Chapitre 31 - « Hé mec, je t'ai volé ta copine. »
« Je ne le sens pas, je n'aime pas ça. » Marmonna Percy alors que nous montions les marches menant dans l'avion.
Je fronçai les sourcils. Ça faisait depuis que nous étions arrivés à l'aéroport qu'il grommelait des choses complètement incompréhensibles et qu'il regardait autour de lui comme si quelque chose allait sortir de l'ombre et lui sauter dessus. J'avais bien essayé de savoir ce qu'il se passait, mais il était bien trop perdu dans son monde pour me répondre ou même me remarquer. Ce n'est qu'après s'être assis et qu'il ait murmurer je ne sais quoi que je craqua.
Je soupirai et lui tournai la tête pour qu'il me regarde dans les yeux. « Qu'est-ce qui ne va pas ? »
Ses yeux vert étaient grands ouverts et apeurés. « On va tous mourir. »
Pendant quelques secondes j'ai cru qu'il se moquait de moi, mais il avait l'air très sérieux. « Qu'est-ce que tu racontes ? »
D'habitude, j'étais assez douée pour comprendre ce qu'il se passait dans sa cervelle d'algues, mais là j'étais juste en train de me dire qu'il avait enfin perdu la tête.
« Cet engin va nous emmener droit vers une mort certaine et très douloureuse. » Dit-il d'une voix tremblante.
La réalisation s'abattit sur moi. « Oh. Tu veux dire que tu as peur de l'avion ? »
Il fixa son regard devant lui en étant assis droit comme un i et en agrippant les accoudoirs du siège. « Je ne veux pas mourir maintenant, je suis bien trop jeune. Il me reste encore trop de choses à vivre. »
Je levai les yeux au ciel. « On ne va pas mourir. »
Il se tourna brusquement vers moi, me faisant sursauter. « Sais-tu quelles sont les chances que cet avion s'écrase ? » J'haussai les épaules, n'étant pas vraiment intéressée par tout ce qui touchait à l'aéronautique. « Il y a en moyenne dix crashs par an et pour l'instant il n'y en a eu que trois ! Et puis sais-tu comment un avion fonctionne ? Il y a une force qui aspire les ailes vers le haut et s'oppose au poids de l'avion. Les réacteurs, eux, ne servent qu'à faire opposition à la traînée qui le ralentit. On doit donc faire confiance à deux stupides ailes et on sait tous comment a terminé Icare. » Il ne s'arrêta pas une seule fois pour reprendre sa respiration.
Je ne sais pas si j'étais le plus stupéfaite qu'il sache comment un avion volait ou alors qu'il l'ait comparé à la chute d'Icare après sa fuite du labyrinthe. « Qui t'a dis tout ça ? »
« Jason. »
Je maudis intérieurement ce dernier et me promis de lui faire comprendre qu'il avait fait une grosse erreur avant d'arracher une des mains de Percy à l'accoudoir et de la prendre. « L'avion ne va pas s'écraser et on ne va pas mourir, je te promet. Est-ce que je me suis déjà trompée ? »
Il acquiesça en me jetant un rapide coup d'œil. « Quand tu as dit que tu avais enfin réussi à cuisiner quelque chose et qu'après tu as laissé les cookies bruler. »
Alors là j'étais offensée. Si je me souviens bien, c'était aussi de sa faute puisque c'est lui qui me déconcentrait. Je fis la moue, mais ne pus pas répondre puisque la voix du commandant retentit dans les hauts-parleurs. Une hôtesse de l'air commença ensuite à parler et à faire les gestes de sécurité, mais je décrochai quand Piper, qui était assise devant nous à côté d'Hazel, se retourna tant bien que mal à cause de sa ceinture.
Elle ouvrit la bouche pour parler, mais la referma immédiatement quand ses yeux se posèrent sur Percy. « Il va bien ? »
J'haussai les épaules. « Oh il s'en sortira, si je ne décide pas de le tuer avant la fin du trajet. »
Elle ne fit aucun commentaire et se retourna pendant que l'avion commençait à avancer.
Quand il commença son ascension, je me tournai vers Percy pour le voir fermer les yeux. Plus on montait, plus sa respiration devenait saccadée et il se crispait, me broyant les os de la main par la même occasion.
« Percy, calme-toi. Tout va bien se passer. » Tentais-je de le détendre d'une voix douce.
Mais il se contenta de déglutir et de pâlir encore plus si cela était possible. À cet instant, j'avais vraiment peur qu'il s'évanouisse. Il fallait que je trouve un moyen de détourner son attention.
« Qu'est-ce que tu voulais dire quand tu as dit que tu avais encore plein de choses à vivre ? » C'est la première chose qui me vint à l'esprit.
Il me lança un regard hésitant, mais ne se détendit pas pour autant. « Obtenir mon diplôme, aller à la fac, » il y eu une légère secousse et il referma les yeux en continuant d'une voix précipitée, « les JO, le mariage, les enfants. »
Je ne pus m'empêcher de rougir quand il parla d'enfant et de mariage. Je continuai à lui parler jusqu'à ce que l'avion atteigne la bonne hauteur et sa vitesse de croisière, ce qui suffit à lui faire reprendre quelques couleurs même s'il était encore très crispé.
« Et si tu essayais de dormir ? » Suggérais-je quand on put détacher nos ceintures.
Il secoua la tête. « Je ne pense pas que ce soit possible. »
Je soupirai et passai un bras autour de ses épaules en passant de manière répétitive ma main dans ses cheveux. Il finit par poser sa tête sur mon épaule en poussant un soupire de bien-être et s'endormit avant même qu'il ne puisse s'en rendre compte.
Je ne sais pas trop combien de temps je restai à ne rien faire d'autre, tout ce que je savais c'est que j'avais cinq heures de mon temps à tuer, je finis donc par prendre mon livre. J'étais tellement plongée dans ma lecture que je n'avais plus la notion du temps et la seule chose qui arrivait à attirer mon attention, c'était quand Percy bougeait ou murmurait dans son sommeil. Je n'avais même pas remarqué que les hôtesses de l'air étaient passées et ce n'est que plus tard que j'ai appris que c'était Hazel et Piper qui leur avaient que je n'avais besoin de rien.
Je fus légèrement interpellée quand je terminai la dernière page du livre, un livre que je venais tout juste de commencer. Je levai la tête pour regarder combien de temps de vol il restait, l'écran affichait une heure. J'avais donc lu pendant quatre heures. De suite. Sans interruption. Alors ça c'était une première. Comme quoi, si Percy se taisait plus souvent, je terminerai mes livres bien plus rapidement.
J'essayais d'ailleurs de bouger le moins possible pour ne pas le réveiller, mais les pleurs d'un bébé commencèrent quelque part à bord de l'appareil et il se réveilla en sursaut en regardant partout autour de lui. Il eut l'air complètement désorienté pendant quelques secondes avant que son regard ne se pose sur moi.
« Je t'avais bien dis que tu pouvais dormir. » Lui souriais-je, en bougeant mon épaule qui me faisait un mal de chien d'être restée stoïque aussi longtemps.
Il grogna et se frotta les yeux. « J'ai dormi pendant combien de temps ? »
Sa voix était grave et légèrement cassé, ses cheveux partaient dans toutes les directions et ses yeux étaient encore embués par le sommeil. Je dus donc faire appel à toute ma volonté pour ne pas l'embrasser sur le champs. « Quatre heures. »
Il hocha la tête. « C'est plus que ce que j'ai fait la nuit dernière dans mon lit. »
« Estelle ? » Lui demandais-je en rangeant mon livre.
« Ouais, j'essais d'aider ma mère et Paul le plus possible. » Il fronça les sourcils. « Je ne comprends pas, c'est exactement comme si elle n'aimait pas dormir ou alors elle a juste décidé de ne pas me laisser dormir. »
Je réprimai un sourire en resserrant ma queue de cheval. « Elle fera ses nuits bien plus vite que tu ne t'y attends, tu verras. » Je sentais son regard sur moi sans même avoir besoin de tourner la tête. « Pourquoi est-ce que tu me fixes Cervelle d'Algues ? »
Il secoua la tête. « C'est juste qu'il doit y avoir quelque chose qui ne va pas avec mes yeux, je ne peux pas te quitter du regard. »
J'essayai de ne pas rougir, vraiment, mais quand votre petit-ami a décidé que s'en était de son devoir et qu'il vous sortait des pickups lines quand vous vous y attendez le moins, et bien ça devenait mission impossible de s'en retenir.
Il s'approcha bien trop près de mon visage pour que ce soit naturel et me regarda avec de grands yeux. « C'est dingue, même quand je suis fatigué je suis le meilleur copain au monde. »
Je levai les yeux au ciel. « La ferme Percy. »
Le reste du trajet passa tout aussi rapidement que les heures précédentes. Lorsque l'avion allait commencer à atterrir, Percy se tendit immédiatement. Il fut d'ailleurs l'un des premiers à descendre. Quand ses pieds touchèrent la terre ferme, il se mit à remercier tous les dieux de l'Olympe d'avoir accepté de le laisser en vie pour profiter de son voyage à Los Angeles. Je lançai un regard exaspéré à Piper en allant le tirer par l'oreille pour qu'il arrête de se ridiculiser alors que tous les autres passagers rigolaient de ses manières.
Puisqu'il y avait un décalage horaire de trois heures avec New York, c'était exactement comme si le trajet n'avait duré que deux heures. Il faisait aussi bien plus chaud à Los Angeles et le soleil brillait haut dans le ciel. Ce changement de temps était revivifiant.
On dut réserver quatre taxis pour pouvoir tous arriver en même temps chez le père de Piper. Après un court trajet d'une demi-heure, on les paya et on déchargea nos bagages devant une immense villa d'architecte donnant sur la plage. Même si c'était la deuxième fois que je venais, la beauté qui s'en dégageait ne cessait de me subjuguer. De grandes baies vitrée étaient en contrastes avec les murs clairs, la mer et la piscine à débordement rendant le tout encore plus majestueux.
Piper entra sans se poser de questions, suivie de près par tout le reste du groupe qui était bouche-bée devant cette maison. « Les chambres se trouvent à droites, la cuisine à gauche et les parties communes droit devant. Faites comme chez vous ! »
Je pris Percy par la main sachant déjà quelle chambre lui correspondait le mieux. Dès que j'ouvris la porte, il s'arrêta sur le seuil, la bouche grande ouverte. Je ne pouvais pas l'en blâmer. La chambre en elle-même était très simple, c'était la vue qui était à couper le souffle. La moitié des murs étaient en réalité des baies vitrées qui offraient une vue imprenable sur la mer. C'était la seule chambre de la maison à en bénéficier. Je m'étais toujours demandée pourquoi Piper n'avait pas choisi celle-ci pour en faire la sienne, c'était, et de loin, la plus belle.
« C'est impressionnant. » Murmura Percy en s'avançant doucement comme s'il avait peur que ce ne soit qu'une illusion.
« Ferme la bouche Lover Boy, tu vas attraper des mouches. » Le taquinais-je, assise sur le lit.
Il essaya de me fusiller du regard, mais ce n'était clairement pas convaincant. Au lieu de quoi, il commença à s'approcher de moi et je pouvais voir dans ses yeux qu'il avait une idée derrière la tête. Seulement, une voix provenant de la porte l'interrompit et on tourna tous les deux la tête vers son origine.
« C'est totalement injuste ! » S'écria Léo, vite rejoint par Travis et Connor. « Pourquoi est-ce que c'est vous qui avez la meilleure chambre ?! »
J'haussai les épaules. « Parce que. »
Ils partirent tous les trois en grommelant à quel point leur vie était injuste et triste.
Percy se tourna vers moi avec un sourire en coin. « Notre chambre ? »
Je levai les yeux au ciel. « Tu voudrais peut-être aller dormir sur le canapé ? »
Son sourire ne faisait que s'agrandir. « Et ne pas t'entendre dire à quel point tu m'aimes pendant que tu dors ? Je ne manquerais ça pour rien au monde. »
« Je ne parle pas quand je dors. » Rétorquais-je en croisant les bras alors que je pouvais déjà sentir les deux teintes de rouge qui me recouvraient les joues.
Il explosa de rire et je sortis de la chambre en le bousculant pour sauver le peu de dignité qu'il me restait.
« Bon bah y'a plus rien à manger. » Soupira Piper en refermant le réfrigérateur alors que j'entrais dans la cuisine. « Y'a plus qu'à aller au supermarché. »
Évidemment, les garçons n'avaient pas envie d'y aller et Rachel et Reyna avaient préféré rester pour les surveiller, il ne restait donc plus que Piper, Hazel, Calypso et moi. On dut mettre environ une heure et demi pour tout acheter et le trajet du retour se fit dans la bonne humeur. Et puis ça me permettait d'apprendre à connaître Calypso.
« Attends, ça veut dire que tu savais qui était Léo avant qu'il ne t'aborde ? » S'étrangla Hazel.
Calypso se contenta d'hausser les épaules. « C'était un ami de Percy alors oui. » On la regarda toutes avec interrogation. « J'ai longtemps été amoureuse de Percy. »
J'écarquillai les yeux. Comment ça elle était amoureuse de Percy ? Mon Percy ou un autre Percy ? Je commençais à me sentir légèrement mal à l'aise.
Pourtant, Calypso se mit à rigoler. « Ne t'en fais pas Annabeth, ce n'est plus le cas. »
Je ne pouvais cependant pas empêcher mon estomac de se tordre. « Euh, quand tu dis longtemps, tu entends quoi par là ? »
« Jusqu'à ce que vous commenciez à traîner ensemble, après j'ai laissé tomber. »
« Pourquoi pas quand on a commencé à sortir ensemble ? » Demandais-je, intriguée parce qu'il y avait quand même pas mal de mois qui séparaient les deux phases de notre relation.
« C'était tellement évident que vous alliez vous mettre ensemble un jour que j'ai préféré ne pas me faire des idées. » Dit-elle comme si c'était la chose la plus évidente au monde.
On est si prévisible ?
« Ce serait bien si tout le monde pouvait réagir comme toi. » Grommelais-je en pensant à une certaine personne. « D'ailleurs pourquoi est-ce que toutes les filles sont amoureuses de lui ? C'est épuisant à la longue. »
« Tu te poses vraiment cette question Annabeth ? » Piper me regardait comme si j'étais une étrangère et je lui répondis par une expression confuse. « Parce que Percy est ca-non. Et puis, dois-je te rappeler que tu fais partie de ces filles ? »
« C'est différent. » Rétorquais-je en levant les yeux au ciel.
« Ah ouais ? Et qu'est-ce qui n'est pas pareil ? Parce que moi, la seule différence que je vois c'est qu'il t'aime en retour. » Dit-elle avec un sourire narquois.
Elle n'avait pas tord, mais vu que je n'avais pas envie de l'admettre, je ne répondis pas.
La conversation continua pendant quelques minutes jusqu'à ce que Calypso dise quelque chose qui nous fit exploser de rire. « Est-ce que c'est normal que Léo soit toujours aussi chaud ? »
« Tu veux dire comme Léo Hot Stuff ou alors en chaleur corporelle ? » Réussit à demander Piper entre deux rires.
Calypso commença à rougir ce qui ne fit que redoubler notre hilarité. « Quoi ? Non en chaleur corporelle bien sûr. Je vous promet, l'embrasser c'est comme embrasser une chaudière. »
« Perso, Jason veut toujours avoir le contrôle. » Expliqua Piper après s'être calmée.
« Percy embrasse merveilleusement bien, vous savez ? » Soupirais-je, même si je n'avais aucun point de comparaison.
« Non Annabeth, aucune de nous n'a embrassées tête de varech, tu es la seule d'ailleurs. » Rétorqua Piper, sa voix lourde de sarcasme. « Je t'en prie, explique. »
Je levai les yeux au ciel alors que les deux autres filles rigolaient.
« Frank est un animal. » Commença Hazel avec les yeux plissés et on la regarda toutes les trois bouche-bée. « Bah quoi ? »
Piper frissonna. « Ew non, tu es bien trop innocente pour que je veuille t'entendre dire ça. »
Hazel croisa les bras et la fusilla gentiment du regard. « Parce que tu crois que j'ai envie d'entendre quand toi et Jason vous- »
« D'accord, » la coupais-je avant qu'elle ne puisse en dire plus alors qu'on arrivait devant la maison, « je crois qu'on a compris. »
Le reste de la soirée se passa comme dans un rêve. J'étais heureuse de pouvoir passer du temps avec mes amis sans avoir à me soucier de quelque chose, juste de passer des bons moments. Même si je savais que l'année prochaine tout serait différents et que je risquais d'en perdre certains de vue, j'étais chanceuse de pouvoir les compter dans ma vie.
C'était ce à quoi je pensais, assise près de la piscine alors que tous dormaient profondément dans leur lit. Je repensais à tous les moments que j'avais passé avec ces personnes et, dans toute cette mélancolie qui comportait des zones d'ombre comme des instants de bonheur, je ne pus m'empêcher de sourire.
Je n'étais plus seule et je ne l'avais jamais été. Peu importe le nombre de personnes qui allaient entrer dans ma vie ou en sortir, j'étais persuadée qu'il y avait au moins une personne qui serait toujours à mes côtés. Une personne qui venait tout juste de s'asseoir à ma gauche.
« Qu'est-ce que tu fais ici ? » Me demanda Percy en me regardant.
« Je regarde les étoiles et la lune, on ne les voit pas à New York. C'est triste. » Répondis-je, les yeux fixés sur le ciel.
Un silence confortable s'installa entre nous pendant lequel on ne fit que profiter de la vue et de la présence de l'autre.
« Est-ce que je peux te poser une question ? » Finit-il par dire, sa voix s'entremêlant au bruit des vagues.
« Je te promet Percy, si tu me sors encore une de tes- »
« Est-ce que tu veux bien m'accompagner au bal de promo ? » M'interrompit-il.
Je tournai la tête vers lui pour le regarder dans les yeux. Et là, vous pouvez me féliciter car j'ai eu une réaction digne de son nom. « C'est vrai ? »
Il fronça les sourcils et regarda autour de lui comme pour vérifier que je ne parlais pas à quelqu'un d'autre. « Euh... oui. Attends, tu pensais que je n'allais pas te demander de m'accompagner ? »
Je rougis légèrement. Il est vrai que cette pensée m'a traversée l'esprit. Il reste si peu de temps que j'ai cru qu'il avait oublié ou alors qu'il y allait avec une autre fille. « Non, c'est juste que... tu savais que Jessica croyait que vous y alliez ensemble ? »
« M'en parle pas, » grogna-t-il en soufflant, « je t'assure que cette fille va finir par me rendre malade. » Je rigolai doucement face à son air désespéré. « Sinon, tu en dis quoi ? »
« Bien sûr. » Souriais-je en l'embrassant sur la joue.
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Le lendemain, nous avions décidé d'aller à Disneyland. Après tout, c'était un passage incontournable, on ne pouvait pas se rendre à Los Angeles sans y aller. Nous étions tous excités d'y être, mais Léo et les Stoll étaient ingérables. Ils couraient et criaient de partout, comme des enfants à qui nous venions d'offrir des glaces. Nous entrions actuellement dans la Maison Hantée.
« Léo, je te jure que si tu ne te tais pas, c'est la dernière fois que tu me vois. » Craqua Calypso en le fusillant du regard.
Ça suffit à le faire taire. Percy prit un malin plaisir à se moquer de lui en disant qu'il était complètement soumis, mais je le réduis au silence d'un simple regard. Autant dire que Léo lui rendit la monnaie de sa pièce.
Ce qui se trouvait à l'intérieur de l'attraction n'était pas effrayant en soi. Certes, c'était sombre et angoissant et on pouvait être surpris quand un monstre débarquait de nul part pour vous sauter dessus, mais ce n'était pas terrifiant. Et pourtant, j'étais à deux doigts de faire une crise cardiaque à chaque nouvelles pièces. Non pas parce que j'avais peur de ce qui m'entourait, mais parce que les garçons s'amusaient à crier 'araignée' à chaque coins de murs. Pièces après pièces. Tout le temps. Merveilleux. J'étais quand même décidée à ne plus me faire avoir.
« Araignée ! » S'exclama Léo alors que nous venions d'entrer dans une salle ovale à la lumière verdâtre et à l'odeur suspicieuse.
« Ah non, pas cette fois. » Grommelais-je en me retournant vers Léo pour le frapper sur la tête. « Je- »
Je me figeai sur place, n'osant plus faire un geste. Devant moi se tenait une énorme araignée noir avec huit pattes poilues et des yeux globuleux. J'étais persuadée qu'elle me fixait, décidant de la manière la plus astucieuse dont elle allait m'attaquer. Mais le pire dans cette histoire, c'est que je n'étais pas sûre que ce soit une fausse. Je poussai donc un cri étranglé et sautai dans les bras de Percy. Littéralement. Ce dernier prit par conséquent soin de bien la contourner et nous guida vers la sortie puisque c'était la fin.
Le soleil était éblouissant et il faisait une température idéale, sans trop de vent ni trop peu. Une journée idéale pour commettre un meurtre.
Léo était pratiquement sur le sol tellement il rigolait. « C'était excellent, tu aurais dû voir ta tête ! »
Je croisai mes bras sur ma poitrine et lui lançai un regard noir. « Tu vas le payer très cher Valdez. »
Il leva les mains en signe d'innocence avec un énorme sourire. « C'est pas moi qui ai commencé. »
J'haussai un sourcil, posant une question silencieuse et toutes les têtes se tournèrent vers Percy. Celui-ci écarquilla les yeux et s'éloigna de quelques pas en secouant frénétiquement la tête. Son regard scrutait tout le monde en évitant soigneusement de se poser sur moi.
Je poussai un soupire dramatique. « Et bien, quel dommage que je sois obligée de trouvé un nouveau cavalier pour le bal de promo. » J'attrapai la première personne qui se trouvait à ma portée. « Pourquoi pas toi Connor ? »
L'intéressé se tourna vers Percy avec un sourire moqueur. « Hé mec, je t'ai volé ta copine. »
On se mit tous à rigoler face à l'expression de Percy et partit pour enchaîner les autres attractions. On en fit quelques unes avec de l'eau et bien sûr, c'était ce jour-là que j'avais décidé de porter une robe blanche.
À un moment, Percy m'entraîna dans la direction opposé à laquelle nous allions en premier lieu. Évidemment, il ne voulait pas me dire où il m'emmenait.
« Tu sais les autres vont nous tuer quand ils vont s'apercevoir qu'on est parti. Je te parie qu'on va recevoir un message dans les deux minutes qui vont suivre. » Commentais-je alors qu'on passait devant un groupe de jeunes qui nous regardèrent d'une drôle de façon. Pourquoi ? Je ne sais pas.
« Ça en vaut la peine. » Dit-il avec un sourire en coin.
Après avoir traversé la moitié du parc, on se retrouva dans une partie dans laquelle nous ne nous étions pas encore rendus. Celle réservée à l'univers d'Harry Potter. Il faut savoir que ces livres étaient les tout premiers que j'avais lu, alors ils avaient toujours eu une place importante et spéciale dans mon cœur.
« Utiliser mon cœur de fangirl pour gagner des points à ce que je vois Jackson, c'est très malin. » Constatais-je avec une certaine admiration.
Il rigola et passa un bras autour de mes épaules. « Que veux-tu, on a tous nos stratégies. J'ai faim. »
« Quand est-ce que tu n'as pas faim ? » Le taquinais-je en l'entraînant vers une boutique qui vendait des Bièraubeurre.
Malheureusement pour lui, il y avait du monde donc on dut faire la queue. Ce qui était passionnant dans une fil d'attente dans un parc d'attraction connu dans le monde entier, c'est qu'il y avait une très grande diversité de langues. Ça allait du français à de l'italien en passant par le chinois. Nous étions tous très différents et pourtant tellement similaires. Il y avait une chose que nous avion tous en commun : on venait pour passer du bon temps.
« C'est incroyable comme les coutumes peuvent changer d'une ville à une autre. » Murmura Percy en regardant autour de lui. « J'ai toujours pensé que tout le monde était comme les New Yorkais, mais c'est complètement faux. »
« Tu n'avais jamais voyagé ? » L'interrogeais-je en jouant avec ses doigts sur mon épaules.
Il secoua la tête. « On a jamais eu les moyens de partir avec ma mère, mis à part Montauk, et quand mon père me proposait de partir avec lui, je refusais toujours pour rester avec elle. Ce week-end à Los Angeles c'est la première fois que je sors de New York. »
« Et avec nous en plus de ça, quel honneur. » Riais-je en le regardant.
« Tu sais, tout le monde dit que Disneyland est l'endroit le plus heureux sur terre. » Dit-il après avoir levé les yeux au ciel. « Et bien apparemment, personne ne s'est jamais tenu à tes côtés. »
« Tu ne t'arrêteras jamais avec ces phrases, n'est-ce pas ? » Me plaignais-je en cachant mon rougissement dans son t-shirt, même si un petit sourire se trouvait sur mes lèvres.
Il me serra dans ses bras et lâcha un petit rire. « Nah, te faire rougir c'est mon but ultime dans la vie. »
« Je te déteste Percy Jackson. » Conclus-je en me détachant de lui.
« On sait tous les deux que ce n'est pas vrai, tu m'aimes beaucoup trop. » Contra-t-il avec un sourire malicieux.
J'haussai un sourcil, mais ne niai pas. Quand je me retournai, je croisai le regard d'une vieille dame qui nous observait avec un sourire et elle me fit un clin d'œil. Elle avait apparemment entendu toute notre conversation.
On récupéra rapidement nos boissons sortit pour se promener dans le parc. J'étais contente de pouvoir passer un peu de temps seule avec lui. Durant cette semaine, il avait passer beaucoup de temps avec sa petite sœur et moi avec ma mère, et quand nous étions ensemble, il y avait toujours du monde avec nous, nous n'étions jamais que tous les deux. Il m'avait manqué.
On resta un peu plus d'une heure rien que tous les deux avant de rejoindre les autres dans le parc principal en train de faire les boutiques. À ma plus grande surprise, nous n'avions reçu aucun message nous demandant où nous étions. Ce fut la première chose que je demandai à Piper.
« Je vous ai vu partir, mais j'ai dit aux autres de vous laisser tranquille. » Elle haussa les épaules. « J'estimais que vous aviez besoin de rester un peu seuls. »
Je la remerciai et on s'arrêta devant un rayon rempli de peluches à l'image des personnages des films Disney. C'est donc tout naturellement que j'en trouvai une à l'effigie de Némo.
Piper rigola quand j'en pris une dans la main. « Alors ça c'est pour Percy. »
Je rigolai aussi, mais fus très contente de mon achat en voyant la tête de ce dernier en lui la donnant. On aurait dit un enfant le jour de Noël.
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« Je savais pas que tu savais faire du skateboard Piper. » Commenta Frank en penchant légèrement la tête sur le côté.
« Il y a plein de choses que tu ne sais pas sur moi Frankie. » Répondit-elle d'un ton mystérieux.
Frank commença à rougir alors qu'Hazel rigolait en lui tapotant l'épaule.
Épuisés par la journée de la veille, nous avions décidé de passer notre dernière journée complète à Los Angeles chez Piper ou aux alentours. C'est comme ça que nous nous sommes retrouvés dans un skate-parc proche de la plage.
« Y'a quelqu'un d'autre qui a des compétences cachées avec un skate ? » Continua Rachel qui dessinait sur son jean.
« Moi ! » M'exclamais-je en levant la main avec un grand sourire.
Percy explosa de rire. « Ah non, toi tu sais juste aller tout droit. Tes compétences s'arrêtent là. »
Je le fusillai du regard et lui arrachai son skate des mains pour montrer de quoi j'étais capable. Je trouvai un endroit plat et posai le skate sur le sol avant de poser mon pied dessus. Je dus faire une cinquantaine de mètres en ligne droite en essayant de garder mon équilibre avant de mettre pied à terre et de me retourner pour leur faire une petite référence alors que tous applaudissaient ou sifflaient en rigolant.
J'allais aller les retrouver quand une voix retentit derrière moi, me faisant sursauter. « Tu skates ? »
La voix appartenait à un garçon aux cheveux châtains et aux yeux bleu. Il était grand et devait être plus vieux d'environ un ou deux ans. C'était un californien typique.
« Euh, non pas vraiment. » Répondis-je un peu mal à l'aise. « Je sais juste aller en ligne droite. »
« Tu veux que je t'apprenne ? » Continua-t-il avec un sourire éclatant.
Je ne voulais pas être désagréable, mais je ne savais pas comment me sortir de cette situation. « Je sais pas trop, je crois que je devrais juste retourner- »
Seulement, une voix que je ne connaissais que trop bien m'interrompit. « Bonjour, je m'appelle Percy Jackson. »
« Diego Sanders. » Dit-il en serrant la main tendue de Percy, puis se tournant vers moi. « Et tu es ? »
J'ouvris la bouche pour répondre, mais Percy me coupa une nouvelle fois la parole. « Annabeth Tu-n'as-pas-besoin-de-savoir-son-nom-de-famille. »
Je le regardai avec amusement. La jalousie le rendait encore plus bizarre que d'habitude. Diego, lui, le regardait comme si une deuxième tête lui avait poussée sur l'épaule et semblait tout juste réaliser la nature de notre relation.
« On a décidé de rentrer, Grover en a marre. »
J'haussai un sourcil. « C'est Grover qui en a marre ? »
Il secoua la tête. « Non tu as raison, c'est pas Grover, c'est Nico. Et tu sais comment il est, tout noir, tout sombre et de mauvaise humeur tout le temps. »
Alors ça c'était pas vrai. Depuis qu'il était avec Will, il était beaucoup plus heureux et chaleureux. Mais bon, c'était Percy alors je pouvais lui pardonner son excuse ridicule.
« Bon ben, ça a été un plaisir de vous rencontrer. » Déclara Diego. « À plus. » Et il partit en trottinant.
Je me tournai vers Percy en croisant les bras. « Franchement Cervelle d'Algues, tu pourrais mieux cacher ta jalousie. »
Il fit mine de réfléchir. « Jalousie ? Désolé, connais pas ce mot. »
Je levai les yeux au ciel avec un sourire et lui tendis son skate avant de retourner auprès des autres.
On rentra directement chez Piper pour pouvoir profiter de la piscine chauffée, la mer étant trop froide pour s'y baigner. Après m'être mise en maillot de bain, je passai par la cuisine pour m'emparer d'un paquet de M&M's. Quand je sortis, je détaillai la scène qui se déroulait devant moi. Les filles se trouvaient dans un coin vers des transats en train de parler, Frank et Grover entretenaient une conversation active sur la faune et la flore, Nico était assis sur le bord de la piscine et discutait avec Percy qui se trouvait à l'intérieur, Jason était sur son portable et Léo et les Stoll étaient en train de se battre pour une raison qui m'était inconnue.
« Annabeth ! » S'exclama Piper en se levant pour me tirer par le bras, manquant de peu de faire tomber mon paquet de M&M's. « Il faut qu'on parle. »
« Oula, ça a l'air trop sérieux pour moi. » Commentais-je en essayant de partir, mais elle me força à m'asseoir.
« Quoi ? Mais non, » elle leva les yeux au ciel, « on veut juste parler du bal de promo. »
Je ne bronchai pas et continuai à piocher dans mon paquet. « Ah, et ? »
« Quel enthousiasme. » Se moqua Rachel avec un sourire malicieux.
Je l'ignorai et continuai à fixer Piper qui semblait se retenir d'exploser. « Et si tu- »
« Est-ce que je peux t'aider à te préparer pour le bal de promo s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait ? » Finit-elle par lâcher à une vitesse hallucinante en me suppliant du regard.
Je fronçai les sourcils. « C'est tout ? Je m'attendais à quelque chose de plus fou. »
« Annabeth. » Prévint-elle d'un ton grave.
« D'accord, » soupirais-je et l'arrêtai avant qu'elle ne puisse ouvrir la bouche, « mais je te préviens, je refuse d'aller faire les boutiques. »
« Mais c'est ton bal de promo ! »
« Exactement, et il y a des tonnes de choses dans mon armoire qui ont jamais servis. Je suis sûre que tu trouveras ton bonheur. » Conclus-je en prenant un M&M's.
Elle considéra cette option et finit par hocher la tête.
C'est à cet instant que Percy s'écroula à côté de moi. « On parle de moi ? » Il y eu un concert de 'non' auquel il ne fit qu'hausser les épaules. « Tu m'as gardé les bleu ? »
Je soupirai une nouvelle fois et lui tendis le paquet en me décalant. « Tu es trempé. »
« Excuse-moi, je n'ai pas le pouvoirs de rester sec quand je vais dans l'eau. » Répliqua-t-il en levant les yeux au ciel.
« Ton sarcasme te mènera à ta perte un jour Perce, tu verras. »
« Oh vraiment ? » Me demanda-t-il en me regardant droit dans les yeux alors que j'acquiesçais.
Il posa donc le paquet vide sur le transat et se leva en me prenant dans ses bras. Je ne compris ce qu'il avait dans la tête que quand il s'approcha dangereusement de la piscine.
« Oh ne t'amuses même pas à faire ça Persée ! » M'exclamais-je en me débattant tant bien que mal, mais sans grand résultat.
Il s'arrêta au bord sans me lâcher pour autant. « Et pourquoi est-ce que je ne le ferais pas ? »
« Parce que tu m'aimes trop et que tu n'es pas suicidaire. Maintenant repose moi par terre. » Tentais-je désespérément de me libérer.
Il fit mine de réfléchir, mais ne put pas prendre plus de temps puisque quelqu'un le poussa, nous faisant tous les deux tomber dans la piscine. J'eus juste le temps de prendre une inspiration avant de m'enfoncer sous l'eau. Avant que je ne puisse remonter à la surface, Percy m'attira contre lui et m'embrassa.
Sans exagérer, ce fut le meilleur baiser sous-marin de tout les temps.
Nombre de mots : 5616
Buongiorno ragazzi !
Ah ! J'ai réussi à dépasser les 5000 mots ! Ça explique pourquoi j'ai mis autant de temps à l'écrire... Non, c'est pas vrai, je l'ai fait en deux jours. J'avais juste trop la flemme en début de semaine.
Bon, je préfère vous prévenir maintenant alors WARNING /!\ : le chapitre 32 contient des scènes matures (pas de détails évidemment) et des sous-entendus explicites qui peuvent choquer les plus jeunes. Si vous n'aimez pas, ne lisez pas. À ceux qui liront : soyez indulgent car je stresse énormément à l'idée de poster ce chapitre.
Je commence à considérer à faire un tome 2. Mais attention, je rassemble juste des idées et pour l'instant je n'en ai pas assez alors y penser ne veut pas dire qu'il y en aura un !
Bref, n'hésitez pas à commenter, dire ce que vous en pensez, donner des idées et poser des questions.
Peace Out 🤙🏼
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