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3. Le réveil de la menace

Il y eut un soir, il y eut un matin. Et autant le soir, Mathéo avait brillé par son absence, autant le matin, il devint difficile d'ignorer sa présence : bien avant le levé du jour, j'entendis des grognements venant du couloir. Ou plutôt... des gémissements. Ah non mais vraiment ! Si ce petit dégoûtant était en train de faire ce que j'imaginais...

Je sautai de mon lit et ouvris la porte d'un coup sec. Et je tombai sur un Mathéo toujours endormi... et qui se tortillait dans son lit comme un vermisseau. Il transpirait et murmurait des paroles incompréhensibles entre deux gémissements.

— Oohh... aah... olalah... aïe...

Ah non mais on y était, là. En plein dedans. Le rêve érotique dégueu dont j'étais probablement l'héroïne. Beurk ! Même en imagination, c'était écœurant.

— Oooh, mmh... maman...

HEIN ? Ah non mais là ça devenait carrément glauque ! Yark ! Mais quel dégénéré, ce gosse ! En plus, je trouvais cela un peu vexant. Je voulais bien admettre avoir quelques années de plus que lui, mais « maman » ?

Comme je n'avais pas spécialement envie d'assister au *happy end* de son rêve ignoble, je réveillai Mathéo avec des petites claques sur les joues. Enfin, avec des claques sur les joues.

— Oh ! Hé ho ! Mathéo ! On s'réveille ! T'es en train de faire un rêve pas joli-joli !

Il émergea et les gémissement cessèrent. Ouf.

— Gnnh, que... quoi ? Amand... euh, madame ?

— Ouais, madame, ça c'est bien. Et qu'est-ce que je t'ai dit sur les rêves de vicieux ?

— De vicieux ? Mais je rêvais de ma mère !

— Super. Si tu pouvais régler ton Œdipe ailleurs que sur le pas de ma porte...

— Mon Œd... mais non ! Ce n'était pas sexuel ! Elle était en danger ! Elle allait mourir !

— J'espère que tu ne le prendras pas mal si je t'avoue que je préfère ça ? Bon, ça va ? Le petit cauchemar est fini ? Tu peux retourner au dodo ou tu veux qu'Amanda te chante une chanson pour t'aider à dormir ?

— Il faut que je voie ma mère ! Tout de suite !

— Oh non mais tu te fous de moi ?

— Non ! Il faut que je la voie ! Sinon elle va mourir !

— Mathéo, tu ne crois pas que tu as passé l'âge des terreurs nocturnes ?

— Ce n'était pas juste un rêve ! C'était une prémonition !

— Ah parce que monsieur est médium maintenant ?

— Vous ne comprenez pas, Amanda. Je sais qu'elle est en danger ! Je le sais ! Je le *sens* !

— Bon eh bien alors fous le camp et va la retrouver ! Oh et puis après tout, moi ça m'arrange de ne plus t'avoir dans les pattes, hein. Allez, va retrouver môman et bon vent.

— Ah non, vous devez venir avec moi.

Rester calme. Ne pas le frapper à nouveau. Rester calme. Je me massai l'arête du nez entre deux doigts en essayant de ne pas céder à la colère.

— Mathéo... je... je vais essayer d'être gentille, d'accord ? Que tu aies un niveau de maturité relativement proche de celui que tu avais quand je te baby-sittais, d'accord. Que tu boudes comme un ado attardé quand on te fait une remarque, d'accord. Que tu ne sois même pas foutu de me protéger contre un assassin alors que c'est ton unique mission à mes côtés, passe encore. MAIS TU NE ME FERAS PAS TRAVERSER LA GALAXIE PARCE QU'UN MAUVAIS RÊVE T'AS FAIT MOUILLER TON LIT !

— Non non ! Pas besoin de traverser la galaxie ! Ma mère a déménagé, elle habite sur cette planète maintenant !

— Suis-je bête... comment tu ferais pour lui rapporter ta lessive le week-end, sinon ?

— Alors, vous voulez bien m'y emmener ?

— Ah parce que c'est moi qui dois conduire, en plus ?

— Je n'ai pas encore mon permis...

— Tu me tues, Mathéo. Je te jure, tu me tues.

Je regardai l'holohorloge sur le mur. Il était à peine six heures du matin. Est-ce que j'avais vraiment envie de céder au caprice de Mathéo ? Non. Mais sa mère, contrairement à lui, était une dame charmante qui avait quand même financé une bonne partie de mes études en me payant pour garder son con de fils. Et après tout, ce serait peut-être l'occasion de me débarrasser de lui en le refourgant à sa maman chérie.

— Bon... c'est d'accord.

— C'est vrai ? Oh Amanda je vous adore, je pourrais vous embrass...

— Hop là ! m'exclamai-je en faisant un pas en arrière. Tu calmes tes ardeurs ithyphalliques si tu veux pas t'en reprendre une. Et pour la trentième fois, c'est « madame » pour toi. Allez, prends tes affaires et donne-moi l'adresse, on va voir môman.

— Yooooopyyyyyyyyyyyyyyyyyyy !

Je regrettai déjà ma décision alors que nous n'étions même pas partis. Nous prîmes l'ascenseur et nous retrouvâmes sur le toit.

— Mais Aman... dame, vous vous êtes trompée d'étage, non ?

— Pas du tout. Tu ne crois quand même pas qu'on va se taper de la route en lévitovoiture, non ? Les bouchons, j'ai assez donné cette semaine. On prend mon hélico. Normalement c'est réservé aux urgences, m'enfin si j'ai des ennuis, tu t'expliqueras avec le Grand Chambellan.

J'entendis Mathéo déglutir avec angoisse. En réalité il y avait peu de chance qu'on me reproche l'usage de l'hélicoptère pour un trajet de plusieurs centaines de kilomètres, mais si Mathéo souillait son caleçon, c'était une petite satisfaction supplémentaire.

Il regardait l'appareil avec une certaine appréhension. J'ignorais si c'était ses réflexes de phallocrate qui lui provoquaient une angoisse de voir un hélico piloté par une femme ou s'il était pétochard par nature.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Non, rien... euh... c'est sans danger ? Enfin, j'veux dire, vous avez fait la révision annuelle ? Pas de problème mécanique ?

— Pourquoi ? T'as peur que les pâles patinent ? Allez monte là-dedans et arrête de flipper comme un hamster. On sera chez ta mère en un rien de temps.

Et nous nous envolâmes. Le premier des trois soleils de la planète se levait à peine. La mère de Mathéo habitait sur la côte dans un quartier sacrément huppé. Étrange car je ne me souvenais pas d'elle comme d'une femme d'argent. Elle était mère célibataire quand je l'avais connue et avait tout juste de quoi payer son loyer, sa nourriture et la baby-sitter de son fils. Je me demandais si elle avait regretté d'avoir Mathéo. Moi, j'aurais regretté en tout cas.

Celui-ci passa le trajet à se ronger les ongles. Au moins, lorsqu'il avait peur, il oubliait de se comporter en maniaque sexuel, c'était toujours ça de pris.

Nous arrivâmes et je décidai de me poser sur la plage. Je n'étais pas certaine que la pratique fût autorisée, mais j'étais sénatrice après tout. Quel était l'intérêt de faire de la politique si l'on ne pouvait pas bénéficier d'une justice particulièrement clémente et de passe-droits un peu partout ? L'argent ? Oui, certes. Le pouvoir ? Bon, d'accord. Mais pouvoir se garer n'importe où et faire sauter ses prunes, c'était ça le bonheur.

À peine descendu de l'hélico, Mathéo commença à se plaindre. Je n'arrivais pas à y croire.

— J'ai du sable dans mes chaussures !

— Oui Mathéo, ça s'appelle une plage. Tu vas survivre ou j'appelle les urgences ?

— J'aime pas le sable...

— On dit « je N'aime pas le sable » quand on sait causer.

— Oui, eh bien je-n-aimeuh-pas-le-sable. C'est nul le sable. Le sable, c'est méchant. JE LE DÉTESTE !

— T'as vraiment un grain, mon pauvre... Avance donc et boucle-la. Je suis déjà bien sympa de me farcir une balade chez ta mère parce que t'as peur du noir, je ne vais pas en plus supporter tes jérémiades.

Il marmonna quelque chose que je ne pris pas la peine d'essayer de comprendre et nous nous mîmes en marche. J'avais eu une bonne intuition : le logement de la mère de Mathéo était une sacrée belle baraque. Une grande villa blanche avec un réseau *universet* haut débit branché dans le jardin et une piscine verticale contre un mur. Le jardin donnait directement sur la plage.

La mère de Mathéo était déjà en train de venir à notre rencontre, sans doute alertée par le bruit de l'hélicoptère.

— Bonjour Mme Schmitt ! dis-je en lui faisant un signe de la main.

— Amanda, ma petite ! Cela me fait bien plaisir de vous revoir.

— Je vous ramène votre fils, comme au bon vieux temps.

— Et qu'est-ce qu'il a encore fait, le petit monstre ? me demanda-t-elle d'un air mi-impatient mi-amusé.

— Mère, vous êtes en danger ! s'écria Mathéo d'un ton dramatique. Vous allez mourir si je ne vous aide pas.

— Voilà, dis-je en soupirant. Vous voyez le genre.

— Ses cauchemars qui le reprennent, hein ? Mais entrez donc, on va voir ça à l'intérieur. Vous voulez un café ?

— Volontiers, nous n'avons pas eu le temps de prendre le petit déjeuner...

Nous entrâmes dans la grande demeure de Mme Schmitt. On pouvait dire qu'elle ne s'embêtait pas : c'était le grand luxe ! Et je vous dis ça en qualité de sénatrice qui se vautre dans le luxe le plus indécent payé tout aussi indécemment par le contribuable. C'est dire si je sais de quoi je parle.

— Mère, je vous en prie ! s'écria l'autre débile. Vous devez m'écouter !

— Alors vous voyez, me dit Mme Schmitt en ignorant Mathéo, c'est son nouveau truc ça. Il me vouvoie et il m'appelle « mère ». Ça lui a pris comme ça, un jour. Et pas moyen de lui faire entendre raison.

— Je veux bien vous croire... Tenez, moi c'est pareil : pas moyen de lui faire dire « madame » et pas « Amanda ».

— Tsss ! Mathéo ! Alors, qu'est-ce que c'est que ces manières ? Tu es poli avec Amanda, hein ! Si elle te dit de l'appeler « madame », tu l'appelles « madame » !

— Mère ! Arrêtez un peu de me prendre pour un enfant ! Je suis indépendant maintenant, et j'aimerais que vous m'écoutiez quand j'essaie de vous dire...

— Non mais dis-donc ! Ce ne sont pas des manières de parler à ta mère, jeune homme.

Ce n'était pas moi qui avait invectivé Mathéo comme cela mais un homme qui venait de faire irruption dans la pièce. Une sorte de dandy, un homme très fin, ibiocéphale, bien habillé et en qui tout criait « classe et distinction ».

— Amanda, voici Clint, mon nouveau mari. Dis bonjour à Clint, Mathéo.

Je compris soudain la villa, le bord de mer, le luxe. Mais Mathéo ne dit rien et fixa Clint d'un regard venimeux.

— Bonjour monsieur, dis-je en lui tendant la main. Amanda Laxigne. Je suis l'ancienne baby-sitter de Mathéo.

— Et vous êtes aussi sénatrice, je vous ai vu à la sensodorareliefotélévision. J'adore votre déodorant.

— Mmh, merci.

C'était gênant mais c'était le jeu de l'odorama à la télé...

— Mathéo, dit Mme Schmitt en montrant qu'elle se faisait violence pour être patiente. Je ne t'ai pas entendu dire bonjour à Clint.

— Bonjour Mathéo, dit Clint en souriant.

— Non je ne dis pas bonjour à Clint. C'est pas mon père. Il est méchant ! ET JE...

— Et tu le détestes ? finis-je à sa place.

— PARFAITEMENT ! ET JE LE DÉTESTE !

Et il courut dans ce que j'imaginais être sa chambre et claqua la porte.

— Oh non ça va pas recommencer, dit sa mère. MATHÉO ! OUVRE CETTE PORTE TOUT DE SUITE !

— Non, mère ! Vous ne voulez même pas m'écouter quand je vous dis que vous êtes en danger !

— Rah, eh bien vas-y, fit-elle en levant les yeux au ciel, explique nous ! On t'écoute.

— Vous êtes en danger de mort ! dit Mathéo à travers la porte close. Je l'ai vu dans un rêve prémonitoire. Vous finissiez tuée dans un camp de travail !

— Un camp de travail ? m'écriai-je. Mais ça n'existe plus depuis longtemps, les camps de travail ! Mathéo, tu débloques sec !

— C'était dans le futur, la République était devenue une dictature.

— Une dictature ? s'étonna Mme Schmitt.

— Je note au passage qu'on parle d'un danger de mort dans un futur relativement lointain, fis-je remarquer. Ça valait le coup de nous faire venir ici en urgence...

— Qu'est-ce qui te fait croire qu'il y aura une dictature ? Et des camps de travail, Mathéo ? dit Mme Schmitt.

— Parce que notre coup d'état aura réussi !

Il y eut un silence.

— Quel coup d'état ?

— Celui que nous fomentons avec la Confrérie pour l'Hégémonie Gaélique et Brittonique ! s'écria Mathéo comme s'il énonçait l'évidence.

Il y eut un autre silence, plus long cette fois. Je n'en croyais pas mes oreilles. Ou Mathéo délirait, ou il... non. Ce n'était pas possible.

— Attends une seconde, dit sa mère. Tu es en train de nous dire que tu es membre d'un complot ?

— Oui.

— Et que ce complot vise à prendre le pouvoir sur la galaxie pour imposer la culture celte partout ?

— Gaélique et Brittonique. C'est ça.

— Et c'est cela qui va mener à ma mort ?

— Tout juste.

— Et tu ne vois pas une solution pour que ça n'arrive pas ? Comme mettre fin à ce complot ?

— Euuuh...

Mme Schmitt se tourna vers moi et murmura.

— Ça, à tous les coups, c'est ce grand benêt de Mark Renton qui lui a mis ces idées dans la tête. Vous saviez qu'il était écossais ?

— Mathéo, dis-je soudain, j'ai une question idiote... Ta confrérie, là... ce ne serait pas elle qui essaierait de me tuer ? Entre mon korrigan breton et mon leprechaun irlandais, il y a comme une cohérence, non ?

Il y eut un très, très long silence. Je pouvais sentir Mathéo se décomposer derrière la porte. Quel con. Mais quel con. Et il n'avait rien compris. Bien sûr qu'un complot contre la République impliquerait d'éliminer des sénateurs ! Surtout quelqu'un comme moi qui n'avait pas spécialement de sympathie pour les cultures terriennes ! Qu'est-ce qu'il s'imaginait, l'ahuri ?

— Tiens, il est moins prolixe, d'un coup, fit remarquer Clint. Vous avez tapé juste, je crois, madame Laxigne.

— TAIS-TOI CLINT, TAIS-TOI ! T'ES PAS MON PÈRE ! fit Mathéo en tambourinant contre la porte.

— Je vais peut-être dire une bêtise, dit Mme Schmitt, mais serait-il possible qu'on ait engagé mon petit Mathéo pour vous atteindre, Amanda ? Grands dieux, quelle pensée horrible.

— Mathéo, poursuivis-je, est-ce qu'on t'a demandé de me tuer ?

— Mais non ! se lamenta celui-ci derrière la porte. Jamais je ne vous ferais de mal ! C'est Mark Renton qui m'a embauché pour vous protéger !

— Mathéo, il est fort possible que Renton soit précisément le commanditaire de tous mes attentats... qu'est-ce qu'il t'a dit exactement ?

— Eh bien, de vous coller au train en toute circonstance. Et aussi de ne jamais me séparer de mon Épée Vectorielle à Impulsion Lumineuse. Que ce serait elle qui me garderait en vie. Mais vous étiez là pour ça, non ?

— Ton Épée Vect...

— Oui ! Celle que j'ai là ! Attachée à ma ceinture ! Écoutez, je l'allume et...

L'abruti. La triple andouille. L'ectoplasme. Le bachi-bouzouk. Mathéo n'était pas l'assassin. Mathéo était l'arme du crime. L'idiot utile du complot de domination celtique de la galaxie. Et je m'étais faite avoir. Les murs volèrent en éclat autour de nous et une dernière pensée traversa mon esprit : *gast* !

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