Chapitre 8
-Bon, tout le monde sait ce qu'il a à faire ? demanda Rayan une fois qu'il eut tout expliqué.
En gros, c'était plutôt simple (moi qui pensais qu'être chef de guerre demandait de l'intelligence). On entrait par un passage que JE lui avais apparemment révélé dans l'avion, puis on se séparait par groupe de deux :
-Moi et le "capitaine Rayan".
-Pavel et Tiomini
-Alazan et Yimma
-Alfredio et Sandryna
Oui, je sais, huit c'est pas vraiment une armée mais, on était tous très doués (sauf moi), enfin je l'espérais. Très fort. Je n'avais vraiment aucune envie d'être reprise dans cette prison.
Ensuite chaque binôme visitait un coin, sans alerter "les méchants", même involontairement, précisa bien le capitaine Rayan en me jetant un coup d'œil qui signifiait qu'il s'adressait. Toute façon je n'avais qu'un seul but, et non ce n'était pas de mettre à plat la mission. J'allais le sauver. Oui. Le sauver.
Le passage était en réalité́ les conduits d'aération. Même s'ils étaient inutiles aux IA, elles n'avaient pas pris la peine de les faire combler. Et puis ça permettait aux humains de respirer.
Nous entrâmes donc, puis nous séparèrent. Et Monsieur-le-capitaine-Rayan nous dirigeâmes vers l'aile nord, je savais que c'était par là que se trouvait les labos puisque les détenus n'avaient pas le droit d'y pénétrer sans autorisation (ce qui ne m'avait pas empêché́ de le faire, mais je n'avais jamais pu voir que des robots en habits blanc et des aiguilles), ce qui y étaient allés n'en étaient jamais reparus, je m'étais toujours dit que ça ne devait pas être un endroit sympathique, avec raison.
Bon, j'avais un avantage pour la première fois, Rayan ne pouvait pas m'abandonner entre les griffes des IA, s'il voulait sortir. Personnellement, je pensais que c'était un excellent combattant, mais, hélas j'avais quelques doutes quant à ce qu'il était de son sens de l'orientation. Nous tournâmes à droite deux fois, veillant à rester dans l'ombre et angles morts des caméras, puis continuâmes tout droit jusqu'à une intersection où nous prîmes vers l'est pour finalement longer un couloir et arriver devant petite porte et d'un métal sombre, blindée. Rayan me demanda si j'étais sure. Ben, en fait non. Pas exactement. Je n'étais jamais venue, sauf pour tenter de voir Lucas, mais au lieu de ça je lui répondis :
-Froussard !
Je devais paraître sûre de moi. Je l'étais.
Et je poussai la porte.
Je me tenais devant une espèce de bibliothèque, il y avait des rayons remplis de livres, d'archives en tous genre, de divers bocaux contenants des poudres, des animaux ou encore des tables alignés où des morceaux de métal étaient posés.
-À ton avis c'est où ?
La voix de mon capitaine me fit sursauter. Je ne dit rien et me contentai d'avancer entre les tables. En regardant j'aperçus sous un des bouts de fer, des feuilles avec des graffitis gribouillés à la va-vite dessus. J'ai regardé de plus près, non... ce n'étaient pas les plans de Lucas.
Tu es bête, elles ne les auraient pas mises là, m'insultai-je intérieurement.
-Tu as trouvé ? me chuchota Rayan en vérifiant où se trouvaient les caméras.
-Non, rien que des dessins mal faits et des écritures incompréhensibles, continuons.
Mais j'enlevai tout de même les dessins de dessous le morceau de fer, ils m'attiraient. Je les observai d'un œil minutieux.
-Heu... Rayan viens voir ça, l'appelai-je à voix basse.
-Quoi ? répliqua-t-il le nez dans des livres.
-Les dessins, murmurai-je.
Je devins fébrile.
C'étaient bien des plans mais pas ceux de la créature-Lucas.
-Regarde, on dirait plus une carte du monde avec des points et des pions, dis-je.
-Ho merde, jura-t-il, c'est un plan de bataille : là c'est le camp rebelle du Texas qui a été ravagé par ton frère...
-Ce n'était pas mon frère ! m'échauffai-je.
-Chut, fit-il, regardant autour de nous, laisse-moi continuer. Ici, c'est celui du Brésil on avait raison, c'est bien là que ce dirigeait ton frè... heu, le robot. Attends, ho là là, on est fichu, le camp en Australie est sur cette carte et pareil pour ceux situés en Allemagne et en Sibérie.
-Ray... Rayan, tu pourrais m'expliquer, je t'ai pas du tout, mais alors pas du tout suivi.
Il me jeta un regard fiévreux.
-On a un gros problème, les IA connaissent les trois quarts de nos camps. Autrement dit, elles vont nous attaquer et les rebelles vont, eux, tomber comme des mouches, piégés !
-Ou...
Alerte intrus ! beugla soudain une voix synthétique trop connue. Les humains sont priés de se
rendre dans les blocs de survis. Veuillez rester calme nous prenons les choses en mains. Vous ne risquez absolument rien.
Rayan me regarda, puis il a regarda la carte. Et jura dans une langue que je ne connaissais pas, sûrement de l'italien.
-Cours, Alysiora ! Vite !
Et nous détalâmes tout deux plus vite que le vent. Après plusieurs minutes de course effrénée, sans voir le moindre robot, nous nous arrêtâmes.
-C'est bizarre, d'habitude on avait des escadrons entiers de boîtes de conserves aux trousses, remarqua Rayan.
Soudain, une nouvelle voix se fit entendre. Elle paraissait éloignée, mais on pouvait en distinguer quelques paroles :
-Courez... fous... grouille... boîte... là !
Un nuage de poussière apparut de l'autre côté du couloir, bloquant toute vision. Mon cœur battait à
out rompre. Et en un instant Pavel était à mes côté et me tirait vers l'arrière.
-Grouille, Al ! me hurla Pavel (adieu la discrétion).
Des robots. Et pas les mêmes. Ils avaient légèrement changé de gabarit depuis ma captivité. Ce fut à cet instant que je me rendis compte qu'en fait, ils nous fonçaient dessus et que courir à reculons, ça n'allait pas super vite.
-Haaaa ! fis-je pathétiquement avant de me retourné et de foncer.
Nous avions tous les quatre; Rayan, Pavel, Alfredio qui venaient de me rentrer dedans, et moi, foncés comme si on avait le diable qui nous collait aux fesses, ce qui n'était pas très loin de la réalité. Sauf qu'il y en avait plutôt une quarantaine de diables.
Pour mon plus grand bonheur, les robots n'étaient pas des champions en course-poursuite et nous
les distançâmes un peu. Suffisamment pour nous glisser dans les conduits d'aération au-dessus de
nos têtes. Nous essayâmes de faire le moins de bruit possible en regagnant la sortie.
Quand nous nous retrouvâmes à l'intérieur de notre vaisseau, en sécurité́, où se trouvaient déjà̀ Tiomini, Alasard et Yimma, les éclats ont explosés :
-Que s'est-il passé ? demanda anxieusement Tiomini, au bord des larmes.
-Qui a déclenché l'alarme ? gronda Pavel.
-Vous avez trouvé́ les plans ?
Et blablabla...
-Stop ! tonitrua Rayan (Plutôt autoritaire le gars, hein ?) Ça suffit ! Alfred, où est Sandryna ?
-Je sais pas chef, je l'ai perdu au tout début, dit Alfredio, inquiet de ne pas voir sa coéquipière.
Rayan fronça immédiatement les sourcils, inquiet lui aussi. Il ne dit rien, mais on voyait sur son visage qu'il se sentait responsable de la perte de Sandryna.
-Et l'alarme ? dit-il.
Cinq voix répondirent en même temps :
-Pas moi !
-C'est sans doute Sandryna, dis-je raisonnablement.
-Pfiouuu..., désolée, j'ai eu un petit problème avec les boîte de conserves, s'exclama une voix enjouée. Qu'est-ce que j'ai manqué ?
Sandryna venait d'arriver. Ses cheveux bruns étaient ébouriffés, elle avait une entaille à la joue,
juste en dessous de l'œil et était plus qu'essoufflée.
Les personnes de notre équipe de bras cassés, Alfredio en tête vinrent lui taper dans le dos et la serrer dans leurs bras, heureux de la revoir en vie.
-C'est toi qui déclenché l'alarme ? l'interrogea Rayan, dont les traits s'étaient détendus.
-Non, pas du tout, démentit la jeune fille en secouant la tête, Je pensais que c'était Tiomini, elle est
un peu maladroite encore et je croyais qu'elle s'était faite repérer.
-Heu... je suis le seul à ne pas avoir saisi ce qu'il se passe ? s'incrusta Alazan.
-Bon, en gros c'est qui qui a déclenché cette alarme si c'est personne parmi nous ? lança Pavel. Alors ?
Seul le silence lui répondit.
-Génial, "Le mystère de l'alarme fantôme" ça va faire la une, dis-je théâtralement.
Puis j'ajoutai :
-Celui ou celle qui fait ça n'a pas dû s'en rendre compte.
J'eus une réponse quelque peu dubitative de la part de mes merveilleux compatriotes.
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