Chapitre 14
Ses réponses à énigmes m'énervent tellement!... mais je ne dis rien, je préfère laisser le silence parler.
Ce paysage est magnifique, mais j'avoue que j'ai hâte d'arriver dans cette auberge, afin d'avoir un repas bien chaud et un lit. Après cette journée de marche... enfin, ce n'est pas moi qui marche, mais plutôt cette créature majestueuse, d'un pas lent et décidé, ce qui crée un mouvement de balancement de plus en plus apaisant. Bon, on va dire que ça revient au même.
En à peine deux jours, ma vie a été tellement... bouleversée. C'est vrai que c'est fou. Je rentrais du lycée, tout simplement. Tout a commencé comme ça, et puis... tout a dégénéré. Arthur, que j'ai d'abord pris pour Dark Vador. Ses pouvoirs qui m'étaient totalement inconnus jusqu'alors. La mort de ma famille adoptive, la rencontre irréelle et pourtant bien vraie avec Aloïs, cet autre "dimension", toutes ces révélations...
C'est vrai que je n'arrête pas d'y penser. Mais sur le moment, je ne me rendais pas bien compte. Ou bien je m'en rend compte maintenant, avec le recul, d'une autre manière.
J'ai l'impressions d'avoir vécu, de vivre, le rêve et le réel. Je vivais une vie de punaise, cachée, et je donne désormais un autre sens à ma vie. Je n'étais rien, et maintenant je ne sais pas encore qui je suis... mais au moins j'ose faire ressortir mes vrais sentiments, mes vrais goûts, qu'ils plaisent ou non aux autres (enfin, à Arthur, puisque je passe tout mon temps avec lui depuis que je suis ici), la vraie moi. Je ne sais pas encore exactement dans quel passage encore obscur je m'engage, je ne comprend pas encore tout, mais je sais au moins que je suis sur la bonne voie.
Parce que la bonne voie, c'est celle qu'il faut suivre quand on sent que l'on se rapproche du bonheur. Pas celle que l'on doit se sentir obligés de suivre pour faire plaisir aux autres, ou pour être bien considérés.
Soudain, Arthur me tire de ma réflexion.
«Jessy... Jessy!
J'émerge peu à peu, je le fixe.
-Qu'est ce qu'il y a...
-Mais enfin regarde! devant!
Il me montre du doigt une direction. Je regarde au loin, et j'aperçois une lueur orangée... c'est joli...
Puis je me fige. Cela m'a tout l'air d'être des flammes, s'élevant de plus en plus haut dans le ciel, et je doute que ce soit un barbecue...
Ne sachant que faire, je me tourne vers Arthur. Il a l'air d'avoir le même pressentiment que moi.
-Reste là, je vais voir ce qu'il se passe.
-Non, je viens aussi!
-Crois-moi, il ne vaut mieux pas...
-Je m'en fiche, je viens quand même. Pourquoi tu pourrai voir ce qu'il y a et pas moi?
-Rha, fait ce que tu veux... je t'aurai prévenue.»
Il s'éloigne alors, son lion des forêts mis à pleine vitesse créant un éclair bleuté dans la pénombre.
J'essaye de faire de même, et après avoir été sur le point de me prendre le sol par trois fois de suite, je m'élance moi aussi vers cette mystérieuse lumière. Je crains le pire.
Arthur est devant, il va à toute allure. J'essaye de le suivre mais, n'ayant pas un don hors-normes pour la cavalerie, c'est compliqué. Je tient quand même la route.
En nous rapprochant, le doute devient une évidence: un incendie, dévastant tout sur son passage, brûlant déjà nos visages, nous piquant de plus en plus les yeux... et se rapprochant de plus en plus de la forêt.
Nous sommes obligés de nous arrêter, er d'observer le carnage de loin. Ces lions des forêts ne sont pas impressionnés pour autant, si ç'avait été des chevaux ils se seraient déjà enfuis. Nous sommes impuissants face à ce qui se produit devant nous.
Je ne sais pas quoi dire. Les flammes dévastent tout sur leur passage, et ça n'est pas près de s'arrêter. Je parviens à articuler:
«Comment on fait? Qu'est-ce qui est en train de brûler, exactement? On devrai appeler quelqu'un! Il y a des pompiers?
Arthur, tout comme moi, est désemparé. Pour toute réponse, il s'exclame:
-Mais... comment on va faire? C'était notre auberge!
Puis je l'entend murmurer:
-Encore un coup des blancs...»
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