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Gabriella Monverdit repoussa ses lunettes sur le haut de son nez. Elle s'était fait un chignon pour contenir ses boucles rebelles et pour paraître plus âgée et plus compétente. Elle avait enfilé en vitesse un jean et un tailleur noirs, ainsi que sa chemise blanche préférée. Elle avait hésité pour les chaussures, mais comme elle allait être en retard, elle devrait courir pour avoir son train, ce qui la poussa à mettre des baskets blanches immaculées, qu'elle n'avait encore jamais mises. Gabriella avait tout fait pour être convenable, car elle avait désespérément besoin de ce poste.

Mais là, devant la porte vitrée opaque qui la menaçait de toute sa hauteur, elle sentit son courage s'enfuir. Elle n'y arriverait pas. Sa main se posa quand même sur la poignée glacée. Elle voulut appuyer dessus. Gabriella resta immobile, le temps de retrouver sa respiration. Les battements de son cœur se calmèrent un peu, mais son ventre continua à se tordre d'appréhension. Elle n'avait rien put avaler ce matin, ni hier soir. Elle ne s'était jamais évanouie, mais si ça devait arriver, ce serait aujourd'hui. Sa main trembla. Gabriella ouvrit doucement la porte, inquiète. Elle avait peur de rater cet entretien. C'était sa dernière chance. Si elle n'avait pas cet emploi, elle n'aurait pas assez pour payer son loyer ce mois-ci, et le propriétaire la jetterait à la rue. Elle serait obligée de retourner chez ses parents. Ce qu'elle voulait éviter à tout prix.

– Vous êtes dans mon espace de travail, alors ne touchez à rien.

Un homme brun, mal rasé et d'aspect négligé était assis sur une chaise roulante. Il tapait à une vitesse impressionnante sur un clavier d'ordinateur. Cet homme s'appelait Pierre Raffaelo, et c'était un très grand scientifique. Gabriella avait lu toutes ses thèses, et savait presque tout de lui. Il avait eu quarante cinq ans il y a une semaine. Il avait étudié en Angleterre, dans une prestigieuse école à l'admission très stricte, d'où seulement une dizaine d'élèves sortaient diplômés chaque année. Il avait été marié à Sandra Lyzt, une physicienne qui avait reçu le prix Nobel. Ils s'étaient séparés il y a six ans, mais n'avaient pas eu d'enfants. Certains journaux prétendaient que depuis son divorce, il était devenu alcoolique.

– Bonjour. Se força-t-elle à articuler.

Gabriella s'approcha de l'écran d'ordinateur. Pierre Raffaelo codait plus vite que son ombre. Un programme pour recueillir des informations.

– Ce que je fais ne vous regarde pas.

– Je suis désolée.

L'homme se retourna enfin. Il toisa la jeune femme. Qui l'avait laissée entrer ? Il était occupé, très occupé.

– Vous êtes ? Lui demanda-t-il.

– Mlle Monverdit, je viens pour l'emploi et...

– Recalée.

Gabriella resta bouche bée. Elle n'en croyait pas ses oreilles. L'homme qu'elle admirait le plus venait-il vraiment de dire ces mots ? Raffaelo retourna à son pc. Le bruit insupportable reprit. C'est comme si la femme avait tout à coup disparu.

– Mais, M. Raffaelo...

– J'ai demandé un assistant, pas une femme de ménage. Grommela le scientifique.

– J'ai téléphoné à votre secrétaire, Mme Calcino, et elle m'a donné rendez-vous il y a trois jours. Elle m'a dit de revenir aujourd'hui et elle m'a laissée devant votre porte.

– Ma secrétaire n'a pas les yeux en face des trous, alors.

– Mais j'ai tous les diplômes que vous demandiez ! Biologie, microbiologie, et bactériologie ! Je suis compétente pour ce poste !

– Allez-vous en, Mlle. Je n'ai pas besoin de vous.

Gabriella Monverdit baissa les épaules, résignée. Elle avait perdu. Elle croyait que cette fois elle y arriverait. C'était toujours la même chose, parce qu'elle était une femme et qu'elle était jeune, on ne la prenait pas au sérieux. Ses diplômes ne servaient à rien. Elle se retrouvait au chômage avec trois diplômes scientifiques. La vie était vraiment injuste. Elle ne pouvait pas partir comme ça, abandonner si près du but ! Gabriella ouvrit la bouche... et la referma. Elle n'était pas à la hauteur. M. Raffaelo le lui avait implicitement fait comprendre. Mais elle avait une dernière chose à dire, par acquis de conscience.

– À la ligne cent soixante deux, vous avez oublié de mettre un point-virgule. Si vous ne le rajouter pas, votre programme ne marchera pas. Passez une bonne journée.

Elle sortit très vite, en claquant la porte. Elle dévala les escaliers, et courut jusqu'à la gare, comme si le diable était à ses trousses. Elle attendit, essoufflée, que son TER arrive. Quand elle descendit à son arrêt, il se mit à pleuvoir, et elle fut obligée de rentrer sous la pluie. Une fois chez elle, elle se déshabilla et s'allongea sur son lit. La pression retomba, et elle se mit à pleurer.


***


Pierre Raffaelo ne prêta pas attention aux paroles de Gabriella. Il l'avait reléguée au fond de son esprit, ce qui se rapprochait le plus pour lui de l'oubli. Il se souvenait de tout. Les dates, les noms, les visages... Tout. Bénédiction ou malédiction ? Il ne s'en souciait plus depuis longtemps. Il termina son programme après trois heures de codage. Le but était dans un premier temps d'infiltrer les satellites qui tournaient sans fin dans l'espace, et dans un deuxième de classer et chercher les informations qui l'intéressaient. Tout ça sans se faire repérer. Il pourrait finir ses jours en prison, ou pire, être recruté par une organisation criminelle ou gouvernementale. Tout le monde était au courant de son génie et des avancées que lui seul avait permis dans les domaines de la médecine, de la biologie et même dans la théorie de la physique quantique, mais personne ne connaissait sa passion pour l'informatique. Son ex-femme l'avait épaulé pour la physique quantique, mais le gros avait été réalisé par lui. Il aurait aimé pouvoir oublier. Comme ça il aurait fait passer Sandra à la trappe. Mais c'était comme ça, il se souvenait du moindre détail, de la moindre seconde qu'ils avaient partagé. Foutue mémoire.

Pierre regarda son bébé. Il allait enfin lui insuffler la vie, appuyer sur la touche START du programme... Son doigt s'arrêta à un centimètre. Il devait vérifier la ligne cent soixante deux. Il fouilla dans sa mémoire. À cet instant là, il ne regardait pas l'écran de son ordinateur, ni son clavier. Pierre remonta jusqu'à la ligne traîtresse, et il manquait bel et bien un point-virgule. Cette femme... Gabriella Monverdit... Elle avait eut raison.


***


Son téléphone sonna. Gabriella l'observa, les yeux dans le vague. Elle n'était pas d'humeur à décrocher, qui que ça puisse être. Elle l'éteignit et se fit un sandwich avec beaucoup de fromage. Ensuite elle se traîna jusqu'à sa salle de bain, se lava les dents et pris une douche. L'eau chaude lui fit beaucoup de bien. Puis elle mit un peignoir et passa l'après-midi à regarder la télé. Encore une journée de ratée. Elle ralluma son téléphone et vit qu'elle avait un message vocal de la secrétaire, Mme Calcino. Son cœur s'emballa aussitôt. Se pourrait-il..?

– Bonjour Mlle Monverdit, je suis heureuse de vous informer que M. Raffaelo accepte de vous embaucher comme assistante. Vous commencez demain à huit heures. Soyez à l'heure.

Gabriella poussa un cri de joie. Sa vie allait enfin changer.

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