Chapitre 27 - « La belle jambe ! »
Je me réveillai en sursaut. Encore perturbée par la sensation d'angoisse que mon rêve avait provoqué en moi, je me sentais nauséeuse et dus faire un sprint jusqu'aux toilettes. Une fois que mon estomac eut terminé de vider son contenu, je m'assis par terre et replia mes jambes contre ma poitrine.
Les images de ce rêve continuaient de me hanter. Tout ce que le moi du rêve avait pu ressentir semblait tellement réel que j'en ressentais encore les effets. Cette sensation de peur quand je m'étais tournée vers Luke pour le découvrir avec des yeux dorés, celle de déchirement quand il avait planté son épée dans le dos de Percy et que celui-ci me le reprochait. Je ne voulais plus jamais ressentir de telles choses.
Qu'est-ce que ça voulait dire ? Est-ce que mon subconscient essayait de me dire qu'il fallait que je laisse ma mère car elle allait finir par me lâcher pour de bon ? Que je le fasse avant que Percy ne soit encore plus blessé et que je ne le perde à jamais ? Mais si je prenais cette décision, est-ce qu'il accepterait de me pardonner ? Je ne sais pas comment j'aurais réagis à sa place, mais une chose est sûre, je comprendrais s'il m'en voulait toujours autant.
Je repoussai ces pensées au fin fond de mon esprit et décidai de commencer à me préparer pour aller au lycée. Rien ne servait d'essayer de se rendormir de toute façon. J'allai prendre ma douche en espérant qu'elle allait m'aider à m'éclaircir les idées, mais sans résultat puisque la seule chose que je réussis à faire après ça fut de rester assise sur le canapé à regarder dans le vide. Je jetai quand même un coup d'œil à mon téléphone, mais rien. Pas un appel, pas un message.
C'était toujours les mêmes questions qui me revenaient sans cesse à l'esprit. Elles me tourmentèrent jusqu'à ce que Piper se lève, et même après ça, je continuai à y penser. Je restai silencieuse du moment où je m'étais levée jusqu'à ce qu'on arrive au lycée, même si Piper essayait désespérément de me faire parler. Elle me racontait des blagues, me parlait de ce qu'il se passait en cours et me disait même que tout allait s'arranger, sauf que je ne savais pas quoi lui répondre alors je préférais ne rien dire. Une fois arrivé devant les portes du lycée, elle croisa le regard de Jason et je pouvais bien voir qu'elle avait envie de le rejoindre.
« Vas le voir Piper, je vais bien je t'assure. » Lui dis-je en levant les yeux au ciel après le troisième regard qu'ils se lançaient.
« Oh oui parce que ne pas décrocher un mot depuis ce matin c'est aller bien ? » Rétorqua-t-elle en haussant un sourcil.
J'ignorai sa remarque et la poussai légèrement en direction de Jason. « Vas-y je te dis, je vais juste à mon casier. »
Elle me lança un dernier regard exaspéré, mais fit ce que je lui disais.
Le reste du groupe se trouvait un peu loin, mais je décidai de ne pas y prêter attention et me dirigeai vers mon casier. Je venais tout juste de le fermer après avoir récupéré mes livres quand du bruit dans le couloir adjacent attira mon attention. Les autres élèves, eux-aussi, avaient entendu et se dirigeaient vers la cause de toute cette agitation. Curieuse, je les suivis pour voir ce qu'il se passait, mais ne m'attendais pas du tout à voir Buck acculer Percy contre le mur, le tenant par le col de son t-shirt.
« Tu vas me le payer Jackson. » Grommela-t-il en resserrant son emprise.
« Vas-y Bucky, fais-toi plaisir. » Répliqua Percy en souriant, si bien que je me demandais ce qui lui passait par la tête. Ça ne lui ressemblait pas. « Tu rêves de ce moment depuis une éternité alors vas-y, frappe-moi. »
Il le bouscula un peu plus contre le mur, mais je m'avançai avant qu'il ne puisse aller plus loin. « Lâche-le Buck. » M'interposais-je en lui faisant lâcher sa poigne sur le t-shirt de Percy.
« Dégage de là Chase, ça ne te regarde pas. » Maugréa-t-il en essayant de finir ce qu'il avait commencé, mais je l'en empêchai.
« Bien sûr que si. Qu'est-ce que tu lui veux ? » Lui demandais-je en le fusillant du regard, ignorant les murmures qui venaient de la foule.
« Lui faire payer ce que son abruti de père a fait. » S'écria-t-il alors que Percy s'avançait vers lui, mais je posa une main sur son torse pour le stopper. « Il l'a viré injustement et tu le sais très bien Jackson ! »
« Ton père mé- » Commença Percy, mais je le réduis au silence avec un seul regard.
« Tu n'as pas à t'en prendre à lui pour quelque chose que son père a fait Buck, il ne contrôle pas ses décisions. » Déclarais-je en plissant les yeux.
Je sentis Percy se tendre, si bien que je retirai immédiatement ma main. Je ne savais pas ce qui m'avait prise de dire ça. Un rire moqueur et aiguë retentit dans le silence du couloir. Je fermai les yeux pour essayer de calmer ma respiration qui s'accélérait au fur et à mesure que ma colère montait.
« Oh Annie, » pouffa Jessica en apparaissant aux côtés de Buck, « tu es sûre que tu parles de leur situation ? »
« Tu n'as rien à faire ici Jessica, vas voir ailleurs si j'y suis. » Grommelais-je en serrant les dents.
Buck avança d'un pas. « Tu devrais écouter tes propres conseils, Chase, et me laisser faire ce que j'ai à faire. Alors maintenant vas pleurer dans les jupes de ta mère, elle apprendra peut-être à te respecter comme ça. »
L'action suivante fut très rapide. Je m'approchai de Buck, furieuse, mais Percy réagit plus vite que moi et le frappa en plein dans la mâchoire pour le redresser juste après et le plaquer contre les casiers de derrière, me faisant sursauter.
« Ne t'avises plus jamais de lui parler d'une telle manière ou même de lui adresser la parole tout court. Ne la regarde même pas ou tu le regretteras amèrement. »
Sur ces paroles, il le relâcha et s'éloigna sans même un regard en arrière. Après avoir regarder, dans un état de choc, Buck murmurer des profanations contre Percy et fusiller du regard tous ceux qui avaient assisté à la scène, je me sortis de ma transe et m'élançai à la suite de Percy. Je le retrouvai à proximité de la salle d'anglais.
« Percy ! Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? » Lui demandais-je un peu à bout de souffle du fait d'avoir couru pour le rattraper.
Il s'arrêta et se retourna. Ma respiration se coinça dans ma gorge quand je vis son expression. Des cernes s'étendaient sous ses yeux, signe qu'il n'avait pas beaucoup dormi cette nuit. Seulement, c'est ses yeux en eux-mêmes qui attirèrent immédiatement mon attention. Ils étaient sombres, bien plus foncés que je ne les avais jamais vu, ne ressemblant plus du tout à l'océan calme qui s'y trouvait d'habitude.
« Parce que je t'aime Annabeth! Je t'aime, et, même malgré tous mes efforts pour que ce ne soit pas le cas, je ne peux pas m'en empêcher. Tu vois, j'y croyais vraiment quand tu m'as dis que tu m'aimais, mais vraiment. Sauf que j'avais tord apparemment. » Dit-il d'une voix cassée.
C'était blessant. Comment pouvait-il penser que je n'étais pas sincère ? J'aurais tout fait pour ne plus le voir comme ça, mais je ne pouvais pas me détourner de son regard tourbillonnant, comme si j'étais aspirée par la tornade qui s'y trouvait.
« Tu m'avais promis que tu ne m'abandonnerais pas, tu m'avais promis. » Murmurais-je d'une voix lointaine en sentant mes yeux piqués.
Son expression s'adoucit. « Ce n'est pas moi qui t'abandonne Annabeth, ce sont tes décisions qui t'éloignent de moi. »
Puis il s'en alla encore une fois, me laissant seule avec mes démons.
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« Aujourd'hui j'aimerai que vous me racontiez une histoire. » Commença Miss Smith, ma prof d'art, en passant dans les rangs. « Je veux que quand on regarde votre dessin, on comprenne tout de suite le message que vous voulez transmettre. Mais attention, je veux que vous vous exprimiez à travers des métaphores pour provoquer plus d'émotion chez le publique. Là sera toute la difficulté du travail. Je ramasse à la fin de l'heure. » Conclut-elle avec un grand sourire.
Je soufflai et baissai les yeux vers ma feuille. Est-ce qu'une feuille blanche était une bonne métaphore pour retranscrire le vide intersidéral qui se trouvait à l'intérieur de moi ?
À mes côtés, Rachel était déjà en plein travail tout en continuant de parler avec excitation. « Ce sujet est absolument passionnant ! J'ai tellement d'idées que je ne sais même pas laquelle choisir. Miss Smith est certainement la prof la plus créative et la plus exceptionnelle que je connaisse. Qu'est-ce que tu vas faire Annabeth ? » Dit-elle avec un regard en coin.
J'haussai les épaules. « Rendre feuille blanche pour raconter l'histoire de ma misérable vie. » Je plissai les yeux avec réflexion. « Peut-être que je devrais la faire entièrement noir pour montrer que le monde et le bonheur ne sont qu'une illusion et que nous finissons tous un jour ou l'autre par sombrer dans le néant. »
Rachel stoppa son crayon à quelques millimètres de sa feuille en se tournant doucement vers moi. « Wow, quelqu'un est dépressive. »
« Je ne suis pas dépressive. » Rétorquais-je en commençant à dessiner sur ma feuille sans me rendre compte de ce que je faisais. « Je suis simplement réaliste. Notre existence est insignifiante dans cet univers. Peu importe ce que l'on peut faire, nous terminons tous par devenir de la poussière. Un petit grain de poussière dans l'immensité du cosmos. » Je secouai la tête. « Pourquoi a-t-on été créé hein ? Certainement pas pour notre force puisque nous ne sommes que de pauvres petits êtres faibles et insignifiants. Ressentir des émotions fait notre faiblesse et la famille en est le premier facteur. Avoir une famille c'est pour se sentir aimer, pas pour être traité comme des moins que rien dont on veut absolument se débarrasser. L'amour ? Tout le monde adore ! Les livres vous disent que c'est beau, que c'est génial et tout ce qui s'en suit. » Je lâchai un rire sans humour. « Sauf qu'ils ne vous disent pas que ce n'est pas réel et que vous allez juste souffrir. Le Titanic ? Roméo et Juliette ? Nos Étoiles Contraires ? Que des histoires qui se terminent mal, de bons exemples n'est-ce pas ? L'amour c'est ce qu'il y a de plus beau et de plus important dans la vie ? Grosse blague. »
Je dis tout ça d'une seule traite et sans lâcher une seule fois ma feuille des yeux. À vrai dire, je la fusillais du regard. J'étais en colère, très en colère.
« Annabeth, tu vas bien ? » Demanda Miss Smith qui avait entendu toute notre conversation.
« Je vais très bien ! » M'écriais-je en dirigeant mon regard sur elle.
C'était une des profs les plus sympathiques du lycée et elle me connaissait parfaitement, donc je n'avais pas à m'inquiéter des représailles pour avoir répondu à une figure d'autorité. En tout cas, je ne savais pas pourquoi j'étais autant énervée, mais il fallait que tout ce que j'avais sur le cœur sorte.
« Les parents sont les seuls personnes qui vous aimeront toute leur vie ? Évidemment, c'est pour cela que mon père me déteste parce que je lui rappelle trop son premier amour. Et pourquoi ça ? Parce que c'est ma mère pardi ! » Je levai les yeux au ciel. « Et quelle mère. Après m'avoir abandonnée à la naissance et avoir brisé le cœur de mon père pour la deuxième fois, elle a jugé bon de revenir pour détruire encore un peu plus ma désastreuse destinée. L'amour familial. »
La salle était complètement silencieuse mis à part ma soudaine explosion de rage. C'était l'accumulation de toutes les émotions que j'avais gardé en moi pendant toutes ces années, et la dispute avec Percy n'était que la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.
« Et quand je trouve enfin quelqu'un qui me rend heureuse, ma mère décide de tout gâcher. Et à cause de quoi ? Uniquement parce qu'elle déteste son père. Et pourquoi ça ? Ils ne savent même pas ! Et lui, pourquoi est-ce qu'il est en colère contre moi ? Parce que je ne contrôle pas les actions de ma mère ? La belle jambe ! » Continuais-je sans m'arrêter de dessiner. « Donc pour conclure, des parents qui me détestent parce que j'ai le culot d'exister et un copain qui me déteste à cause de ma super famille. » Je posai mon crayon sur la table et regardai ma prof dans les yeux. « Mais, à part ça, c'est génial, tout va bien dans le meilleur des mondes ! »
Et sur ce, je lui fourrai ma feuille dans les mains, rassembla mes affaires et sortis en trombe de la salle. Il fallait que je trouve un endroit pour me calmer.
Je détestais ne pas contrôler mes émotions, mais c'était plus fort que moi. Une fois que j'avais commencer à parler, c'était comme si je ne pouvais plus m'arrêter. Une vague de colère s'était emparée de moi et je n'étais plus maître de mes actions.
J'étais tout de même soulagée. Exprimer toute la rancoeur que j'avais contre mes parents, mais aussi celle contre Percy que je ne savais même pas qu'elle existait, m'avait fais un bien fou. Je me sentais tellement plus légère.
C'est en m'asseyant dans un coin de la bibliothèque que la culpabilité et la honte firent leur apparition. Je n'aurais pas dû me laisser emporter, pas ici en tout cas. Les questions s'emparèrent de mon esprit, des questions toutes sans réponses.
Je réalisai aussi ce que j'avais dessiné. Il s'agissait d'une chouette et d'un cheval se battant. Ils semblaient se détester. À leurs côtés se trouvait un bébé chouette et un poulain, mais, au contraire de leurs parents, ils ne semblaient pas se haïr. Sauf que le poulain tournait le dos au bébé chouette et semblait commencer à s'éloigner. Je soupirai en maudissant mon subconscient.
Je restai donc assise sans bouger pendant ce qui me sembla une éternité, seule avec mes pensées et mes émotions qui me torturaient mentalement. Isolée dans un coin de la bibliothèque avec pour seule compagnie des livres qui, eux, n'étaient pas martyrisés par leur conscience.
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Même si le cours d'art était le dernier de la journée, la nouvelle de mon comportement s'était répandue de manière hallucinante. Maintenant que je marchais vers la sortie pour rentrer, toutes les têtes se tournaient vers moi et des murmures se faisaient entendre. À vrai dire, je me fichais pas mal de ce qui pouvait se dire, le seul truc qui me dérangeait c'est que je n'aimais pas être le centre de l'attention. J'avais l'impression d'étouffer.
J'étais quasiment aux portes quand une voix m'interpella. Je me retournai et eu la surprise de voir une tête qui ne m'était pas si familière que ça. Il s'agissait de Tony Lawson, un membre de l'équipe de football. Sauf que, contrairement à Jason, c'était un vrai stéréotype sur pieds. Tout ce qui l'intéressait c'était le sport et les filles, ses études n'étaient qu'au second plan de son incroyable carrière de sportif. Je ne l'aimais pas et ça, c'était un fait avéré depuis longtemps.
« Qu'est-ce que tu veux Tony ? Je suis assez pressée là. » Lui demandais-je en me retenant de lever les yeux au ciel et en croisant les bras sur ma poitrine.
Il se contenta de me servir son sourire le plus charmeur. Soi-disant. « Je voulais te poser une question. Puisque tu n'es plus avec Percy, tu accepterais d'être ma cavalière au bal de promo ? »
J'haussai les sourcils, étonnée par la première partie de sa phrase. « Qui t'as dit que je ne suis plus avec Percy ? »
Il eut le culot de rire. « Voyons, ce n'est un secret pour personne. Alors, qu'est-ce que tu en dis ? »
Je me renfrognai. « De un, Percy et moi on est toujours ensemble et de deux, même si ce n'était plus le cas, jamais je n'irais au bal de promo avec toi. »
« Oh allez Princesse, arrête de te mentir à toi-même. Tu vas rater le meilleur moment de ta vie. » Ricana-t-il en s'approchant de quelques pas.
Je ne bronchai pas et le regardai d'un air dédaigneux. Pour qui se prenait-il ?
« Dégage de là Flash Gordon. » Dit Nico en apparaissant soudainement à mes côtés.
Tony se crispa. Il avait cet effet là sur les gens. « Réfléchis-y quand même. »
« Il y a pas à réfléchir, non c'est non. » Conclus-je alors qu'il s'éloignait.
Je soufflai et partis dans l'autre sens, espérant que Nico me suivait puisqu'il voulait apparemment me parler. Et effectivement, je pouvais sentir sa présence à côté de moi, mais il restait silencieux.
« Parles Nico, je sais que tu as quelque chose à me dire. » Dis-je en descendant les escaliers.
« Euh, ouais. » Hésita-t-il en s'arrêtant, me forçant à faire de même. « Je voulais te parler de- »
« Percy, oui je sais. » Le coupais-je en me tournant vers lui. « Écoute, je sais ce que tu vas dire. Je dois l'aider à sauver l'aquarium et tout le bordel. » Je me frottai les yeux. « Je comprends que tu soutiennes ton cousin Nico, mais essais de me comprendre. Ce n'est pas une décision facile et pour l'instant je suis juste perdue. »
Il secoua la tête. « Je sais et je comprends totalement. En fait, je ne voulais pas essayer de te convaincre de te ranger du côté de Percy, je voulais juste m'assurer que tu prennes la bonne décision. »
Je fronçai les sourcils. « Qu'est-ce que tu veux dire ? »
« Ce que je veux dire c'est qu'il ne faut pas que tu prennes une décision pour ta mère ou pour Percy, mais que tu la prennes pour toi. » Il me regardait avec un sérieux déconcertant. « Il faut que tu sois sûre de ne pas la regretter et que ce soit bien ce que ton cœur te dit et non ce que te dit ta raison. Dans des situations comme celle-ci, l'affectif est bien plus fort que tout le reste. C'est pour ça que Percy est autant boulversé, l'aquarium est son repère. »
« Comment est-ce que tu le sais ? » Je savais très bien que Percy n'avait jamais emmené personne d'autre que moi là-bas.
Il leva les yeux au ciel. « Voyons Annabeth, Percy est mon cousin et c'est mon héros depuis que je suis tout petit alors c'est normal que je sache ce que l'aquarium représente pour lui. Mais tu as raison quand tu dis que je le soutiens. Il a toujours été là pour moi dans les moments difficiles et je serais également là pour lui. » Il s'arrêta et sembla réfléchir pendant quelques secondes. « Seulement, ça ne veut pas dire que je te jette la pierre. Peu importe la décision que tu prendras, tu seras toujours mon amie. D'ailleurs, Percy mettra peut-être du temps, mais je suis persuadé qu'il te pardonnera si tu prends le parti de ta mère. »
Je baissai les yeux sur mes mains. « Comment est-ce que tu peux en être aussi sûr ? »
« Tout simplement parce qu'il t'aime. » Répondit-il comme si c'était la chose la plus évidente au monde. « Il est loyal envers ses amis, mais en ce qui te concerne ce n'est plus de la simple loyauté. C'est de l'amour. » Nico commença à s'éloigner avec les mains dans les poches. « Réfléchis bien à ce que je t'ai dis Annabeth, prend la décision que tu juges la meilleure. Pour toi. »
Et sur ces paroles, il tourna les talons et alla rejoindre Will qui l'attendait un peu plus loin. Je les observai pendant quelques instants en me rendant bien compte que Nico avait fini par écouter les conseils que je lui avais donné à Noël. C'était quelqu'un de bien et de très mature pour son âge, la conversation que nous venions d'avoir le montrait bien.
Je soupirai et repris ma route. Il me restait encore une chose à faire avant de rentrer et de devoir prendre une décision définitive.
C'est comme ceci que je me retrouvai en compagnie de Sally à manger quelques cookies qu'elle avait préparé. Elle m'avait accueillie avec un sourire et sa chaleur habituelle, mais je pouvais très bien voir qu'elle était préoccupée. Je savais aussi que Percy n'était pas présent à cause d'un entraînement, mais j'étais bien décidée à l'attendre pour lui parler.
« Annabeth, est-ce que je peux te demander quelque chose ? » Me demanda Sally en reposant sa tasse de thé sur la table. J'hochai la tête et elle pinça les lèvres. « Qu'est-ce qu'il se passe avec Percy ? J'ai essayé de le faire parler mais il ne veut rien me dire. »
Sa voix transcrivait l'inquiétude dont elle pouvait faire preuve pour son fils, ce qui ne fit qu'accentuer ma culpabilité. Je baissai donc les yeux sur le cookie que j'avais dans les mains. « Je crois bien que j'ai tout foutu en l'air. »
Je lui racontai donc tout ce qui s'était passé depuis la veille. Elle m'écoutait sans m'interrompre et, à la fin de mon récit, j'étais pratiquement sûre de me sentir encore plus mal que je ne l'avais été avant si cela était possible.
Elle soupira et ferma les yeux. « Je savais bien que ça devait être quelque chose de grave, il ne me cache jamais rien d'habitude. Écoute ma chérie,- »
Seulement, la porte d'entrée l'interrompit. On se tourna toutes les deux vers la personne qui venait d'entrer et je me levai quand je m'aperçue que c'était Percy. Lorsqu'il rencontra mon regard, il se contenta de me fixer pendant quelques secondes avant de se diriger vers sa chambre. Je fermai les yeux et ravalai mes larmes en entendant la porte claquer et se fermer à clés.
« Je suis désolée ma chérie. » Me dit Sally en me prenant dans ses bras.
Je lui rendis son étreinte avant de me reculer. « Non, ne le sois pas. Je- je crois que je vais y aller. »
Elle me regarda avec une expression triste que je ne l'avais jamais vu porter. « N'abandonne pas Annabeth, ne baisse surtout pas les bras. »
J'essayai de lui faire un petit sourire, mais me rendis bien compte que c'était un échec. « Parfois, la meilleure solution est de s'avouer vaincu Sally. »
Et sur ce, je tournai les talons et sortis de l'appartement le cœur lourd.
Nombre de mots : 3726
Ciao ragazzi !
Un petit chapitre 27 bien trop triste à mon goût et qui, malheureusement, n'est pas le pire !
Enfin bon, je suis vraiment désolée du retard de la publication, mais je viens de commencer le boulot et les horaires sont juste horribles. Je passe mon temps libre à dormir alors ce n'est pas vraiment pratique pour écrire.
Bref n'hésitez pas à commenter, dire ce que vous en pensez, donner des idées et poser des questions.
Peace Out🤙🏼
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