Onix se rapprocha d'elle et se colla à son dos tout en déposant un baiser sur la nuque de sa femme. Il s'empara des deux mains d'Itsangy et fit quelques infimes mouvements provoquant de grosses secousses sur l'eau, comme si elle était en train de bouillir.

— Entre en communion avec l'élément, murmura-t-il à son oreille sans lui lâcher les mains.

— Et comment je suis sensé faire ça ? demanda-t-elle sceptique.

— Chut, commence par te taire.

Il entraîna les poignets d'Itsangy jusqu'au contact de l'eau avant de faire remonter ses doigts le long des bras de sa belle ce qui lui provoqua de légers frissons. Onix plaça sa paume dégoulinante au centre de la poitrine d'Itsangy.

— Ce n'est pas juste de l'eau. Ressens-la, comprends-là, dompte-là ! Tu arrives à maîtriser l'air parce qu'elle fait partie de toi au plus profond de toi. Pour l'eau c'est pareil. Ferme tes yeux et fais corps avec l'eau.

Il murmurait toujours à son oreille, rendant ce moment très intimiste. Celle-ci s'exécuta et ferma les yeux. Onix exerça une pression sur le bassin d'Itsangy pour la forcer à s'agenouiller au bord de la fontaine. Elle se laissa guider par son mari et obtempéra. Celui-ci s'était agenouillé juste derrière elle, toujours en contact étroit avec sa femme.

— Même l'eau à une fragrance, perçois-là. Ressent ensuite toutes les vibrations alentours même infimes. Ce sont ses vibrations qui agiront comme levier pour faire léviter et contrôler l'eau. Vide ton esprit, fais corps avec la nature et ressent sa puissance t'envahir.

Rien ne se produisit. Onix ramena une main sur la bouche d'Itsangy.

— Ralentis ton rythme cardiaque ou tu n'arriveras pas à ressentir les vibrations alentours. Ne pense à rien d'autre qu'à l'eau de cette fontaine, visualise là dans tes pensées, touche là s'il le faut, mais tu dois la ressentir comme une entité à part entière. Concentre-toi. Il ne doit y avoir que l'eau et toi. Occulte même ma présence.

Itsangy se concentra pour appliquer tous les conseils d'Onix et au bout d'un quart d'heure de vaines tentatives elle réussit non pas à faire léviter l'eau comme Onix mais à créer une petite vague qui s'échoua sur le bord de la fontaine en les éclaboussant. Elle était tellement contente qu'elle se retourna vers Onix et le serra si brusquement dans ses bras que mari et femme se retrouvèrent allongés l'un contre l'autre au sol.

— J'ai réussi ! souffla-t-elle, guillerette.

Onix sourit.

— Avec de l'entrainement tu vas réussir, en effet.

Il la bascula sous lui et se positionna à califourchon au-dessus d'elle avant de l'embrasser. Elle ne le repoussa pas, tant elle lui était reconnaissante et au contraire resserra leur étreinte au plus grand plaisir d'Onix. Les mains d'Itsangy descendirent délicatement sur le torse d'Onix qui gronda d'excitation.

— J'ai tellement envie de toi, mon amour, murmura Onix en remontant délicatement ses doigts le long des cuisses d'Itsangy.

— Calmes tes ardeurs Onix. Je te suis très reconnaissante pour cette leçon et accepte d'être ta cavalière pour ton bal mais on ne couchera pas ensemble, mon mignon.

— Tu me fais trop d'effet, comment veux-tu que je calme mes ardeurs ?

Il fit remonter ses mains sur la poitrine d'Itsangy en lui malaxant délicatement les seins. Elle le rebascula sous elle.

— Arrête de me tripoter, gros forceur !

Il éclata de rire et se redressa en s'asseyant tout en ramenant Itsangy sur ses genoux.

— Je t'aime, lâcha-t-il en la fixant droit dans les yeux.

— Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu te montres adorable à me dire des choses gentilles et à me dire que c'est moi que t'aime alors que tu peux me tromper sans problème ?

Onix soupira.

— Combien de fois je devrais te présenter mes excuses ? Tu sais que je regrette profondément mon acte et malheureusement rien de ce que je pourrai te dire ne rattrapera ce dérapage. Il faut qu'on avance, Itsangy. Si je te dis que je t'aime c'est parce que c'est vrai. Quand je t'ai rencontré, je ne pensais pas m'amouracher d'une fille comme toi, et à vrai dire tu me faisais flipper mais va savoir pourquoi, je suis devenu dingue de toi, malgré tout tes sombres secrets, je t'aime.

— Peu importe les secrets que je cache, tu m'aimeras toujours ? demanda-t-elle en arrachant une brindille d'herbe du sol.

— Je te fais la promesse que peu importe ce que tu caches, je t'aimerais toujours comme un fou.

— Jure le moi, Onix.

Celui-ci fronça les sourcils.

— C'est si grave que ça pour que tu aies peur de ma réaction à ce point ?

Elle hocha la tête de haut en bas sans le regarder.

— Promets-moi juste, que tu prendras le temps de comprendre les choses avant de me juger.

— Mon amour, je me fou de ce que tu as pu faire dans ton passé. Je sais qui tu es à l'heure d'aujourd'hui et ça me suffit. Et si ça peut te rassurer je te promets que je prendrai le temps de te comprendre quand tu seras prête à t'ouvrir un peu plus à moi. Je ne te jugerai pas, Itsangy.

Elle l'embrassa délicatement en effleurant lentement ses lèvres avant d'emprisonner la lèvre supérieure d'Onix entre ses dents. Il grimaça et elle sourit en se reculant.

— Arrête de m'allumer comme ça, j'ai l'impression d'être un obsédé quand je suis près de toi. Je suis toujours excité quand je te vois.

Elle sourit et se releva du sol agilement. Elle retourna près de la fontaine afin de s'entraîner avec les conseils de son mari. Elle mit plus de cinq minutes à réussir de nouveau à faire une petite vague. Onix l'observait faire silencieux et à mesure que les minutes défilèrent la vague s'intensifiait. Les paroles de Lisandra lui revinrent subitement en mémoire comme un coup de fouet : « Elle ne cherche que la puissance, votre Majesté et le jour où elle aura puisée en vous suffisamment de votre force et de votre talent pour contrôler la terre et l'eau elle sera la plus puissante créature du royaume de la nuit. Vous êtes son seul moyen d'arriver à ses fins car vous seul savez contrôler les quatre éléments. »