La tour dorée
Charles penché sur le lit, regardait sa femme dormir paisiblement. Cela faisait des semaines qu'il ne l'avait pas vu dormir sans cauchemar.
Chaque jour qui passait était une épreuve. La santé de Diana était réellement précaire malgré tous les soins apportés.
Tout était de la faute d'un omniscient. Ce peuple était supposé disparu depuis deux mille ans. Mais l'un d'entre eux était venu en Istal voilà dix ans de cela. Ce peuple, gardien du savoir et capable de télépathie avait été banni du royaume avant même l'instauration de la dynastie actuelle. Charles trembla de peur en pensant à leurs terribles pouvoirs.
Cet homme, Nicolas, avait pénétré dans la capitale sans mal. Il était semblable aux gens du peuple et les soldats ne se méfièrent pas. Il distilla sa connaissance à qui voulait bien l'écouter. Racontant sur la place publique qu'à une époque les peuples étaient libres et égaux.
Devant le temple dIstalis, il déclara un beau matin qu'un peuple, celui des omniadominus, avait asservi les huit autres peuples par la force il y a deux mille ans sous linfluence de Marcus, létranger latin. Depuis larrivée de Nicolas, le peuple d'Istal grondait. Cet homme avait été arrêté et emprisonné mais les inférieurs n'ont pas oublié son existence.
Mais le Royaume actuel avait du bon. Il n'y avait pas neuf peuples mais un seul, le peuple d'Istal. Un peuple et quatre strates sociales. La famille royale, celle des omniadominus constituait le haut de la hiérarchie. Puis venait la noblesse composée des imperium et des maleficis. Ensuite venait le peuple: les nympas, les omniamutatis et les homineanimalis qui réclamaient l'égalité depuis la venue de l'omniscient. Et enfin les Giants et les pusillis qui n'étaient même pas considéraient comme des hommes servaient le pays à la hauteur de leur rang. Le roi était de ceux qui ne doutait pas des bienfaits de la monarchie et de la domination des uns sur les autres.
Pour les siens ce monde d'ordre était parfait. Malgré tout son savoir, l'omniscient avait oublié que dans les cours dhistoire dictés par les monarques, les peuples ont toujours été belligérants et ennemis. Depuis l'instauration de la monarchie, ce problème n'existait plus. Les omniadominus avaient toujours veillé à la bonne entente entre les peuples. Il est bien vrai quun tyran qui veut durer veille sur ses sujets tout en les exploitant. Ce parasitisme caché était de ses relations si fragile quil suffisait de quelques savoirs distillés pour ceux qui étaient en bas décidèrent de renverser la pyramide.
Il fallu un homme accompagné de vielles légendes pour faire basculer un équilibre. Ces derniers temps la situation empirait. La violence devenait monnaie courante.
Un animalis avait même eu le culot de s'en prendre à la reine Diana. Ce fou avait déboulé lors d'une ballade en ville de celle-ci et l'avait violemment poignardée. C'est pour cela qu'elle avait quitté le palais royal il y a un mois. Sa blessure était guérie sans que son état s'améliore. Elle devait accoucher dans quelques jours et les médecins étaient inquiets. Charles grimaça en repensant à cette journée. Ses poids serrèrent les draps blancs, sa mâchoire se crispa. Sur la table de chevet, la flamme vacilla pendant que la bougie sélevait dans les airs. Quand le roi réalisa quil ne contrôlait plus son pouvoir lobjet retomba bruyamment. La reine grogna dans son sommeil en entendant le son. Lhomme se retourna vers sa femme et continua à laisser ses pensées vagabondaient.
C'était sa troisième grossesse et les deux premières s'étaient très mal déroulées. Elle avait frôlé la mort et les deux petits n'avaient pas fêté leur un an. C'était certainement la dernière chance qu'ils avaient pour avoir un enfant. Il espérait de voir naître et grandir son fils. Il savait bien que sil navait pas dhéritier son frère cadet voulant sa place serai ravir de nommer son propre fils roi. Charles ne donnait pas cher de sa vie. Paranoïaque et en péril, il devait faire face chaque jours à de nombreuses menaces.
Le soleil se levait doucement et éclairait son visage pâle. Elle ouvrit ses yeux bleus et se tourna vers lui en souriant.
-Comment te sens tu ma chérie ? Demanda Charles
- Reposée. J'ai enfin réussi à dormir toute une nuit.
-Anne a toujours réussi à te faire dormir paisiblement. Murmura-t-il soulagé.
-Elle me racontait les histoires d'antan, avant le royaume. J'espère pouvoir les raconter à notre enfant. Chuchota la reine encore endormie.
- Ne t'inquiète pas, ce temps là arrivera bien assez tôt. Grogna le roi.
- Tu ne veux pas le voir grandir? sinquiéta la future mère.
- Si, mais dans quelques années tu regretteras le temps pendant lequel il était enfant, lui répondit son époux. Profitons de son enfance, de ce bébé tant qu'il en est un. Les enfants grandissent bien assez vite, il faut profiter de chaque instant qu'ils nous offre.
- Oui tu as raison. En espérant qu'il grandisse dans le calme et non dans ce climat de tensions constantes, reprocha-t-elle.
- La situation va s'arranger. On est en train de traquer les rebelles. Bientôt tout ceci ne sera qu'un lointain souvenir, lui promit-il avec conviction. Un bruit de porte se fit entendre et un soldat prit la parole.
-Majesté ! Un homme souhaite vous voir, sécria le garde.
- Qui est-ce ? Demanda le roi.
- Un soldat de la cour, expliqua-t-il sans aucune émotion.
-J'arrive. Amenez le dans la salle du trône, ordonna-t-il, se tourna vers Diana il ajouta dans un ton plein dhypocrisie à peine feinte, Désolé ma belle mais le devoir m'appelle.
- Reviens vite me voir, ordonna-t-elle mépris.
Le roi sorti de la chambre royale et se dirigea vers la salle du trône. Devant une dizaine de garde, il marcha avec prestance jusquà sa place. Assis dans son trône dor et de diamants, il ordonna quon fasse entrer limportun.
- J'ai localisé le chef rebelle, murmura lhomme après les formules dusage.
- Comment avait vous pu faire une chose pareille alors que la garde royale échoue depuis 10 ans ? sétonna sa majesté.
- Je le connais depuis mon enfance, expliqua-t-il doucement, Sans le savoir j'ai grandi en sa compagnie.
-Qui est-ce ? sécria Charles impatient.
-Mon frère, répondit le soldat sèchement.
-Et vous dénoncer votre frère sans scrupules ! sénerva le souverain à faire frémir la salle entière.
- Le royaume passe avant tout, récita Jean avec lassurance dune leçon bien apprise. Et puis c'est certes mon frère mais c'est avant tout un traître, tentait-il de se convaincre.
- Savez-vous où il est ? Demanda Charles, surpris et septique. 10000 sesterces de récompenses cela engendre bien des tromperies.
- Oui. A Montis, dans un petit village au pied des montagnes, affirma Jean.
-Savez vous cher animalis que Montis est une zone montagneuse ? simpatienta-t-il.
- Oui mon roi.
-Donc le plus grand traître de la nation est dans un village des montagnes? Résuma Charles, énervé.
- C'est ça.
- Et vous n'avez pas d'autres informations ? sénerva-t-il à court de tolérance.
- C'est un peu compliqué, murmura le soldat conscient de létat émotionnel de son interlocuteur.
- Expliquez vous ! sécria Charles.
- Ça fait quinze ans que je ne l'ai pas vu. Nous avions des opinions divergentes. Je suis rentré dans l'armée royale quand il décida de prendre la tangente, expliqua le frère cadet de lennemi public numéro un. Je sais qu'il est parti avec une nympa vers le royaume des omniscients, ajouta-t-il en tentant de sauver sa peau.
- Des omniscients ? sinquiéta le monarque.
- Oui mon roi. Il espère une aide de leur part. Mais je peux vous conduire à lui, cria-t-il dans un dernier espoir.
-Comment ? Se calma le roi réalisant limportance des informations quil obtenait alors.
- J'ai rencontré un ami à lui à Sophiara. Mon frère a toujours confiance en lui. Cet homme peut nous conduire à mon frère, continua Jean.
- Accepterait-il de trahir son ami? Demanda le second sans conviction.
- C'est un maleficis bête comme un nain et aussi influençable qu'un géant. Je pourrais le convaincre sans problème.
- Soit!, un sourire se dessinant sur ses lèvres à lentente de ces insultes. Maximus venez par ici, ordonna-t-il à un soldat.
Le garde, obéissant, s'approcha. Le roi sorti un carnet de sa poche et fit apporter une plume. Celle-ci se mit à écrire toute seule sur le papier.
- Vous pouvez faire bouger les objets par la pensée? Demanda Jean, peu conscient de la diversité magique qui lentourait.
- Oui, souffla le roi qui naimait pas être interrompu par la méconnaissance quun de ses inférieurs. Quel est votre nom ?
- Jean votre majesté. Jean Charles troisième du nom.
- Bien Jean sachez que les omniadominus ont tout les pouvoirs des autres peuples et d'autres encore récitant-il par cur, cachant lun des plus grands mensonges de lhistoire.
- Même la télépathie ? Paniqua Jean.
- Ce pouvoir là est l'exclusivité des omniscients, lui répondit son dirigeant, aussi apeuré que lui. Heureusement pour le peuple d'Istal. Maximus prenez ce papier et donner le au chef Grant, ordonna-t-il au garde silencieux et patient faisant le piquet à côté du trône.
- Bien votre majesté, affirma Maximus gardant figé le sourire factice de ceux qui, dans lombre, savent bien plus que les puissants ne le pensent.
-Jean suivez Max, décida le monarque absolu. Il vous conduira vers votre équipe.
- Équipe ?
- Croyez-vous que je vous laisserai travailler seul ? Le chef Grant guidera cette mission. Montrez vous à la hauteur de votre grade. Officier Charles, statua-t-il fière de son effet.
- Merci mon roi, je ne vous decevrait pas, sexcita le nouveau gradé.
Les deux hommes sortirent. Le roi passa la matinée dans la salle du trône pour recueillir les nouvelles du royaume. Il resta songeur vis à vis de ce soldat. Le peuple était donc si ignorant ? Comment pouvaient-ils vivre comme une communauté si personne ne se connaissait vraiment ? Il allait falloir éduquer un peu plus les inférieurs. Voilà à quoi penser le roi quand le travail commença.
En milieu d'après-midi, une servante accouru. La pauvre Anne venait de traverser tout le palais pour annoncer la nouvelle au père. La reine avait commencé à accoucher.
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