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Chapitre 23: Revenir au Pays des Merveilles

Le semi-sommeil qui habitait constamment EL se faisait lourd, aujourd'hui. Assis sur sa couchette, il ressemblait à une marionnette morbide dont on aurait coupé les fils.

Ainsi, elle aurait erré, longtemps, pour connaitre son but, désarticulée comme un pantin jeté par son propriétaire. Comment empêcher toutes ces images étranges de rentrer dans la tête de Morgan lorsqu'il ouvrait la porte ?

- Esther... murmura tendrement la reine blanche en agitant ses douces mains.

Il releva la tête. L'éclat froid de ses yeux rencontra d'abord celui du médecin, à la suite de Mirana. L'oeil doux de Morgan ne fit pas le poids face à la fureur muette qui semblait habiter le regard de son patient en permanence.

Puis son regard dériva lentement vers Mirana, qui avait posé un doigt sur la vitre. Elle semblait dessiner le contour du jeune homme. Ses yeux s'allumèrent. Un flambeau dans la nuit, feu destructeur et arrogant.

La vitre insonorisée ne permit pas à Morgan Caligari d'entendre ce qu'Esther prononça, mais la reine blanche sembla le comprendre parfaitement. Elle se tourna vers le médecin, comme attristée :

- Je dois aller lui parler, cher incatsoin.

Passant outre les surnoms étranges qu'elle lui donnait, le docteur bafouilla :

- Très bien, je vous ouvre.

La porte hyper-sécurisée s'ouvrit après que Morgan y inséra la clé, et un grincement à peine audible accompagna Mirana à l'intérieur.

- Je vois qu'ils t'ont bien logés, constata tranquillement la reine blanche.

Malgré son ton calme, des rides d'inquiétude se creusaient sur son front blanc. EL la regardait toujours, ne réagissant pas à l'entrée du médecin.

- Mirana.

- Cette femme semblait vous connaitre, dit Morgan en profitant du silence sonore qui tentait de s'installer, alors je l'ai emmené ici.

- Restez en dehors de tout ça.

La voix grave d'Esther prit des tons orages lorsqu'il s'adressa à l'homme.

- Je suis votre médecin. Chargé de vous soigner. Je ne peux rester en dehors de ce qui vous concerne.

- Médecin ? Alors vous êtes un pion ! s'exclama la reine blanche en se frappant sur le front comme s'il avait proféré une évidence. Enchanté, je suis la reine.

- Et je suis le roi, répliqua EL.

Ils se jaugèrent du regard avec quelque chose que Morgan n'arriva pas à décrypter.

- Il n'a pas besoin de médecin, commença doucement Mirana, il n'est ni malade, ni fou.

- Il est prouvé scientifiquement que plus de 90 pour-cent des patients d'un psychologue ne souffrent d'aucune maladie qui requiert l'aide de leur psychologue. Et pourtant, vous pourrez voir que les gens s'arrachent leur aide.

- Sortez de vos chiffres, médecin burlesque, coupa EL en secouant la tête, combien de personnes avez-vous aidé pendant votre activité au sein de cet hôpital ?

Morgan Caligari s'esclaffa. Il ne s'était pas attendu à cette question:

- Combien ? Ce sont des choses qui ne se comptent pas !

- Vous ne pouvez les compter car le nombre est trop faible, murmura la reine blanche.

- C'est faux ! Pas plus tard que la semaine dernière, un de mes patients relâché il y a trois mois a obtenu un emploi fixe ! Sa réintégration a été un franc succès, je l'ai aidé.

EL et Mirana se regardèrent.

- Cette femme, ou cet homme que vous avez réintégré, l'avez-vous aidé ?

- Le faire rentrer dans le moule étriqué de cette société savante est-il la bonne solution ?

- Sera-t-il, ou elle, heureux ? La normalitaritude endort les corps et fait ressortir la noirceur, énonça lentement Mirana comme une leçon apprise par coeur.

Morgan secoua la tête, il pressentait déjà une migraine arriver. Les questions des deux étranges personnages remuaient en lui un semblant d'ouragan de questions. Comme une brise qui emporte les feuilles, ce sentiment allait crescendo. Les quelques feuilles qui tournoyaient étaient déjà une petite tornade, il se sentait défaillir.

- Très bien ! dit-il un peu plus fort qu'il ne le pensait. Très bien ! J'ai rendu à ces gens un aspect plus accepté dans la société, mais ce n'est pas de ma faute !

- Pas de votre faute ? interrogea Mirana qui était soudain très absorbée par la fourchette qui dépassait de sa poche.

- La société est ainsi ! Je ne fais que...

- Vous en êtes le pion docile, abrégea EL. Et moi, je veux sortir d'ici.

- Il doit venir avec moi, dit la reine blanche avec un petit sourire.

- Mais je ne peux pas vous laisser partir ! s'exclama Morgan, énonçant l'évidence.

La reine blanche laissa tomber ses bras le long de son corps, déçue de sa réponse, tandis que EL se mettait debout sur son lit pour la première fois:

- Je ne reviendrais pas au pays des Merveilles.

Vociférant presque, il surprit le médecin.

- Il le faut, Esther ! plaida la jeune femme en joignant gracieusement ses deux mains. Le monde merveilleux est en danger à cause de ton voyage ici ! Tu modifies l'espace, la réalité et le temps !

Comme un match de ping-pong, Morgan suivit silencieusement les deux personnages.

- Je n'en ai rien à faire, Mirana. Rien ! cracha Lerêveur. Je n'ai pas ma place là-bas, je suis un rêveur maudit.

- Tu n'as pas non plus ta place ici, regarde, fit remarquer doucement celle-ci. Te voilà enchainé et drogué dans un asile pour les fous. L'ombre de logique que tu as légué au pays des Merveilles est en train de le décimer, la reine rouge elle-même part la déraison.

- Peu m'importe ce qui arrive à la reine rouge.

- Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour les autres ! dit Mirana exaspérée.

- Ne me parles pas comme à un enfant.

EL, debout, fit un pas menaçant vers la reine blanche, qui ne recula pas. Au contraire, elle aussi se rapprocha. Comm un combat de coqs, ils semblaient évaluer l'autre avec hostilité. Alors, Mirana émit un petit bruit de gorge, comme un chiot.

Lerêveur fit de même. Grattant leurs gorges comme deux petits chiens, ils se firent face, tête haute. Un peu ébahi par ces pratiques étranges, Caligari voulut intervenir mais se retint au dernier moment lorsqu'EL prononça la phrase suivante :

- Tu es venue avec une rêveuse. Alice, hein ? Une jeune fille qui ne laisse pas d'empreintes.

- Elle a le moyen de te faire rentrer chez nous.

- Et elle est où, là ?

- Je l'ai endormie, précisa Morgan en se faisant tout petit, elle est dans un état second.

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