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On a plane

Ma véritable angoisse du matin est simple : est-ce que les vêtements d'adulte qu'Anastasia a choisi vont être froissés ou pas dans la valise à roulettes​.
Parce que je suis nulle en pliage de fringues et que je les ai un peu tassées en préparant mes affaires.

L'hôtesse m'enregistre avec un sourire commercial exemplaire avant de me demander si j'ai un bagage hors normes à déclarer. Elle ne voit pas mon compagnon trépigner sur place en fredonnant "Chambre 237, Chambre 237, Chambre 237, Chambre 237, Chambre 237...".

— Non, rien d'autre je vous remercie.

— Je vous souhaite un bon voyage à bord de notre compagnie, Mme TheGrey.

— Je vous remercie.

— Ah, et au fait, si vous me permettez...

—Oui, je vous écoute ?

—J'ai adoré votre livre ! Vous le connaissez bien Dylan O'Brien ? demande-t-elle sur un ton de confidence.

—Bibliquement pas trop.

—Euh...

— Oubliez ce que je viens de dire : il est vraiment très sympathique.

Je récupère mes billets et mon passeport et la laisse réfléchir au contenu du Dragon qui se gausse à mes côtés.

 C'est plus fort que toi, hein ?

 Oui. J'adore leurs​ têtes​ quand ils n'ont pas la réponse bien sous tous rapports qu'ils attendaient.

 Je sais, je sais. Allez, viens on va s'acheter du Toblerone au duty-free. Au fait je ne t'ai pas prévenu avant mais je vais prendre Dolornox pour le trajet. Ça sous-entend que tu vas voyager en soute.

 Hein !? Pendant six heures ?! Mais tu vas te faire chier sans moi !

 Non, je vais me reposer et me tenir convenablement. J'ai rendez-vous avec Hugues dès mon arrivée et j'aimerais être à peu près présentable si je veux lui exposer mon futur projet.

Tu vas être déçue : il n'en a rien à foutre et tu te seras privée de mes blagues pendant le trajet. Chambre 237, Chambre 237, Chambre 237, Chambre 237...

 Oh et puis ça va avec ça, arrête veux-tu ?

À cet instant je m'aperçois que je viens de prononcer ces quelques mots à voix haute au rayon Tour Eiffel en porte-clef du magasin. Je farfouille à la hâte dans mon sac à main et prends un petit comprimé amer illico. Le stress ? Les toiles d'araignées ? La trouille de l'avion ? Pour la première fois je lâche prise au point de m'adresser à la Bête en public.
Je me fous la trouille.
Finalement j'achète deux barres géantes de chocolat au nougat.
La drogue légale commence son travail dans la salle d'embarquement.
J'attends.
Au moment de me présenter devant le guichet je dégaine mon passeport et mon billet comme un zombie.

Les zombies sont acceptés à bord.

Installée près du hublot je tire le store, je tiens à profiter pleinement de mon petit cachet.
Un grand type, qui ressemble à Christian Bale avec un long manteau noir, s'installe à côté de moi.
Il transpire, il pue le stress.
Je fais semblant de dormir pour ne pas avoir à le saluer comme la politesse le suggère.
On a à peine décollé que le grand mec appelle l'hôtesse et commande deux verres. Il en place un sur ma tablette avant d'entamer les hostilités.

— Je m'appelle Luc. J'ai peur en avion et je n'aime pas boire seul mais si je ne bois pas je suis encore plus mal.

— Vous imaginez donc que je vais boire n'importe quoi, avec n'importe qui pour vous faire plaisir ? Vous ne pouvez pas prendre un cachet comme tout le monde plutôt que de venir ennuyer les autres passagers ?

— J'en ai pas.

Je sors un Dolornox de mon sac à regret et lui en donne deux, histoire d'être certaine d'avoir la paix. D'ailleurs j'en remets un sous ma langue, avec un peu de chance il parlera tout seul avec son verre dans dix minutes.

— Buvez votre verre.

— Non.

— Pourquoi pas ?

—Parce que je n'en ai pas envie, que je n'aime pas ça et que j'ai prévu de m'en prendre une bien belle ce soir dans mon hôtel.

—Buvez. Je prends les cachets et on s'endort sans histoires. Sinon je ne pourrai pas me détendre ; je vous ai dit que je n'aimais pas boire seul.

Dans la soute, j'entends les grognements du Dragon. Le monstre n'attend qu'une chose, que je prenne le verre et que je relance le jeu d'un comprimé. Il murmure à travers la carlingue que les effets de l'alcool et des médocs vont être drôlement rigolos pendant le vol et que dans six heures il n'y paraîtra presque plus...

Mon compagnon de voyage sue à grosses gouttes. Ça me déprime, je suis prête à tout pour qu'il se calme.

Cheers, my sweet Dragon !

Luc arrête de transpirer aussitôt. Il est presque détendu au moment du décollage, je l'entends à peine murmurer comme une litanie rassurante "suis en vacances, en vacances, je prends des vacances, suis en vacances, en vacances..."

—Ça n'a pas l'air d'être le meilleur moment de l'année vos vacances ? Votre secrétaire vous manque ou bien ?

Il réprime un haut-le-cœur.

— Je suis en vacances parce que je ne la supporte plus. Ils veulent que je me détende. Faut que j'arrive à me détendre.

— Et avec toutes les destinations possibles, vous avez pensez à New-York ? Des vacances en plein Gotham on a fait plus relaxant.

— Ça me va bien à moi, maugrée-t-il en se drapant dans son grand pardessus. Et vous ? Vacances ou travail ?

—Travail. Ça se voit à mon air détendu vous ne trouvez pas ?

Luc se marre un peu. La magie chimique du Dolornox repose ses traits. Il devient plus agréable. Nous entamons le Toblerone.

— Pensez à un truc sympathique, vous allez finir par vous endormir vous allez voir. Un truc de rêve, quelque chose qui vous ferait plaisir. Je suis sûre que quelque chose vous relaxerait.

Il joue compulsivement avec un stylo offert par la compagnie aérienne. Le clic-clic-clic-clic m'irrite au plus au point.

—Y a bien un truc mais je ne peux pas vous le dire. Je vous ferais peur.

—Et bien gardez le pour vous mais pensez-y, faites vous plaisir. Dans deux minutes vous ne serez plus conscient de toutes façons.

Mon voisin finit par fermer les yeux et renverser la tête en arrière. La torpeur le gagne très vite. Ses yeux sont agités sous ses paupières et il lâche des morceaux de phrase avec haine. Je ne comprends pas tout, mais à priori une certaine Martine devrait éviter de se retrouver enfermée avec lui et un stylo quatre couleurs. Ce type est barge, à moitié en burn-out, à moitié en crise de schizophrénie.

Dolornox s'empare de moi peu de temps après. Je fais des cauchemars écœurants sur New-York.

Je rêve de Batman.

Je rêve de Bateman.

Je rêve d'hommes violents et de latex noir.

Lorsque l'hôtesse me réveille je remarque que Luc a presque fini mon Toblerone et recommence à jouer avec son clic-clic-clic. J'ai envie d'utiliser un de ses orifices corporels pour recapuchonner le stylo. Avec un quatre couleurs offert par la maison TheGrey.

— Vous savez Mme TheGrey je tenais à vous dire, j'ai ador...

— Il est très sympathique. Très. Mon mari et moi allons reprendre deux verres. Deux bières s'il vous plait.

La jeune femme repart l'air pincé par ma réponse. Luc écarquille les yeux.

— Votre "mari" ?

— Ne vous méprenez pas, vous êtes ni plus ni moins que ma caution connasse pour la fin du vol. On divorce à la réception des bagages.

Nous vidons le contenu des deux canettes de métal dans de somptueux gobelets de plastique.

— Je tiens à trinquer à mon mariage : à la vôtre, ma chère.

— À la votre, mon tendre époux.

— On gère la nuit de noces dans les WC de l'avion ?

— Vu que vous parlez pendant votre sommeil, je m'en voudrais de ne pas convier votre "Martine" à la fête. De plus si la bagatelle est au niveau du repas de mariage, j'ai peur que nous soyons tous les deux terriblement déçus. Je suis certaine que vous partagez mon opinion, "Chéri".

Il rit et acquiesce d'un geste du menton.

— Vous auriez été très bien dans le rôle de ma femme au boulot, néanmoins. Je vous laisse ma carte, n'hésitez pas à téléphoner à mon assistante le soir à 17h57, vous gagnerez mon amour éternel ! dit-il en ricanant, heureux à l'idée d'envisager Martine décrocher le combiné, le sac à main sur l'épaule et les clefs de voiture en main.

Ce type est magique de cynisme, mais il a réellement besoin de vacances.

Nous passons le reste du vol dans une somnolence aléatoire ponctuée de plateaux repas figés, de plaisanteries aigrelettes et de clic-clic-clic. Je lui pardonne : le mariage est l'art d'apprendre la concession.

Luc et moi nous saluons d'une poignée de main et d'un sourire amical lorsque nous récupérons nos valises. Le divorce est prononcé mais nous nous quittons bons amis.

Au milieu des gens venus récupérer leurs proches il y a un mec avec une veste sport sous une doudoune qui tient une pancarte "Hugh & ses amis". Je redescends très vite de ma lune de miel express.

L'homme place mon bagage dans le coffre d'une berline rutilante, sur la banquette il y a une enveloppe à mon nom qui contient mon planning pour les prochains jours. Je parcours le document rapidement mais je ne retiens au final qu'une seule chose.

Il est dix heures du matin. Je suis dans un état de flottement interne un peu foireux et j'ai rendez-vous avec Hugh the Boss à quatorze heures.

Ne t'inquiète pas je serai à tes côtés, souffle mon colis hors-norme.

 C'est bien ce qui me chiffonne, vois-tu.

************

Bonjour tout le monde !

Ce chapitre est dédié à LunaJoice qui n'est autre que la créatrice de Luc, mon coéquipier de vol. Vous pouvez suivre les aventures de ce bourreau de travail tous les lundis dans "Putain de Lundi !" que je vous conseille vivement, d'autant plus si vous aussi vous êtes amenés à vivre ce grand moment de la semaine où il ne se passe rien sauf lorsque quelqu'un amène les vrais sujets d'une entreprise (le café & le PQ en fait) ! Vous aurez également le plaisir de rencontrer Martine, son assistante ou encore Maxime, un collègue qui vous veut du bien.

Un grand merci à Luna de m'avoir prêté Luc pour le voyage jusqu'à New-York, j'espère ne pas avoir écorché ton personnage... Quoiqu'il en soit ce fut un plaisir pour Saah et le Dragon de le croiser ici. De grosses bises 😘 !

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