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I'm a Barbie Girl

"Killian est concentré. Lorsqu'il écoute le réalisateur plus rien ne compte. Pas même moi. Il devient un autre, change son visage et parait féroce parfois. Quand je le regarde jouer je me réjouis secrètement d'avoir le plaisir de me taper un mec au mille visage. Entre deux prises il jette un regard dans ma direction et..."

Je relève la tête de l'ordi  cinq minutes. Mes yeux commencent à me faire souffrir à force d'écrire et mon dos grince presque lorsque je me remets droite. Je ne suis toujours pas satisfaite de ce que j'écris mais je continue coûte que coûte histoire d'avoir un truc à raconter à New-York si on me demande des infos sur la suite. Faut que je renouvelle mes scènes de cul aussi et je ne sais pas trop quoi leur faire faire ni où leur faire faire. La peur d'être cataloguée dans un genre précis commence à me tenailler.

Tu envisageais d'écrire autre chose que de la romance gay ? NoooOOoon, tu n'es pas utopiste à ce point tout de même ? Si tu vends aussi bien le "Léopard" dis-toi bien que personne ne te signera si jamais tu écris autre chose. Tu as bien conscience de cela, non ?

 Je pensais... je pensais qu'après, une fois que l'éditeur aurait eu ce qu'il désire il me laisserait écrire ce que je veux.

 Non Chérie, une fois que tu lui auras offert le tome 2 qu'il attend, la seule liberté d'écriture que tu auras ce sera d'écrire le tome 3.

 Ah oui ? Et si je tue l'un des deux ? Il sera bien emmerdé M. Hugues, non ?

 Non, il trouvera une autre poulette plus malléable que toi et il continuera à gagner de l'argent. Plus personne ne se souviendra que tu as écrit un livre dans les deux ans qui suivront grand max.

Mon ami imaginaire a raison : je suis liée quoi qu'il arrive à mon éditeur, à Clément et à Killian/Dylan. Sans ces trois hommes je ne suis plus rien. Mon téléphone sonne et me tire de mes pensées. Anastasia.

Quelle joie.

— Bonjour Saah, je t'appelle pour qu'on s'organise pour New-York.

— Bonjour Anastasia. J'avais prévu de mettre des affaires dans une valise et ensuite d'aller à l'aéroport. Tu veux faire différemment ?

— Je ne relèverai pas. Sache seulement que tu ne pourras pas enchaîner New-York dans le même état d'esprit ni avec la même présentation. Va falloir faire un effort là. Est ce que tu as ce qu'il faut dans ta garde-robe ?

—"Ce qu'il faut" ?

— Un tailleur smart, une ou deux robes du soir, des escarpins, du maquillage... De quoi donner le change, tu vois non ?

Le Dragon est planqué sous le lit et claque des dents.

 Elle veut nous transformer en Princesse ! Elle veut nous transformer en Princesse ! Ne la laisse pas faire Saah, je t'en supplie : elle veut notre peau.

— Non, je suis désolée Anastasia, je n'ai pas tout ça. Faudra faire avec mes bottines et mes jeans slim. Je vais devoir te lai...

—Non, non, non, très chère, ça ne se passera pas comme toi tu le veux ce coup-ci. Ma carrière à moi est en jeu, donc je vais t'emmener faire les boutiques pour rattraper le coup. Tu ne vas certainement pas te présenter devant mon patron comme tu t'es permis de le faire à Londres avec moi. Dis moi où je peux te retrouver, aujourd'hui ou demain mais il faut qu'on avance : tu prends l'avion le dix-huit février. Et quand on a pour exigence des cinq étoiles on s'habille en fonction.

Lorsque je raccroche je suis très embêtée : je me retrouve à faire la gueule toute seule dans mon appart'hotel et du fait, tout le monde s'en fout puisque personne n'est là. Après la "journée Stéphane Plaza" il y a quelques jours je dois maintenant supporter une "après-midi Cristina Cordula". Si Etchebest débarque pour m'expliquer comment couper une carotte comme un grand chef je lui en place deux à la mode homoromance. 

Anastasia m'attend boulevard Haussman. On ne va pas se mentir, il faut faire simple et efficace et les grands magasins du coin offriront tout ce dont je devrais avoir besoin pour les dix jours à Manhattan. Comme elle a l'air bien couverte et qu'elle m'a vue sortir du métro je vais directement dans un bureau de change pour encaisser mes gains sans la saluer : je me retrouve avec un peu plus de trois cents euro pour m'acheter des sous-vêtements.

Mon éditrice me retrouve et ne fait aucune réflexion sur mon manque de considération à son égard, ça me chagrine un peu, j'ai le sentiment qu'elle commence à s'y habituer.

— Très bien, on va faire ça dans l'ordre, un tailleur, trois chemisiers, deux pantalons, deux robes du soir et un maillot de bain. Et bien évidemment des chaussures, dit-elle en lorgnant sur mes vieilles baskets et mon chignon inchangé depuis que j'ai pris ma douche.

— Un maillot de bain !?!

- Il y a une piscine dans l'hôtel. Tu es une personnalité, tu ne peux plus te permettre d'aller dans ces endroits habillée par Décathlon et La Redoute. Faut élever ton niveau. Fais-moi confiance cinq minutes pour une fois !

  Nous partons alors pour des heures et des heures de shopping. Je tire une tête de trois pieds de long au bout de quelques minutes et je me surprends à saluer la force de conviction de la blonde nordique lors des essayage. Je me tiens mal et pas droite, dis que j'ai envie de fumer toutes les dix minutes, je souffle beaucoup dès que j'en ai l'occasion, bref, je suis moi-même dans mes grands moments.

  Pourtant il faut reconnaître une chose : Anastasia a du goût et réussit à me donner une forme féminine malgré mon manque de coopération. Après un passage chez le coiffeur j'ai du mal à me reconnaître : j'ai passé tellement de temps en face d'un écran d'ordi avec un homme qui ne me regarde plus que je ne me souvenais pas de ce à quoi je pouvais ressembler.

C'est assez incroyable ce que quelques artifices peuvent faire sur un corps de femme. J'essaye de me regarder comme j'écris, avec des yeux d'homme et je suis assez flattée du résultat.

C'est alors que nous passons devant la boutique "Agent Provocateur".

https://youtu.be/ab4srwcTNlw

— J'ai une course à faire ici Anastasia, tu permets, puisque M. Hugues veut me voir en maillot de bain je vais en profiter pour me faire un joli cadeau qui ira très bien avec le reste.

Je ressors quelques instants plus tard avec une pensée pleine de reconnaissance pour Nico : avec une rupture sentimentale on réussit à rentrer dans des petites choses absolument indécentes. Hugues m'offre donc un joli maillot de bain de salope et Dylan a transformé ma culotte Monoprix en un ensemble qui ferait certainement rougir sa petite amie. Tant mieux.

S'ensuivent trois heures de salon de coiffure où on me décolore pour mieux recolorer derrière, une équipe de Mary-Lou me choucroute et me lisse les mèches et s'échappe en courbant l'échine lorsque qu'un monument de cliché homo s'approche de moi avec des pinceaux. Anastasia me pince les joues en s'adressant la créature mâle trop maquillée et trop liftée :

— Micheeel je te présente Saaaaaaah. Saah n'aime pas beaucoup se maquiller, il faut que tu l'aides à ressembler d'avantage à une jeune femme de son âge.

— Regardons ce que nous avons là ? Comme elle est chou ! On va super bien travailler avec une peau toute neuve comme la sienne !

—Regarde le pro en action : Michel est un magicien ! me dit Anastasia avec un clin d'œil.

Je me sens comme une bête prise au piège face à ces deux cinglés du tunning humain.

Michel est très pédagogue malgré ses manières et son mascara outrancier. Il me confie des secrets et quelques anecdotes sur des défilés. Il reprend mes gestes plusieurs fois, me gronde et me corrige mais au final j'arrive à exécuter ses consignes au gramme de poudre près. Lorsque je prends un peu de recul sur le miroir et que je découvre ma nouvelle tête à coiffer je suis agréablement surprise. On voit ce qui est joli dans mon visage, on tait ce qui n'a pas besoin de la ramener et tout ça sans faux-cils ni lentilles de couleurs. Je suis moi en mieux. Si quelqu'un pouvait faire la même chose avec mon état d'esprit tout irait pour le mieux dans le monde de mes proches.

Ah non ! Pas touche ! grogne sévèrement le Dragon.

Certes, je me trouve et me sens plus attractive en tailleur avec la façade ravalée par un pro, mais je ne suis plus tout à fait moi-même non plus. Je suis plus commerciale et moins fraîche. Moins Fanfiction gratuite et plus Chicklit "Hugues & ses amis". Comme mes personnages, je perds ma saveur en tentant d'entrer sur les rayons librairie des grandes surfaces. Un sentiment de malaise m'envahit une seconde ou deux.

 Si l'habit ne fait pas le moine il peut très bien faire la pute. Chapitre "Jaloux", tu te souviens ?

 Oui, je me souviens. Tout nous file entre les doigts en ce moment. Je suis en train de me perdre moi-même après avoir perdu le contrôle sur Clément et Dylan/Killian. Le prix à payer est peut-être hors de mes possibilités.

Tu sais quoi ? C'est un peu tard pour se demander si on peut manger le menu trois étoiles quand on a déjà passé commande : attache ta serviette et tiens ton couteau correctement, on va en profiter jusqu'à la dernière miette. Pour le prix à payer on verra au moment de l'addition ?

Sans mon Dragon je serais certainement une pauvre petite chose fragile et mièvre qui sourit autant qu'elle sanglote. Sans Anastasia je serais en polaire en train de pianoter sur mon téléphone. L'évidence se pose alors ainsi : lorsque je ne suis pas seule c'est toujours parce que je suis mal accompagnée. Le Roi Lézard m'aide à avaler la couleuvre mais le manque de perspective heureuse me pousse à rallumer une cigarette qui glisse sur mon gloss.

**********

Hello!

Mais va-t-elle finalement réussir à stabiliser ses humeurs ?!?

Ce chapitre est dédié à SamanthaPryde pour une raison bien précise... J'étais sur la fin de l'écriture du Léopard cet été lorsque je suis tombée sur son fameux "Sortir avec un acteur" #SAUA de Samantha. Je l'ai lu cet hiver pendant la période des fêtes. C'est doux comme une comédie romantique de Noël et le chocolat chaud qu'on boit en même temps pendant que les flocons tombent à l'extérieur. C'est d'autant plus intéressant que si les deux trames se ressemblent ("Sortir avec un acteur", je vous fais le topo ou vous allez gérez ? ) ça n'a strictement rien à voir. Sur notre récit actuel, "le Reflet", la différence est d'autant plus marquée, mon héroïne est complètement borderline et souvent odieuse, l'Aby de Samantha est douce et sérieuse. Alors si vous avez besoin d'un peu de marshmallow pour compenser les excès de bière et de chips, si vous souhaitez rêver à la plastique de Chris Evans (Captain America, rien de moins) plutôt que d'accepter les leçons de comédie de Dylan O'Brien : foncez !

Et j'en profite pour t'embrasser Sam.

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