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9. Eden (3)

Après un long temps d'attente où je me demande s'il est présent, Cameron finit par m'ouvrir.

Ses cheveux en bataille et ses yeux injectés de sang m'indique qu'il n'a pas dû beaucoup dormir. À moins que je ne l'ai réveillé ?

— Tu dormais ? soufflé-je, embarrassée.

Je me demande ce que je fabrique là, à presque minuit, et je crois que lui aussi se le demande.

Je lui adresse un léger sourire qui ne fait pas écho chez l'acteur. Il fronce les sourcils en secouant la tête.

— Qu'est-ce que tu fais ici à cette heure ?

Je sors le pack de bière que j'ai embarqué en sortant de chez moi et l'agite sous son nez.

— J'ai pensé que tu aurais besoin d'un remontant. Je peux entrer ou tu vas me laisser sur le palier toute la nuit ? ricané-je, un peu nerveuse.

Il s'écarte afin que je puisse pénétrer dans son appartement et referme derrière moi.

— Tu n'arrives plus à te passer de moi plus de 2 h, c'est ça ?

Il s'exprime de la même manière que d'habitude, néanmoins je ressens sa lassitude. C'est comme s'il se forçait. Alors, je joue franc-jeu.

— Hailey m'a dit pour aujourd'hui. Pour ta mère...

Son visage se ferme, le masque tombe et il croise les bras contre son torse avec un air peu commode.

— Alors tu t'es sentie investie d'une mission de sauvetage ? C'est bon Eden, tu peux rentrer chez toi, tout va bien !

Bon, mon approche n'était peut-être pas la bonne...

— Vas-y.

Perplexe, il me dévisage sans comprendre.

— Vas-y, répété-je. Si ça te fait du bien de te défouler sur moi. Vas-y. Évacue ta colère. Elle te bouffe, Cameron.

Ses yeux s'assombrissent davantage tandis qu'il s'approche de moi. Je suis obligée de lever la tête pour affronter son regard.

— On va mettre les choses au clair tout de suite, Princesse. Ce n'est pas parce que je t'ai confié mon secret que t'es devenue ma meilleure pote et que je vais tout te raconter !

Son ton mordant ne m'impressionne pas. On dirait un gosse prêt à mordre. Je brandis à nouveau les bières entre nous. J'en ouvre une et la lui tends.

— Ferme-là et bois, Williams, au lieu de dire des conneries.

Je m'installe sur le canapé et attrape la télécommande, prête à lancer n'importe quel programme. Quand une émission de téléréalité se fait entendre, j'étouffe un petit rire et fais mine d'être passionnée.

— T'es chiante, putain ! marmonne-t-il.

Il me rejoint et m'arrache la télécommande des mains, avant de s'assoir à l'autre bout du canapé.

— Tout, mais pas cette merde !

Cameron zappe et finit par trouver une rediffusion de La guerre des étoiles. Je bois une gorgée de ma bière et ramène mes talons sous mes fesses pour me sentir plus à l'aise. Quand il réalise que je ne compte pas lui faire subir d'interrogatoire, mon collègue se détend à son tour. Sans un mot, nous regardons le film, et lorsque Cameron se relève pour ramener deux nouvelles bières, il s'installe cette fois tout près de moi, si près que son genou frôle le mien. Il s'étire et s'allonge à moitié contre le dossier. Je sens soudain son attention me brûler la nuque.

— Pourquoi t'es venue, Eden ?

Je me décale légèrement, les jambes en tailleur, et capte son regard.

— Je n'avais pas envie de te laisser seul ce soir, avoué-je sincèrement.

— Hailey avait sans doute plus besoin de toi que moi.

— Tant de mauvaise foi..., plaisanté-je.

Son sérieux me fait enchaîner :

— Elle a passé la soirée avec Lane, puis a préféré se coucher. Elle n'avait pas besoin de moi. Je m'inquiétais pour toi.

La télé en fond sonore, mon attention est entièrement focalisée sur l'acteur. La colère semble avoir déserté son regard, mais la détresse que j'y lis me rend mélancolique.

Il bat des cils avant de basculer sa tête vers l'arrière.

— Je vais bien. Vraiment.

— Essaie au moins d'être plus convaincant, soupiré-je. Je ne te demande rien, Cam, mais ne me sors pas tes conneries.

Sans même comprendre ce que je fais, je m'approche et me blottis dans le creux de son cou. Les effluves de son parfum m'enveloppent et l'odeur me semble apaisante. Cameron passe un bras autour de mon épaule et je sens sa joue se poser sur le sommet de mon crâne. Désormais, seul le son de la télé brise la quiétude de la pièce. Je suis bercée par le rythme des battements de son cœur, à tel point que je me sens lutter pour maintenir mes paupières ouvertes.

Son chuchotement me parvient au moment où j'allais sombrer dans le sommeil.

— C'est moi qui l'aie retrouvée, ce soir-là...

Sa voix se brise et m'emporte avec elle sur le chemin de son calvaire. Ma main trouve la sienne et j'entrelace nos doigts, sans le regarder. J'ai peur de briser ce moment intime, j'ose à peine respirer.

— Médocs plus alcool, son cœur a lâché. Elle en avait pris une dose de cheval...

— Tu avais quel âge ?

— Dix-huit. J'étais trop jeune pour me trouver en charge d'une ado, même si dans le fond, ça faisait déjà un moment que je veillais sur Hailey. Ma mère n'a jamais supporté que mon père se casse avec une autre femme. Elle était trop mordue. Elle ne s'en est jamais relevée. Résultat ? J'étais à peine sorti de l'enfance que j'ai dû faire face au cadavre de ma mère affalé dans le canapé. Tu crois qu'elle aurait laissé un mot d'adieu ? Un mot d'excuse ? Rien. Le vide. Alors, j'ai dû gérer. Ravaler mes larmes pour sécher celles de ma sœur. Faire bonne figure. Faire... semblant..., souffle-t-il dans un murmure.

Mon cœur se serre, j'hésite à l'enlacer pour effacer ses souvenirs l'espace d'un instant, mais je sens qu'il a encore besoin de s'épancher. Alors je me contente de tracer de petits cercles sur sa main avec mon pouce.

Je sens sa respiration s'accélérer, comme s'il n'arrivait plus à gérer le flot d'émotions qui le submerge.

Puis soudain, il se redresse et me fait cette fois face.

— Aucune femme ne devrait s'écraser devant un homme. Mais surtout, aucun homme ne devrait avoir ce pouvoir sur une femme.

Un brasier de colère flamboie dans son regard ébène, et là, je prends conscience que sa petite scène dans mon appartement était plus qu'un simple mouvement d'humeur.

Je sens mon front se plisser.

— Tu as parfaitement raison. Mais tu ne peux pas mettre tout le monde dans le même panier. Chacun possède son libre arbitre. On a tous le choix.

— Sans doute, mais les actes les plus insensés sont réaliser sous couvert d'un seul sentiment : l'amour. Je lui en veux. De lui avoir laissé le pouvoir. D'avoir fait passer ses sentiments avant nous. De nous avoir abandonnés...

Alors qu'il détourne les yeux, ma main se pose sur sa joue afin de faire pivoter sa tête, et nos regards s'arriment. Ses paupières se ferment douloureusement, son corps tendu à l'extrême. Mon cœur saigne avec le sien. J'ai toujours eu la sensation d'être une éponge à émotions, davantage encore avec les gens que j'aime.

— Je lui en veux, répète-t-il. Elle est morte, et après toutes ces années, tout ce que je ressens, c'est de la colère...

— C'est compréhensible, Cam, ne t'en veux pas pour ça. Tu en as le droit. Elle n'a pas assumé son rôle de maman. C'est terrible ce qu'elle vous a volé. Mais ne t'enferme pas dans cette rage qui détruit tout sur son passage.

— Pourquoi tu ne vois plus ta famille ?

Je cille plusieurs fois, prise d'un instant de flottement.

— Je... comment...

— Tu l'as laissé deviner, Eden.

J'opte pour une semi vérité.

— Ma mère est morte, aussi. Je ne sais pas si je lui en veux. En réalité, je ne me souviens pas l'avoir connue, j'étais bien trop jeune.

Il semble que j'ai réussi à détourner son attention, et au passage, à lui clouer le bec.

— Accident de voiture. Je devais avoir à peu près deux ans. À part ça, je n'ai pas d'histoire tragique à raconter, Cameron. J'ai eu une enfance privilégiée dont je n'ai pas à me plaindre.

— Tu n'as pas du tout répondu à ma question, mais c'est pas grave, Ed', soupire-t-il avec un demi sourire au coin des lèvres.

Il se réinstalle dans le canapé et relance la télé qu'il avait mise en pause.

— Tu viens ? me demande-t-il avec douceur tandis que je reste plantée au beau milieu de la pièce.

À quel moment les rôles se sont-ils inversés ? Je n'ai pas besoin d'être consolée.

Je ne me fais pas priée et m'installe contre lui, savourant la chaleur de cet instant hors du temps.

Lorsque je m'endors, je me sens étrangement en sécurité entre ses bras. Mais je préfère ne pas y songer, et plonge dans les bras de Morphée...

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