J'étais assise.

Par terre.

Le sol est dur...

Et froid.

Très froid, glacé.

La porte s'ouvrit... Kilian.

-Ça va ?

-Qu'est-ce que vous avez tous à me demander si je vais bien ? lui hurlai-je dessus. Ça va, je suis pas timbrée ! C'est bon, maintenant FICHE-MOI LA PAIX !!

Faut croire que je me répète.
Il resta de marbre.
-Non.

-Quoi ? fis-je, interloquée.

-Non, tu ne vas pas bien. Pas bien du tout, même.

Je ne répondis rien.
-Tu le sais.

-...hmm.

-Tu sais que j'ai raison.

Soupir.

-Viens là.

Il m'ouvrit ses bras, comme si j'étais une enfant qui avait besoin d'être consolée. Je m'y installai pourtant confortablement.
Il posa son menton sur le haut de mon crâne et me caressa doucement le dos.
Je l'avoue, je craquais. Quelle pleurnicharde. Mais qui n'a jamais rêver de pleurer dans les bras d'un garçon qui vous console.
(Moi, en l'occurrence, mais bon ça compte pas😄)
-Qu'est-ce qui ne va pas ? Explique-moi.

-Rien, je vais très bien, reniflai-je.

-Ouais, ouais c'est ça, je te crois. Allez.

-Enlève le "très".

-Me prend pas pour un imbécile.

-Promis.

-Allez. Cela fait moins d'un an que je t'ai rencontré, Alysiora. Mais je te crois te connaître. Un peu. Et je peux te l'assurer, tu ne vas pas bien du tout. C'est Lucas, c'est ça ?

-Non. Je suis fatiguée, c'est tout, démentis-je, en tournant la tête.

-Oui, en effet. Tu l'es. Mais à cause de ton frère. Je te vois. Chaque soir, tu déambulais dans les couloirs de la base parce que tu n'arrivais pas à dormir. Tu cherchais une solution pour anéantir les IA. Tu ne dors jamais. Je ne suis pas aveugle. Tu es épuisée moralement et physiquement. Tu n'en peux plus. Il faut que tu arrêtes. On va le retrouver et le sauver ton frangin, je te le prom...

-Pas de promesse, s'il te plaît.
Ma voix claqua, plus sèche que je ne l'aurais souhaité.

-Pourquoi ?

-Les promesses parjurées, ça me connaît.

-Ah.
Nous restâmes là, silencieux, enlacés pendant quelques minutes.
Puis, nous nous levâmes et regagnâmes le salon.
J'avais à peine pénétré dans la pièce que...

-AL !
Seb me sauta au cou.
-Oh, Al je suis tellement désolée.

-Non, ne t'excuse pas. C'est ma faute. Tu... Vous aviez raison, je vais pas bien.

-N'en parlons pas. Maintenant tu vas mieux, me dit Kil en s'emparant de ma main pour caresser ma paume avec son pouce.
Je hochai la tête.
-Oui, sans doute.

-Hum hum.
Il y eut des grésillements.

-Axelle ? Que se passe t-il, un problème ?

-Non, simplement, il faudrait que vous alliez vous reposer ou vous ne serez pas en grande forme demain.

Blanc. Puis éclat de rire général.
Pourquoi ? Je n'en savais rien. Mais on en pleurait.
-Alors Ax, on joue à la mère poule ? se moqua gentiment Kilian en s'essuyant les yeux d'un rever de sa manche.
-Monsieur Kilian, pourriez-vous m'expliquer ce qu'une poule vient faire dans cette conversation ?

-Ah. Axelle, je t'aime bien, mais là tu forces. D'après toi qu'est-ce qu'une poule pourrait faire dans notre conversation ?

-Je ne sais pas.

-Quoi, quelle HONTE ! s'esclaffa-t-il.

-Désolée, s'excusa la voix d'Axelle qui étrangement semblait penaude, comme si elle avait fait une bêtise.

-Bon, ça y est tu as finis de te payer sa tête ? demandai-je à Kilian.

-Euh...oui, je crois que j'ai fini.
Un grand sourire plaqué sur son visage, il se fichait ouvertement se nous.

-Des fois, tu es vraiment DÉ-SES-PÉ-RANT ! ris-je.
Sur ces mots chacun prit la direction de sa chambre, respective.

~~~

Je me réveillai tôt. Le soleil commençait à peine à poindre. C'était l'aube... pas le même lever de soleil que celui auquel j'avais assisté avec Kil. Il était unique.
Je me levai et m'habillai en faisant attention à ne pas réveiller Seb qui dormait paisiblement dans le lit d'à côté.
Je rejoignis rapidement le poste de commande.
-Axelle ?
-Oui, commandante ?
-Au rapport.
-C'est calme, pas de turbulences en vue. Nous arriverons d'ici trois heures.
-Merci.

Je m'apprêtais à quitter le poste quand j'eu yne illumination ! J'aurais pu lui dire avant.
-Axelle ?
-Oui, Madame.
-Tu peux me tutoyer, tu fais partis de l'équipe, maintenant.
-Vrai, Madame ?
-Vrai, appelle-moi Al.
-Comme vou...tu voudras, Ma...Al.

Je ressortis. Et me dirigeai vers ce que l'on pourrait appeler la "salle à manger".
Je sortis d'un placard un bol, une cuillère et un sachet de flocons d'avoine. Pas succulent, mais nourrissant.
La porte s'ouvrit, Rayan entra.
-Salut, dis-je, morose.
Bâillement.
-B'jour.
Il se servit lui aussi un bol et s'installa en face de moi.
-Trois heures, dis-je, raide.
-Hein ?
Je soupirai. Faudrait vraiment qu'il bannisse ce mot de son vocabulaire, ça en devenait agaçant.
-On atterrit dans trois heures, précisai-je.
-Ah, bah voilà c'est pas si compliqué de parler clairement.
-Si c'est pour m'agresser tu peux retourner te coucher immédiatement, me courrouçai-je aussitôt, pas d'humeur à être clémente.

Silence.
(À croire que j'y suis abonnée)
Je quittai ma chaise et partis secouer Sébastianne, ce qui n'allait pas être de tous repos.

2h30 plus tard au poste de pilotage

-Ax, passe-moi le contrôle du vaisseau, s'il te plaît. Je prends la main.
Je suis entouré de mes fidèles acolytes, traduction, Kil, Seb, Dani et le "pas cool de service" Rayan.
-Attention, Mesdames et Messieurs, l'atterrissage sera un peu mouvementé, plaisantai-je. Je vous prie de bien vouloir attacher vos ceintures. Et... C'EST PARTI !
Hop.
Le vaisseau fit une brusque embardée en direction du sol.
-AaaAaaAAAaaAaaaaAAaah !
-AU SECOURS !
-NOOOOOOOOOOOOOON !
-Calme, reste câââlme, tentait de se convaincre Seb malgré les hurlements des autres.

300m
275m
...
200m
115m
100m
95m

...
50m
25m

Je ralentis.

-Tu vas tous nous tuer ! paniqua Rayan. Passe-les commandes à Axelle !
-Non, je contrôle par-fai-te-ment la situation, dis-je en tâchant d'avoir l'air détendue, ce que je n'étais pas. Maintenant tu t'assois et tu cesses de me hurler dans les oreilles. C'est insupportable.
-Si on a une IA c'est pour nous aider à piloter ! Laisse-lui les commandes je te dis !
-Taisez-vous ! tonnai-je
-Dani ? Tu voudrais pas lui remettre le cerveau en place ? Demanda Seb.
-Hein ?
-Merci, ironisai-je, glaciale.
-Daaan ? S'il te plaît...je suis beaucoup trop jeune pour mourir ! interpela à son tour Kilian, mi-suppliant, mi-amusé.

Le sol se rapprocha.
-3... 2... 1... décompta Rayan.

Le vaisseau se posa en "douceur", bien évidemment.

~~~

-Bienvenue à LynerCity ! m'exclamai-je juste avant de me retourner les joues rosies par l'excitation.
Si j'avais le visage rose, mes compagnons eux avaient encore plus de couleurs. Bon plutôt verdâtre ou blanc. Mais pas grave.
La voix d'Axelle se fit entendre pour nous apporter quelques informations essentielles.

-Nous sommes situés en France. Sud-Est.
Ancienne ville de Lyon.
La population est environ 867 000 milles habitants.
Température : 14, 5 °C.
Temps : pluvieux, couche nuageuse et forte possibilité d'orage... je continue ? demanda-t-elle sans émotion.

-Non ! Tu peux arrêter, s'il te plaît, l'empêcha Kil.
Je tirais la poignée et descendis du vaisseau.
-Ah, soupirai-je de bien-être. Ça fait du bien de sortir.
-Au secours ! cria une voix.

...BAaam

-Laissez-moi deviner, marmonnai-je. C'est Kilian.

Je sais, je parle toute seule.

-Qu'est-ce que vous foutez ? dis-je lasse de leurs gamineries.
Enfin, de celles de Kil.
-Le méchant Rayan m'embête, me répondit l'intéressé avec une voix de gosse, une fois sorti du vaisseau.
-Génial. Fais-moi penser à le remercier.
-Bouhhh, traîtresse ! Je pensais que tu étais mon amie, dit-il, faussement triste, une lueur malicieuse dans les yeux.
-T'as bientôt fini ? Je voudrais y aller.
-Non... je boude !
-Sérieux ? rigolai-je.
-OUI !
Je manquai de m'étrangler de rire. Quel gamin.

-Qu'est-ce que je peux faire pour que tu arrêtes ? ris-je.
-..Hummm. Laisse-moi réfléchir, dit-il en s'approchant.
-Pas trop longt...
-Ça y est !
-Quoi ? demandai-je.
-Je veux un bisou.
Cet adolescent à des idées plutôt étranges.
-T'es complétement starbé ! m'amusai-je.
-Un câlin ? changea-t-il d'idée en me prenant dans ses bras.
Sans attendre ma réponse, il me fit tomber et me rattrapa doucement avant que je ne touche le sol dur de la plateforme atterrissage. J'explosai de rire et tentai de la repousser pendant qu'il rigolait.

-Al, Kil. C'est pas le moment. Vous vous trouverez une chambre plus tard. On doit y aller.

Qui aurait pu croire que la personne qui venait de prononcer cette phrase n'était nulle autre que Rayan ?
Je poussais mon ami sur le côté me relevai et foudroyai du regard la personne qui venait d'ouvrir la bouche. Mes joues étaient passées de roses à une teinte tirant plus de la tomate.

-Bon c'est parti. Ax, on revient le plus tôt possible, lui criai-je depuis l'extérieur.
En réponse, la passerelle d'accès se remonta.
Je me tournai vers mes coéquipiers, et Rayan lâcha :
-Sinon, quelqu'un a une idée de comment mettre la main sur ton frère ?

Ah Merd... je veux dire purée. Une question pertinente à laquelle je n'avais pas pensé. 😓

-Euh...?
-Non. Ne me dis pas que tu ne sais pas, grogna-t-il, exaspéré.
-Oh c'est bon, monsieur-je-sais-tout. Je vais te trouver un plan génial sur le moment alors qu'il te faut trois heures, rien que pour une ébauche ! m'énervai-je.
-Vas-y, expose-nous ton merveilleux plan, railla-t-il en croisant les bras.
-Je... euh..., fis-je.
-Tu vois.
-Tu m'as pas laissé de temps, ex-capitaine.
-Hein !
-Comment ! répliquai-je aussitôt, plus la moindre pensée tournée vers un plan quelconque.
Notre cher Kilian était de nouveau par terre est en train de s'étouffer de rire.
-C'est d'un basique ! Comment tu t'es fais avoir mon pote !

Le "pote" en question lui jeta un regard irrité.
-Bon, capitaine, on fait quoi ?
Je pris une grande inspiration.
-On a qu'à demander aux gens s'ils ont vu un enfant-robot attaquer ou se promener dans leur ville.
Merci Seb.
-Bonne idée, oui, on va faire ça, approuvai-je aussitôt les dires de mon amie.
Un peu simple, facile mais ça ira.
Je sais je n'ai réfléchis à rien.
Nous avons pris la direction du centre-ville.

J'adore les panneaux indicateurs.
C'est Hyper pratique. 😁😍😇