont trois vouivres qui la tiennent, et à moins que ces femmes-serpent n'aient radicalement changé leurs habitudes alimentaires, Yena ne risque rien.

Les vouivres vivent dans les lacs et les rivières et ne montrent leur intelligence que dans leurs complexes rites magiques. Ceux-ci nécessitent toujours la participation (rarement volontaire) d'un humain mâle. En revanche, elles considèrent les femelles humaines comme leurs sœurs, et de nombreuses femmes ont pris l'habitude de leur offrir des cadeaux en échange de sortilèges - du moins elles en avaient l'habitude avant que toutes les vouivres ne soient chassées vers les Terres Sauvages.

Ces trois-ci poussent des feulement d'horreur en arrachant les vêtements de Yena de leurs griffes effilées et en constatant leur erreur. Immédiatement elles la libèrent du sortilège. Yena s'enfonce en tentant de se redresser dans la boue du marécage. Il y a bien longtemps que son maître ne l'a plus entraînée aux difficiles langues des Terres Sauvages et aucun chevalier n'a jamais su parler la langue d'une vouivre, mais elle décide de tenter sa chance en bas-parler, une langue que bien des créatures magiques connaissent :

« Salut à vous, vouivres du marais.

Les trois créatures hésitent. A présent qu'elles sont retournées au contact de l'eau, le bas de leur corps est redevenu un corps souple de serpent et leurs longues queues écailleuses battent l'eau nerveusement. Finalement la plus âgée des trois répond en bas-parler :

– Salut à toi, sœur vêtue en proie.

– Que faites-vous ici ? Il y a bien longtemps que la terre du Royaume des Sept-Esprits vous a été interdite. Et depuis quand les filles de l'eau traînent dans la fange des marais ?

– Nous avons été chassées ! piaille la vouivre la plus jeune dans un accent chuintant presque incompréhensible.

Son aînée la rappelle à l'ordre d'un claquement de queue rappelant celui d'un fouet. Les vouivres sont sauvages et elles ne suivent pas l'ordre du bien et du mal des humains et des Sept-Esprits. La vie et la mort n'ont pas pour elles la moindre importance tant qu'est assurée la survie de la race et que les plus jeunes boivent les souvenirs à même le sang des mourantes. La jeune vouivre montre ses dents pointues et ses yeux lumineux flamboient. Mais elle ne dit rien. Elle n'est pas encore assez grande pour défier l'aînée de son banc – un banc qui parait d'ailleurs fort maigre.

Yena hésite à poser davantage de questions. Pour l'heure, l'essentiel pour elle est de récupérer ses biens avant que la troisième vouivre n'ai finit de rendre son cheval fou de terreur : elle s'amuse à l'éclabousser de sa longue queue écailleuse. Quand à tenter de tuer des vouivres, elle ne s'y risquerait pas pour tout l'or du monde.

Si elle insiste, c'est finalement par peur de ce qui a bien pu réussir à chasser des vouivres au point qu'elles en aient été réduites à vivre dans un marécage : quoi que ce soit, ça doit être énorme, hostile et puissant.

– Qu'est-ce qui vous est arrivé ?

– Tais-toi et vas-t-en. A cause de toi nous sommes bredouilles. Nous devons repartir en chasse cette nuit.

– Sœur à la mémoire de sang, tu te souviens sans doute des présents que ma mère et ma grand-mère déposaient pour toi dans les temps anciens. En leur nom parle-moi de ce qui vous a chassé.

Yena ne sait pas grand-chose des activités de sa mère et ignore tout de celles de sa grand-mère, elle est née à Yella la ville-marchande bien loin des rives et des offrandes aux créatures magiques - à Yella celles-ci étaient plutôt enfermées dans des cages et vendues au marché aux esclaves. Mais les vouivres ne savent pas distinguer une humaine d'une autre et leur mémoire prodigieuse souffre d'énormes lacunes dans l'attribution des dates. Sa formulation fait mouche. Se souvenant de temps anciens plus heureux, l'aînée des vouivres soupire et se décide à prendre l'adolescente dans ses bras pour lui raconter son histoire à l'oreille, étroitement enlacées comme doivent se raconter toutes les histoires des créatures de l'eau.


La vouivre qui a vécu ce passé n'est plus que du sang dans les veines des autres vouivres et ses souvenirs sont mêlés à ceux d'une autre vouivre et d'une autre encore, ainsi par dizaines, tous ces souvenirs mêlés d'avoir été multiples nageant dans la même eau, rapportent le même sens : il y avait un temps où le monde était bon, la nourriture abondante et les proies crédules et faciles à capturer. En ce temps-là les cérémonies des vouivres capturaient les étoiles et renversaient le cours des torrents, elles régnaient en maîtresses des eaux et n'avaient pas de rivaux.

Puis les ennuis commencèrent et la magie se partagea le monde. La part des vouivres était plus petite, les règles plus nombreuses et plus cruelles, mais elles pouvaient faire ce qu'elles voulaient aux humains qui étaient des créatures faibles dont personne ne se souciaient. Elles ne s'en privaient pas.

Puis leurs souvenirs divergent. Les vouivres qui ont donné les souvenirs ont agit différemment des vouivres qui ont donné les autres souvenirs. Le mélange des sangs rend les buveuses malades, folles. Le problème vint des humaines. Si proches des vouivres. Certaines se lamentaient d'avoir perdu un enfant, un frère ou un époux. D'autres demandaient de l'aide pour se protéger des autres créatures magiques.

Et les vouivres, qui n'oubliaient jamais, n'aimaient pas ceux qui leur avaient volé une partie du monde. Elles aidèrent les humaines à se défendre et leur enseignèrent une part de leur magie. D'autres humains apprirent ailleurs d'autres tours. Le monde changea et les vouivres partagées entre les souvenirs de celles qui donnèrent et celles qui ne donnèrent pas ne firent pas attention au monde, occupées à préparer un grand sortilège qui les empêcherait de devenir folles.

Plus tard, bien plus tard, elles ne savent pas quand ni ne savent pourquoi, elles durent partir. Les humains avaient appris la magie et les chassaient, elles et les autres, dans les Terres Sauvages. Là-bas, la nourriture était mauvaise et des monstres se cachaient dans les profondeurs des eaux. Les vouivres apprirent à se battre et devinrent plus redoutables que jamais.

Jusqu'à la venue du prédateur. Celui qui les a chassé de leurs eaux et a tué tellement de leurs sœurs que les trois survivantes ne sont pas parvenues à boire leurs souvenirs avant qu'ils ne disparaissent.

La Tour.


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro