Chapitre 5
Réfléchis, réfléchis Al, allez pour une fois. Tu dois choisir. Mais que faire, que faire ? me torturai-je les méninges.
Je ne savais pas, c'était dur de choisir. Un dilemme, me dit la voix de maman dans ma tête.
Quelle est la meilleure solution pour revoir Lucas vivant ?
Idéalement, il faudrait que je reste et que la troupe de tarés, que j'espérais pas si nulle, me donnât un coup de main. Mais je ne leur avais même pas parlé de Luc. Devais-je le faire ?
Bon, quand il faut sauter, on saute !
Je pris la direction de la cour et cherchai un visage connu. Alexandre-le-chef si possible.
Peine perdue. Des inconnus par-ci, des inconnus par-là et Ho ! Encore quelques inconnus. FANTASTIQUE !
-Des inconnus à perte de vue, râlai-je juste au moment où une femme me heurta.
BAM !
-Ouille ! m'exclamai-je plus par peur que par douleur.
Elle était bizarre cette femme. Elle aurait au moins pu s'excuser. La couleur pâle de sa queue-de-cheval me fit penser que ça devait être la femme de la dernière fois... euh... la seule dont je ne connaissais pas le nom parmi mes sauveurs.
À ce moment-là, un homme trébucha alors qu'il courait. Le géant venait de donner un ordre et ne regardait pas devant lui, résultat il se coinça le pied dans un nid-de-poule et fit un magnifique vol planer et....atterrit sur moi. BLAM !
Quelle cruche, t'aurais pu l'éviter quand même, grommelai-je intérieurement. Bon sang ce qu'il est lourd !
-Aïe, dis-je pour changer.
-Désolé, fillette, s'excusa-t-il d'une voix qu'il me semblait avoir déjà entendue.
-Mais c'est une manie chez vous de rentrer dans les gens ! Pestai-je en me relevant. Ha, m'écriai-je en reconnaissant Alexandre-le-chef, c'est vous. Je voulais vous parler d'un truc... assez délicat. En privé, ajoutai-je.
Gros soupir de sa part. Sympa, merci.
-Suis-moi.
C'est définitivement à classer dans les maladies, pensai-je.
Mais je ne dis rien et le suivis.
Quelques couloirs plus loin.
Alexandre-le-chef-et-le-géant-incapable-de-passer-une-porte-sans-se-baisser se cogna la tête à une desdites petites portes qu'il avait ouverte pour me laisser entrer et grogna entre ses dents tout en se massant le crâne :
-Faut vraiment faire agrandir ces fichues portes !
Puis il se tourna vers moi (entre temps il avait retiré la main de sa tête pour pas avoir l'air d'un abruti) :
-Assied-moi et dis-moi TOUT.
Son insistance sur le tout me fit bien comprendre que si je voulais de l'aide j'aillais bien devoir lui faire entièrement confiance.
Alors je lui expliquai que j'avais un petit frère et qu'il était le sujet des expériences des IA depuis neuf mois à présent. Et que je voulais le libérer des griffes de MJC65. Mais que j'avais besoins d'eux. Et que... Et que... (Je sais ça fait bébé qui chouine.)
-Que serais-tu prête à donner en échange ? m'a t-il demandé quand j'eus finis. Je te propose un marché. Je libère ton frère et le laisse vivre ici sans problème et tu mets ta vie au service de notre cause. Équitable, non ? On a bien besoin de gens qui ont une volonté de fer et des renseignements sur le fonctionnement du gouvernement ou du passé.
-Oui, j'accepte ! lançai-je sans réfléchir, éperdue de reconnaissance.
Je ferais n'importe quoi pour mon frère ! Il était désormais la seule chose qui me restait. Le marché fut donc conclu et je rejoignis une escadrille de légionnaires rebelles.
À partir de maintenant, ma vie ne serait plus rose du tout ! Enfin, pas qu'elle l'est déjà été...
~~~
Je me réveillai en sursaut, mouillée et gelée. Non mais quelle blague. On venait de me lancer un saut d'eau glacé à la figure... Je secouai mes bras et tentai d'essorer mes vêtements.
-Debout, novice. Entraînement dans 10 minutes ! Allez ! me hurla une voix dure.
Toujours tremblotante, j'essayai tant bien que mal de me dépêcher de rejoindre l'homme qui m'avait réveillée on peut plus brutalement. La journée ne s'annonçait pas comme une des meilleures de ma vie, c'était au moins une chose de certaine.
On commença tous (moi et les autres "novices" par une série de pompes, suivis d'un éveillement intensif aux armes et pas des en bois en plus ! Fusil, tir aux robots... etc. Ils ne nous ont laissé aucun répit de toute la journée et quand la nuit tomba enfin, on était tous trempés de sueurs, épuisés et surtout bien amochés.
L'entraîneur nous amena vers un bâtiment qui serait d'après lui notre nouvelle maison et nous a sorti un :
-Au fait, tout le monde, moi c'est M'sieur Trick. Dormez bien les cocos et à demain !
Je menaçai de m'écrouler de fatigue. Je titubai jusqu'à un lit, pratiquement aussi dur que celui que j'avais eu dans ma cellule et fermai les yeux. Mes camarades de galère dont je ne connaissais aucun, même pas leur nom m'imitèrent aussi éreintés que moi. En l'espace de deux minutes, on n'entendit plus rien à part nos respirations lentes.
~~~
Le lendemain, ils nous réveillèrent à l'aube et nous tirèrent, enfin, surtout moi, de force hors du lit en disant:
-Allez, debout, du nerf soldat !
Et cela recommença. Une séance de course pour s'amuser qu'ils disaient (entre nous à la fin de "l'échauffement" je me suis écroulée sur une autre novice.)
-Ha ! Heu...salut ? m'a t-elle dit, haletante. Moi c'est Seb, diminutif de Sébastianne, chuchota-t-elle pour ne pas que les chefs nous entendent, et toi ? Ça va ?
Je l'ai regardée, complétement ahurie. Depuis combien de temps ne m'avait-on pas posé cette question ?
Sebastianne était à peine plus grande que moi. Elle avait de grand yeux chocolat dans lesquels on pouvait voir une incroyable franchise et une personne altruiste et parfaitement désintéressée. Elle avait des cheveux blond vénitiens moins flamboyants que les miens. Plus blond-orangé. Sa peau était plus pâle qu'un rayon de lune et elle avait des rougeurs là où elle ne portait pas de vêtements. Probablement des coups de soleil. Elle devait avoir une peau très fragile mais devait complètement s'en ficher.
-Alors ?
-Euh, ben...Alysiora. Mais tu peux m'appeler Al, si tu veux. Et euh... oui ça va, je crois.
-Enfin une bonne chose, sourit-elle. Enchantée Al ! enchaîna Sébastianne.
Nous n'avons pas pu plus aller plus loin dans nos bavardages car un homme en noir s'était approché de nous. Nous nous regardâmes toutes deux, sûres qu'il allait nous punir pour avoir à peine parlé. Mais bizarrement, il lâcha simplement :
-Laquelle de vous deux est Alysiora ?
-Moi..., bégayai-je minablement, tout en baissant les yeux et en me mettant au garde à vous, les bras croisés dans le dos.
-Suis-moi, fit-il.
Ah. Le grand retour du syndrome-des-Libérateurs, songeai-je avant de le suivre en jetant toutefois un regard anxieux à ma nouvelle, et probablement seule et dernière amie.
Nous traversâmes le camp tout entier avant que j'ose demander où nous allions.
-L'chef veut t'voir, grogna-t-il dans sa barbe. L'conseil.
J'étais tellement avancée avec ça... Bon le chef, ce devait être Alexandre (je l'espérais). Il voulait sans doute me parler de Lucas peut-être l'avait il fait évader ou... J'eus soudain une crise de peur effroyable. Ou peut-être que mon frère était mort. Et que je l'avais abandonné à une mort horrible ?
Pendant que je réfléchissais coincée dans ma tête par ma terreur, le soldat m'avait amenée devant une nouvelle porte que je ne connaissais pas. Il y en avait encore beaucoup que je ne connaissais pas mais celle-ci était particulière. Une grande double porte en métal. Du Zeïntok. Comme c'était un rebelle et qu'ils sont tous des incorrigibles bavards, c'est bien connus, et qu'il est absolument impossible d'en placer une, il dit "entre" et disparut.
Gros soupir de ma part. Super. Je me résolus à pousser la porte.
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La photo en haut c'est Sébastianne.
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