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Chapitre 9

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– Non. Pourquoi je l'aurais fait ? On ne s'était pas parlé depuis des années.

–La faute à qui ? Il me semble que c'est toi qui du jour au lendemain a refusé de me parler.

Il contracte la mâchoire et il reprend sa cuisine comme si de rien était. C'est typique de Luke. Quand il ne veut plus parler d'une chose, il fait comme si elle n'existe pas.

–Je peux savoir pourquoi tu as osé dire à ta soeur que c'était moi qui te faisait la gueule en plus ?

Il reste silencieux. Je fais le tour de son plan de travail et je pose la main sur la sienne qui manie le couteau.

–J'attends une réponse.

–C'était plus facile, marmonne-t-il.

–Facile par rapport à quoi ?

–C'était plus facile d'expliquer à ma petite soeur que tu me faisais la gueule, répond-il en continuant de préparer le repas. Si je lui avais dit le contraire, elle m'aurait demandé des explications que je n'avais pas envie de lui donner. Est-ce que tu peux me passer le cul de poule juste derrière toi ?

Je lui tends son ustensile et il débarrasse sa planche à découper avant de ciseler des herbes.

–Et donc, c'est quoi la véritable raison ?

Il pose son couteau et il me fait face.

–Tu veux vraiment le savoir ?

– Bien sûr que oui.

Il me contemple et soupire. Il avale son verre de vin pratiquement d'une traite.

–Tu as la réponse Angèle. Tu l'as dit tout à l'heure. Qu'est-ce que je voulais faire la dernière fois qu'on s'est parlé ?

Il me décale pour allumer sa gazinière et il attrape une de ses casseroles.

–Être un artiste.

–Et ?

–Faire le tour du monde.

–Je ne voulais pas le faire seul ce tour du monde, je te rappelle. Je voulais le faire avec toi, Angèle. C'était ce qu'on avait prévu depuis l'âge de 12 ans.

C'est à mon tour de me figer.

–Mais tu as décidé toute seule dans ton coin que tu partirais en Europe. Tu as accepté de partir dans une université loin de Thea et moi et tu nous a mis devant le fait accompli. Et moi... tu m'as laissé dans ce trou à rat que je détestais. Tu aurais eu la gentillesse... non, la décence, de me dire que tu avais postulé en Europe, j'aurais pu faire comme toi. J'aurais pu demander une bourse pour étudier à l'étranger, mais non ! tu ne m'as prévenu de ton projet et moi j'ai dû rester ici.

Il me tourne le dos pour continuer le repas et il se ressert du vin au passage.

–Pourquoi tu ne m'as rien dit ? J'aurais abandonné mon projet pour toi, tu le sais pourtant.

–C'est précisément pour ça que je ne pouvais rien te dire. Tu vivais une vie de merde avec l'ex de ta mère. Je pouvais pas te retirer ça. Je ne voulais pas être le pote qui te gâche la vie et qui te fait regretter de ne pas être partie loin. Alors j'ai préféré arrêter de te parler pour ne pas te montrer à quel point j'étais blessé. Et quand je me suis rendu compte que c'était totalement con de faire ça... tu étais déjà partie. Je ne pouvais plus revenir en arrière.

Je ne peux m'empêcher de sentir une vague de culpabilité de me frapper.

–Alors oui, c'était plus facile de dire à ma soeur que c'était de ta faute que de lui avouer que j'aurais donné n'importe quoi pour partir loin de ma famille.

Je pose mon verre de vin et j'attrape mon écharpe et mon bonnet.

–J'ai besoin de prendre l'air, je reviens.

Je ferme la porte derrière moi. La neige a cessé de tomber pour le moment mais je vois qu'elle a commencé à recouvrir les traces de pneus. Heureusement qu'il a un carpool pour protéger sa voiture... Je m'enfonce dans le bois d'un pas rapide. Il n'avait pas tort en disant ça à sa soeur. C'est bien de ma faute. Je lui ai brisé le coeur alors qu'il était mon meilleur ami. Je lui ai brisé le coeur alors même qu'il était toujours là pour moi. Quand l'ex de ma mère a commencé à être insistant auprès de moi au point de me faire quitter ma chambre, c'est chez lui que je me réfugiais toujours. C'est entre ses draps que je m'endormais. Dans ses bras que je pleurais. Ce sont ses paroles réconfortantes qui me permettaient de tenir chaque jour. C'est lui qui a été voir le copain de ma mère pour lui dire que s'il continuait son manège, il lui pèterait la gueule et ferait en sorte qu'il soit inscrit au fichier des délinquants sexuels.

Luke.

Mon meilleur ami que j'ai abandonné pour suivre mon rêve. Les larmes dévalent de mon visage sans que je le veuille. Je suis toute seule et je m'arrête pour sangloter comme une idiote. Je continue à avancer pour me calmer mais c'est de pire en pire. Est-ce que ça valait vraiment le coût ? Qu'avais-je fait ces dix dernières années de si extraordinaires pour gâcher mon amitié avec lui ? Je ne remarque même pas que la neige a recommencé à tomber de manière importante. Je ne la sens plus. Je me cogne contre une racine que je n'ai pas vu et je me mets à grogner. La neige se fait plus épaisse et drue. Mes yeux scrutent autour de moi le paysage blanc. Je dois rentrer, je commence à avoir carrément froid. La pression m'a fait sortir sans mon manteau. Quelle idiote encore ! Je me détourne et je me rends compte que je ne sais pas du tout où je suis. Génial.

Je commence à être clairement glacée et mouillée. Je marche à grandes enjambées mais mes traces ont commencé à disparaitre. Les périodes de neige à Dustfall ont toujours été importantes et je crois que cette année ne dérogera pas à la règle. Pourquoi n'ai-je pas été plus attentive ? Je me mets à éternuer comme une idiote et mes dents commencent à claquer. Peut-être que je m'éloigne du chalet de Luke... Je m'arrête et je regarde autour de moi. Je ne reconnais pas les arbres. Je plisse des yeux et je vois une silhouette au loin. Courir vers elle ou rester perdue dans le froid ? Le choix est rapidement fait et je me mets à courir vers la personne.

La personne se retourne et je vois le regard un peu paniqué de Luke. Je cours vers lui et je me fourre dans ses bras.

–J'ai... trop... froid...

Il ouvre son blouson et je fourre mes mains contre lui en tremblant. Il finit par me prendre intégralement dans ses bras, me faisant décoller du sol et il marche à grandes enjambées sans dire un mot. Nous arrivons bientôt vers son chalet dont il monte les marches deux par deux. Il n'avait pas fermé la porte et la chaleur me frappe quelques instants plus tard. Il me pose au sol mais mes jambes vacillent et il me rattrape pour me mener devant la cheminée.

Il me dépose sur le tapis et je tends mes mains directement vers les flammes. Ça ne change rien du tout clairement. Je retire mes bottes qui sont trempées et je me maudis de ma bêtise. J'entends les pas de Luke derrière moi et la minute d'après, il me frictionne dans une serviette douce pour faire revenir le sang dans mes membres. J'éternue et il me fusille du regard.

–Tu devrais te déshabiller, je vais mettre à sécher tes habits. Je vais te chercher des habits.

Il revient avec l'une de ses chemises et de grandes chaussettes. Je n'ai pas bougé d'un yotta.

–Je peux savoir ce qu'il t'a pris ? Je me suis inquiété !

Je sens les larmes revenir aux coins de mes yeux. Oh non les filles, c'est pas le moment. Je lui tourne le dos pour lui cacher l'humidité qui coule de mes joues en traitre. Ses bras m'enserrent tout à coup et la chaleur de son corps commence à se transmettre au mien.

–Putain, tu es vraiment trempée ! Attends...

Luke actionne le zip de ma robe et la fait glisser sur mes épaules. Il reprend la serviette pour me sécher tout en continuant à retirer ma robe. J'ai l'impression d'être une enfant qui me fait mettre au lit. Je finis par me réveiller et je termine de me déshabiller seule. Je me redresse pour faire tomber ma robe au sol et retirer mon collant. Luke est toujours assis au sol. Il glisse son regard sur mes jambes et finis par remonter jusqu'à mon visage. Il se lève à son tour pour me tendre sa chemise et il récupère mes habits au sol. J'ai toujours froid mais je me sens beaucoup mieux. J'enfile les chaussettes qu'il m'a apportée et je me rassois devant la cheminée.

– Tu n'as pas eu tort de dire à ta soeur que c'est de ma faute. Parce que ça l'est. Je suis vraiment désolée de t'avoir laissé, Luke.

– Tu es partie à cause de ça ? C'était y'a dix ans, Angèle.

–Oui, c'était y'a dix ans, mais...

Une vague de chagrin me submerge tout à coup et je me recroqueville encore un peu plus. Luke s'assied juste à côté de moi.

– Ça m'a empêché de passer une décennie avec toi.

Il passe son bras autour de moi et je bascule sur lui.

– J'ai passé une décennie sans mon meilleur ami parce que j'ai été égoïste. Si tu veux savoir la vérité, je ne pensais pas être prise. Pas du tout même. C'est pour ça que j'en ai parlé à personne, pas même à toi. J'ai eu peur d'avoir un rêve et qu'il ne devienne jamais réalité. Tu as raison, je vivais pas une vie facile à la maison et... j'aurais pas pu supporter que tu vois mon échec. Tu faisais déjà tellement pour moi. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi d'ailleurs. Enfin peu importe. J'ai gâché notre déjeuner.

–Il est entrain de mijoter notre déjeuner. Par contre, tu n'arrives pas à te réchauffer. Viens avec moi.

Il me relève et me mène à l'étage où je vois une chambre en mezzanine. La chaleur est montée jusque là. Il commence à se déshabiller lui-même, ne gardant que son caleçon.

–Tu fais quoi là Luke ?

–On va se mettre au lit pendant la demie-heure avant que mon plat ne soit prêt. Ma chaleur va te réchauffer, toi.

Il s'installe dans les draps et me fait signe de le suivre.

–Alors ? Tu attends quoi ?

Je soulève le drap et je me colle contre lui après avoir retiré les chaussettes. Il frissonne en sentant mes jambes gelées près de lui, mais je dois bien admettre que cet homme est une bouillotte humaine. Je fourre mon nez contre son cou et je me laisse aller. Il continue de me frictionner et en réalité il me fait peu de temps pour me réchauffer. Cette position, intime, me donne envie de m'endormir sereinement. Mes yeux se rouvrent tout à coup et automatiquement une note mentale s'effectue : Pierre ne doit jamais apprendre que j'ai été dans un lit avec un autre homme que lui. JAMAIS. 

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