— Maître, je ne vous ai jamais vu de mauvaise humeur ! Dites-moi ce qui se passe.

Onix fixa Medhi. Il avait toujours été de bon conseil, jusqu'à présent.

— Je n'arrive pas à comprendre Itsangy et ça m'énerve. J'ai tout fait pour elle, je l'ai épousé et j'essaie de mon mieux de l'aider mais rien n'y fait. Je suis pourtant patient et gentil avec elle.

— Pourquoi voulez-vous à tout prix la comprendre ?

— Parce que...parce que je ressens le besoin de l'aider.

Medhi haussa un sourcil tellement haut, que cela donnait un côté étrange à son visage.

— L'aider ? Itsangy ? Et en quoi voulais vous l'aider ? Elle est suffisamment grande et respectée pour se débrouiller seule, croyez-moi.

— C'est étrange je ressens dans son comportement un appel à l'aide. Je sais vous devez me prendre pour un fou, mais son comportement n'est vraiment pas normal !

— Itsangy, n'est PAS normale, maître. Mais permettez-moi de vous donner un conseil ou plutôt un avis.

Onix hocha la tête, avide d'en savoir plus.

— Itsangy a toujours méprisé la gentillesse, considérant cela comme l'arme des faibles, alors mettez-vous à son niveau et arrêter d'être gentil avec elle. Comportez-vous en roi  du royaume de la nuit et non en tant qu'époux. Soyez plus dur avec elle, voir, cruel et vous verrez si cela a un impact sur elle. Trouvez sa faille et explorer là afin que vos relations s'améliorent. Et si vous désirez plus qu'un accord professionnel, rendez là jalouse. C'est une possessive née, rendez là dingue et elle finira peut-être par s'ouvrir à vous. Tentez aussi de comprendre le désaccord entre elle et le reste de son clan. Notamment envers Jade et Amos. Contrecarrer ses plans, rendez là vulnérable et ne la laissez pas vous maîtriser, c'est vous le roi, Onix, ne l'oubliez pas !

Les paroles de Medhi ragaillardi le roi.

— Vous avez raison, on part chez les nécromanciens !

— Hein ? lâcha spontanément Medhi avant de reprendre en se rendant compte de ce qu'il venait de dire : comment ça ? Nous avons rendez-vous que demain !

— Oui et Itsangy compte y aller malgré mon refus, alors nous allons y aller maintenant. Je veux échanger avec Lisandra sans ma femme bipolaire dans les pattes !

— Très bien maître, laissez-moi juste le temps de préparer la garde.

— Medhiiiii, arrêtez d'être surprotecteur !

— Il est hors de question d'aller chez la reine de la mort sans escorte...elle...Je ne veux pas mourir, moi !

Onix sourit.

— Je ne laisserai jamais faire ça Medhi. Il n'y a pas de désaccord entre les nécromanciens et nous.

— Elle a dit que la mort rodait! La mort rôde autour de qui ? Et si c'était autour de moi ? Ou autour de vous, maître.

Onix posa une main sur l'épaule de Medhi.

— Détendez-vous, on ira que tous les deux. J'ai confiance en vous alors ayez confiance en moi.

Medhi soupira avant d'acquiescer. Une demi-heure plus tard, ils étaient en route en direction du clan des nécromanciens. Ce clan se trouvait beaucoup plus près en distance que celui des sorciers. À peine un quart d'heure plus tard, Medhi se gara devant un bâtiment lugubre. Ils poussèrent le petit portillon et un homme...enfin plutôt un cadavre dont seul deux trous béant remplaçaient les yeux les accueillit sans parler. Onix agrippa anxieusement la chemise de Medhi, la peur au ventre.

— Hé ben alors mon roi, on a les pétoches ? Je croyais que nous devions venir ici qu'à deux ? se moqua Medhi.

— Ce n'est pas drôle ! Il... Il n'a pas d'œil, bordel !

Avant que Medhi ne commente la véracité des faits, Lisandra fit son apparition.

— Je me demandais pourquoi Jacob ne revenais pas, lâcha-t-elle tout naturellement, comme si c'était normal de se faire accueillir par un mort sans yeux.  Mais je ne vous attendez que demain, très cher.

— Cette...chose à un prénom ? lâcha d'emblée Onix en grimaçant.

Lisandra sourit joyeusement.

— Jacob, arrête d'enlever tes yeux, veux-tu ? Tu fais peur à nos invités.

Le dénommé Jacob plongea les mains dans ses poches et en retira deux globes oculaires sanguinolents. Onix agrippa plus fermement Medhi en retenant un hoquet de terreur. Medhi passa un bras ferme autour de la taille d'Onix pour le rassurer. Tout en prenant plaisir à rassurer son roi. Jacob remit en place ses globes oculaires avec un bruit de succion dégoûtant. Lisandra était morte de rire devant la crise de panique d'Onix.

— Ne vous en fait pas, je ne le laisserai pas vous faire de mal, votre Majesté. Il est sous mon contrôle absolu.  

Onix finit par reprendre contenance et se dégagea habillement de l'étreinte de Medhi. Il voulait conserver le peu de dignité qu'il lui restait tout en gardant un œil inquiet sur Jacob.

— Rassurez-moi, il n'y a pas d'autres... Jacob à l'intérieur, si ? demanda Onix, la voix virant à l'hystérie. 

Elle sourit.

— Jacob est un mort de compagnie inoffensif. N'ayez pas peur, il est très serviable et poli. De pars ses manières je présume qu'il a servi dans son temps de vie de riches familles, voir peut être des monarques. Quand ils sont ré-animés, ils perdent l'usage de la parole, donc je ne saurais jamais vraiment, informa Lisandra avant de les inviter à entrer.

Onix fixa Medhi pour l'inciter à passer devant et celui-ci ne put s'empêcher de glousser. Contrairement à l'extérieur, l'intérieur de l'immense maison de la reine de la mort était très moderne et luxueuse. Elle les invita à s'asseoir sur un immense canapé d'angle en cuir blanc et très confortable.

— Pourquoi avoir avancé votre entrevue, votre Majesté ? demanda-t-elle en fixant Onix de son regard perçant.

Onix n'était vraiment pas à l'aise chez les nécromanciens, et quand un autre mort s'avança vers eux, un plateau avec une carafe de jus de fruit à la main, il se recula du plus possible dans le canapé. Lisandra se leva, remercia le mort en lui prenant le plateau des mains et lui fit signe de partir. Elle servit elle-même un verre de jus à ses invités devant la panique d'Onix.

— Votre Majesté, n'ayez pas peur. Je ne vous veux aucun mal et mes morts de compagnies non plus. Je m'étonne que votre...femme ne soit pas présente également.

— J'ai avancé la rencontre justement pour pouvoir vous parlez seule à seul. Que signifiez votre mise en garde lors du mariage ?

Elle le fixa intensément avant de répondre :