13- Une fin en beauté
Je me relève et vois le sourire carnassier de la pire personne qu'il m'ait été donnée de rencontrer : Larkoff. Il rit, satisfait de ce qu'il vient de faire. Hulk s'apprête à se jeter sur lui, mais je tends une main pour l'arrêter :
- Non ! Il est à moi !
La masse verte se stoppe, visiblement étonnée. Thor est sur ses gardes tandis que Tony tente de se redresser.
- Et bien et bien. C'est l'heure de vérité ma petite Alexandra. Cette fois, c'est toi ou moi.
Je hurle et me jette sur lui. La rage déferle en moi tandis que j'envoie de violents coups de pied dans le visage immonde du meurtrier. Celui-ci ne semble pas tenter de se défendre, se contentant de subir mes coups et de rire de façon irritable. Il est maintenant allongé sur le sol, le visage en sang, mais rieur. Je ramasse un long débris de verre posé à mes pieds et le lève devant lui.
- Ça y est, enfin ! crie-t-il.
- Vous êtes un psychopathe, craché-je.
- Tes parents m'ont dit exactement la même chose avant de mourir dans d'atroces souffrances.
J'abats le verre et le plante dans son cœur avec force. Le sourire de Larkoff s'évanouit tandis que son regard, rempli de folie, s'éteint.
- Pour mes parents, murmuré-je.
Je lâche le débris et me relève. Ma main est en sang. Un coup d'eau et elle est comme neuve. Je regarde mes camarades qui ont un visage sombre, mais admiratif. Tony me sourit fébrilement. J'entends d'ici ce qu'il pense : "Enfin débarrassé !" et il a tout à fait raison.
Je baisse les yeux et vois le corps inanimé de Steve. Je me rue vers lui et m'agenouille. Je tente de le retourner, mais je me sens à bout de forces. Hulk s'en charge et je le remercie d'un regard. Les larmes coulent à flot sur mes joues et ma vue s'embrume. Personne ne bouge, comme pétrifié. J'attrape la lance coincée dans le torse du soldat et l'arrache, gaspillant le peu de force qu'il me reste. Je la jette le plus loin possible. Le sang inonde maintenant le costume bleu du Captain. J'enlève délicatement son masque et passe une main sur son doux visage. Ses yeux fermés peuvent faire penser qu'il dort paisiblement, mais le trou qui perfore son ventre fait penser à autre chose. J'attrape les extrémités de son costume troué et tire dessus pour apercevoir sa plaie entièrement. Ses abdos disparaissent sous le sang alors que je renifle bruyamment. Mes mains sont maintenant elles aussi couvertes de son sang, j'essuie donc mes larmes avec ma manche. Je me penche, son souffle est très faible, voire quasi imperceptible. Si on ne fait pas quelque chose maintenant, il va mourir. Je refuse de perdre quelqu'un d'autre à cause de Larkoff.
Je pose mes mains sur sa plaie et ferme les yeux. En me concentrant, j'arrive à faire couler de l'eau. Je nettoie d'abord tout le sang entourant la plaie puis m'attaque à la source du problème. J'infiltre de l'eau dans le torse du soldat et je sens déjà ses tissus se refermer. Les forces me quittent peu à peu, mais je n'y fais pas attention. Je ne peux pas le perdre, ce serait trop dur. Personne ne parle, ou alors je n'entends rien. Quelque chose de chaud s'échappe de mon nez. Quand un liquide iodé s'infiltre dans ma bouche, je me rends compte que c'est du sang. De légères plaies s'ouvrent sur tout mon corps, mais je les ignore, me concentrant sur celle de Steve qui commence à se refermer.
Une main m'attrape le poignet et me sort de ma transe. Je croise le regard vert de Natasha que je considère maintenant comme ma meilleure amie, la seule qui parvient à me comprendre.
- Arrête, tu vas te tuer !
Enfin, c'est ce que je croyais. Je lui lance un regard noir et me dégage de sa poigne.
- Laisse-moi le sauver !
Cette fois-ci, elle ne cherche pas à m'empêcher de faire ce que j'ai à faire. Elle s'agenouille près de moi et pose une main dans mon dos pour me montrer son soutien. Je referme les yeux et souris légèrement. Je ne me suis finalement pas trompée.
Je recommence à refermer sa plaie alors que d'autres, plus béantes, s'ouvrent sur mes bras. Je fais pourtant abstraction de la douleur pour complètement guérir Steve. Quand je rouvre les yeux, j'ai à peine le temps de le voir ouvrir les yeux avant de m'effondrer littéralement sur lui.
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J'ouvre doucement les yeux. Cette fois-ci, je ne me demande même pas où je suis, puisque je reconnais ma chambre. Steve me tourne le dos, mais est assis sur mon lit. La télévision est allumée. Ce sont les informations qui expliquent ce que les Avengers ont fait dans la ville de New York. Des témoignages de New-Yorkais sont diffusés et certains disent qu'Aquagirl a été spectaculaire. Je suis touchée par leur admiration et leurs remerciements. Ces gens ont besoin de nous et je suis fière de pouvoir leur servir. Je souris quand je vois que certains font tout pour nous ressembler. Un Californien se fait tailler la barbe à la Tony tandis qu'une femme se tatoue le bouclier du Captain America. Une petite fille s'est fait une queue-de-cheval et s'est maquillée avec du fard à paupières bleu.
- Je suis Aquagirl ! chantonne-t-elle à la caméra.
Je ris ce qui fait se retourner Steve. Celui-ci écarquille les yeux et me prend dans ses bras. À mon grand étonnement, je n'ai mal nulle part. Les papillons se remettent à virevolter dans mon ventre quand Steve se détache pour me sourire.
- Ça va ? me demande-t-il doucement.
- Oui très bien et toi ?
- Tu m'as sauvé la vie, je ne sais comment te remercier.
Moi j'ai bien une petite idée... que je chasse immédiatement de mon esprit. Non, ce n'est pas une bonne idée, pas du tout !
- Ce n'est rien voyons.
- Si c'est quelque chose. Tu aurais pu mourir en me sauvant. Heureusement qu'on t'a rapidement ramenée ici pour te faire prendre une bonne douche. L'eau a rapidement refermé tes plaies, mais tu étais à bout de forces. Je pensais que tu allais dormir plus longtemps, mais je sais que tu es une battante.
- Cette fois-ci, j'ai tenu combien de jours ?
- Un peu plus d'un, c'est un record.
Nous éclatons d'un rire franc. Quand nous nous calmons, nos regards se croisent et j'ai une irrésistible envie de l'attirer à moi. Le blond s'approche de moi pour me dire quelque chose, or ses lèvres ne remuent pas. Au lieu de ça, elles se posent délicatement sur les miennes.
J'approfondis rapidement le baiser et passe mes bras autour de son cou pour le presser contre moi. Finalement, ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée que ça.
~~#~~
Les menottes de Loki sont assez serrées pour qu'il ne puisse pas s'enfuir. Thor nous sourit une dernière fois avant de tourner une anse de la boîte renfermant le Tesseract et une lumière bleue les engloutit. Ils s'évaporent pour Asgard que Thor se hâtait de revoir.
Steve et moi n'avons plus peur de nous afficher. Les premiers jours ont été durs, surtout avec Tony qui ne cessait de nous vanner depuis qu'il nous avait vu nous embrasser dans ma chambre alors qu'il venait prendre de mes nouvelles. Mais maintenant ça va. Personne n'a eu l'air surpris de cette soudaine relation et Natasha m'a avoué que tout le monde s'y attendait plus ou moins.
Je me dégage des bras de mon petit ami et vais serrer Natasha dans mes bras.
- On se revoit bientôt, me glisse-t-elle.
- Evidemment ! souris-je.
Après avoir salué tous mes nouveaux amis, je rejoins Steve qui serre la main de Tony devant la voiture de luxe de ce dernier.
- Et pas trop de bêtises tous les deux. Vous ne voudriez pas vous retrouver avec un bébé super-héros sur les bras.
Je soupire et lève les yeux au ciel, désespérée par l'énième vanne de l'inventeur. D'où sort-il toutes ces conneries ?
Je le serre brièvement dans mes bras et dépose un baiser sur sa joue en essayant de ne pas relever pour ne pas empirer la chose.
J'enfourne ensuite la moto de Steve et entoure son torse musclé de mes bras. Quand il démarre, le vent s'infiltre dans mes cheveux lâchés qui virevoltent autour de ma tête.
À contrecœur, tout le monde se sépare pour poursuivre sa petite vie insignifiante jusqu'à la prochaine mission du S.H.I.E.L.D...
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Ecrit le 13 Juin 2016, corrigé le 16 Octobre 2021.
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