Femme de plume #8 : Le moi derrière mes livres
Salut tout le monde ! Cette semaine je reviens avec un femme de plume j'ai l'impression que ça fait un petit moment. Celui d'aujourd'hui est consacré à... Vous verrez bien en lisant.
La plupart du temps je fais des personnages très différents de moi.
Parce que je ne suis pas le genre de fille qui pourrait être héroïne d'un roman et parce que ce que j'aime dans l'invention et l'écriture d'un personnage c'est bien me sentir quelqu'un d'autre.
Sauf que... Est-ce que ces personnages sont-ils vraiment si différents de moi ?
Certes nos parcours, nos vies, nos goûts sont différents. Mais je ne peux nier que ma psychologie a un impact dans l'histoire.
Je ne veux pas dire que tous mes personnages pensent comme moi. Pas du tout. Et heureusement au vu de certains de mes antagonistes. Mais ma manière de raisonner, n'a-t-elle pas une influence sur eux ? Après tout si je pense que tel personnage réagit ainsi à telle situation, c'est parce que quand je me suis mis dans ces baskets, en imaginant que j'ai son passé, sa psychologie, ses goûts, c'est un choix que j'ai fait et peut-être un autre aurait-il trouver une autre solution.
Mais il n'y a pas que cela.
Je me souviens encore aujourd'hui de mon BAC blanc de français. Parce qu'en lecture cursive j'avais lu la promesse de l'aube de Romain Gary et l'examinatrice a voulu absolument m'interroger là-dessus durant l'entretien au lieu du texte sur lequel j'étais tombé. Et surtout parce que je ne cesse de repenser aux excellentes réponses que j'aurais pu sortir alors qu'au lieu de cela j'ai été mauvaise (après je le suis toujours à l'oral). Mais durant cet entretien, l'examinatrice m'a demandé si la mort de sa mère avait un lien selon moi avec le suicide de l'auteur (non mais ho je suis pas psychologue) et si on sentait le mal être de l'auteur sur ce qu'il écrivait. Je ne vais pas revenir sur ma réponse qui a été laconique, pleine de euh et sans intérêt. Mais je me suis souvenu de cette question parce que j'essaye de me la poser sur la plupart des auteurs que je lis. Qu'est-ce que ce livre veut dire de l'auteur qui l'écrit ? Et j'ai fini par me la poser pour moi. est-ce que ma propre psychologie, mes propres émotions ne se font pas ressentir entre les lignes, à travers mes histoires ?
Je pourrais être tenter de dire non. Comme dit plus haut mes personnages ne sont pas moi, pas du tout. Même les héros n'agissent ou ne pensent pas comme moi je le ferais. Ils font des choses qui ne me passerait même pas en tête parfois ou qui ne m'attire pas du tout. Quand à mes univers je n'ai pas l'impression de bâttir des mondes qui me ressemblent, des mondes que je rêverais de connaître, qui serait le reflet de mes idées. Ou au contraire son opposée, qui serait le monde tel que le crains. Non même ça je ne trouve pas. Mais je ne suis pas la seule auteur dans ce cas là.
Alors en y réfléchissant bien je pense que oui, mes écrits dressent aussi un portrait de moi. Quelqu'un qui essayerais de comprendre l'auteur derrière les mots verrait surement mon propre mal être, toutes mes histoires ou presque ont quand même pas mal de côtés sombres (même si ils ne sont pas forcément mis en avant). La mort n'y est peut-être pas si souvent une fatalité, en tout cas pour ceux qui la subissent, c'est l'entourage qui en souffre. Alors peut-être que cela dévoile un peu ma propre appétence pour la mort. Tout comme on doit sentir ce mélange de désespoir et d'espoir. Il est clair que mon côté romantique, ma croyance au grand Amour s'y ressent. Parce que la plupart de mes personnages, même ceux avec lesquels j'essaie d'innover sur ce point, ont toujours un grand amour dans leur vie. Mes histoires d'amour sont aussi souvent tragiques d'ailleurs, comme-ci je ne pouvais pas autoriser à mes personnages d'être heureux en amour quand je ne le suis pas. Et il y a toutes ces familles dysfonctionnelles ou au contraire très aimante qui montrent probablement mon espoir d'en avoir une tout en reflétant celle que j'ai aujourd'hui. On pourrait probablement en tirer beaucoup d'autres choses sur moi, juste en lisant mes histoires, sans s'intéresser au travail derrière, à leurs constructions, comme mon amour de l'histoire, de la nature, de l'art. Mais je ne pense pas non plus que quelqu'un qui aurait lu attentivement toutes mes histoires puissent lire en moi comme dans un livre ouvert. Je n'aborde pas certains sujets importants pour moi, dans ma vie, volontairement, parce que je ne fais pas du militantisme. Et d'un autre côté je me demande si ce que j'écris ne pourrais pas me révéler des choses sur moi que j'ignore ou refuse de voir. Le sujet mérite probablement d'être creusé.
Et vous, que pensez-vous que ce que vous écrivez dit de vous ?
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