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Le Métro

Je suis hors de moi.

Entre l'appel de mon ex et le retard déplacé de l'agent immobilier j'ai un mal fou à reprendre le contrôle de mes émotions. Il me regarde, gêné, avec la bouche pleine d'excuses que je n'ai pas du tout envie d'écouter.

— Christophe Millot, reprend-il, vous vous souvenez, je suis indépendant ?

— Oui. Je me souviens. Et vous ? Vous vous souvenez que je vous ai donné mon numéro de téléphone hier ? C'était trop dur de l'utiliser pour prévenir de votre retard ? lui lancé-je, mauvaise.

—Je suis désolé, je pensais arriver plus vite et en fait...

—Peu importe, allons-y, lui dis-je en rangeant mon téléphone sans le regarder.

— Oui. On peut faire ça. Mais en fait...

Ça sent le plan foireux.

— En fait ?

— J'ai pas eu le temps de vous prévenir parce que j'ai reçu un appel des propriétaires à l'instant mais... il est loué. Je suis désolé. Vraiment.

Je laisse tomber mes bras et m'adosse contre la façade de l'immeuble. Rien ne va. Rien ne fonctionne comme prévu. Ce crétin m'a fait me déplacer pour rien. Avec sa mine déconfite et sa petite veste en cuir faussement décontractée il m'énerve encore plus.

— Ben oui vous êtes désolé. Qu'est ce que vous voulez que je vous dise ? Vous et vos collègues vous êtes responsables de ma plus grosse perte de temps de la semaine. Rien. Y a rien à louer à Paris si on n'est pas multi-millionnaire ou peu regardant sur les taudis que vous nous faites visiter. C'est pas grave, ce n'est pas de votre faute à vous particulièrement. Merci d'être venu en tous cas.

—  Attendez ! Attendez, vous en êtes au tout début de vos recherches, ne soyez pas aussi défaitiste ! Je peux vous aider moi, c'est mon métier.

Je le regarde, incrédule.

— Vous bossez pour quelle agence déjà, rappelez-moi ?

—Je suis indépendant, je n'ai pas d'agence, pas de bureau. Je bosse pour moi. Si vous avez dix minutes on peut prendre un café et mettre noir sur blanc ce que vous recherchez et je vais faire mon possible pour vous trouver quelque chose. Dix minutes ce n'est pas grand chose ? Et puis ça vous ferait du bien de boire un café, non ?

En face de moi il y a un type qui a l'air gentil. Il propose de m'aider, d'écouter ce dont j'ai besoin et de le prendre en compte. Si j'accepte je vais être en retard pour rejoindre Aurore mais je ne peux pas me permettre de procrastiner sur ma recherche de logement. J'acquiesce de la tête en débarrassant du plat de la main les miettes sur ma robe, je prends alors conscience de l'allure négligée que je lui offre.


Il y a un petit bistrot à deux cents mètres et nous nous installons à une table près de la vitre avec deux expressos. Il sort un bloc-note et commence à me poser les questions typiques de ce genre de premier rendez-vous.

— Vous cherchez une location ? Dans Paris intra-muros absolument ou vous n'êtes pas contre l'idée de la proche banlieue ?

Fidèle à mon comportement immature habituel je commence par souffler en levant les yeux aux ciel pendant que je touille mon café sans sucre. Je finis par répondre à ses questions sur les m2, le nombre de chambres, le budget, le quartier... L'agent immobilier reste très professionnel et ne s'offusque à aucun moment de mon attitude, pourtant je ne fais aucun effort d'étiquette.

— On en a encore pour longtemps ? Je veux dire, j'ai rendez-vous avec une amie alors... comme je n'avais pas prévu votre retard vous comprenez... je ne vais pas m'éterniser en fait.

—Pour moi c'est parfait Mme TheGrey. Je vais travailler là dessus et je pense pouvoir vous rappeler très vite pour organiser des visites.

— Merci, j'apprécie. Je dois partir quelques jours à New-York fin Février, vous pensez qu'on aura le temps d'en visiter d'ici là ?

— Je vais être franc avec vous, je ne vais rien vous apprendre : vous recherchez une petite surface pas hors de prix dans un état correct sur Paris, c'est très recherché comme vous avez pu vous en apercevoir aujourd'hui. Mais si vous êtes réactive et qu'on peut se prévoir une journée de visite, peut-être intense certes, je suis persuadé qu'on va finir par trouver chaussure à votre pied, répond Monsieur Millot avec un sourire tout commercial.

Après avoir rentré mon numéro de téléphone dans son répertoire il me tend une petite carte de visite.

—Je vais avancer de mon coté et je vous recontacte très vite, allez, ne perdez pas espoir : on va bien trouver ce qui vous convient. Bonne soirée Mme TheGrey.

Sur le chemin de l'Express de Lyon j'envoie un message à Aurore pour lui dire que je vais avoir un peu de retard même si je sais qu'elle me le pardonnera vite une fois que j'aurai entamé le grand déballage de ces derniers jours. Les stations défilent comme un refrain trop connu et rassurant à la fois qui mène la danse jusqu'aux retrouvailles avec mon amie. Lorsque je rentre dans le bar elle est assise devant un verre rempli de bière à la framboise qu'elle est trop polie pour avoir entamé pendant mon absence. Elle a attaché la masse de ses cheveux blonds et ondulés en un chignon dense et un peu flou, quand elle me voit ses yeux sourient avant ses lèvres : je sais déjà que le moment va être plus que bienvenu.

Après avoir commandé de quoi l'accompagner et un cornet de frites à picorer en guise d'amuse-gueule, je lui raconte mes frasques et mes succès.

Aurore rit de bon cœur et me réprimande à peine lors de l'affaire de la culotte.

— Et donc ?

— Et donc j'étais avec un agent immobilier qui a dit qu'il devrait trouver "chaussure à mon pied" ! Donc tu vois, rien n'est encore perdu et...

— Mais je m'en fous un peu de tes pieds et de ton appart ! Ma question est : et donc, tu vas le revoir à New York ton "Léoperv' " ?

— Vu que ce serait complètement stupide de le revoir et que ça n'amènerait rien de bon dans ma vie je pense pouvoir te confirmer que, oui, je vais le revoir.

On se marre comme deux pintades qui parlent de mecs en fin de journée et les blagues graveleuses autour de "La Queue du Léopard" repartent de plus belle.

Après un dîner trop riche et pas très original dans un bistrot du coin nous repartons vers la Gare de Lyon pour attraper un RER. Sur le quai, Aurore vapote un mélange "pomme-cannelle" l'air songeur.

— Tu sais, c'est marrant ton histoire d'agent immobilier, dit-elle, celui qui veut trouver chaussure à ton pied, c'est peut-être de ça dont tu as besoin, trouver l'appart et le bon mec à mettre dedans. Si tu trouves le bon ça te changerait toute ta vie.

— Peut-être, dis-je en allumant une cigarette malgré la loi Evin, mais en même temps j'ai cru au bon pendant longtemps et au final mon Prince est redevenu un crapaud très vite et je n'étais même pas foutue de me l'avouer alors trouver, tu sais, j'ai un peu fini de chercher en fait.

— Éteins cette cigarette veux-tu, on n'est pas en 1980 là ! C'est de la provo déplacée : je n'aime pas quand tu fais ça, grogne Aurore.

Je m'exécute en levant les yeux au ciel et elle reprend :

— Résous les choses dans l'ordre, trouve un appart, prend du plaisir à New-York et reviens sereine : le bon viendra tout seul. 

— Et si je rencontre le bon à New-York on fait quoi ?

— On cherchera un agent immobilier New-Yorkais ? sourit-elle.

Le RER entre en gare quelques secondes plus tard et m'enlève Aurore et sa bonne humeur réconfortante. Je descends un escalator pour aller prendre le mien. Pendant que j'attends mon carrosse je me fais la réflexion que le Dragon ne s'est pas manifesté depuis que j'ai raccroché au nez de Nico et que ces quelques heures de paix ont été un ravissement.

**********

Bonsoir tout le monde,

Ce petit chapitre je le dédie bien évidemment à @Edena-D qui fut une amie bien avant de devenir une lectrice. <3 <3 <3

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