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Chapitre 11

Jordan s'était planté devant moi et me toisait malicieusement du haut de son mètre quatre-vingt-cinq, on ne peut plus fier de sa réplique.

— Tu sais ce que moi je vois en toi ?

— Dis-moi, a-t-il soufflé.

— Un léger abus de confiance très agaçant.

— Heureusement que c'est aussi ce que tu préfères chez moi.

Alors que j'allais formuler un juron des moins beaux qui soient, le tonnerre a grondé au loin. Un bruit sourd et encore timide mais précurseur d'une potentielle averse. J'ai levé la tête, étonnée. Les étoiles brillaient pourtant de toute leur lueur dans l'immense étendue noire.

— Cool, a fait mon compagnon. On pourrait s'embrasser sous la pluie si tu tardes encore un peu.

Quelque chose en moi a frémi. Sans doute parce que je commençais à avoir froid, ne vous y méprenez pas.

Désolée mais je ne m'appelle pas Violetta.

— Bien heureusement, Kelly est vachement plus canon à mon avis.

J'ai froissé les sourcils et croisé les bras sous ma poitrine.

— Okay, je peux savoir ce qu'il t'arrive ? ai-je lancé.

— Rien. T'as remarqué quelque chose, toi ?

J'ai roulé des yeux.

— Arrête... Tu ne fais que me draguer !

— C'est toi qui as commencé.

— C'était pour rigoler !

— Ah ouais ? s'est-il amusé.

— Ouais. La preuve, tu en ris.

Il s'est mordu la lèvre inférieure en souriant. Est-ce qu'il a toujours eu un si beau sourire ?

— Ok, Maîtresse.

— Et même, ce n'est pas moi qui ai des engagements envers quelqu'un d'autre, donc je peux me permettre de draguer. Toi, non. D'ailleurs à ce sujet, elle doit déjà être entrain de s'inquiéter là-dedans; je ne crois pas que raccompagner quelqu'un soit habituellement aussi long. Et tu sais... Je ne tiens pas particulièrement à « me faire refaire le portrait ».

Il a pouffé.

— T'en fais pas pour ça, a-t-il assuré. En réalité je lui ai déjà parlé de toi. Elle sait que tu m'aides en littérature et c'est tout.

J'ai opiné de la tête en me pinçant les lèvres.

— Mouais... C'est tout.

— C'est ça, a-t-il tranché, comme si c'était nécessaire...

Il a glissé les mains dans les poches de son pantalon. Une douce brise a soufflé, faisant légèrement voleter le col de ma chemise en satin blanc. J'ai continué à marcher pour atteindre le trottoir; Jordan m'a emboîté le pas. J'ai encore patienté quelques minutes avant de voir surgir un taxi — ils n'affluent pas dans ces quartiers de riches. Une fois dans l'auto, j'ai remué les doigts en signe d'au revoir à Jordan. Il m'a répondu en hochant la tête, et le véhicule s'est éloigné.

                                     *

Dans ma chambre, j'ai retiré mon jean et déboutonné ma chemise avant de me laisser tomber sur le lit. J'avais l'étrange sentiment que cette soirée resterait un bon moment coincée dans mes pensées.
L'image de Sarah me revenait sans cesse : belle, raffinée, l'air gentille. Et jordan qui la regarde. Puis Jordan qui me regarde. De la même façon ? Certainement pas... Mais dans tous les cas qu'est-ce que ça peut bien me faire ? Rien du tout. Absolument rien.

Trois coups ont résonné contre la porte, m'extirpant de mes réflexions funestes.

— Entre, ai-je beuglé avec nonchalance en devinant ma mère de l'autre côté.

À mon plus grand désarroi, je m'étais trompée.

— Oh putain ! me suis-je écriée en m'emparant de la couverture pour me cacher tandis que William se retournait précipitamment en émettant mille excuses, une main devant ses yeux.

Il est aussitôt ressorti en me laissant on ne peut plus embarrassée.
Néanmoins, après voir digéré la scène, je me suis glissée dans un jogging et un t-shirt bien amples, comme si cela permettrait d'effacer le souvenir de mon corps dénudé de l'esprit de mon beau père, et je suis allée le retrouver dans le salon.
Il s'est excusé une fois de plus et a voulu se justifier mais je l'ai interrompu, persuadée que ce serait d'autant plus gênant.
J'ai pris place sur l'un des sièges en face de lui, là où j'avais l'habitude de m'asseoir pour regarder la télé. Il s'est raclé la gorge et a entamé :

— Je voulais qu'on discute un peu, toi et moi.

Ah ?

— Je t'écoute, ai-je doucement répondu.

— Il est est vrai que les rapports ne sont pas tout à fait... amicaux, entre nous; ou du moins, tu ne me portes pas spécialement dans ton cœur.

Quel euphémisme !

— Cependant j'aimerais quand même établir quelques règles. Même si tu te dis sûrement que tu n'as ni ordre ni consigne à recevoir de moi, il faudra bien en arriver là car comme tu le sais déjà, ta mère et moi attendons un bébé. Qui sera autant mon enfant que ton petit frère ou ta petite sœur.

Merci pour le rappel affligeant.

— Où est-ce que je veux en venir ?

Je me demande la même chose !

— Cet après-midi tu es sortie, tu n'as demandé la permission à personne, tu n'as prévenu personne à l'avance, tu n'as dit à personne, même sur le moment, où tu allais. Je ne te blâmerai pas pour ça parce que ce n'est pas dans tes habitudes, tu sors rarement. Par contre, si cela doit se reproduire dans les jours avenirs, je n'aimerais pas que ça se passe comme ça. Au moins, tu préviens à l'avance quand tu vas quelque part et surtout si tu comptes y mettre long, pour éviter qu'on s'inquiète.

On ? Oh le bon comédien...

— Tu n'as pas vu les multiples appels manqués de ta maman ?

— Si.

— Alors pourquoi ne lui avoir pas donné de nouvelles ? Elle s'est tellement fait du souci que la fatigue l'a clouée au lit.

Je le regardais, une main soutenant mon menton et l'autre main soutenant le coude. Le crâne rasé parfaitement rond de William luisait sous l'une des ampoules blanches implantées au plafond. Deux yeux de fouine me fixaient à travers ses lunettes à monture carrée, probablement dans l'attente d'une explication. Mais je restais silencieuse.

— Hein ? a-t-il insisté. Dis-moi. Où étais-tu et qu'est-ce que tu faisais pour ne même pas prendre la peine de rassurer ta mère ?

— Excuse-moi mais je ne crois pas que tu sois le mieux placé pour me faire la morale à ce sujet, toi-même étant le premier dont les aller-retours restent le grand mystère de cette maison.

J'ai vu ses mirettes s'arrondir, semblant vouloir sortir de leurs orbites.

— Je ne te permets pas de me parler de cette manière, a-t-il déclaré avec autorité.

— Et moi je ne te permets pas de te prendre pour mon père.

Je me suis levée, sur le point de rentrer dans ma chambre quand...

— Tu te rassois immédiatement ! a-t-il vociféré en frappant violemment du poing sur l'accoudoir du fauteuil en cuir noir.

J'ai frêlement sursauté. Au même moment, ma mère est apparue dans le cadran du couloir avec une tête de veuve effarouchée.

— Que se passe-t-il ? s'est-elle enquise.

— Demande à ton mari.

Son regard interrogateur s'est tourné vers ledit mari qui ne se fit pas prier pour donner sa version des faits :

— Il se passe que le manque de respect de ta fille est en train de prendre d'autres proportions et j'estime que je tolère ça depuis déjà trop longtemps.

— Ah ? Alors la notion de respect te dit quelque chose ! Je ne m'en serais jamais doutée...

— Kelly ! m'a interrompue ma génitrice avec véhémence.

— C'est bon, a tempéré son homme. Garde ton calme chérie.

J'ai levé les yeux au ciel en secouant la tête devant tant d'hypocrisie.

Maman a avancé de quelques pas, s'est assise près de William, puis nous a lancé un regard de chien abattu :

— Écoutez... je sais que c'est loin d'être l'amour fou entre vous. Mais est-ce que vous pourriez, s'il vous plaît, faire un petit effort pour arriver à vous entendre, ne serait-ce que du fait de cette grossesse ?

— C'est justement ce que je tentais de lui expliquer, a eu l'air de se vanter William.

— Eh bien ce sera sans moi, ai-je craché. Je refuse d'adhérer à cette comédie.

Ma mère a enfoui son visage dans ses mains, les coudes appuyés sur les cuisses.

— Kelly, a émis l'homme avec un semblant de dépit, pourquoi tu cherches tant à rendre ta mère malheureuse ?

Ma mâchoire a bien failli se décrocher sous l'effet de cette question. Alors là, ce n'est même plus l'hôpital qui se fout de la charité, c'est le poney qui se fout du cheval, le camembert qui se moque de l'odeur du roquefort, Mayor qui dit à l'huile rouge qu'elle coûte trop chère !

Je lui ai lancé un regard mauvais et suis retournée m'enfermer.

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