Une semaine plus tard, Emma était plus nerveuse que d'habitude. Elle préféra venir à pied pour se détendre les idées et prit pour une fois le temps d'observer les paysages qu'elle traversait pour se rendre à Villes-sur-Auzon, une petite ville paisible un peu en arrière de Carpentras. C'était l'endroit parfait pour qu'un chanteur connu se repose. Sean lui avait même confié qu'il n'y avait personne dans la ville qui savait qu'il logeait ici.

Soudain, elle regarda vers l'ouest et vit de gros nuages noirs arriver lentement vers la ville. Elle fit une grimace incompréhensible même pour elle et pressa le pas.

Arrivée au centre-ville, elle passa devant l'église et se dit pour la première fois :

- Qu'est-ce que c'est beau ici...

DRRIINNG !

Aucune réponse. Emma voulut regarder s'il y avait quelqu'un ; les volets étaient rabattus.

DRING ! DRRIINNG !

Emma fut alors soulagée d'entendre des pas, et Sean lui ouvrit. La jeune fille vit tout de suite que quelque chose n'allait pas. Des traces noires se lisaient sur ses joues, et son regard était vide. Il ne la regardait même pas en face.

- Salut...

- Sean ? Est-ce que ça va ?

Le jeune homme releva la tête vers elle et essaya de sourire, en vain. Pas avec ce qu'il allait lui faire.

- Oh... non, non, tout va bien... Je t'en prie, entre.

Il s'écarta, et lorsqu'elle passa la porte, sereine, une effluve de vanille envahit la pièce. Sean se retint de pleurer. Il savait que Palquat était dans les parages, à observer qu'il obéissait sagement, et s'il n'arrivait pas à lui dire, Emma saurait alors tout de son secret, ce qu'il voulait à tout prix éviter. Surtout pas elle...

La jeune fille posa sa petite veste sur un tabouret et se tourna vers lui en souriant.

- Alors, par quoi on commence ?

- A ce sujet... je...

- Tu dois savoir comme mes parents sont fiers que je chante avec toi ! Si tu voyais comme ils sont heureux... Bon, je crois que je vais commencer par du piano. Tu viens t'asseoir ?

Sean ne pût que s'exécuter. Emma lui joua deux morceaux particulièrement longs, particulièrement beaux et forts, puis s'essaya à la guitare, ce qui fût particulièrement désastreux. Mais elle continua quand même, essayant de faire rire Sean, et, bien qu'il fût particulièrement triste, le jeune homme rit beaucoup grâce à elle. Cependant, du coin de la fenêtre, il voyait Palquat faire des gestes avec ses mains pour lui donner des avertissements.

- Emma...

- Hum ?

- Pourquoi... pourquoi tu fais... tout ça ? Tu me fais rire, et même si ça marche, pourquoi le fais-tu ?

Emma sourit légèrement, posa la guitare sur le lit et se rapprocha de lui.

- Sean... Je vois bien que quelque chose ne va pas. Comment pourrais-je te remonter le moral sans te faire rire ?

Le chanteur se leva et alla s'asseoir au piano, pour taper sans cesse deux notes, suivie de la jeune fille qui entama un accord tout en parlant.

- Sean, qu'est-ce qu'il ne va pas ?

- Je... je... essaya de dire Sean tout en continuant à appuyer sur les touches blanches. Je... ne veux plus faire la chanson avec toi.

Une fausse note résonna dans le studio ; le doigt d'Emma avait ripé tant elle était choquée.

- Quoi ? Tu...

- Je t'en prie Emma, ne me le fais-pas répéter...

- Mais tu... et je...

- Emma, je... je n'ai plus besoin de toi, tu peux partir, s'il-te-plaît ?

La jeune fille se leva lentement, la lèvre inférieure tremblant légèrement, et soudain se mit à pleurer sans retenue. Elle sortit en courant, oubliant sa veste. De rage et de douleur, Sean se tapa le front sur les touches (très résistantes) du piano, et pleura en silence. Dehors, un petit « hé hé » sortit de la bouche de Palquat, et Sean se jeta littéralement sur lui.

- Tu vas me le payer ! Jamais je n'aurais dû t'écouter !

- Et pourtant tu l'a fait !

Mais Sean ne pût garder le dessus très longtemps. Palquat, beaucoup plus fort, lui attrapa les poignets et fût bientôt rejoint par un homme chauve et petit, que Sean reconnu tout de suite.

- Vous ! Vous étiez au tribunal ! grogna-t-il.

Il essaya de frapper Palquat, mais celui-ci esquiva et lui donna un coup de genou dans le ventre, lui coupant le souffle. Avec une droite de l'homme chauve sur le visage, Sean tomba à terre. Il voulut se relever, mais les deux complices l'attrapèrent et l'enfermèrent dans son studio, blessé dans son amour-propre.

- Puisque c'est ainsi, tu auras beau l'avoir maintenant renvoyé, elle saura pour de bon ton secret ! Ha ha ! Et toi, tu viens avec moi pour voir la fille.

Sean tambourina sur la porte en hurlant pendant de longues minutes, en vain. Personne ne passait dans cette rue. Soudain, sur sa gauche, il remarqua un détail intéressant...

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Hey  !!!

J'ai sauté un jour, j'suis désolé, mais maintenant je suis en vacances alors je vais pouvoir tout respecter !!!! Un segment tous les deux jours, promis !! Même pour Noël !!

Bises - AlexieFairy