Chapitre 2
"Vite, faites votre toilette ! Étoile de Colombe ne va pas vous attendre pendant des lunes !
- Oui, maman, on a compris ! grognais-je,
- Alors faites-le !
- Maman, c'est bon ! répliqua Petite Bruyère,
- Non, ce n'est pas bon ! Vous ne voulez pas devenir apprenties en étant toutes crasseuses, je me trompe ?" rétorque maman en s'attaquant à la fourrure de ma sœur à grands coups de langue. Je me dépêche de démêler la mienne afin de ne pas recevoir le même traitement.
" Que tous les chats en âge de chasser s'approchent du Promontoire pour une Assemblée du Clan !"
L'appel d'Étoile de Colombe résonne dans la clairière, et, aux côtés de maman et Petite Bruyère, je m'avance au centre, au pied du rocher.
"Il est maintenant temps de baptiser deux nouveaux apprentis, ou devrais-je dire deux nouvelles apprenties ! Approchez, mes petites, n'ayez pas peur. »
Nous nous approchons encore, mais maman ne nous suis plus. Petite Bruyère trébuche sur un caillou, mais elle réussit à reprendre son équilibre. Une fois devant Étoile de Colombe, ce dernier reprend son discours. Je retiens mon souffle :
« Vous êtes nées dans le Clan du Feu, vous allez maintenant apprendre ce qu'est d'être des guerrières du Clan du Feu. Petit Pavot, jusqu'à ce que tu aies gagné ton nom de guerrière, tu t'appelleras Nuage de Pavot. Tu seras l'apprentie de Poil Clair. C'est une guerrière très réfléchie et elle t'aidera à contenir ton enthousiasme et ton impulsivité, alors tâche de lui obéir. Petite Bruyère, jusqu'à ce que tu sois apte à recevoir ton nom de guerrière, tu t'appelleras Nuage de Bruyère. Tu seras l'apprentie de Pelage Brun. C'est un guerrier fort et il t'aidera à développer ta confiance en toi, ainsi que ta fermeté. »
Nous nous avançons vers notre mentor et lui frôlons la truffe. Je me surprends à ronronner doucement. Poil Clair sourit.
« Nuage de Pavot ! Nuage de Bruyère ! Nuage de Pavot ! Nuage de Bruyère !» Le Clan tout entier nous acclame.
Ça y est, nous sommes des apprenties. Nous avons six lunes. Nous pouvons sortir du camp. Nous avons des mentors. Et nous avons notre place dans la tanière des apprentis ! Je sens l'impatience monter et je trépigne. On va d'abord chasser ? Apprendre à se battre ? Apprendre les frontières du territoire ? Finalement, je n'y tiens plus et je demande à Poil Clair:
« Alors, on commence par quoi ?
- Les litières des anciens.
- Quoi ? ce cri m'échappe sans que je puisse le contrôler.
-Qu'est ce que tu crois ? Vous le ferez assez souvent, maintenant que vous êtes apprenties. Si tu le fais bien et rapidement, je te montrerai les frontières demain.
- Bon, d'accord.
- Très bien. Va manger quelque chose. Je viendrai te chercher.
– Merci !
Je m'approche du tas de gibier et me choisis un campagnol dodu, puis rejoins ma sœur devant notre nouvelle tanière. Elle dévore une souris avec appétit. Je mange lentement pour ne pas faire d'indigestion, puis je demande à ma sœur :
« Alors, qu'est-ce que tu vas faire, toi aujourd'hui?
- Pelage Brun va m'apprendre à changer les litières des anciens.
- Moi aussi ! C'est notre première tâche, et on va la faire ensemble !
- Oui, ça va être cool... Mais on va juste changer les litières des anciens, tu sais ?
- Mais oui, cervelle de souris ! Sauf que Poil Clair m'emmène voir les frontières demain si je me débrouille bien! et je lui tire la langue,
- Ah oui, tu la joues comme ça, toi ? »
Elle me saute sur le dos et feint de me le lacérer en gardant les griffes rentrées. Je roule sur le dos, exposant mon ventre, et je me dis que je ne ferai jamais ça lors d'une vraie bataille. Écrasée sous mon poids, Nuage de Bruyère pousse un miaulement de surprise étouffé. Je sens sa prise se relâcher et je me retourne le plus vite possible pour la maintenir au sol, mais je ne suis pas assez rapide et elle m'écarte d'un coup de patte et je mords la poussière.
« Alors, tu te rends ? fait ma sœur,
- Jamais ! »
Je lui saute dessus et lui mordille doucement l'oreille, puis je lui donne un coup de patte, me laisse tomber derrière elle et lui tire la queue. Elle trébuche, tombe sur le dos et je la plaque au sol, une patte sur sa gorge.
« C'est bon, c'est bon, lâche-moi, grommelle-t-elle,
- Bon travail, Nuage de Pavot !
- Poil Clair !
- Tu es prête ? Je vais t'emmener découper de la mousse et ensuite on la rapportera pour changer les litières des anciens avec ta sœur.
- Je te suis.
- Reste derrière moi et essaie de mémoriser le trajet. Je reviendrais avec toi les trois ou quatre premières fois pour que tu t'en souviennes, mais plus tard tu iras toute seule. Compris ?
- Oui ! A tout à l'heure, Nuage de Bruyère !
- A tout à l'heure ! »
Poil Clair m'emmène vers le tunnel. Un chemin monte vers la forêt, semé de pierres, de cailloux, de brindilles, mais plutôt court. Je dois avoir grandis. Ça me semblait immense quand j'étais chaton.
Je marche prudemment jusqu'en haut, Poil Clair derrière moi, pour me rattraper en cas de besoin. Non. Je ne tomberais pas. Elle m'indique souvent un itinéraire plus facile et nous atteignons rapidement le haut.
Une multitude de senteurs m'assaille et je reconnais des odeurs de fougères, de sous-bois, et de petits animaux de sang chaud. Un campagnol me passe sous le nez et court se mettre à l'abri. Je n'ai pas le temps de réagir que déjà il a disparu.
Devant moi s'ouvre les bois, des arbres, des taillis, tout autour de nous à perte de vue, avec au-dessus un ciel bleu et une douce chaleur de saison des feuilles verte. Une petite brise agite les feuilles des arbres et rend la forêt presque féérique.
J'aperçois les branches d'un chêne qui semblent danser, et, étrangement, cela me rappelle Souffle de Chêne, la façon dont ses muscles bougent au rythme de ses pas sous son pelage brun tigré, le regard pétillant qu'il a furtivement posé sur moi lors de son baptême de guerrier, il y a une lune environ...
« Nuage de Pavot ! Les anciens ne vont pas attendre toute la journée que l'on revienne avec la mousse ! Dépêche-toi !
- Désolée ! J'arrive !
- Qu'est-ce que tu faisais ? J'ai continué à avancer et je me suis rendue compte que tu ne me suivais plus, alors j'ai commencé à m'inquiéter !
- Excuse-moi, Poil Clair. C'est la première fois que je sors du camp, malgré toutes tentatives de chaton, alors j'étais... perdue dans mes pensées.
- Je comprends. Mais leçon n°1 : une guerrière digne de ce nom ne laisse pas ses sentiments interférer avec ses devoirs envers son Clan.
- D'accord. Je m'en souviendrais.
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Voilà, je posterais la suite plus tard, salut tout le monde !
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