Chapitre 16
Une fois dans la rue, bien au-delà du quartier des sortilèges, Anastasia glissa quelques mots.
- Un sort de transfert ?
- Je vous ai entendu, murmura-t-il gêné.
- Je sais... Je m'en doutais depuis longtemps, le rassura-t-elle. Mais pourquoi ne m'en a tu pas parlé ?
- Vous mentez trop. Toi, Maxence et Félix. Il n'y a que Gaga et moi qui ne comprenons pas.
- Je vais te faire une confidence, lui souffla-t-elle à l'oreille, les omnia n'ont pas tous les pouvoirs, juste un ou deux dans la multitudes des possibles.
- Quoi ! Non ! Impossible ! s'écria-t-il médusé.
- Oui. Oui... continua la future reine. Le plus gros secret de tous les temps.
- Mais alors ! Toi ? s'inquiéta Paul
- Deux. Juste deux. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. D'où le sort.
- Max ? Continua-t-il toujours aussi abasourdi.
- Non plus. Un autre. Un mauvais bonhomme. Une menace, se lamenta l'apprentie comédienne.
- Donc ta recherche de Ténébris c'est pour avoir la confirmation, affirma Paul, qui était tombé dans le panneau.
- Exactement. Regardes ! Les voilà ! s'écria Anastasia.
- Ana !, accouru Eve. Le temple est magnifique ! Tu savais qu'il y avait même ta
- Chut ! La coupa Félix qui posait sa main sur sa bouche. Ta reine préférée, la mère des peuples.
- Oui, je sais. Je suis allée la voir hier, murmura-t-elle.
- On a appris plein de choses ! L'histoire de Marcus, celle de Dio, de Yaillaon, Pyon ou encore de Zenon, s'enthousiasma Maxence.
- Si tu avais écouté en cours tu les connaîtrai déjà, rouspéta Félix. C'est des enfants. Ils sont ingérables.
- Et si on allai manger, proposa Paul pour apaiser les tensions.
Les six jeunes firent à nouveau face à de la soupe diluée. Cette mixture semblable à une infusion,n'avait comme effet nutritif que celui de réchauffer les corps qui devaient bientôt affronter la neige. À la mi-journée le groupe se divisa à nouveau. Les filles, Gaëtan et Paul repartirent à l'auberge pour préparer le départ tandis que Félix accompagna le futur Duc dans sa visite à Lilius de Quatto, dirigeant de cette ville depuis plus de trente six hivers.
Alors qu'Anastasia rangeait les dernières affaires de sa chambre, Eve s'éclipsa pour rejoindre Paul dans celle qui partageait avec Maxence. Deux coups timides se firent entendre sur le bois. Il s'approchait, souriait avec discrétion.
- Comment tu vas ? Lui démanda-t-il avec inquiètude.
- Pourquoi ? s'étonna-t-elle.
- Tu parles bien moins qu'avant, tu es beaucoup plus calme, posée, adulte... Et puis Nial nous a dit de veiller sur toi. D'après lui, tes pouvoirs étant encore instables, tu peux... comment dire...
- Exploser. Devenir folle. Être dangeureuse ! Se brusqua-t-elle.
- Le prends pas comme cela ! Je me fais juste du soucis pour toi.
- Je vais bien ! s'indigna-t-elle.
- Que tu peux être sotte ! Pourquoi tu me mens ?
- Je ne te mens pas !
- Si ! Tu me mens quand tu dis que tout va bien entre nous ! Quand tu dis que tu vas bien ! Quand tu parles de tes pouvoirs ! Quand tu parles de ton père ! Tu ne fais que ça ! Comment tu peux envisager quoi que ce soit avec moi si tu ne me fait pas confiance ?
- Bon... Soit ! Mais tu m'écoutes bien je ne le répéterai pas, céda-t-elle en allant verrouiller la porte. Alors...
- Oui ? l'encouragea-t-il.
- Les omnias n'ont qu'un seul ou à la limite deux pouvoirs. Mon père n'est pas mon père et j'ai beaucoup trop de dons pour une seule personne.
- Deux secondes ! C'est quoi cette embrouille ! s'énerva-t-il. Qui est au courant de tout ça ?
- Pour le premier truc, Maxence, Paul, Eve et sûrement Félix.
- Tous sauf moi...
- Euh... Oui. Sinon personne. Paul pourrait se doutait d'un truc mais je mens assez bien. Maxence n'est pas dans la confidence mais il m'a vu soigner un cheval au palais. Donc pour lui cela commence à faire beaucoup.Et Eve est au courant.
- Et pour ton père ?
- Nial et toi. Et cela doit rester comme cela ! c'est clair ? Ordonna-t-elle.
- C'est lui ? Questionna-t-il.
- Oui. Sujet clos.
- Quels sont tes pouvoirs ? Télékinésie, métamorphisme, don du soin qui est en trop.
- Clairvoyance. Et télépathie... répondit-elle.
- Et de la part de ton père ?
- Pour le moment rien. Rien dont je puisse parler à voix haute.
- Oh... Cela fait beaucoup d'un coup, murmura-t-il songeur.
- Je suis désolée...
- Tu as habillement oublié de parler de moi.
- C'est que je ne sais pas quoi te dire, balbutia-t-elle gênée.
- Juste ce que tu penses. Je ne te demande pas plus.
- Tu t'inquiètes toujours des télépathes mais ce que tu ne comprends pas c'est que personne n'a besoin de voir dans ta tête pour savoir ce que tu penses. Comme pour la fête pour notre départ.
- Comment ça ? s'angoissa-t-il.
- Tu as réalisé comment tu me regardais ? Personne n'est dupe. Je ne suis pas dupe.
- Beaucoup seraient flattées mais pas toi, constata-il.
- Inquiète serai plus juste, murmura-t-elle.
- Mais pourquoi ? J'ai parfois l'impression de te faire peur... Tu sais, je ne te ferai jamais aucun mal, la rassura-t-il en vain.
- Venez voir ! s'écria Paul à travers la porte.
Dévérouillant cette derniere, le couple s'élança à sa suite dans les couloirs.
- Eve ! Je sais pas ce qu'elle a ! Elle est livide et elle ne me répond pas, s'essouffla Paul.
Anastasia retrouva son amie assise sur le sol, tordue de douleur. Après un dialogue silencieux, elle posa ses mains sur le ventre pour soulager Eve.
- Tu n'as pas l'impression que les femmes ont leur propre langue ? Demanda Paul à Gaëtan.
- Juste bien plus de points communs, songea-t-il.
- J'ai coupé une grosse discussion non ? Murmura Paul.
- Oh que oui ! Marmonna Gaëtan.
- Difficile d'être avec une princesse ? Plaisanta Paul à demi ton.
- Avec une enfant plutôt, souffla-t-il.
- Laisses la grandir ! Ordonna Paul prêt à jouer des poings.
- C'est bien ce que je compte faire mais elle n'y crois pas, bougonna le jeune homme.
- C'est problématique... Tu crois qu'Eve est pareille ? Questionna-t-il.
- Elle a un hiver de plus. Mais je ne penses pas que cela change grand-chose, ajouta Gaëtan.
- Les garçons ! Si vous ne voulez pas qu'on vous entende sortez d'ici ! s'écria Anastasia.
- Vous n'etes pas du tout discret, rajouta Eve qui reprennait doucement des couleurs.
- Tu vas mieux ? s'inquièta Paul en la prennant dans ses bras.
- Elle va mieux, répondit Ana évitant le regard de son bien-aimé. Vous avez fini de ranger ?
- Bien sur, sourit Paul.
- Même les affaires de Félix et Maxence ? Ajouta Anastasia en regardant les deux hommes.
- Oui madame ! Ironisa Paul.
- Bien alors descendons ! Ordonna-t-elle. Nous les attendrons dans le salon. Il y a quelques jeux pour nous occuper.
- Lesquels ? s'enthousiasma Paul.
- Jeu de Latroncules, Jeu d'osselets, Jeu des Douze Caractères, le Toton, lista la princesse.
- Génial ! s'écria Paul. C'est trop bien ici !
Les trois autres regardèrent Paul filait jusqu'au coin du feu et le suivirent de loin. Leurs bagages à leurs pieds, ils s'installèrent sur une table basse enfoncés dans de grands fauteuils. Anastasia se perdit dans ses pensées et savourait le contact de sa peau avec la fourrure de mouton dans son dos et les effluves chaudes du bois qui brûlait dans l'âtre.
Elle se réveilla en sursaut quand elle sentit une main sur son épaule. Des yeux couleur hématite, la fixaient
- C'est l'heure ma belle, murmura Maxence. Ils sont déjà au charriot.
- Ils vont nous attendre ! Cria Anastasia en se levant bien trop vite.
Obligée de se rasseoir pour reprendre ses esprits, elle regarda son cousin soulevait son sac. Elle récupéra le sien et le suivi dans l'augerbe. Une fois dehors, elle fixa longuement la lune alors que la brise soulevait ses cheveux.
Maxence lui prit la main et ils se faufilèrent dans la foule à contre courant. Alors que tous venait des ports pour passer une folle soirée dans l'auréole, le duo tentait d'atteindre la sortie et de battre la campagne.
- On en a pour plus de deux jours ! s'écria Paul déjà épuisé.
- Allez ! En voiture ! Ordonna Eve.
- Et ! Depuis quand tu nous donnes des ordres ? Rigola Félix. Ana t'influence trop petite nympa !
- Félix chut ! exigea Ana. Je suis l'exemple même de la perfection, normal qu'elle m'imite.
- Vielle dame ! Se moqua Paul.
Devant l'air ahuri de ses compagnons de route, il raconta l'anecdote d'Austin alors que la charrette commençait à avancer.
Les garçons épuisés prirent place avec leur bagages alors Eve et Anastasia marchaient côte à côte les rênes à la main.
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