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04 | GRETCHEN O'OLURAY

« Gretchen, une lettre est arrivée, lança son frère.

L'adolescente s'extirpa de l'amoncellement de couvertures dans lesquelles elle s'était enroulée. Elle se leva et étira ses membres ankylosés - au même instant, les quilles qu'elle faisait léviter retombèrent lourdement sur la table.

Elle vit au sourire de Gaspard qu'il s'agissait de quelque chose d'important ; son excitation se lisait sur son visage.

Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle, faisant preuve d'une curiosité relative, comme toujours - Gretchen n'était pas de ceux que l'on pourrait qualifier de curieux.

Pour toute réponse, son aîné lui tendit un parchemin, que la brune lut rapidement. Ses heures de lecture, enfermée dans sa chambre, lui étaient utiles en cela. Elle détacha finalement ses yeux du papier - du moins de la première feuille, qui consistait en un mot de la directrice de Never Ever. La seconde était une liste de fournitures, qu'elle survola rapidement.

A vrai dire, elle s'était attendue à la recevoir, comme Gaspard quatre ans avec elle, pendant tout l'été - et, les jours avançant, elle s'était dit que ce ne serait pas le cas sans réellement être déçue. Puisqu'elle n'avait pas beaucoup d'attentes, elle était rarement déçue. Après tout, si Never Ever était une grande école, il y en avait d'autres qui m'intéressaient.

— Alors, quel camp vas tu choisir ?

Elle haussa un sourcil - la question ne lui était même pas venue à l'esprit. Son frère avait dû être un jamais - pas que ça lui pose un problème - car leur mère l'avait été. Les règles de descendance faisait qu'elle avait le choix.

— Les jamais, évidemment.

Gaspard s'y attendait - sa soeur n'allait pas volontairement choisir d'être exclue par son camp et détestée de l'autre. De toute façon, si elle avait choisie d'être une toujours, elle savait qu'elle aurait été littéralement lynchée par les autres enfants de l'Institut. Tous étaient la descendance de jamais dont les parents étaient morts, ils n'apprécieraient pas que l'une des leurs les trahissent. L'Institut pour Enfants de Méchants dans l'Incapacité d'Élever leur Progéniture acceuillait un grand nombre d'enfants dans sa tour des terres maléfiques et parmi eux, Gretchen et Gaspard dont la mère, la sorcière ayant voulu dévorer Hansel Gretchen, avait brûlé dans un four. 

— Cool ... Je t'emmène fêter ça.

Inutile de préciser où ; dans les kilomètres de marécages qui entouraient la Tour, il n'y avait qu'un seul lieu d'amusement, un bar mal-éclairé qui avait pour avantage de servir de l'alcool à des mineurs, en dépit des règles les plus évidentes de la morale. Après tout, nous sommes en terres maléfiques. Il bénéficiait directement de la présence de l'Institut, et les enfants ne manquaient jamais de s'y rendre durant leurs heures de repos.

— Je vais me changer, répondit-simplement Gretchen.

Bien qu'elle soit relativement contente de ce fait, Gretchen n'était pas habituée à le montrer. Plus généralement, elle ne laissait ses émotions, quelles qu'elles soient, se lire sur son visage ou s'entendre dans sa voix. Elle gardait toujours un air impassible. 

Dans l'Institut, sa chambre était située au septième étage, soit l'avant dernier - il n'y avait pas d'ascenseur. Elle la partageait avec trois autres filles. Elle grimpa les marches quatre à quatre et se glissa dans la salle de bain attenante, une pièce ridiculement petite d'un mètre à peine, douche non comprise. C'était un sujet contre lequel les pensionnaires se révoltaient ; Gretchen, elle, n'appréciait pas mais s'en fichait un peu. Comme avec beaucoup de choses, elle restait détachée. Quand certaines choses la dérangeaient, sa réaction était de s'y habituer et de les accepter. Cela lui avait donné une réputation de lâche. Gretchen ne savait pas : était-elle lâche ? Oui, peut-être.

Elle s'interrogeait sur tout et surtout sur elle même. L'adolescente se posait milles questions, constamment, et seuls les livres pouvaient lui répondre de manière sûre. Ainsi, Gretchen préférait passer ses après-midis seule - ou du moins, les livres étaient sa seule compagnie. Son caractère solitaire éloignait beaucoup de ses camarades - son mépris achevait cela ; quiconque discutait avec elle se rendait bien compte que Gretchen considérait les autres adolescents comme des imbéciles. Il semble donc évident que son nombre d'amis soit réduit. De plus, même si par miracle quelqu'un ne se sentait pas insulté par la manière dont Gretchen lui parlait - comme si l'on lui faisait perdre son temps à expliquer des choses à un idiot - la brune n'était pas confortable avec l'idée d'une relation amicale ou amoureuse. Elle se complaisait dans une certaine solitude ; paradoxalement, il lui arrivait qu'elle se fasse particulièrement ressentir, et qu'elle cherche alors un peu de compagnie, de l'attachement de ses pairs.

Gretchen considérait les gens de son âge comme des imbéciles, sur un ton teinté d'arrogance. Cela pouvait - et lui avait déjà - causé quelques surprises. Ce n'était pas qu'elle voyait son intelligence comme incroyable ; c'était plutôt celle des autres qui était ... Déficiente ?

Oui, c'était le mot. Déficiente.

Elle soupira ; l'armoire était encore tombée. C'était un meuble bancal, qui ne manquait pas de s'abattre contre le mur, puisque les murs de la pièce étaient trop petits pour qu'il atteigne le sol. Sans effort apparent, Gretchen remit l'armoire à sa place en se servant de ses dons de télékinésiste. La magie ... Sans aucun doute possible, c'était le domaine qui intéressait le plus l'adolescente. Elle s'entraînait sans relâche, souhaitant s'élever à un niveau de maitrise parfait.

Elle attrapa sa brosse dans le meuble redressé et se tourna vers le miroir.

Son reflet était celui d'une grande fille à la silhouette maigrichonne et à la peau diaphane. Elle avait des lèvres charnues, dont les commissures tendaient naturellement à se tourner vers le bas. Ses yeux en amande gardaient un air blasé en toute circonstance ; son nez était aquilin, ses pommettes hautes. Quand à ses cheveux, ils étaient longs et lisses, d'un brun parcouru de mèches violettes et ils conservaient une allure grasse même quand ils ne l'étaient pas ; une frange un peu trop longue prenait place sur son front. Elle ressemblait à sa mère, des portraits qu'elle avait vu ; mais, comme Gaspard, elle avait hérité des cheveux bicolores de son père. Du moins, elle pensait ; elle ne l'avait jamais connu, ni même vu - c'était un inconnu de passage.

Quelques minutes plus tard, elle était prête et se dépechait de rejoindre son frère. Le fait qu'elle aille à Never Ever n'était même plus dans son esprit. Elle était déjà passée à autre chose, et des millions de nouvelles idées occupaient déjà ses pensées.

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