Chapitre 35 - « Une manière très cynique de voir les choses. »
J'étais assise près de la fenêtre avec un livre sur les genoux, mais je n'y portais pas grande attention. Ma mère n'était pas encore rentrée du travail, ce qui fait que j'étais seule depuis quelques heures, après que Rachel soit partie. Il ne faisait pas beau depuis la veille alors je n'étais pas sorti depuis. Il pleuvait de manière ininterrompue. Je regardais des flaques se former sur le sol, reflétant le ciel sombre, mais se troublant à chaque gouttes qui tombaient du ciel.
La pluie m'avait toujours calmée, depuis que j'étais petite et c'était toujours le cas aujourd'hui. Mes muscles se détendaient, tout comme mon esprit, et mon train de pensées ralentissaient. Ces jour-là étaient mes préférés.
Le bon vieux temps, au sens propre comme figuré.
Les étés orageux étaient toujours mes favoris. Pour des raisons inconnues, les coups de tonnerre et les bruits des gouttes d'eau tombant contre les vitres me faisaient somnoler. Comme pourrait le faire de la musique classique, un lit chaleureux ou une couverture toute douce.
D'un autre côté, je pourrais aller courir sous la pluie, sentir l'odeur caractéristique d'un orage, ressentir les gouttes d'eau qui me tombent sur la tête et qui coulent le long de mon visage, de mon dos ou de mes bras. Je pourrais fermer les yeux pour laisser mes autres sens se décupler et apprécier la magie d'un orage. J'étais toujours impressionnée par le fait que la pluie pouvait être silencieuse et douce, mais aussi bruyante et dangereuse.
La pluie était incontrôlable.
Et être incontrôlable était ce qui me fascinait le plus. Ça me rappelait quelqu'un. Un certain Percy qui s'avérait être mon meilleur ami, tout comme mon petit-ami. Mais, même ces labels ne suffisaient pas pour décrire ce qu'il était réellement pour moi. Il était irremplaçable.
Même après tout ce temps passé avec lui, j'étais toujours émerveillée par le fait que je pouvais l'embrasser, lui tenir la main ou lui faire un câlin quand j'en avais envie. Je l'aidais à cuisiner alors que tout le monde savait que j'en étais incapable. C'était simple. C'était génial. J'avais toujours pensé qu'avoir une relation serait quelque chose de complexe et qu'il faudrait du temps pour s'y habituer, mais avec Percy ça avait tellement simple et naturel. C'était comme si je n'avais pas besoin d'essayer d'être avec lui.
Avant, j'étais vraiment persuadée que l'amour n'était qu'un concept empoisonné. On nous faisait croire que c'était incroyable et magnifique qui pouvait vous faire sentir tellement bien que s'en était presque magique, mais ce n'était pas le cas. Je pensais que, même si c'était ce qu'on pouvait ressentir pendant un certain temps, tout allait finir par disparaître et nous détruire complètement. Une manière très cynique de voir les choses. Mais je ne voulais pas risquer de finir le cœur brisé. J'avais toujours eu un très bon exemple avec mes parents, mon père avait été détruit après que ma mère soit partie, et ça pendant plusieurs années. Je ne voulais pas que ça m'arrive, pas encore.
Mais j'avais tord et je n'ai jamais tord.
Percy était rentré dans ma vie comme un vrai bulldozer. Ce qui avait commencé comme une simple amitié, un simple échange de services, s'était transformé en quelque chose que je n'aurais jamais pu prédire. Quelque chose de réel et de bon pour la première fois dans ma vie.
Il m'avait montrée ce que c'était de se sentir estimée et aimée. Il m'avait traitée de la façon dont j'avais toujours pensé que je méritais. Et certaines parties de moi se sentaient tristes en se remémorant les temps où je ne le connaissais pas, quand j'étais naïve de croire en une amélioration de ma vie familiale et égarée en amour.
En un an, j'ai enfin compris la véritable étendue de la valeur avec laquelle j'étais née, celle qui avait toujours été avec moi. Je savais que pendant cette portion de ma vie, il y avait des moments où j'avais été mal orientée, entraînée à croire à quelque chose de différent. Mais comme une personne qui a appris à s'aimer soi-même et appris à laisser quelqu'un d'autre l'aimer, je savais que c'est ce que je méritais. Et c'était bien plus que ce que j'avais eu en dix-sept ans.
Sauf que tout était terminé. Tout avait évolué de manière significative et dans le bon sens. Et je ne pourrais jamais en être plus reconnaissante.
Je fermai les yeux et me laissai aller contre le canapé, un petit sourire flottant sur mes lèvres.
___________
J'avais tout prévu et je comptais bien à ce que tout se passe à la perfection. D'ailleurs tout ne pouvait que bien se passer, ce n'est pas comme si c'était quelque chose d'extraordinaire. Certes, je n'avais jamais rien organisé de tel, mais ce n'est pas comme si tout allait partir en vrille à la première occasion. D'habitude, c'était Percy qui se chargeait de ce genre de choses, c'était pour cela que mon expérience était nulle. Mais c'était aussi la raison pour laquelle j'avais voulu le faire maintenant.
Quoi de mieux que maintenant pour nous organiser une journée rien que tous les deux, la veille des résultats des examens ?
Percy était toujours celui qui nous organisait nos rencards et c'était un des facteurs qui me rajoutaient de la pression sur les épaules. Tout ce qu'il prévoyait était tellement parfait et la barre était tellement haute que j'étais terrifiée à l'idée qu'il n'aime pas et que, par conséquent, je me rétame en beauté. Et puis, il faisait tellement tout pour moi que je voulais le remercier d'une manière qui, je l'espérais, suffirait à lui montrer toute la gratitude que je pouvais ressentir.
C'est pour cela que nous nous trouvions actuellement à la bordure d'une forêt à deux heures de la ville. Ce n'est pas pour me vanter, mais j'étais plutôt fière de notre destination et un sourire satisfait était plaqué sur mon visage.
Percy, lui, regardait autour de lui avec les sourcils froncés. « Euh, je peux savoir pourquoi tu m'as fais nous conduire au milieu de nul part ? »
Je levai les yeux au ciel. « Déjà, nous ne sommes pas au milieu de nul part. » Il haussa un sourcil, mais ne dit rien. « Ensuite, tu peux bien patienter quelques minutes de plus, non ? »
« C'est toi qui dis ça ? » Demanda-t-il avec un sourire en coin qui me donnait envie de le prendre dans mes bras et de ne plus jamais le lâcher. « Rappelle-moi ce que tu as fait pendant toute la durée de notre premier rendez-vous ? »
« Comme tu l'as dit, c'était notre premier rendez-vous alors j'avais tout à fait le droit de savoir ce que tu avais prévu. » Répliquais-je en croisant les bras sur ma poitrine.
« C'est vrai, » acquiesça-t-il en mettant ses mains dans ses poches, « et aujourd'hui c'est la première fois que tu nous organises quelque chose alors j'estime que j'ai moi aussi le droit de le savoir. »
N'ayant aucune réponse tangible à lui sortir, je lui tirai la langue ne voulant pas m'avouer vaincu et contournai la voiture pour récupérer le sac, mais il me le prit des mains avant même que je ne puisse fermer le coffre.
« Je peux le porter tu sais. » Objectais-je en le regardant d'un air entendu.
« Pouvoir le faire ne veut pas dire devoir le faire. » Dit-il en haussant les épaules. « Par exemple, je pourrais très bien me lever moins tard le matin, mais ça ne veut pas dire que je dois le faire. »
« C'est une drôle philosophie de vie ça. » Rigolais-je en commençant à marcher en direction de la forêt.
« Drôle, mais efficace. » Constata-t-il et je pouvais très bien l'imaginer prendre un air sérieux si ne coulait pas avec le sujet. « Alors on va vraiment là-bas dedans ? »
« Serait-ce de la peur que je détecte Jackson ? » Le questionnais-je d'un ton railleur.
« Bien sûr que non ! » S'exclama-t-il comme si son égo en avait pris un coup. « Je prend juste en considération les risques que nous avons de nous faire attaquer par des loups. »
Je levai les yeux au ciel en évitant une branche. « Il n'y a pas de loups à New York Percy. »
« C'est ce qu'on dit. » Rétorqua-t-il avec scepticisme.
« Chochotte. » Murmurais-je plus pour moi en continuant ma route.
Pendant tout le trajet, il trouva un moyen de se plaindre ou d'émettre des théories complètement stupides. La plus folle ? Je l'aurais apparemment attiré dans les bois pour le tuer et cacher son corps le plus efficacement possible pour que jamais personne ne le retrouve. Sérieusement ? Je sortais avec un idiot.
« Est-ce qu'il y a une rivière pas loin ou c'est moi qui m'imagine des trucs ? » Finit-il par dire alors qu'on approchait de notre destination finale.
Je ne répondis pas, sachant qu'il allait le découvrir par lui-même. On arriva même pas deux minutes après et je m'arrêtai en me décalant, laissant à Percy une bonne vue sur ce qui nous entourait. Je remarquai sa respiration se bloquer quand il leva les yeux du sol.
Cet endroit était magnifique. Une cascade d'eau se trouvait en face de nous, provenant d'une source qui m'était inconnue et qui se déversait dans un large bassin qui se ré transformait en une rivière. Des arbres se trouvaient tout autour, la cachant légèrement à la vue de ceux qui ne faisaient pas attention.
« Viens, ce n'est pas la meilleure vue. » Dis-je à Percy, l'entraînant à ma suite par la main.
Un peu plus loin, le chemin était en pente et débouchait entre les arbres, la partie calme du bassin se retrouvant juste en dessous. De face, le rocher pouvait nous faire penser à un poing. Les rayons de soleil qui traversaient les branchages se reflétaient sur l'eau, la faisant étinceler.
« C'est magnifique. » Murmura Percy avec de grands yeux en s'approchant un peu plus du bord. « C'est juste exceptionnel. » Il se sortit de sa contemplation et se tourna vers moi. « Comment est-ce que tu as découvert un endroit pareil ? »
« Quand je me suis enfuie de chez mon père quand j'avais sept ans. » Répondis-je comme si ce n'était rien de grave. « Je m'étais perdue dans la forêt et c'est ici que j'ai rencontré Thalia. »
Il secoua la tête en baissant les yeux vers le bassin. « Elle ne m'en a jamais parlé. » Je le rejoignis et posai ma tête sur son épaule. « Et pourquoi est-ce que tu m'as amené ici ? »
« Pour te faire plaisir. Tu organises toujours de super sorties, parfois même des trucs que tu n'aimes pas juste pour moi, alors je me suis dis que les rôles pouvaient très bien s'inverser pour un fois et que je pouvais moi-même organiser quelque chose qui te plaise. J'espère juste ne pas m'être trompée. » Ajoutais-je d'une voix plus basse.
« C'est génial. » Chuchota-t-il en m'embrassant sur la tempe.
Je lui souris et m'approchai du sac. « En plus, j'ai de quoi manger. »
Il se retourna d'un seul coup avec les yeux écarquillés. « Et moi qui pensais que tu ne pouvais pas être plus parfaite. »
Je levai les yeux au ciel en rigolant. « Hé Percy ? »
« Hmm ? »
« Mon amour pour toi est comme diviser par zéro. C'est indéfinissable. » Dis-je d'une voix mystérieuse.
« Hey ! » S'exclama-t-il avec un grand sourire en me tapant dans la main. « Elle est pas mal celle-ci. »
On rigola.
On mangea tout ce que j'avais amené assis à l'ombre d'un arbre, à parler ou à tout simplement écouter les bruits qui nous entouraient. Entendre le chant des oiseaux était plutôt rare à New York à cause du bruit du trafic, le seul endroit où il était possible de les écouter était au cœur de Central Park. Mis à part là-bas, la nature se faisait rare. Je suppose que c'était l'inconvénient d'habiter en ville.
Après avoir terminé le repas, Percy s'approcha du bord avec une lueur malicieuse dans le regard, me rendant immédiatement suspicieuse.
« Ne me dis pas que tu comptes aller dans l'eau quand même ? » Le scrutais-je en ayant une petite idée de ce qu'il se passait dans sa tête.
« Pas toi ? » Me demanda-t-il avec un sourire en coin.
« Ça a l'air froid. » Dis-je en essayant de rester lucide face à son regard insistant.
Il rigola en secouant la tête. « Ça fait parti du jeu. Allez Annabeth, je te croyais plus courageuse que ça. »
J'haussai un sourcil. Je savais très bien ce qu'il essayait de faire, me provoquer pour que j'accepte. Et bien, il me connaissait parfaitement. « D'accord, mais uniquement si tu y vas le premier. »
Un sourire victorieux s'étala sur son visage, les yeux brillants. « Okay, mais si tu me mens, je remonte pour te pousser moi-même. »
Je levai les mains en l'air en signe d'innocence. « Je tiens toujours mes promesses. »
Il me fit un clin d'œil. « Je te prend au mot Chase. » Et bien sûr, c'est à ce moment qu'il commença à se déshabiller.
Évidemment, comme toute personne qui se respecte, je ne pus m'empêcher de le regarder. Sérieusement, j'étais toujours impressionnée par le fait que Percy avait les meilleurs abdos que j'avais jamais vu. Bon, peut-être que mon avis était biaisé. Il me jeta son t-shirt en plein visage et commença à enlever son pantalon. Je levai les yeux au ciel et détournai mon attention sur les arbres au dessus de moi.
Il rigola et je dus me retenir de rougir quand je le regardai pour le voir se tenir devant moi juste en caleçon. « Alors, qu'est-ce que tu en penses ? »
« Je pense que tu n'es qu'un frimeur Persée Jackson. » Répliquais-je en soupirant dramatiquement.
Il me tira la langue et sauta dans l'eau sans même y penser deux fois. Je m'approchai du bord pour le voir refaire surface et secouer la tête pour enlever l'eau qui lui tombait devant les yeux.
« Alors ? »
« C'est un sept. » M'exclamais-je en l'applaudissant.
Il savoura sa victoire pendant quelques secondes avant de reporter son attention sur moi. « À ton tour maintenant. »
Je soupirai. Une promesse était une promesse. Je l'imitai donc en me déshabillant et me retrouvant seulement en sous-vêtements, puis sautai sans trop y réfléchir de peur de me dégonfler. Le froid me coupa la respiration que je touchai l'eau, mais Percy m'attira à lui avant que je ne puisse mourir d'hypothermie. Bon, ça ne faisait aucun doute que j'exagérais.
« Ce sera un dix pour moi. Pour ce saut, mais aussi pour cette journée. » Murmura-t-il dans mon oreille sans me lâcher.
« C'est gelé. Je suis sûre que tu m'as lancée ce défi juste pour me voir déshabillée. » Tentais-je de le fusiller du regard, mais sans grand succès puisque j'étais bien trop heureuse d'avoir réussi mon coup.
« Possible. » Dit-il avec un dernier sourire malicieux avant de m'embrasser.
Je répondis à son baiser avec autant de force, contente de pouvoir profiter de ce moment sans que rien ni personne ne vienne nous interrompre.
Honnêtement, c'était certainement une des meilleures journées qu'on avait passé tous les deux.
_________
C'était le jour-j. Le jour où tout allait se décider, le commencement de la réussite de nos avenirs ou le retour à la case départ. Les résultats des examens allaient tout déterminer. Et c'était une source énorme de stresse. Peu importe si on était la personne la plus relax de la terre, le stresse était présent chez tout le monde. Et bien sûr, certaines personnes y étaient plus sujettes que d'autres.
« Je vais m'être loupé. Je pensais avoir réussi, mais je suis sûr que c'est pas le cas enfaite. » Murmura Percy à une vitesse impressionnante et ça depuis que nous étions partis. « Tu verras, je- »
« Par les dieux, Percy tais-toi ! » M'exclamais-je en lui coupant la parole. « Tu me fais paniquer là. »
« Désolé. » S'excusa-t-il en se passant une main dans les cheveux. « Mais pour ma défense, ce n'est pas de ma faute si je stresse. Imagine si je n'ai pas réussi, qu'est-ce que je vais faire ? J'ai bien essayé de soudoyer Paul, mais il n'a rien voulu me dire. »
Et c'est reparti. Je fermai les yeux et le laissai parler jusqu'à ce qu'il n'ait plus rien dire, ce qui n'arriverait certainement pas de sitôt.
Nous attendions actuellement devant le lycée que les résultats soient affichés. Certains élèves étaient accompagnés de leurs familles, d'autres de leurs amis, mais tous étaient tendus. De notre côté, nous étions les premiers à être sur les lieux, le reste du groupe et nos parents n'allaient pas tarder à arriver. Il restait une dizaine de minutes à attendre et je ne tenais déjà plus en place.
Je détournai le regard des portes du lycée pour voir Grover, Rachel, Reyna et Travis arriver en courant, l'air tout aussi stressé que nous.
« Désolé, c'est à cause de Travis si on est en retard. » Se justifia Rachel la respiration courte et elle ne laissa pas le temps à ce dernier de protester. « Alors ? »
« Ce n'est pas encore l'heure. » Répondis-je simplement en reportant mon attention sur les portes.
Ils s'installèrent à côté de nous et on attendit en silence. Les prochains à arriver deux minutes avant l'heure furent Sally accompagnée d'Estelle évidemment, Poseidon, Nico, Hazel et Jason, mais sans Paul puisqu'il était avec les autres professeurs.
« Alors ? » Demanda Hazel en s'asseyant à côté de moi alors que Percy prenait sa sœur dans les bras.
« Toujours pas. » Soupirais-je sans la regarder.
Le silence s'installa à nouveau, seulement troublé par les bruits qu'Estelle pouvait faire. Elle s'amusait d'ailleurs avec les cheveux de son frère alors que celui-ci la regardait l'esprit visiblement ailleurs. Après quelques minutes pendant lesquelles j'étais incapable de rester sans bouger, je regardai l'heure et soupirai. Ils étaient en retard. J'étais persuadée qu'ils le faisaient exprès juste pour s'amuser de notre impatience.
La personne suivante à faire son apparition fut ma mère. « Alors ? »
Je me contentai de secouer la tête. Est-ce que c'était moi ou ils s'étaient tous donnés le mot pour arriver les uns après les autres et dire 'Alors' ? Je trouvais ça vraiment très angoissant.
Bien entendu, la dernière vague d'arrivée ne fit pas exception. Ce fut le tour de Piper, Calypso, Frank, Léo et Connor de s'installer à nos côtés.
« Al- » Commença Piper sans qu'elle n'ait la chance de terminer.
« Non ! » L'interrompis-je en montrant les portes de la main. « Vous voyez bien que ce n'est pas affiché, ouvrez les yeux ! »
Elle cligna des yeux avec choc avant de se tourner lentement vers les autres. « Oh bébé Estelle ! » Et elle la prit dans ses bras sans demander son reste.
C'est à ce moment-là que les portes s'ouvrit et que des profs sortirent avec les panneaux d'affichages dans les mains. Ils les installèrent et s'éloignèrent le plus rapidement possible de peur qu'on leur saute dessus. On se rua tous sur les listes et, après avoir fait des pieds et des mains, on se retrouva devant les feuilles à rechercher notre nom avec à côté la notion 'admis' tant espérée.
« J'ai réussi ! » S'écria Percy alors que je m'exclamais « Major de promo ! » en même temps.
On se regarda un instant sans rien dire.
« On est pas au même niveau. » Commenta-t-il en faisant une grimace.
Je levai les yeux au ciel et lui sautai sur le dos. « Boston ! »
Il rigola et nous emmena rejoindre les autres.
Dire que j'étais heureuse serait un euphémisme. J'allais aller à Boston avec Percy intégrer mon école de rêve avec une mère qui me soutenait à cent pour cent et des amis sur qui je pourrais toujours compter. Qu'est-ce que je pouvais demander de plus ?
L'expression de nos visages devait parler pour nous car personne ne nous demanda les résultats, mais tout le monde nous sauta dans les bras. Je dus descendre du dos de Percy pour aller rejoindre ma mère. Dès que je fus à sa portée, elle ne perdit pas une seconde pour me prendre ses bras et je lui rendis son étreinte en enfouissant mon visage dans son épaule et en prenant une grande inspiration de son parfum.
« Je suis fière de toi Annabeth, vraiment très fière. » Dit-elle à voix basse en passant une main dans mes cheveux.
« Merci Maman. » Murmurais-je en fermant les yeux pour profiter un maximum de cet instant et le graver dans ma mémoire.
Elle se recula avec un sourire et les larmes aux yeux en me caressant la joue. Je ne l'avais jamais vu aussi émue, jamais. « J'ai pris le reste de ma journée si tu veux. »
Un sourire éclatant se dessina sur mes lèvres et j'hochai la tête. Quand je me retournai, deux furies brunes se jetèrent sur moi et je ne pu m'empêcher d'exploser de rire. Piper et Hazel allaient définitivement me manquer.
Ce qu'il se passa jusqu'à la remise de diplôme se déroula comme dans un brouillard. Tout n'était que bonheur et rigolade, la seule chose dont j'étais sûre c'est que nous nous trouvions actuellement dans le gymnase avec les tenues traditionnelles de remise des diplômes, que la cérémonie avait commencé, que je venais d'être appelée et qu'en tant que major de promo je devais faire un discours.
C'est pour cela que j'étais sur l'estrade à faire face à la foule de diplômés et de familles venues assister à la cérémonie. « Bonjour, euh, pour être honnête je ne sais pas quoi trop quoi dire car, contrairement à d'habitude, je n'ai rien préparé. »
« Menteuse ! Tu t'es entraînée hier soir. » Ça déclencha quelques rires.
« La ferme Percy. » Rétorquais-je en fusillant du regard la partie dans laquelle il se trouvait, un concert de 'ooh' suivant mes paroles. « Mais vous savez quoi ? Pas besoin de discours barbant. » J'haussai les épaules et de nombreuses approbations se firent entendre. « Tout ce que j'ai à dire c'est amusez-vous et entourez-vous des meilleures personnes. »
« Allez les Léo ! » S'exclama ce dernier en se levant alors que Calypso essayait de se cacher.
Je levai les yeux au ciel et secouai la tête en essayant vainement de dissimuler mon sourire. « Choisissez bien vos amis car une fois que vous les avez c'est pour la vie. » Je soupirai dramatiquement en baissant la tête. « Pour moi c'est trop tard pour revenir en arrière, malheureusement. »
Il y eut des protestations et des sifflets provenant des concernés alors que le reste de la salle rigolait et que je descendais de l'estrade diplôme en main et sourire aux lèvres.
La cérémonie continua et les élèves défilèrent pour récupérer leur diplôme jusqu'à ce qu'on arrive à la lettre J. Quand Percy fut appelé, il alla récupérer son diplôme, mais, au lieu de descendre comme tout le monde l'avait fait avant lui, il commença à enlever sa tenue, se retrouvant juste en habits de plage, c'est-à-dire maillot de bain, sans t-shirt et avec une serviette autour du cou.
« Et c'est le moment où je vous dis adieu et à jamais ! » S'exclama-t-il en faisant une révérence avant de descendre en courant.
Tous les élèves et les plus jeunes explosèrent de rire alors que la majorité des parents étaient sidérés. Sally, elle, avait le sourire aux lèvres et Poseidon était hilare face à l'attitude de son fils. Quant à ma mère, elle avait les yeux écarquillés et la bouche légèrement entrouverte à cause du choc.
Percy s'approcha de moi avec un sourire satisfait, remerciant toutes les personnes qui le félicitaient sur son passage. Il se planta devant et pencha la tête sur le côté, attendant ma réaction.
« Sérieusement ? » Lui demandais-je en croisant les bras sur ma poitrine et en haussant un sourcil.
Il rigola brièvement et posa un bras sur mes épaules. « Oh allez, je suis sûr que tu as trouvé ça drôle. »
« Si tu veux. » Répondis-je en levant les yeux au ciel alors qu'il m'embrassait sur la joue.
La cérémonie continua, donnant leur diplôme à Rachel, Reyna, Grover et Travis, et se termina éventuellement, annonçant qu'on pouvait enfin enlever ces tenues de malheur. Ce n'était vraiment pas pratique croyez-moi, mais Percy n'avait pas ce problème bien sûr. On sortait tous du gymnase qui se trouvait juste à côté de la piscine du lycée quand une voix nous interpella.
« Hé capitaine. »
On se retourna pour voir les coéquipiers de l'équipe de natation de Percy approcher avec de grands sourires.
« Salut les ga- » Commença ce dernier, mais il n'eut pas le temps de terminer puisqu'ils le portèrent et l'entraînèrent vers la piscine.
Tout le monde suivit la source de toute cette agitation, notre groupe en première ligne alors qu'on se moquait de Percy qui essayait désespérément de s'échapper, mais sans grande réussite. Sans y réfléchir à deux fois, ils le jetèrent dans l'eau sous les exclamations des spectateurs.
Je m'approchai et m'accroupis au bord de l'eau quand Percy refit surface en lançant des profanations à ses coéquipiers tout en rigolant à moitié, lui faisant perdre toute la crédibilité qu'il ne possédait déjà pas.
« C'est moi où tu es constamment dans l'eau ? » Lui demandais-je alors qu'il nageait jusqu'à moi.
« Tu es jalouse parce que je passe plus de temps avec l'eau qu'avec toi ? » Dit-il avec un sourire en coin. Je le regardai avec exaspération, ce qui ne fit qu'agrandir son sourire. « Tu sais, je peux très bien combiner le temps que je vous consacre respectivement. »
J'écarquillai les yeux en comprenant ce qu'il avait derrière la tête. « Qu- »
Mais c'était déjà trop tard. Il m'avait tiré par la main, me faisant tomber dans la piscine avec lui. De quoi ruiner mon short et mon t-shirt, mais ce n'était pas important.
C'est comme ceci que tous les diplômés se retrouvèrent dans la piscine tout habillés à faire des batailles d'eau et à passer ses derniers moments dans ce lycée tous ensemble.
À un moment, Percy m'attira à lui en passant un bras autour de ma taille. « Et maintenant, tu as prévu quoi ? »
Je fixai mon regard dans ses yeux verts que je chérissais et qui étincelaient de bonheur, reflétant certainement les miens, et passai mes bras autour de son cou. « Et bien, il me semble qu'un voyage à Athènes m'attend, un voyage pour deux en plus de ça. »
Il m'observa pendant ce qui me sembla une éternité avant de m'embrasser, faisant exploser dans mon estomac tout l'amour et le bonheur que je pouvais ressentir à cette instant.
C'était un baiser rempli de promesse.
Nombre de mots : 4385
Bon et bien voilà, le chapitre 35, le tout dernier de cette histoire. Je ne sais même pas quoi dire, alors parlez pour moi.
L'épilogue sortira demain ou aujourd'hui, dites-moi l'heure que vous préférez.
Bref, n'hésitez pas à commenter, dire ce que vous en pensez et poser des questions.
Peace Out🤙🏼
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