Je me suis réveillée dans une chambre d'hôpital, une perfusion dans le bras et les bips stridents du cardiogramme en fond sonore.
Un chirurgien se tenait à mes côtés, en pleine discussion avec mes parents. J'attirai leur attention avec un raclement de gorge.
Tous trois tournèrent la tête en même temps, me fixant avec un regard où se mélaient soulagement et peine.
Et je sus. Je sus que quelque chose n'allait pas. Je ne savais pas quoi exactement mais c'était arrivé. Et c'était terrible.
Le discours qui suivi me parvint comme à travers un brouillard, mais j'en saisis je moindre mot. Paralysie générale. Voilà ce qui m'était arrivé.
La seule partie de mon corps ayant été épargnée était ma tête. La vie, dans son humble bonté, avait décidé de me laisser la possibilité de parler, de penser, de ressentir.
Mais elle m'avait enlevé en échange la possibilité de marcher ou ne serait-ce que bouger. Pour toujours.
Au moins j'étais en vie disaient-ils. Mais à quoi bon ? Je n'existais que pour mon rêve depuis ma plus tendre enfance. J'avais consruit toute ma vie autour de celui-ci. Et une pauvre fille paralysée ne deviendrait jamais astronaute. Je le savais.
Je ne pus retenir mes larmes, qui s'écoulaient le long de mes joues, emportant avec elles tous les espoirs, les rêves et le peu de joie présents dans mon coeur.
Leur torent avait noyé mon corps et mon esprit tout entier, éteignant au passage les étoiles du bonheur.