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Chapitre 17 : La route vers le Sud

  Arrivés à l'endroit où ils avaient laissé le 4x4, c'est avec soulagement que Charlotte et Renard constatèrent qu'il les y attendait encore. Ils grimpèrent en vitesse dans le véhicule et, sans prendre le temps de se changer, démarrèrent en trombe pour s'éloigner au plus vite de ce maudit technopole.

— Comment tu te sens ? finit par demander Renard à l'attention de sa coéquipière, silencieuse sur le siège d'à côté.

   Charlotte ne répondit pas immédiatement. Elle ne savait pas comment elle se sentait. En vie, avait-elle envie de répondre. Mais aucun son ne sortit de sa bouche. Soudain, elle s'effondra, secouée par d'énormes sanglots comme elle en avait rarement eus.

   Dans un geste qui se voulait réconfortant, Renard lui posa sa main sur l'épaule avant de devoir la récupérer pour conduire. Il attendit patiemment que l'orage passe. Il comprenait. Et il l'enviait.

   Au fond de lui, il l'enviait d'être capable de ressentir ces émotions humaines. Celles qui font la personnalité d'un individu. Mieux encore, il l'enviait de réussir à les exprimer. Lui, il en était privé depuis bien trop longtemps. Son psychisme l'avait mis à distance de tout ça après avoir échoué à endurer tout ce par quoi il était passé pour en arriver là.

   Le visage bouffi, les yeux rouges, le nez plein et les joues trempées, Charlotte se calma enfin. Elle hoquetait encore de sanglots récalcitrants lorsqu'elle remercia Renard, une fragilité dans la voix :

— Merci de m'avoir fait confiance et sauvé la vie, encore une fois.

— De rien. J'ai pas eu trop le choix.

— Tu aurais pu t'enfuir seul de là-bas. C'est plus facile qu'à deux.

— Je n'ai pas cette mentalité.

— Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

— On continue à descendre. On a des choses à faire sur Biarritz.

— Siroter un cocktail sur la plage ?

   Les deux coéquipiers pouffèrent. Ce trait d'humour lancé par la jeune femme était assez inattendu, mais plutôt le bienvenu.

— Pas vraiment, répondit Renard avec le sourire.

— Je n'ai pas le droit de savoir, c'est ça ?

— C'est bien, tu commences à comprendre. Tu apprends vite.

   Cette fois, Charlotte ne bouda pas. À présent, elle portait une confiance aveugle en lui. Quelque chose avait changé entre eux au technopole. Quelque chose de bien.

   Ils roulèrent encore quelques kilomètres avant que la nuit ne les enrobe complètement dans son froid manteau. L'adrénaline étant maintenant retombée, le duo commençait à présenter de sérieux signes de fatigue.

   Ne voulant pas prendre de risques inutiles, Renard quitta l'autoroute pour aller se garer sur un parking abandonné. Et ils passèrent ce qui était, jusqu'à présent, la pire nuit de la vie de la jeune femme. Il faisait horriblement froid en ce mois de janvier déjà bien entamé.

   Afin de ne pas risquer l'intoxication à cause d'un radiateur récalcitrant, ils ne pouvaient pas laisser le moteur tourner, et le chauffage devait donc être allumé avec parcimonie pour ne pas siphonner la batterie. Pourtant rhabillée plus chaudement, Charlotte grelottait sous sa couverture de camping, habituellement prévue pour les nuits d'été. À côté d'elle, Renard, même plus habitué aux conditions extrêmes, avait aussi du mal à maintenir une température corporelle stable.

— Tu veux ma couverture ? demanda le brun à celle qui se sentait devenue un glaçon.

— Et toi ?

— Je vais continuer à rouler, on se relaiera. T'as bien ton permis ?

— Pas sur moi, je n'ai aucun papier, mais je l'ai déjà passé et obtenu, oui.

— Parfait.

   Renard se débarrassa de sa couverture et la déposa tant bien que mal sur Charlotte qui sentit quasi immédiatement une douce chaleur la réchauffer. L'ex-militaire respira un grand coup, et il reprit la route, chauffages poussés à fond.

   Le sommeil fut court mais reposant pour la jeune femme. Quand Renard la secoua pour qu'ils échangent leurs rôles, elle se sentait en pleine forme, d'attaque.

   Les deux individus permutèrent donc leurs places. Charlotte n'avait jamais conduit une voiture aussi imposante. Si ça lui semblait étrange au départ, elle s'y habitua rapidement, et prit même plaisir à réaliser cette activité qui lui semblait normale après toutes ces péripéties.

   Une fois que Renard se fut assuré qu'il ne courait aucun risque à laisser le volant dans les mains de la jeune conductrice, et que ses consignes directionnelles avaient été données, il s'endormit très rapidement d'un sommeil de plomb. Charlotte jeta un œil sur lui en percevant un léger ronflement qui s'entendait à peine par-dessus les bruits du moteur. Elle fut attendrie par la paisibilité de l'ex-militaire. Ses traits étaient doux et harmonieux. Elle se surprit à penser qu'elle pourrait l'observer pendant des heures, étudier chaque trait de son visage, chaque pore de sa peau. Une douce chaleur envahit alors son corps, rapidement chassée par la gêne de ressentir tout ceci. Elle secoua alors sa tête pour chasser ses pensées honteuses, et se concentra à nouveau sur la route.

   Quelques kilomètres plus loin, alors que Renard était certainement entré dans son sommeil paradoxal, elle le vit s'agiter sur son siège, dérangé par un cauchemar. Ses traits s'étaient crispés, et ses muscles se bandaient sous la double épaisseur de couvertures. Charlotte eut envie de poser sa main sur lui pour tenter de l'apaiser. Elle voulut le prendre dans ses bras. Mais, conduite ou pas conduite, elle n'aurait jamais osé.

   Qu'avait-il bien pu traverser dans sa vie pour être aussi tourmenté ? Lui qui ne semblait jamais avoir peur lorsqu'il était conscient, que se passait-il une fois qu'il lâchait prise dans le royaume des songes ? Quelle apparence prenait son croque-mitaine ?

***

   Charlotte et Renard avaient encore conduit une journée entière en se relayant. Ils avançaient toujours plus loin vers le Sud, devant régulièrement revoir leur itinéraire à cause de perturbations des routes en tout genre qui avaient considérablement ralenti leur progression.

   Quand ils étaient tous les deux éveillés, Charlotte comblait le silence qu'elle détestait en parlant, parlant, parlant. Elle évoquait son enfance sans mère, la gentillesse et le courage de son père, son manque de confiance en elle, ses études, et bien sûr, Margaux. Au rythme de son discours, elle passait du rire aux larmes, de l'euphorie à la tristesse, de la joie à la colère.

   Patient, Renard l'écoutait plus ou moins attentivement. Il réagissait peu. Souvent amusé par l'entrain de celle qui avait besoin de vider son sac à ses côtés, il se cachait la bouche de sa main droite pour qu'elle ne puisse pas voir qu'il riait quand elle lui raconta le drame qu'avait été la perte de « Ousti », sa peluche en forme de ouistiti, que son père avait finalement retrouvée dans le bac à linge sale, emporté par erreur avec un tas de vêtements qui traînait au sol.

— La note sera salée quand je te facturerai la consultation, se moqua-t-il gentiment tandis que les sujets de conversation venaient à se tarir chez la jeune femme.

— À ton tour, l'ignora-t-elle. Parle-moi un peu de toi.

— Certainement pas.

— Et pourquoi donc ? Pourquoi tant de mystères ?

— Parce que j'ai pas envie.

— Je viens de te raconter ma vie en long, en large, et en travers. C'est injuste que tu refuses.

— Je ne t'ai pas forcé à le faire, tu n'y étais pas obligée.

— Mais...

   Charlotte n'avait aucun argument. Il avait entièrement raison. Il était si frustrant !

— Je te vois cauchemarder la nuit, finit-elle par dire.

— Ah oui ? Je suis content d'être un humain normal, qui peut rêver.

— Ce ne sont pas des simples rêves, ça a l'air de te torturer l'esprit.

— Tortuer ? Carrément ?

   Il se moquait avec bienveillance. Il cherchait surtout à éviter le sujet.

— Ce ne serait pas plus simple de me dire tout ce que tu as subi pour être celui que tu es aujourd'hui ?

— Non.

— Tu ne me fais pas confiance ?

— Montre-moi ton diplôme de psy, je t'en prie.

— Arrête de faire le malin. Je suis sûre que ça te soulagerait d'en parler à quelqu'un.

— Qu'est-ce que t'en sais si je ne l'ai pas déjà fait ?

— Tu l'as déjà fait ?

— Non.

— Tu es agaçant !

— Je sais.

— Tu as une petite-amie ?

   La question avait franchi les lèvres de Charlotte sans qu'elle n'ait pu faire quoi que ce soit pour la rattraper. Depuis la veille, elle crevait d'envie de le savoir, mais n'osait pas. Elle avait peur que cette question soit mal interprétée et qu'il pense qu'elle pouvait être attirée par lui. Ce n'était pas le cas, bien sûr que non, ça se saurait.

   De manière inattendue, le visage de Renard se ferma complètement. Aborder ses cauchemars, c'était ok. Mais parler de Susanne, c'était hors de question. Charlotte n'avait pas le droit de fouiller à ce point dans son intimité. Elle avait dépassé les bornes sans le savoir.

— Oh ! lâcha-t-elle catastrophée. Je suis désolée, je ne savais pas que c'était un sujet sensible. Et peut-être que tu es gay, ou asex...

— Ça va, trancha-t-il avec plus de dureté qu'il ne l'aurait voulu. Je suis hétéro, et je ne veux surtout pas parler de ma vie sentimentale.

   Le ton était sans négociation possible. Froid et sec. Qu'avait-il bien pu se passer cette fois encore ? Tout était-il lié ? Le mystère restait, encore une fois, entier.

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